Certains ou certaines d’entre vous ont peut-être vu dans un récent papier du journal Le Monde un diaporama montrant les visuels d’un projet pour le moins audacieux qu’une équipe d’architectes a dévoilé à Londres dans la perspective des JO de 2012. Ce projet est nommé « The Cloud » et a été présenté mi novembre parmi d’autres projets en lice et fait désormais partie des finalistes d’une compétition dont la ville de Londres est à l’initiative. Le projet a en apparence tout d’une folie comme Londres sait si souvent nous le réserver. Certes ce n’est pas le premier fait d’armes de LA global-city occidentale par excellence mais regardons d’un peu plus près en quoi ce projet n’a rien d’une folie et pourquoi.
A départ, le projet prévoit de construire une tour-spirale, par laquelle on pourra accéder, à pied ou à vélo, à un nuage de bulles transparentes et gonflables en ETFE (éthylène-tétrafluoréthylène), créant un espace en trois dimensions en plein ciel. Un nuage de lampes LED connecté au Web diffusera des informations et des images en temps réel. S’il est construit à proximité des sites olympiques, il permettra de suivre des les bulles les compétitions sportives des JO ainsi que de contempler la ville.
Ce « nuage » se veut un modèle d’économie d’énergie : un ascenseur transformant l’énergie cinétique en électricité lors de la descente des visiteurs, associé à l’énergie solaire collectée par des cellules photovoltaïques, permettra au bâtiment d’être autosuffisant énergétiquement. Un jeu subtil sur la transparence, une utilisation réduite de matériaux, un volume maximal rendu par les sphères suspendues ; le tout reposant sur des colonnes très fines, tenues par un câble et formant ainsi « nuage ».
Bref, sur le plan formel, The Cloud a tout pour déchaîner les passions et faire débat. Mais sur le fond, il est intéressant de regarder ce qui fait tout l’intérêt d’un tel projet à savoir, sa finalité, son usage. A l’origine du projet, Carlo Ratti, directeur du laboratoire SENSEable Cities (le groupe de recherche sur les nouvelles villes du MIT), évoque « une nouvelle forme d’expression et d’expérience collectives, le symbole d’une nouvelle ère en train de voir le jour ». Cette expression collective érigée en monument (y compris au niveau de son équipe de conception puisqu’en plus du MIT, on participé au projet l’artiste argentin Thomas Saraceno, spécialiste des structures flottantes, l’ingénier allemand Jörg Schlaich, l’agence française de paysagisme Ter, ainsi que l’écrivain italien Umberto Eco) verra le jour quel que soit le résultat final du concours organisé par la ville. En effet, le projet n’attend pas de financements publics. Il compte sur les dons individuels et a même lancé un programme de microdonations via Facebook et Twitter.
La légèreté de la structure et sa simplicité de déploiement augure de nouveaux espaces publics où l’intelligence collective prend forme au cœur des usages sociétaux du moment.
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