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Les musées britanniques se réinventent

Au Royaume-Uni, la saison 2015/2016 a été une « année turbulente » selon Museum Association.

Pendant cette période, 24% des musées ont du faire face à une baisse de revenus publics, malgré le fait que les musées soient très populaires et très attractifs. La situation s’aggrave dans les régions du pays : 64% des musées gallois et 50% des musées écossais ont subi une baisse de dotations publiques.

Les budgets locaux alloués aux musées ont ainsi baissé de 31% en 2016. 15 musées ont du fermer leurs portes l’année passée.

Pour faire face à cette coupure de budget, la majorité des musées ont augmenté leurs revenus propres, grâce à la mise en place de boutiques, cafés, et événements. 37% des musées ont également vu leurs donations philanthropiques augmentées.

Pour consulter le rapport de Museum Association.

 

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« Rien ne va plus » pour la Villa Méditerranée

La controverse autour du casino et de la Villa Méditerranée est finalement apparue pour ce qu’elle est : bidon. Pour autant, elle a soulevé, en creux la question de l’avenir des politiques internationales de la Région et de la crise des politiques méditerranéennes à Marseille.

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Ce mercredi, au micro de France Inter, Jean-Claude Gaudin a mis fin à dix jours de polémique sur le supposé projet de transformation de la Villa Méditerranée en casino. Reprenant un argument connu, et répété sur les bancs socialistes, le casino ne s’y fera pas « parce qu’il n’y a pas la place ».

Cette controverse autour du casino et de la Villa Méditerranée apparaît donc pour ce qu’elle est : bidon. Pour autant, elle a soulevé, en creux, une question qui m’est familière* : quel avenir pour la politique internationale de la Région ? Ou pourquoi les luttes autour de ce bâtiment sont révélatrices de la crise des politiques méditerranéennes à Marseille.

Retour sur une polémique. Le 17 septembre dernier, Jean-Claude Gaudin déclare à La Provence : 

« J’ai le sentiment que la Région, qui est propriétaire, serait favorable à ce que l’on transforme la Villa Méditerranée en casino ».

La position de la mairie n’est pas neuve. En mai 2015, elle évoquait la possibilité d’installer un casino sur le front de mer rénové par l’expérience de la Capitale européenne de la culture. Le site envisagé n’était alors pas la Villa Méditerranée, mais le J1. Slate expliquait alors que « le futur casino était le symbole de la transformation de la ville » Le résultat de l’appel à projet du Port concernant le J1 a donné les clés à la municipalité mais les réflexions sur le sujet sont toujours en cours.

La Villa Méditerranée sous le feu des critiques

Depuis, l’alternance à la présidence de la Région a redistribué les cartes. La Villa Méditerranée serait disponible. Le successeur de Michel Vauzelle (PS), Christian Estrosi (LR) qui avait lancé un audit (au passage, jamais rendu public) dès son entrée en fonction pour décider des futures orientations du bâtiment, se précipite sur l’occasion pour affirmer son souhait de « vendre ce bâtiment » et se délester des presque 4 millions d’euros annuel de frais de fonctionnement. Dépourvue de politique internationale, son ambition pour la Villa Méditerranée a au moins le mérite de la clarté : la rentabilité.

Et si elle ne passe pas par la location, il souhaite la vendre sans état d’âme. Le Président Estrosi désigne même un futur « acquéreur prioritaire » : la municipalité. Renaud Muselier, le premier vice-président « délégué à la coordination des politiques publiques » affirme dans un zeugma qui n’a apparemment rien d’ironique qu’…

« un casino amènerait de la vie et de l’argent ».

Les réactions se sont dès lors multipliées pour dénoncer ce projet de casino.  Benoit Payan, le président du groupe socialiste au conseil municipal demande ironiquement :

“Et pourquoi pas un bar-PMU dans une école maternelle ?”,

Un texte publié dans La Croix et signé par des élus et des intellectuels s’y oppose vigoureusement et dénonce :

«  Deux visions [qui] s’opposent là clairement. D’un côté le monde de l’argent facile, du jeu, du divertissement, de « l’entertainment » abrutissant, celui des casinos. De l’autre, une conception de l’action publique appuyée sur la réflexion, l’analyse, l’écoute des positions contradictoires, qui sont au fondement, depuis la Grèce antique, de toute démocratie. »

Sans surprise à droite, on défend le projet de casino, et on en profite pour attaquer la Villa Méditerranée. Selon Dominique Tian (LR), le premier adjoint du maire :

« Quant au choix de la Villa Méditerranée, j’écoute les opposants expliquer qu’ils refusent qu’on abandonne cet espace dit ‘culturel’. Mais dans les faits, ce site est tout sauf culturel ! C’est une véritable escroquerie intellectuelle de le qualifier ainsi ! On parle là d’un bâtiment extraordinairement coûteux, qui a été payé 60 millions d’euros par le contribuable et continue à coûter 7 millions d’€ par an pour rien ! Une somme qui pourrait être économisée s’il est loué au privé. Et oui, je trouve que cet endroit à La Joliette est idéalement placé pour un tel établissement »

Plus étonnant, à gauche, on trouve même parmi les opposants au projet de casino, une critique implicite de cet équipement. Si l’on suit Jean-Marc Coppola, chef de file du Front de gauche au conseil municipal et ancien président du comité régional du tourisme :

« Oui, bien sûr, on aurait dû et il faudrait démocratiser davantage ce bâtiment qui a coûté 70 millions d’euros, l’ouvrir au public et, pourquoi pas, le rendre culturellement complémentaire du MuCEM. »

Cette polémique puise ses racines dans une histoire déja longue de controverses autour de la Villa Méditerranée. Les critiques portent systématiquement sur son coût, sa construction (environ 70 millions d’euros) et son fonctionnement (3,7 millions d’euros par an environ, soit deux fois moins que ne le prétend Dominique Tian) ; et sa fonction, incertaine. Pour ceux qui travaillent dans les politiques internationales des collectivités territoriales ou réfléchissent à leurs enjeux, ce n’est pas évident, alors pour les autres…

Sur la question du coût, les 70 millions d’euros de construction imputés exclusivement au budget régional peuvent en effet paraître conséquents. Ramené aux dépenses d’investissement du conseil régional, (environ 500 millions d’euros en 2010), le coût de la Villa Méditerranée a représenté  14 %, et trois ans ont été nécessaires à sa construction. Si l’on se tourne vers les fameux frais de fonctionnement, les 3,7 millions d’euros représentent 0,4% environ des dépenses de fonctionnement (environ 970 millions d’euros en 2015). Certes, entre 2010 et 2012, le montant était plus proche des 7 millions d’euros que des 4, mais, dans le même temps, le budget consacré au fonctionnement était plus élevé (environ 1,3 milliards).

Reste la question du rôle et de la fonction de la Villa Méditerranée. Michel Vauzelle a sans doute fait preuve d’une pédagogie incertaine et n’a jamais réussi à articuler les deux dimensions de son ambition : offrir l’édifice à une introuvable « société civile » euro-méditerranéenne, au service d’un tout autant improbable « soft power » régional.

En avril 2013, j’avais consacré un billet de mon défunt blog (Marseille Internationale) à cette question : « la Villa, caprice dispendieux ou instrument de soft power ? ». À l’époque, déjà, la Villa faisait l’objet de moqueries. Elle était présentée dans la presse régionale et par les adversaires politiques du Président Vauzelle comme une dépense inutile et une institution fantôme, reflet de la mégalomanie de son fondateur. La « Villa Vauzellia » n’aura jamais su dépasser les critiques initiales.

Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Tout d’abord, dès son origine, un discours d’institution de la Région à la fois vague et grandiloquent qui présentait cet équipement comme « un lieu de pouvoir de la société civile » et un instrument d’exercice de soft power régional dont l’enjeu était d’aider à « la paix et à la prospérité » en Méditerranée. Rien que ça. Avec un résultat, donc, pour le moins mitigé.

L’une des ambiguïtés originelles de l’équipement tient paradoxalement aux opportunités que lui avait offertes les festivités de la Capitale européenne de la Culture. Vauzelle le reconnait dans l’interview qu’il a accordé à La Provence pour défendre « son » bâtiment face à la menace du projet de casino :

« Et pendant cette année-là [2013, ndla], naturellement, la Villa, a été happée – et c’était notre devoir – par ce côté culturel. C’est pour cela qu’on a cru qu’à côté du Mucem, il y avait une annexe avec une forme un peu étrange qui était une sorte de petit Mucem. »

En effet, en menant nos enquêtes sur les publics et les pratiques culturelles dans MP2013 avec les collègues de l’Université Aix-Marseille, on s’était rendu compte qu’un certain nombre de touristes étaient surpris de constater qu’ils ne pouvaient pas rentrer dans la Villa Méditerranée avec leur billet estampillé MuCEM. De même, la programmation de cette première année à la Villa Méditerranée était sans doute trop marquée par des expositions et des conférences « culturelles ». Les parcours d’exposition, par ailleurs très coûteux, ont progressivement laissé la place à l’organisation de séminaires présentant les résultats de projets internationaux et pour lesquels la Villa Méditerranée devait servir de vitrine dans le but de faire de Marseille un lieu stratégique pour la coopération dans la région. Mais l’ambiguïté de départ n’a jamais été levée.

L’internationalisation des politiques régionales et la Villa Méditerranée

La « vocation » de la Villa Méditerranée était pourtant d’incarner l’internationalisation de la Région. Pour le dire autrement, le bâtiment, à l’architecture audacieuse, était supposé être adossé à la politique internationale de la Région et représenter physiquement l’existence et le dynamisme de cette action diplomatique menée par le Conseil régional. Depuis le début des années 2000, la Région avait  réorienté sa coopération décentralisée traditionnelle fondée sur l’aide au développement de partenaires du Sud au profit d’une intégration plus poussée de sa politique internationale dans les circuits européens et dans les enjeux diplomatiques.

A-t-on oublié qu’avant de prendre son nom à la tonalité « Médicis », l’équipement devait s’appeler , le « Centre régional pour la Méditerranée (CeReM) » ? Si l’on devait croire les présentations de l’époque, il serait devenu  :

« Le lieu de toutes les expressions du monde méditerranéen contemporain [et] le symbole du dialogue entre les cultures, du partage des connaissances et des techniques ».

En 2008 et en 2009, en amont du projet de construction de la Villa Méditerranée, la Région, sous l’impulsion du Président Vauzelle qui a fait des questions internationales, son « domaine réservé », vote deux délibérations : une « Stratégie internationale » et un « Plan d’action pour la Méditerranée ». Ces deux textes adaptaient les partenariats existants de la Région en Méditerranée au contexte géopolitique européen marqué par le lancement de l’Union pour la Méditerranée (UpM), la mise en place de l’Instrument européen de voisinage et de partenariat et plus généralement les négociations autour du cadre financier 2014-2020.

En avril 2014, enfin, un an après l’inauguration de la Villa Méditerranée, la Région adoptait un troisième texte, la « Nouvelle stratégie internationale » qui visait cette fois à prendre acte de l’échec de l’UpM et des crises, tant au Nord qu’au Sud. Sans rentrer dans les détails de ces documents, ils témoignent de la capacité d’adaptation de ce que j’appelle la « diplomatie décentralisée » face aux soubresauts des contextes et des déséquilibres internationaux.

Que vient faire la Villa Méditerranée dans cette affaire ? Premièrement, elle était sensée dépendre étroitement de cette politique internationale et offrir une vitrine à celle-ci, en rendant visible l’ambition de la Région. Parce que des politiques publiques s’ancrent matériellement dans des bâtiments qui les font exister, en partie. L’action publique prend toujours une dimension physique et sensible. C’est là, la première fonction de la Villa.

L’ex-Président Vauzellle justifie l’existence de sa Villa Méditerranée pour défendre la position du territoire marseillais dans la compétition internationale, mais aussi et surtout pour affirmer sa contribution possible dans la résolution des crises internationales. Une contribution qui pourrait être alternative aux mesures sécuritaires mises en oeuvre par les États :

« Dans une région de 5 millions d’habitants, cette cause noble le valait bien pour cesser ce complexe face à Barcelone. Face au terrorisme, aux réfugiés, au racisme, il faut peut-être arrêter de se dire qu’il faut se protéger avec des escadrons de gendarmerie et aller au contact du problème social et culturel. Notamment sur la description d’un islam qui choque les musulmans qui vivent ici et dans les pays du Maghreb. C’est le moment où la Villa doit servir à la paix en Méditerranée »

C’est ainsi, au sein de la Villa Méditerranée, que le Président Vauzelle accueillait depuis 2013, ses homologues euro-méditerranéens afin d’entretenir et de mettre en scène le dialogue politique entre les élus locaux et régionaux. Et celui-ci s’appuie comme tout acte diplomatique sur une parole. Dès lors, l’équipement est devenu progressivement un lieu dédié à des conférences. Un coup d’oeil à l’agenda actuel et on observe des réunions publiques sur les religions, la Turquie ou la Syrie.

Par ailleurs, ce dialogue ne se limitait pas à une coopération horizontale mais visait aussi, à partir d’une coordination transnationale, à exercer un lobby en direction des États et de la Commission européenne pour qu’ils infléchissent leur politique méditerranéenne, et au passage qu’ils augmentent leur financement. C’est dans ce cadre par exemple que se tiendra, au sein de la Villa Méditerranée, le 28 octobre prochain, le Dialogue 5+5 du nom de la réunion des Ministres des affaires étrangères des États d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord.

On trouve ici le deuxième sens (davantage qu’une fonction ou qu’une utilité), de la Villa Méditerranée. Elle abrite en effet une agence qui travaille au cadrage, à la mise en œuvre et au suivi de ces politiques : l’Agence des villes et territoires méditerranéens durables (AViTeM). Or, cette agence ne vise pas seulement à monter des projets techniques de coopération internationale, mais aussi à contribuer à l’entretien d’un dialogue politique. En résumé, Vauzelle parlait de « diplomatie participative » voire de « diplomatie de proximité et de projets » dont la Villa Méditerranée devait fournir la vitrine.

Anticipant l’alternance politique, la Villa Méditerranée est en apparence sortie du strict giron de la Région pour rejoindre le 1er janvier 2015 le Groupement d’intérêt public (GIP) AViTeM. Cet accord se traduit par la mise à disposition de la Villa Méditerranée au sein de l’AViTeM, qui selon ses statuts :

« … vise à contribuer à la cohérence de la politique méditerranéenne de la France et à affirmer le rôle du territoire de Provence-Alpes-Côte d’Azur comme relais et acteur de cette politique. »

« En apparence », dans la mesure où la Région demeure l’unique contributeur financier du GIP. La Charte ne prévoit aucune participation de l’État qui se contente de mettre à disposition un fonctionnaire détaché du Ministère des Affaires étrangères (MAE). Si la Région devait cesser de financer l’AViTeM, l’Agence disparaitrait aussitôt.

La Villa Méditerranée, par le truchement de l’AViTeM, porte et manifeste l’ambition de bâtir une politique méditerranéenne nouvelle pour la France et l’Europe et qui serait portée à l’échelle des territoires régionaux, d’une part, et depuis Marseille, d’autre part. C’est ainsi que s’inscri(vai)t la volonté répétée de Michel Vauzelle de voir s’installer à Marseille, au sein de la Villa Méditerranée, la Délégation interministérielle à la Méditerranée (DiMed) afin de faire de cette ville « un pôle de projection de la politique de la France en Méditerranée ».

