Les secteurs artistiques et culturels peuvent jouer un rôle important dans le développement de nos économies nationales. En France, on nous a souvent dit cela dans un passé encore proche, en des temps où le modèle de la subvention et de la régie directe était bien établi dans nos politiques de gestion de la culture.
Bien entendu tout cela a fortement été bouleversé et la RGPP n’est que le dernier chapitre en date d’une mutation profonde dans notre politique culturelle. L’économie de la culture a connu ses deux révolutions (industrielle dans les années 60 et technologique dans les années 90) et une troisième est en train de se profiler et elle sera politique.
Les différentes doctrines en présence considèrent comme acté (et finalement à assez peu de nuances près) l’échec de notre politique de démocratisation de la culture. Ni prédominance de l’offre, ni dictature de la demande ne constituent un modèle pertinent.
Les évolutions qui sont en cours dans le domaine de la gouvernance méritent d’être suivies de près car on peut y voir que la culture est de plus en plus intégrée comme un levier transversal de développement, permettant à plusieurs politiques sectorielles de se consolider, de mieux se coordonner et surtout de mieux collaborer ensemble. Ainsi de nouvelles approches du management et de la prospective des territoires sont en train de se dessiner. Nous avons déjà pu assister à ces mutations au sein de certains réseaux de « best practices » à l’échelon international et aujourd’hui ce sont des villes françaises qui enclenchent ce mouvement. Résultat de réflexions stratégiques ambitieuses, les stratégies de positionnement des villes sont remises en question et projetées. Ce mouvement a tardé à ce mettre en œuvre en France, malgré quelques exceptions (Lyon notamment), mais les récents travaux de l’association des maires de France semblent annoncer le début d’un nouveau cycle.
Du point de vue de l’investissement, il est clair que les arts et la culture constituent un capital et une valeur ajoutée, qui renforcent, assurent et pérennisent les retombées économiques de différentes nature. Il est même démontré que l’intégration de l’investissement sur la culture dans des projets d’investissement plus génériques permet à ces derniers de monter en gamme et de s’assurer d’un retour sur investissement et d’une durabilité (économique, sociale et territoriale notamment) d’une bien meilleure qualité.
Nous sommes convaincus que ce rôle va devenir bien plus vital dans les prochaines années, comme nous l’avons traité à plusieurs reprises sur CEG et c’est un des constats d’un nouveau rapport (le sixième) de l’Association Nationale des Gouverneurs pour les Meilleures Pratiques (NGA Center).
L’intérêt principal de ce rapport repose sur la présentation d’exemples de pratiques de gouvernance où la culture et les arts sont intégrés dans les stratégies économiques de long terme.
Si la concurrence est devenue globale, elle permet d’établir des gouvernances à différents échelons territoriaux où la Ville est l’unité qui bénéficie des meilleures retombées à court terme et la culture y contribuera de plus en plus fortement, cela ne fait aucun doute.
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