Au début de l’année, le gouvernement de coalition conservateur danois a libéralisé le marché du livre. Et ce avec succès, malgré les craintes du monde de la culture, estime le quotidien libéral-conservateur Berlingske Tidende : « D’une part, tous les libraires ne doivent pas nécessairement être maintenus en vie. Internet permet à tout le monde d’acheter facilement des livres et offre de meilleures possibilités de les transmettre aux consommateurs. Si un petit libraire, qui ne vend de toute façon que du papier et des cartes postales, y passe, cela est peut-être un problème pour le secteur des libraires. Ce n’est pas une perte culturelle. D’autre part, il est peu probable que la petite littérature souffre de la concurrence. Il y a toujours des maisons d’édition – généralement petites – qui veulent publier ce que d’autres ne veulent pas éditer. S’il y a des livres qui méritent d’être publiés mais qui ne peuvent s’imposer économiquement sur le marché, c’est – peut-être – au ministère de la Culture de les soutenir financièrement. »
Source : BpB
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Il y a tellement de choses qui me déplaisent dans cette nouvelle. Premièrement, le terme de ‘consommateur’ employé. Les librairies ne sont pas pour des consommateurs, mais pour des citoyens. Deuxièmement, je suis entièrement d’accord que les librairies dans leur forme actuelle n’ont plus autant de sens depuis l’arrivée de l’Internet, mais cela veut-il dire qu’un lieu public et culturel, proche du citoyen, n’a plus aucun avenir?
Tout à fait d’accord avec vous Christophe, les libéraux conservateurs danois ne sont pas tendres avec un métier en pleine mutation forcée par l’Internet et l’Internet mobile.
Les usages et les pratiques du livre et de la lecture changent et il ne faut pas y voir une fatalité pour autant. Les libraires ne sont pas près de disparaître mais ils doivent adapter leur métier, de la même manière que les bibliothèques et les médiathèques sont aussi en train de le faire. Ils sont au coeur des enjeux de demain pour le domaine du livre et de la lecture.
En revanche que des libéraux conservateurs considèrent que ce qui n’a pas de « valeur marchande » relève du ministère de la culture peut sembler anachronique. Il convient de s’interroger sur ce particularisme en matière de politique culturelle.