C’était le sens de l’une des propositions de son rapport sur la « Méditerranée des projets » remis au Président de la République en octobre 2013. En négociation fin 2013 et début 2014, le projet de délocalisation de la DIMed échouera lorsque le MAE parviendra à rapatrier dans le périmètre de son administration cette structure qui perd, de fait, son statut interministériel. Or, il ne sera jamais question pour Laurent Fabius de délocaliser une partie de son Ministère bien arrimé au Quai d’Orsay. De ce point de vue, l’impasse dans laquelle est plongée la Villa Méditerranée n’est pas sans lien avec l’effondrement de la politique méditerranéenne de la France et plus largement de la coopération euro-méditerranéenne qui n’est pas parvenue à accompagner les Révolutions arabes du printemps 2011.

Mais si la Villa Méditerranée n’était pas indexée à la politique méditerranéenne du MAE, elle n’avait de sens qu’en étant solidement ancrée à la politique méditerranéenne du Conseil régional.

Et c’est ce qui devrait interpeller encore davantage que la chimère du casino. Où est la politique internationale de la Région PACA depuis l’alternance ? Qu’en est-il des ambitions méditerranéennes portées par Christian Estrosi et son exécutif ? Sait-on que le vice-président délégué à l’international est le député Bernard Deflesselles (LR) qui n’a jamais pris une quelconque position sur les questions méditerranéennes ? N’y a-t-il pas, face à la seule opposition frontiste, une voix à porter en direction de cet espace ?

En mai 2014, lors du débat portant sur l’adoption de la Nouvelle stratégie internationale, la prise de position de la droite laissait entrevoir son opposition à l’ambition méditerranéenne de la Région version Vauzelle. L’un des orateurs la réduisait à une « priorité de communication » pour critiquer le choix des territoires de coopération ; pour mémoire, la Région avait noué des partenariats sur la rive Sud de la Méditerranée avec la Région de Tanger-Tétouan (Maroc) laWilaya d’Alger (Algérie), les Gouvernorats de Tunis et de Kasserine (Tunisie), celui d’Alexandrie (Egypte), les Unions des municipalités de Tyr (Liban) et de Jezzine (Liban), le Gouvernorat d’Hébron (Palestine) et la Ville d’Haïfa (Israël).

Daniel Sperling concluait son intervention en proposant de substituer les partenariats avec des « pays qui n’en finissent plus d’émerger » par des liens avec des pays riches, en particulier les « pays d’Amérique du Nord ».

On n’imaginait pas alors qu’il songeait à Las Vegas.

* Entre 2007 et 2012, j’ai mené une enquête doctorale sur l’internationalisation du territoire marseillais : Maisetti N., Marseille en Méditerranée : récit politique territorial et sociologie politique de l’action publique locale internationale, Université Paris 1, 2012. Un ouvrage issu de la thèse est en cours de publication aux éditions Karthala.

Crédit Photo : @EricBesatti

Un grand merci à Nicolas Maisetti pour nous autoriser la diffusion de son excellent article paru sur le nom moins excellent  site Marsactu.

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Et si la culture s’emparait des nouveaux outils de la finance ?

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On parle beaucoup de la problématique des ressources financières dans le secteur culturel. On en parlait déjà à l’époque où la subvention était le modèle dominant, mais les verrous de l’économie administrée ayant sauté, on en parle bien plus depuis que ce modèle est entré en mutation, sur fond de révision des politiques publiques et de crise économique. La recherche de la soutenabilité est devenue aussi vitale pour le présent qu’elle est essentielle pour l’avenir.

Que ce soit pour le financement de projets d’action artistique ou culturelle, pour l’organisation d’événements, la coopération culturelle, la restauration et la valorisation du patrimoine, l’investissement, le fonctionnement et l’exploitation des équipements accueillant du public, le développement culturel ou l’animation des réseaux, etc. la recherche de ressources capables de maintenir les objectifs et les ambitions des missions vocatives consomme énormément d’énergie au sein des organisations.

Les nombreuses formes de mécénat et de crowdfunding, sont devenues des pratiques courantes et les investissements d’avenir (notamment dans l’innovation, le design, le tourisme, les industries culturelles et l’économie créative) redoublent d’ingéniosité et sont de formidables catalyseurs de projets qui viennent compléter les dispositifs habituels de financement de la culture.

Quand on parle un peu de la finance, c’est souvent pour brocarder à juste titre les pratiques de ce milieu jugé comme responsable de bien des maux et impropre à la culture. C’est tout simplement la relation entre le monde de la finance et l’économie réelle qui est en question et qui ne s’incarne qu’en temps de crise, sans pour autant que beaucoup de réponses aient pu faire leurs preuves.

En réalité, la finance et la culture sont les deux piliers de la société du XXIème siècle et sont loin d’être incompatibles, c’est même tout le contraire :

  • il y a une complémentarité évidente capable de fonctionner comme un véritable antidote aux effets négatifs de la mondialisation et la domination des modèles aseptisés, standardisés, uniformisés, opportunistes et agressifs ;
  • au sein de la sphère financière ; il y a des ressources à ce jour inexploitées, peu exploitées ou mal exploitées, capables de créer les conditions de la soutenabilité

On pense assez aisément au big data, au blockchain et autres innovations de rupture issues de la transformation digitale du monde, de l’économie et des organisations, mais le secteur culturel ne s’y penche pas encore suffisamment pour savoir comment bien se les approprier.

En revanche, on ne pense pas forcément à des outils plus récents qui pourraient permettre de faire mieux travailler et fructifier la trésorerie des organismes culturels. Par exemple, lorsque les projets sont longs et les financements acquis dès leur initiation, ou par tranches, il peut s’écouler des années avant que le principal des fonds soit effectivement dépensé. Cette « trésorerie » est stockée sur un compte courant attendant d’être employée. Au nom de craintes des marchés financiers, cet argent dort. Or, si des conditions d’investissement demeurent, comme l’interdiction de perte de capital pour certaines fondations, les fonds bien investis peuvent pourtant porter des fruits s’ils sont placés sur plusieurs années.

La vague des fintechs a apporté son lot de solutions pour exploiter au mieux cette « manne ». Quand il fallait hier se tourner vers la banque privée, gourmande en frais de gestion, avec des résultats parfois décevants, des plateformes proposent aujourd’hui des frais maîtrisés pour des solutions de gestion innovantes et co-pilotées par l’investisseur lui-même. Il n’est plus nécessaire de choisir entre un mandat coûteux et une autonomie dangereuse, il est maintenant possible de prendre le meilleur des deux mondes. La gestion autonome assistée par des outils professionnels, les portefeuilles modèles régis par des algorithmes qui battent le marché régulièrement ou des solutions hybrides permettant d’accéder à du conseil sur des produits spécifiques, ces plateformes permettent de choisir sa voie et de faire travailler son argent à son rythme. Dans certains cas, elle permettent également d’orienter ses investissements vers des secteurs porteurs de sens pour la culture : Investissement socialement responsable, Financement du cinéma (hors Sofica), etc.

Si ce secteur est encore jeune et encore peu balisé, certains acteurs sont associés à de nouveaux opérateurs et gagent du sérieux de leur démarche. Nous sommes au début d’un cycle nouveau et c’est pourquoi le développement de ces outils est à suivre dans un monde marqué par la fin des rendements élevés pour un risque faible.

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Nesta calls for arts funding shake-up

Investment in R&D, venture funding, and crowdfunding are major missed opportunities for the arts sector, according to a new report.

