Ci-dessous l’intégralité du commentaire posté à propos de l’article « Du bon usage des nouvelles technologies pour le tourisme culturel » du très utile site tourismeculturel.net
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Sans ne rien céder aux chants des sirènes technophiles, force est de constater que la question de l’appropriation des technologies issues du numériques jouent désormais un rôle stratégique pour les établissements et les équipements culturels. Si elles ont de plus en plus tendance à constituer un levier de développement capable de donner tout son sens à une stratégie lambda, il est nécessaire et impérieux de ne pas se tromper dans les choix à faire par rapport à la « chaîne de valeurs » de chacun. Des expériences et des solutions fleurissent en permanence mais on peut constater que les expérimentateurs ou les éditeurs de solutions ont dans leur majorité le réflexe de s’intéresser d’abord à l’offre (la maîtrise d’ouvrage) et à opposer la dynamique de l’offre et de la demande.
Si une stratégie priorisant la demande est un non-sens d’un point de vue de politique culturelle, la diffusion massive des technologies et de leurs artéfacts a néanmoins considérablement modifié la donne. A ce titre, le marketing découlant directement des stratégies des industriels des technologies crée magistralement les conditions d’exploitation de l’illusion d’une personnalisation de l’environnement du consommateur. Les attentes de ce dernier sont aujourd’hui très élevées et beaucoup pensent que le téléphone portable de type « smart phone » sera le support principal de cette personnalisation de l’environnement. D’autres, issus des industries créatives voient dans l’interopérabilité des outils, des interfaces et des systèmes un Eldorado de services personnalisés pour lesquels de nombreux « gisements » demeurent encore inexploités. D’autres encore, issus des réseaux, cherchent à stimuler les investissements dans les infrastructures en négligeant la notion de territoire(s) numérique(s).
Les maîtres d’ouvrages sont les acteurs majeurs du patrimoine matériel et du patrimoine immatériel. Ils savent combler les manques de leur offre (sites Internet plus complets, scénographies toujours plus adaptées, promotion et communication plus rayonnantes, politiques des publics proactives, numérisation-gestion-valirosation des collections, coopération territoriale plus en synergie, etc.). Ils sont eux aussi (et doivent le rester) porteurs de la démarche et de l’accompagnement du changement.
Ce ne sont pas les technologies, aussi innovantes soient-elles, qui doivent dicter ces changements mais la compréhension, l’analyse et le suivi des pratiques et des usages touristiques, culturels et sociétaux (y compris technologiques) intégrés dans une politique de tourisme, de culture et/ou de tourisme culturel.
A ce titre, je me réjouis de la dimension « ressource » et participative de tourismeculturel.net.
À l’heure de la société de la connaissance, les maîtres d’ouvrages ont les cartes en main. Et qu’on ne s’y trompe pas : si « l’âge de l’accès » (Jeremy Rifkin) coïncide avec l’urgence de la démocratisation culturelle (après sa décentralisation partielle), cela n’est en rien dû au hasard.
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