Eu égard à la crise financière, l’hebdomadaire Die Zeit se réjouit de la libération de l’art des carcans de l’économie. « Il se peut que la crise bancaire signe la fin de tel ou tel projet culturel. L’argent de la publicité, qui cherchait des chemins de traverse du côté de la culture, pourrait se raréfier. Mais la culture elle-même, les arts et les sciences dans un sens plus étroit, vont profiter de la crise. Pour une fois, iIs sont libérés des contraintes de l’économie, apparaissent dans leur souveraineté originelle, et ne doivent plus souffrir du fait que les représentants de l’économie invités à la fête ne viennent entacher leur corps nu de leurs doigts couverts de restes de petits fours. … Il sera certes toujours douloureux qu’un livre ne se vende pas ; mais on ne prendra plus la caisse du magasin comme un indicateur de qualité. … Cela va en revanche accroître considérablement l’attractivité des arts et de la recherche car leur qualité ne peut en aucun cas être détériorée par la crise économique. Reconnaissance et beauté ne sont pas soumises à la loi de l’offre et de la demande : une vérité reste vraie même si elle n’est pas adaptée à la marchandise, voire même lorsqu’elle est mise hors circuit. … Le vent a donc tourné : ce n’est pas l’art qui doit apprendre de l’économie, mais l’économie qui doit apprendre de l’art. »
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