Arts funders need to do more to support research and development (R&D) and bring the sector in line with the rest of the UK economy, according to a new report by Nesta. The research charity is calling on Arts Council England (ACE) to allocate at least 1% of its budget (£6m a year) towards R&D funding, to help organisations explore new operating models, audience engagement schemes, and ways of creating cultural value. The report predicts that this, along with a £10m a year pool for piloting venture funds, accelerators and supporting crowdfunding, could result in up to £72m in additional funding for the arts over three years.

Pointing out that the income profile of the UK’s main subsidised arts organisations – 40% funding, 50% earned income and 10% contributions – is little changed since the outset of the recession, the report claims that the arts funding system is no longer “adequate or sufficiently sustainable”. More needs to be done to “make public money work harder”, and capitalise on the arts’ ability to develop outputs with “substantial commercial potential” and engage investors “who want to combine financial, social and artistic impact”.

The UK spends 1% of its gross output on scientific and technological R&D and Nesta is calling on the arts sector to bring itself in line with this. Other recommendations include the establishment of an accelerator programme for the arts, to “develop the most promising ideas into new ventures”, and an impact fund, “to provide capital for the stage which comes after”. It also suggests that, in certain cases, public funding should be turned into investment, be it on a profit-share bases, or conversion into loans or equity, so that “some of the revenues can flow back into new grants”. To capitalise on the approximately £360m raised through crowdfunding in the UK last year, Nesta is calling on arts-funding bodies to pilot different models of matched–funded crowdfunding. However, it acknowledges that more research is needed in this area, to ensure adopted models do not unfairly favour particular groups, such as those with wealthy or technologically savvy networks.

In response to the report ACE Chief Executive Alan Davey pointed out that ACE is “already investing over £6m in R&D projects”, although this figure includes £5m given to the Digital R&D Fund, which is now closed. He added that ACE anticipates the launch of “a social investment programme to support arts activities which generate social impacts and outcomes” and is “exploring options for crowdfunding”, beyond its support for the National Funding Scheme.

The publication coincides with the launch of ACCELERATOR, a commission-free crowdfunding platform for creatives, run by IdeasTap. The charity will reward the “strongest” two projects – those that display “original ideas and strong pitches, backed up by a viable business model” – every month with a £500 grant.

By Frances Richens.

Source : Nesta.

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Here’s what a wise arts policy might look like

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Arts Council England has just a tiny pot of money to distribute among arts organisations. The state needs to get a sense of perspective.

Yet again Arts Council England (ACE), which will this morning announce the new settlement for the organisations it backs, has struggled gamely to distribute a diminished pot of government funding in ways that are fair, wise and likely to help the arts world to flourish.

There will be (small) winners and (big) losers. Even the wisdom of Solomon could not satisfy everyone in the arts, not even those who truly deserve public funding.

The public political charade of behaving as if the size of the arts budget is a determinant of national prosperity has to stop. It is a lie; it is a diversion; it does more harm than good. A sensible arts policy is available and would benefit the nation and the economy rather than harm it. Its elements would go as follows …

A wise government, starting with a wise secretary of state for culture, would stop calling for the « arts to show evidence that they are value for money » and instead read any one of the dozen reports in recent years that prove that they are.

This is well-trodden ground. They could start with the letter to the Guardian in June 2013 from 20 economists from John Maynard Keynes’ Political Economy Club. They grossed up the sums attributable to the creative economy and tourism at 16% of the national economy and concluded: « These are the most obvious multiplier benefits of the arts to the economy. »

A wise government would not worry about a minimal part of the national budget. Total spending on the arts accounts for just 0.5% of government spending. Why does it attract such excessive scrutiny? The usual response is that the arts, « known » to be inefficient, self-indulgent and profligate, require intense questioning and supervision. Yet the evidence is that arts organisations run themselves and use their resources efficiently, effectively and for the wider benefit of society. They deliver the widely lauded « instrumental » benefits while never forgetting that only excellent art can do this. Cutting the tiniest parts of the national budget in ways guaranteed to do most damage across the nation is at best a displacement activity, at worst a diversion from the real issues of government.

Governments and ministers must widen their horizons and understanding of what the arts are. Too much focus is concentrated on a handful of prejudices around the major London institutions – the Royal Opera, British Museum, National Gallery and others – routinely castigated for being too rich, too expensive, too elite, too exclusive in their audiences. A priority for ministers must be to cast their understanding of the arts far more widely across the nation while giving up indulgence in cheap hits at the organisations on their Westminster doorstep.

These changes of approach and attitude aren’t costly and should be easy. The notion of « trust » in the arts underpins them and would benefit everyone. On this foundation, two policy changes can follow. First, ministers should admit and welcome that the « English » funding model based on the tripod of funding from box office, donors and the public purse is accountable, efficient and democratic. They must stop flirting with the myth that the « American » model of funding is in any way superior for the arts or society.

Second, ministers should ringfence the arts budget. If it is right for overseas aid, it is surely right for the arts at home. This is not just being « nice » to the « luvvies ». It would be to recognise and understand that the arts at their widest benefit people, places, ideas, curiosity and wellbeing. Nitpicking around the edges of a tiny budget is not an arts policy. It is bad politics too.

John Tusa, for The Guardian.

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Pour reconstruire les masters de médiation culturelle

Nous venons d’apprendre que la médiation culturelle vient d’être effacée de la liste des diplômes universitaires. D’un coup d’un seul ce sont 20 ans de travaux liant étroitement citoyens, artistes, professionnels et universitaires qui disparaissent. 20 ans d’une bataille qui a réussi à inscrire les publics au cœur de l’action culturelle. 20 ans d’efforts pour réconcilier les théories et les pratiques portées par l’Education populaire et celles des professionnels de la culture. Pas seulement de la culture instituée et défendue par le ministère du même nom, mais la culture au sens large, celle portée par les citoyens, le monde associatif, les amateurs qui œuvraient tous ensemble à ce que chaque culture soit reconnue, travaillée appropriée.

La médiation a su trouver sa place aussi bien dans la reconnaissance de cursus diplômants que dans les cadres d’emploi tant des collectivités territoriales que de l’Etat. Aux côtés des artistes, des administrateurs, des conservateurs, des chargés de communication, les professionnels de la médiation sont devenus ces spécialistes des populations visées par le projet de démocratisation culturelle. Nous avons réussi à faire reconnaître qu’il était essentiel pour toute institution patrimoniale et de création (musées d’art, de sciences, d’histoire et de société, monuments historiques, bibliothèques, archives, centres d’art, centres de culture scientifique et technique, centres d’architecture et d’urbanisme, théâtres, centres chorégraphiques, orchestres, etc.) que des professionnels accompagnent les publics dans leurs démarches d’appropriation.

Ce n’était pas simple ! Nous avions constaté que la démocratisation culturelle ne pouvait être laissée aux producteurs des œuvres, des créations, des savoirs, car ceux-là ont déjà fort à faire pour inventer, chercher, créer. Nous savions aussi qu’il ne s’agissait pas seulement de communication ni de marketing et qu’il fallait veiller à ne pas assimiler les œuvres à des « produits » commerciaux. Nous savions qu’il y allait de la justice et de l’égalité entre tous si l’on voulait éviter que seuls ceux qui étaient déjà dotés d’un fort capital culturel se sentent concernés par les arts, les savoirs scientifiques et la culture. Nous avons voulu former des spécialistes qui auraient pour tâche d’intéresser les personnes à ce que produisaient les artistes et les chercheurs. Nous avons inventé et développé la « médiation culturelle », un ensemble de métiers qui travaillent à diminuer l’écart entre les publics et les œuvres, qui font cet indispensable travail de transmission. Ce travail ne relève pas seulement de l’école mais de toutes les institutions de culture, petites et grandes, qui maillent le territoire national et aujourd’hui le territoire immatériel de l’Internet.

