Les événements – festivals et fêtes – ont permis de repenser, voire de bousculer la politique culturelle. Ils ont été un moyen de développer l’intervention publique dans ce domaine, qui bien que sujet à de fréquents renouvellements, génère aussi de fortes résistances professionnelles. De plus, les dispositions très opérationnelles des événements, leur ont permis d’aller bien au-delà du champ culturel : ils sont devenus un mode de renouvellement des politiques publiques, et en particulier des politiques des collectivités locales. Car, à partir du moment où les territoires – villes, agglomérations, départements, régions –, commencent à être envisagés d’un point de vue décentralisé, ils acquièrent des fonctions nouvelles. Ils doivent notamment mettre en place des politiques économiques, des politiques de développement, des politiques sociales aussi.
Les territoires ont alors trouvé des ressources pertinentes et spécifiques dans le domaine de l’intervention culturelle, qui est, depuis la création du Ministère de la culture au moins, un espace d’innovation administrative. De nombreux exemples en attestent : le recrutement de ses personnels – faisant appel à des personnalités qualifiées qui ont ensuite été intégrées à la fonction publique – ou ses dispositifs partenariaux qui impliquent des opérateurs nombreux – les Maisons de la culture ont été co-financées par les villes, pour l’investissement et plus encore pour le fonctionnement. La politique culturelle est, depuis une cinquantaine d’années, un laboratoire pour les politiques publiques. Et, pour les territoires, elles vont s’avérer une source féconde d’inspiration. « L’usage » ou le recours aux événements le démontre clairement.
On peut dès lors émettre l’hypothèse que les événements ont été et sont toujours un puissant moteur dans un système politico-administratif français plutôt fi gé. Ils ont tout d’abord contribué à renouveler les politiques culturelles (I). Ils ont alors connu un succès exponentiel, dû sans doute à leur extrême plasticité qui leur a permis de s’adapter à des situations très diverses. Investis de fonctions toujours lus nombreuses, ils ont notamment participé à l’aménagement du territoire et en particulier à la régénération urbaine (II). Aujourd’hui, ils sont sans doute à la recherche d’un nouveau souffle, parce que leur propagation a tendance à annuler leurs effets. Mais des exemples récents tendent à prouver qu’ils demeurent efficaces : soit dans des projets d’envergure, initiés par des collectivités publiques audacieuses, soit dans des projets plus modestes, émanant d’initiatives privées (III)
Plan du document :
Partie 1 – De la mise en scène du pouvoir à la régénération des politiques culturelles
- Ancien Régime : l’événement comme média politique
- La laïcisation de l’événement
- Comment les événements sont devenus le moteur des politiques culturelles
Partie 2 – L’événement comme mode de management des territoires
- Contribuer à la régénération urbaine
- Stimuler l’urbanité en s’appuyant sur la tradition
- Participer à l’identifi cation d’un territoire
Partie 3 – La matrice événementielle « reloaded »
- Les bailleurs face au choix : intuition versus audit
- Événements et médias en mutation
- Événements polydirectionnels pour consommateurs omnivores
La démarche GRAND LYON VISION CULTURE vise à accompagner la Communauté urbaine de Lyon dans sa réflexion culturelle, à savoir :
- construire et partager une approche commune de la culture ; alors que celle-ci est de plus en plus présente dans tous les compartiments de la vie sociale ;
- enrichir les projets actuels et futurs du Grand Lyon, notamment en matière d’événements d’agglomération ;
- imaginer des modes de relation innovants du Grand Lyon avec les artistes dans le cadre de différentes politiques : urbanisme, participation citoyenne, développement économique, etc.
Dans quelle mesure les artistes peuvent-ils contribuer à une société de la connaissance et à la vitalité de la vie urbaine ? Comment les repérer et les solliciter ? Comment les associer à des dispositifs de politiques publiques ?
Cette démarche est scandée par des rencontres élus-experts-professionnels. Chaque rencontre est introduite par un document de cadrage semblable à celui-ci.
Vous pouvez consulter et télécharger ce document dans notre box Ressources.
L’ensemble des documents relatifs à ce cycle destiné à préparer le Grand Lyon à intervenir dans le champ culturel se trouve sur le site millénaire 3 :
- Séance 1 : Le champ culturel est-il un univers en expansion ?
- Séance 2 : Quelle peut être la place de l’artiste dans une société« du savoir ?
- Séance 3 : Les chemins variés de l’émergence culturelle, Nouvelles disciplines, nouvelles pratiques
- Séance 4 : Politiques culturelles : Singularités et positionnement de l’agglomération lyonnaise
- Séance 5 : l’artiste engagé dans la politique de la ville, les nouvelles règles du « je »
- Séance 6 : Synergie art et économie : la martingale de la créativité
- Séance 7 : Place de l’art public : artistes, commanditaires et statut des œuvres
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