Le Conseil des ministres espagnol a approuvé le 31 juillet dernier un arrêté royal relatif à la création du Réseau des Musées en Espagne, une structure de coordination entre l’État et les musées publics et privés, de coopération entre les autorités publiques dans le domaine des musées et de promotion en vue de l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de tous les musées et les institutions qui y participent. Bien que la Loi sur le patrimoine historique espagnol se réfère au système espagnol des musées, le Réseau des Musées d’Espagne, des différentes administrations publiques et des institutions en charge des musées a pour principal objectif d’organiser la coopération pour améliorer les compétences nationales et internationales d’excellence en soutenant les meilleures pratiques des musées.
Il est important de noter que cet arrêté royal est le fruit d’une proposition conjointe des ministres de la Culture, de la Défense, du deuxième Vice-Ministre et Ministre de l’Economie et des Finances, de l’Intérieur, des Travaux publics, du Logement et de la Science et l’Innovation. A bien regarder la gouvernance de cette nouvelle structure, on rêverait de voir les musées faire l’objet d’une telle cohésion gouvernementale et interprofessionnelle en France.
L’arrêté royal crée en effet le Conseil des musées, organe administratif dédié à ce nouveau réseau, où siègent : les membres représentant les ministères du Tourisme, de l’Industrie, de la Culture, du Commerce et du Tourisme et un représentant de chacun des ministères et organismes de l’Administration générale de l’État auxquels les musées du réseau sont affiliés. La Fédération espagnole des municipalités et des provinces, en association avec des autorités locales ont également désigné un représentant et un autre a été désigné par les organisations rassemblant les personnes handicapées et leurs familles, accessibilité oblige. Un autre représentant désigné par le Secrétariat général de la politique sociale et de la consommation ainsi qu’au moins un représentant des musées ont également été intégrés dans le Conseil des musées.
Globalement, les fonctions du musée qui sont projetées par ce nouveau réseau sont définies par des critères généraux d’excellence, sur la base des lignes directrices émises par le Conseil international des musées (ICOM), ainsi que les déclarations et accords signés par l’Espagne sur les musées.
Pour chaque musée, le Conseil nomme un Comité technique d’évaluation interdisciplinaire, apte à décider de l’incorporation dans au réseau.
L’ensemble du dispositif vise à renforcer l’attractivité des musées espagnols mais aussi et surtout à améliorer leur intégration dans la récente stratégie de développement de l’attractivité du pays. Fascinant et tellement irritant. Fascinant de voir la dynamique collective et politique qui vient d’être démultipliée grâce à ce réseau espagnol. Irritant lorsqu’on songe aux difficultés connues de longue date entre la RMN et la DMF, difficultés exacerbées par la RGPP et dont on craint l’issue. Doublement irritant lorsqu’on songe à l’avantage concurrentiel considérable que les musées français possèdent depuis si longtemps, à la qualité de leur offre, à la richesse de leur patrimoine et de leurs collections, au dévouement, à l’opiniâtreté, l’inventivité et la débrouillardise de leurs équipes.
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