Cette fonction s’est imposée au point que les musées ont reconnu son utilité en l’inscrivant dans la loi « Musées » de 2002. Alors que les besoins sont immenses, pourquoi supprimer aujourd’hui ces formations qui savent préparer les professionnels, dans tous les champs disciplinaires, aux enjeux et aux pratiques de transmission informelle ? Comment faire aboutir la réforme des rythmes scolaires et l’instauration d’un parcours d’éducation artistique et culturelle pour tous les élèves sans faire appel à ces professionnels qui savent faire converger les besoins de l’école et les ressources des équipements culturels ? Faut-il cesser de former des médiateurs alors que se multiplient les dispositifs de sensibilisation et de transmission pour lesquelles les artistes ou les scientifiques ne sont nullement préparés ? Va-t-on laisser seuls les enseignants face à ces missions, alors qu’ils ont pu constater l’utilité et l’importance des savoir-faire de ces nouveaux professionnels? Va-t-on purement et simplement abandonner d’immenses territoires dans lesquels n’existent que de petits équipements culturels aux moyens affaiblis par les restrictions budgétaires ? Où vont pouvoir se former tous ces jeunes qui veulent mettre en place des projets culturels, auprès des publics « empêchés » parce qu’ils sont dans des établissements fermés (l’hôpital, la prison), sont enfermés dans la maladie ou le handicap ou parce qu’ils n’y ont jamais eu accès et n’ont pas de famille pour les y inciter?

Sans doute cette jeune profession, qui figurait sur la liste des « nouveaux métiers, nouveaux emplois » soutenus par l’État en 1997 (autant dire au siècle dernier) était-elle encore à préciser dans ses misions, ses compétences, ses savoir-faire et ses références (sociologie, histoire de l’art, communication, psychologie sociale, etc.). Mais c’est précisément par cette ouverture, cette faible institutionnalisation qu’elle pouvait affirmer son rôle d’interface et d’attention pour tous les publics, d’intermédiaire efficace.

Plus encore, elle préfigure de nouvelles façons de transmettre, car elle a été le lieu où pouvaient se construire de nouvelles pratiques de formation, d’éducation, de sensibilisation. Les lieux culturels, petits et grands, non contraignants, ouverts à tous, mettant à la disposition de tous les savoirs et les productions de toutes les populations (pensons aux écomusées ou aux orchestres amateurs) reposent sur ces compétences variées qu’il est indispensable de maîtriser pour que fleurissent les projets culturels qui sont indispensables à la construction de chacun, dans le souci de l’autre.

Est-ce faute d’avoir pris conscience de l’importance de la médiation culturelle que le ministère de l’enseignement supérieur a pris la décision de supprimer ces diplômes ? Jusqu’où fallait-il simplifier ? Les professionnels de la médiation et les chercheurs ont-il pu se faire entendre ? C’est pourquoi nous demandons tant au ministère de l’Enseignement supérieur qu’au ministère de la Culture de reconstruire les mastères de médiation culturelle. La liste parue au Journal Officiel du 11 février 2014 page 2414 – texte n° 21 – Arrêté du 4 février 2014 témoigne d’un repli sur les disciplines traditionnelles, oublie des champs culturels importants (la photographie et le design par exemple), et positionne la médiation du côté des sciences, en la mêlant à l’information. Or la médiation n’est pas de l’information.

Si la médiation culturelle reste absente des nomenclatures de formation, comment sera-t-il possible de former les professionnels des services des publics dans les secteurs du patrimoine et de la création ? Comment seront formés ceux qui mettent la science en culture ? Va-t-on assister à un retour en arrière, avec des publics qui ne seront plus accueillis ? Oublie-t-on enfin que la qualité des médiations dans les institutions culturelles est pour beaucoup dans leur réussite et dans leur rayonnement, auprès de nos concitoyens et auprès d’un public plus lointain, celui des étrangers qui viennent en France ?

Tous les pays développés ont de tels professionnels, et ils sont souvent au même niveau de responsabilité que les conservateurs (les scientifiques) et les gestionnaires. C’est loin d’être le cas dans notre pays. En restaurant les mastères professionnalisant et de recherche à la médiation culturelle, la France pourrait affirmer qu’elle ne renonce pas à mettre les publics et les populations au centre du travail des institutions culturelles. Elle donnerait ainsi un contenu à l’affirmation toujours répétée et jamais concrète de la dimension culturelle de sa démocratie.

Pour signer la pétition, cliquez ici.

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A peer funding model for the arts?

A recent paper by five mathematical computer scientists at Indiana University (published in EMBO Reports, a forum for short papers in molecular biology) proposes a clever new model for science funding that makes use of collective allocation (peer-funding) rather than expert-panel-and-peer-review funding mechanisms. I want to consider whether this might also work for arts and cultural funding.

Public science and research funding in Australia, as in most of the world, is based on a process that has remained largely unchanged for 60 years. This begins with calls for submissions of reasonably detailed project proposals. These then pass through expert panels (e.g. the Australian Research Council) and then on to the peer review process in which carefully selected “peers” evaluate the proposals and write detailed reports, before passing these back to the panels for final judgement. The high-level of process and accountability makes this the gold standard for taxpayer-sourced public funding of research (philanthropic trust funding often mirrors this architecture).

But it is expensive to run, and onerous to all involved. Perhaps one in ten projects proposed will be funded. The amounts of time and effort invested by all those seeking funding will tend toward the expected value of the grants, meaning that once overhead costs to panels and reviewers are added in, these function to a considerable degree as a redistribution mechanism. Rob Brooks wrote about this on The Conversation last year.

The new model the computer scientists propose bypasses this expert-panel-and-peer-review system altogether by simply taking the whole public lump of funding, and allocating it unconditionally (yes, unconditionally) to all “eligible” scientific researchers. It would thus function like a kind of “basic income”.

They calculate that if the National Science Foundation budget in the US were divided among all who applied for funding, it would deliver about US$100,000 per scientist. The problem with this, apart from an expected blowout in the number of people who claim to be scientists, is that we’ve just lost oversight, accountability and peer review.

So here’s what the computer scientists propose: everyone who receives funding gives some fraction (say 50% of their previous year’s funding) to other scientists whose work they like or think particularly interesting and valuable. That fraction can be distributed among one or many. The idea is that this works as a collective-allocation mechanism that basically crowd-sources peer review, and with the added advantage that it funds people, not projects. It also gets the incentives right for scientists to concentrate on clear communication of their findings and the value of research.

This method replicates the good parts of the previous model: those with higher peer regard will receive more funding; and those same people will have a larger say in the overall allocation (the pledge is a fixed fraction of the previous year’s funding). There would, obviously, still need to be confidentiality and conflict-of-interest avoiding mechanisms, along with careful monitoring to ensure that circular funding schemes are identified and punished.

But it also avoids the bad parts: in providing a guaranteed basic income, it liberates researchers from continual wasteful cycles of grant-writing by furnishing autonomy and stability of funding; it avoids the overheads associated with process and review; it enables a continual updating of funding to reflect the preferences and priorities of the scientific community, without getting caught in legacy priorities or political cycles.

Now might this also work for public funding of arts and culture? The main reason to think it might is that the same inefficiency arguments apply in arts and culture as they do in science: namely that those seeking grants spend considerable time and effort writing and preparing grants; face high uncertainty about funding outcomes; proposals tend toward conservative trend-following of agency preferences; projects, not people, are funded; and all the while arts funding bodies and panels (and the peer review process) consume sizable overhead.

On the flip-side, it’s not as neatly obvious who would be eligible. Research scientists can be reliably identified by the high-hurdle of having PhDs, prior publications, and full-time appointments at accredited institutes. But let’s suppose we can come up with an acceptable solution to that long-list problem. (I’m not suggesting this is trivial; just that that’s not what I want to focus on here.)

