On parle beaucoup de la problématique des ressources financières dans le secteur culturel. On en parlait déjà à l’époque où la subvention était le modèle dominant, mais les verrous de l’économie administrée ayant sauté, on en parle bien plus depuis que ce modèle est entré en mutation, sur fond de révision des politiques publiques et de crise économique. La recherche de la soutenabilité est devenue aussi vitale pour le présent qu’elle est essentielle pour l’avenir.
Que ce soit pour le financement de projets d’action artistique ou culturelle, pour l’organisation d’événements, la coopération culturelle, la restauration et la valorisation du patrimoine, l’investissement, le fonctionnement et l’exploitation des équipements accueillant du public, le développement culturel ou l’animation des réseaux, etc. la recherche de ressources capables de maintenir les objectifs et les ambitions des missions vocatives consomme énormément d’énergie au sein des organisations.
Les nombreuses formes de mécénat et de crowdfunding, sont devenues des pratiques courantes et les investissements d’avenir (notamment dans l’innovation, le design, le tourisme, les industries culturelles et l’économie créative) redoublent d’ingéniosité et sont de formidables catalyseurs de projets qui viennent compléter les dispositifs habituels de financement de la culture.
Quand on parle un peu de la finance, c’est souvent pour brocarder à juste titre les pratiques de ce milieu jugé comme responsable de bien des maux et impropre à la culture. C’est tout simplement la relation entre le monde de la finance et l’économie réelle qui est en question et qui ne s’incarne qu’en temps de crise, sans pour autant que beaucoup de réponses aient pu faire leurs preuves.
En réalité, la finance et la culture sont les deux piliers de la société du XXIème siècle et sont loin d’être incompatibles, c’est même tout le contraire :
- il y a une complémentarité évidente capable de fonctionner comme un véritable antidote aux effets négatifs de la mondialisation et la domination des modèles aseptisés, standardisés, uniformisés, opportunistes et agressifs ;
- au sein de la sphère financière ; il y a des ressources à ce jour inexploitées, peu exploitées ou mal exploitées, capables de créer les conditions de la soutenabilité
On pense assez aisément au big data, au blockchain et autres innovations de rupture issues de la transformation digitale du monde, de l’économie et des organisations, mais le secteur culturel ne s’y penche pas encore suffisamment pour savoir comment bien se les approprier.
En revanche, on ne pense pas forcément à des outils plus récents qui pourraient permettre de faire mieux travailler et fructifier la trésorerie des organismes culturels. Par exemple, lorsque les projets sont longs et les financements acquis dès leur initiation, ou par tranches, il peut s’écouler des années avant que le principal des fonds soit effectivement dépensé. Cette « trésorerie » est stockée sur un compte courant attendant d’être employée. Au nom de craintes des marchés financiers, cet argent dort. Or, si des conditions d’investissement demeurent, comme l’interdiction de perte de capital pour certaines fondations, les fonds bien investis peuvent pourtant porter des fruits s’ils sont placés sur plusieurs années.
La vague des fintechs a apporté son lot de solutions pour exploiter au mieux cette « manne ». Quand il fallait hier se tourner vers la banque privée, gourmande en frais de gestion, avec des résultats parfois décevants, des plateformes proposent aujourd’hui des frais maîtrisés pour des solutions de gestion innovantes et co-pilotées par l’investisseur lui-même. Il n’est plus nécessaire de choisir entre un mandat coûteux et une autonomie dangereuse, il est maintenant possible de prendre le meilleur des deux mondes. La gestion autonome assistée par des outils professionnels, les portefeuilles modèles régis par des algorithmes qui battent le marché régulièrement ou des solutions hybrides permettant d’accéder à du conseil sur des produits spécifiques, ces plateformes permettent de choisir sa voie et de faire travailler son argent à son rythme. Dans certains cas, elle permettent également d’orienter ses investissements vers des secteurs porteurs de sens pour la culture : Investissement socialement responsable, Financement du cinéma (hors Sofica), etc.
Si ce secteur est encore jeune et encore peu balisé, certains acteurs sont associés à de nouveaux opérateurs et gagent du sérieux de leur démarche. Nous sommes au début d’un cycle nouveau et c’est pourquoi le développement de ces outils est à suivre dans un monde marqué par la fin des rendements élevés pour un risque faible.
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salut Philippe, c’est vrai que le monde change mais pour bien savoir où l’on peut aller il faut d’abord dire ce qu’est la culture et ce qu’elle n’est pas .. et là ça change le rapport au finances.. c’est ici …..en fichier joint plus IRMA, je ne crois pas que tu l’ais eu ////////////////////.. 23 pages .. sans outils financiers pour les vendre, donc c’est gratuit, ça vaut rien !!! .. Bien à toi JML
[…] On parle beaucoup de la problématique des ressources financières dans le secteur culturel. On en parlait déjà à l’époque où la subvention était le modèle dominant, mais les verrous de l’économie administrée ayant sauté, on en parle bien plus depuis que ce modèle est entré en mutation, sur fond de révision des politiques publiques et de crise économique. La recherche de la soutenabilité est devenue aussi vitale pour le présent qu’elle est essentielle pour l’avenir. […]
[…] On parle beaucoup de la problématique des ressources financières dans le secteur culturel. On en parlait déjà à l’époque où la subvention était le modèle dominant, mais les verrous de l’économie administrée ayant sauté, on en parle bien plus depuis que ce modèle est entré en mutation, sur fond de révision des politiques publiques et de crise économique. […]
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