I think that this would, potentially, be a substantial step towards a more open and effective funding model (peer driven, not bureaucratically or politically driven). It would enable creative resources to be more directly spent on artistic production and public communication, with less time and effort wasted on endless rounds of grant-writing and reviewing.

And while still some distance from a decentralised and fully-incentivised market ideal of “consumers voting with their own dollars”, it is at least closer to that model in reflecting the preferences and judgements of the actual community of practising producers of culture (which is not always identical to appointed “expert” panels). Like the Oscars, in a way.

Might collective allocation of arts and cultural funding be superior to expert-panel based solutions? What do we think: crazy or not?

Jason Potts, Professor of Economics at RMIT University.

Source : The conversation

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Lottery cash spares English arts groups from big cuts

Alan Davey, chief executive of Arts Council England. Photograph: Eamonn McCabe for the Guardian

Alan Davey, chief executive of Arts Council England. Photograph: Eamonn McCabe for the Guardian

Public money available to England’s arts organisations in 2015 will fall by 2.24% – far less than expected because it includes a substantial increase in lottery cash that will, for the first time, be used as regular funding.

The application process to be part of Arts Council England‘s national portfolio in 2015-18 opened at noon on Tuesday.

Organisations from big opera houses to small theatres now have 10 weeks to apply for the money from a £334m pot that will be available in 2015.

The organisation’s chief executive, Alan Davey, said they recognised « that these remain austere times. » He added: « We must continue to invest in a way that ensures a healthy cultural ecology all over the country.

« We must keep the sector resilient and ensure art and culture retain their central place in this country’s way of life, and continue to enhance the quality of life for all. »

ACE is managing to avoid dramatic reductions because of a big increase in lottery money which had previously been diverted from the arts to the Olympics.

It will now go directly to fund arts organisations, a move that represents a big change of approach.

For example in 2014/15, £327.5m grant in aid went to arts organisations and £28.3m lottery money went to touring and children and young people projects.

In 2015/16 there will be a total budget of £334m – that includes a dramatically reduced £271m of grant in aid and £62.5m lottery money.

ACE acknowledges that some arts organisations will be funded totally by the lottery and some by grant in aid.

The question is whether that breaches the « additionality principle » established in 1992 which says lottery money has to be for things which would not happen without the additional support. ACE says it does not believe the principle is breached.

Davey said there had been an ongoing debate as to what the principle is and how to test it.

« We have listened to the current debate and we are confident that the approach we’re taking does not breach the additionality principle.

« The biggest proportion of our portfolio funding will still come from grant in aid. In using lottery funds to support additional activity, we believe we adhere to the principle that government funding should be maintained and is an essential part of a mixed funding model. »

In opening the application process, arts organisations were warned that funding can only be confirmed for 2015/16 with the following two years dependent on the settlement reached with government.

Source : The Guardian

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Who Should Pay for the Arts?

Should the federal government subsidize the arts? Dancer Nora Younkin thinks so. In the Huffington Post recently, she argued that the societal benefits of arts such as dance are not only cultural and educational, but economic as well. “It is well documented that dance and the arts generate revenue for local economies,” she wrote. “The performing arts also create jobs. And I don’t mean just the jobs of dancemakers and performers. The technical crew, the artistic collaborators, the venues, the technical equipment rentals or purchases, the restaurant down the street from the venue, even the taxi driver that got you to a performance. Those are all real jobs from which people take home a paycheck and go on to spend buying groceries or clothes.” But assuming that all federal funding reaches struggling artists—and that art subsidies indeed “trickle down” to a local economy—is a mistake.

Government cannot create economic value out of thin air. Federal funding for the arts is not an economic gain, but rather a forced reallocation of economic productivity—from private spending to public spending. Subsidies add nothing to economic output on the whole—on the contrary, they detract from it, through transaction costs and inefficiencies. So when Younkin claims that the arts benefit local economies by generating tax revenue and creating jobs, she’s only looking at the immediate, obvious effects of subsidies: money in the artists’ pockets that can be spent buying, say, groceries and clothes. She fails to account for where the money comes from in the first place: namely, taxes. She cites a recent Arts & Economic Prosperity report that claims the arts created $135 billion in economic activity, $22.3 billion in tax revenue, and 4 million jobs in the United States in 2010. She attributes this “damn good return on investment” to the $168 million appropriated to the National Endowment for the Arts that year. But in addition to federal government funding, private sources donated more than $4.5 billion to the arts in 2010. It’s absurd to credit all those economic gains to the less than 5 percent of financial arts support from federal subsidies.

Furthermore, research by Americans for the Arts has shown that increased public funding does not mean greater public participation in the arts. Even the Arts & Economic Prosperity report states, “As people lost their jobs and houses, arts attendance—like tourism, attendance to sporting events, and leisure travel—declined as well.” To increase consumer participation in the arts, the government must first address the tepid economic recovery. Otherwise, there will be no audience even for well-funded artists.

Federal funding for the arts rose an inflation-adjusted 24 percent from 2005 to 2010. Yet, the immediate economic effects associated with the arts fell by an inflation-adjusted 10 percent over that period, due to the financial crisis and ensuing recession. A growing, prosperous private sector is the lifeblood of artistic expression. The arts cannot hope to be stimulated in long-lasting, meaningful ways without donations from private individuals. Many successful businesspeople are passionate supporters of the arts. With donations totaling $50 million, private equity financer David Rubenstein is the main supporter of the Kennedy Center’s expansion project. Last year, billionaire David Koch gave $65 million to the Metropolitan Museum of Art. He also donated $100 million to the American Ballet Theater in 2008.

While these are undoubtedly large gifts, in 2011, donors like Rubinstein and Koch—among the top 5 percent of income earners—paid an average effective federal income tax rate of over 20 percent. If that rate were lower, imagine how much more these generous individuals could afford to donate to the arts. Instead of penalizing the productivity of those most likely to support the arts by taxing their income and redistributing it, the federal government should spur economic growth so that more people can afford to donate to arts organizations.

Younkin’s other concern is that poor people, especially the young, won’t be able to afford admission to dance productions, plays, exhibits, and concerts. But the private foundations and individuals that sponsor museums, galleries, and theaters make many efforts to engage the whole community. The clothing outlet Uniqlo sponsors free admission Friday nights at New York’s Museum of Modern Art. Broadway theaters have discounted ticket prices for students and those under age 35. The Washington Opera gives free performances at Nationals Park. And so on.

Younkin somehow fails to see that opposing federal funding for an industry isn’t the same thing as opposing that industry. Many critics of federal arts funding have high regard for art and artists, but they understand the economics of subsidies and believe artistic patronage should be voluntary. Just because art isn’t subsidized doesn’t mean that it lacks support.

JARED MEYER, City journal

Jared Meyer is a policy analyst at Economics21, a center of the Manhattan Institute for Policy Research.

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Les casinos pour financer la culture en Lettonie ?

En Lettonie, la ministre de la Culture a proposé de financer la culture grâce aux taxes sur les jeux de hasard, le tabac et l’alcool. Le quotidien Diena fait part de son scepticisme : « Le souhait de la ministre de la Culture se comprend tout à fait. Elle veut assurer la sécurité financière de la culture, et éviter que son subventionnement ne soit tributaire des aléas de la politique. Pour l’opinion publique, sa proposition est très plausible : mettre les fumeurs, les joueurs et les buveurs à contribution pour financer la culture. Subventionner la culture par une consommation qui dégrade l’intellect, quoi de plus logique ? … Mais dans le même temps, la ministre de la culture se confond en contradictions : veut-elle vraiment que le peuple letton boive et fume davantage, et passe plus de temps dans les salles de jeux à l’avenir ? »

Source : BpB

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Partenariat public-privé : vers un nouveau modèle de développement culturel

Promouvoir la culture auprès du plus grand nombre ; trouver les clés de la démocratisation de la culture : telles sont les ambitions des politiques culturelles françaises depuis plus de 50 ans.

De plus en plus, nous voyons naître sous de nouvelles formes des initiatives visant à inviter le citoyen à s’engager dans la vie culturelle locale : manifestations grand public, journées de gratuité dans les musées et centres d’art, villes – capitales de la culture, projets participatifs, etc. D’une certaine manière, c’est à une « événementialisation » des arts plastiques que nous assistons pour maintenir et faire valoir l’engagement de la France en matière de culture.

Mais développer l’économie culturelle et, par la même, l’accès à la culture en période d’austérité, n’est pas chose aisée.

A l’heure où les coupes budgétaires sont de rigueur avec une baisse des subventions de 2,8% en 2013, les institutions culturelles ont besoin de repenser leur modèle économique et diversifier leurs sources de financement pour non seulement garantir un niveau de fréquentation stable leur permettant d’envisager une situation économique pérenne mais également car l’État n’est plus le seul à pouvoir porter la notion d’intérêt général et de démocratisation de l’art chère à André Malraux.

L’essor du mécénat en France, au début des années 60, ainsi que la fiscalité avantageuse de 2003 ajoutent des acteurs supplémentaires dans la promotion des Arts et du Patrimoine.

Si les politiques culturelles œuvrent toujours dans le sens d’une diffusion des arts plastiques au plus grand nombre, ces dernières années ont été marquées par une « privatisation » du secteur culturel. Avec près de 25 000 entreprises et 5 millions de foyers mécènes, ce sont près de 3,2 milliards d’euros de dons que l’on recense en 2012.

Si financements privés et financements publics cohabitent désormais, il est de la responsabilité des deux parties, acteurs privés et publics, de trouver un équilibre entre développement de nouvelles infrastructures culturelles, entretien et sauvegarde de notre Patrimoine, et concentration de nos moyens sur les structures existantes pour une meilleure adaptation de l’offre aux publics.

La contraction des budgets privés et publics amène alors chacun à repenser ses marges de manœuvre et fait apparaître de nouvelles pistes à explorer en matière de financements : mécénat de compétence, social ou de particuliers, fonds de dotation, leasing, participation au capital d’un financeur culturel, etc. Ces méthodes, déjà ancrées dans le système économique d’autres pays (comme par exemple les Etats-Unis), font leur apparition en France depuis quelques années.

Mais le mécénat n’étant pas là pour se substituer à l’engagement de l’État, la question de la démocratisation est donc, avant tout, intimement liée à l’orientation de nos politiques culturelles publiques ; car c’est d’abord aux lieux et aux acteurs culturels de savoir capitaliser sur ce qu’ils peuvent vraiment apporter en la matière. De fait, afin de répondre aux nouveaux enjeux économiques des établissements culturels et attirer toujours plus de visiteurs, des partenariats public-privé voient le jour. Des entreprises privées sont désormais mandatées pour gérer musées et monuments confiés par les institutions publiques.

Ces entreprises expertes disposant de compétences spécifiques accompagnent les établissements dans leur gestion propre et proposent des services allant de la mise en place d’équipes spécialisées jusqu’à la dynamisation de projets culturels, éducatifs et touristiques.

Car, comme beaucoup d’établissements l’ont compris, la « popularisation » de manifestations culturelles connait ses limites si elle n’est pas accompagnée d’une politique d’accueil et d’accompagnement des publics dans la durée ou de programmes éducatifs adaptés. Repenser le mode de fonctionnement des établissements culturels pour être davantage en phase avec le marché de l’art et les attentes du public : voici la réflexion à engager entre acteurs culturels et contributeurs privés.

 

Marlène Dejean*

*Titulaire d’une licence en histoire de l’art et d’un Master 2 en communication, Marlène Dejean a travaillé en tant que Responsable de projet dans le secteur de l’événementiel BtoB et BtoC pour le Groupe LVMH et le Groupe Starwood.

Sa quête permanente de sens l’amène au poste de Responsable de projet Brand Content chez BETC où elle prend en charge la définition de stratégies éditoriales et la création de contenus print et vidéo pour les marques suivantes : Accor, Club Med, Crédit Agricole, Total…

« Aimantée » de tout temps par la culture, elle rédige en 2012 un mémoire sur les relations entre démocratisation de l’art et politiques culturelles.

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Rencontre nationale Coopérations politiques, culturelles et territoriales : bilan et perspectives

La loi sur les Etablissement Publics de Coopération Culturelle a 10 ans ! Le temps d’un bilan et surtout de perspectives sur les coopérations politiques, culturelles et territoriales.

Le  Comité national de liaison organise cette rencontre nationale sur les problématiques de coopérations. Au cœur des débats sur la réforme de l’action publique, quelles perspectives les coopérations existantes ouvrent-elles en matière de gouvernance et de responsabilités? Quels principes pourrions-nous alors retenir pour mieux qualifier l’intérêt général et le service public de la culture portés par ces coopérations ?

Cette rencontre est structurée autour de 4 tables rondes:

  • LES MOTS/MAUX DES COOPERATIONS
  • AVEC LES EPCC, EST-ON SORTI DU MODELE DU « QUI PAYE, DECIDE » ?
  • QUELS ENJEUX ET REGLES DU JEU POUR LES COOPERATIONS ?
  • ET POUR DEMAIN ? QUELLES COOPERATIONS POUR QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES ? QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES POUR QUELLES

Yvon GOUTAL, avocat spécialiste en droit public et Michel GUERIN, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles de la Communauté française de Belgique nous accompagneront dans nos réflexions.

Une délégation de la Commission Culture du Sénat et des représentants du Ministère de la Culture seront présents.  Nous travaillons dans la perspective d’une amélioration de la loi sur les EPCC et d’une contribution aux débats sur la réforme de l’action publique.

Pour la première fois, nous avons invité les directeurs et administrateurs (salariés) des 150 EPCC existants et en projet, les membres des conseils d’administration des EPCC membres du Comité, et nous l’espérons plusieurs associations d’élus (notamment ARF, ADF, AdCF, FNCC, AMGVF). Merci de nous aider à diffuser cette information.

Une participation aux frais de 30€ par personne est demandée

Programme et bulletin d’inscription

 

Rencontre nationale Coopérations politiques, culturelles et territoriales: bilan et perspectives 

Mardi 10 décembre 2013 Rennes

Lieu : Les Champs Libres

Accueil à partir de 9H00

Coréalisation  avec Spectacle vivant en Bretagne, Livre et lecture en Bretagne et les Chemins du Patrimoine en Finistère.

 

 

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Kensington Palace : a happy marriage of arts and heritage ambition

When Historic Royal Palaces invited theatre company Coney to play at Kensington Palace, neither party predicted the outcome.

Kensington Palace: ‘Is there another way?’

Storytelling is key for Historic Royal Palaces (HRP). But to draw in the widest possible visitor base to our five historic sites, we need to tell those stories in imaginative ways. Monarchs over many generations have employed artists, architects and craftsmen to decorate and furnish the state apartments at Kensington Palace, and in this spirit, we continue to encourage the use of the palace as inspiration for talented artists of our generation.

But too often in the past, these projects, if exciting, were transient. The moment to be bolder came in 2010 when the palace embarked on a two-year building project. We had a dilemma: did we shut the palace to visitors, or was there another way? The team devised a plan to keep the state apartments accessible using the skills of theatre-makers WildWorks, who created a magical, multi-stranded experience, Enchanted Palace, which ran through 2010 and 2011.

Our experience with WildWorks showed us that with the right theatre-maker partner we could transform the visitor from passive observer to active participant. So when the palace opened again in 2012, we chose Coney, a young theatre company with a reputation for making clever games, to help us in our next interpretive adventure.

Coney employed a team of artists and designers to make a series of installations in the 17th-century queen’s apartments to tell the melancholy tale of the end of the Stuart dynasty that played out in those very rooms. And in the grand king’s apartments they made a game that allowed visitors to explore what it took to become an 18th-century courtier. Coney’s work has made things that might appear ordinary become mythic, and the extraordinary, human.

What’s more, their surprising and dispassionate questioning of our traditional ways of working have made us thoughtful and critical of some of our conventions. They have been a powerful agent for change in our organisational culture – having drawn everyone into the making of their work, each of us has become its passionate advocate. Our front-of-house teams have blossomed under the tutelage of theatre practitioners. Their talents, hidden in the ‘silent palace’ world dominated by the audio-tour, have blossomed and they now confidently hold participatory ‘salons’, debating the hot topics of the 18th-century court with as many of our visitors as are game.

But while many may be delighted by this new experience, for others it is unwelcome. For those visitors our ‘palaceness’ – a quiet, contemplative environment in which to view great works of art – is sacrosanct, and they see any change as disrespectful. Can you please all people all of the time? We have tried to find ways of smoothing the way for visitors who found new ways of experiencing the palace unfamiliar.

Coney’s work, too, has changed and developed massively over 18 months to react to new circumstances. How do you deal with more visitors than you planned for, or when those visitors take your props home with them? The company has addressed each twist and turn with interest. We would never call our great adventure plain-sailing and we have dealt creatively with a good number of unexpected outcomes along the way. And so the adventure continues.

Dr Joanna Marschner is senior curator at Kensington Palace – follow Historic Royal Palaces on Twitter @HRP_palaces

Coney: ‘As artists, we respond to the why’

Coney’s House of Cards installation. Photograph: Paul Blakemore

Entering Kensington Palace to present our ideas was an intimidating prospect at first. It felt like a terra nova for our company. Coney makes immersive theatre and story-worlds to engage audiences in play; we weave together theatre and game design to create dynamic shows and experiences. We had worked with museums before, but we had never worked with a palace.

Of course we were taken in by its architecture, but the real excitement lay in uncovering its social tapestry. In early exploratory visits, we were dazzled and baffled by the knowledge and stories of the palace teams. The broader HRP community, including audiences and community groups, are also rich in expertise and we wanted to include as much of it as possible.

So when the time came, we proposed a process rather than a grand artistic vision. And from that process we created House of Cards, a playful theatrical installation and interactive performance contrasting the splendour of the court’s public face with the secret intrigues and hidden intimacies of its private lives.

Working in a complex environment like the palace – a building that has to balance lots of agendas, stakeholders, audiences and expectations – brings a complex set of problems. In theatre you make work for an audience that chooses to come and be taken on a journey. In the palace, work is found, almost stumbled upon. This unexpected nature thrills many but you have to make clear to the audience how they can interact very early on. We’ve learned that framing is everything when creating unexpected work. Even now, I occasionally wish I could start again with that knowledge informing our creative choices from the beginning.

We encouraged a mutual openness about any problems that arose and kept an honest dialogue with the palace about audience response and any bottlenecks. All of Coney’s projects are responsive and developed through dialogue, including playtests, sharings and conversations with audiences and experts. In working with the palace this process became more important than ever.

If we have not always agreed, everyone at least took the time to explain why they had reached a certain position. As artists, we could then respond to the why: the reason behind a need for change. That allowed us to come up with alternative, interesting solutions that were theatrical and in keeping with the artistic vision.

That process we initially proposed has never really ended; the project has continued to evolve. We have worked with visiting artists to incorporate new commissions and created special scenes and content around Lucy Worsley’s BBC TV series, Fit to Rule. Our production team is on site every week to respond to the daily ebbs and flows of a palace – everything from the installation of priceless historical objects to security issues around real-life royals.

And in the week that another young family move into the palace, Coney bid it farewell in the knowledge that change and flexibility at the core of this collaboration have proved its true strength too.

Annette Mees is co-director of Coney – follow the company on Twitter @agencyofconey and Annette @AnnetteMees

Source : The Guardian Culture Profesionals Network

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L’Egypte sauve de précieux ouvrages de la destruction

A Amsterdam, le prestigieux Institut Royal des Tropiques doit fermer les portes de son ancienne bibliothèque, les subventions qui la financent ayant été supprimées. Mercredi, l’administration de la bibliothèque d’Alexandrie s’est dite disposée à héberger la collection. Le quotidien de centre-gauche De Volkskrant salue ce geste généreux des Egyptiens, qui devrait faire honte aux Pays-Bas : « L’Egypte a quelques petits problèmes : instabilité politique, revers économiques, querelles religieuses. Mais quand les Egyptiens ont eu vent de ce pauvre pays lointain, où la culture est si mal en point qu’on veut se débarrasser de sept kilomètres de livres – une collection unique constituée au fil de 230 années – ils ont vite oublié leurs propres soucis. Ils savaient que ce pauvre pays était en proie à la crise, mais tant que ça ? Les Néerlandais sont-ils affamés au point de manger du papier ? … L’Institut a eu l’immense malchance de cumuler deux choses qui inspirent une profonde aversion au gouvernement de droite : la culture et l’étranger. »

Source : BpB

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Ace cafe with quite a nice ancient monument attached ?

How the new cafe at Stonehenge will look

How the new cafe at Stonehenge will look

English Heritage has announced that it is building a £27m visitor centre at Stonehenge, with what looks like a very large eating area. Is the cafe and gift shop almost as important as the attraction itself these days ?

Almost 50% of the shiny new visitor centre at Stonehenge will be taken up with a new « bright and spacious » cafe for up to 260 people and a bigger shop.

It almost harks back to a memorable ad campaign by the Victoria and Albert Museum in London. In 1988, the museum commissioned a poster with the slogan: « Where else do they give you £100,000,000 worth of objets d’art free with every egg salad? »

The poster was one of six, all describing the V&A as: « An ace caff, with quite a nice museum attached. »

It’s a premise that won’t surprise anyone who has visited a stately home or garden run by the National Trust recently. Some 19.2 million people made a trip last year. Many of those will have dutifully queued for a flapjack and a cup of tea. Or even a substantial meal.

Scones are a given

Scones are a given

Food writer Giles Coren recalls visiting London Zoo as a child and caring more about the gift shop than the animals: « Thousands of school children, coachloads of them have to visit these places, and all they care about is the shop. »

He associates past visits to stately homes with rock-hard scones but thinks for many people it’s increasingly all about the food. « It’s like the Colosseum in Rome, people go all that way to see it only to discover it’s a lot of boring old stones, but at least you can get an excellent pizza. »

Visitors now demand a nice place to eat, having put up with poor facilities for far too long, Coren suggests. « Everything in Britain has been rubbish for years and people won’t put up with it anymore. »

There is scepticism among some about the new generation of visitor centres.

TripAdvisor is full of reviews from people who are unimpressed. One reviewer was very upset when changes were made at a cathedral in East Anglia. « I love this cathedral, have been taking visitors to it for over 20 years… but it was so much nicer when you could walk in at the front. Now you have to go through a new visitors’ centre, which adds nothing to your experience of visiting the cathedral, but does direct you past a desk for collecting your ‘optional’ entrance fee. »

Another visitor to a major modern art museum in London recalled: « We ordered their vegetable soup – a small bowl with watery soup containing some vegetables and a small hard roll (and we had to ask for some butter!) – 6.50 each! For us that’s a rip-off and we were not impressed. »

But generally the trend is for the cafes in museums, galleries and castles to get better and better. And those in the heritage business see them as a happy synergy.

« A good shop and cafe greatly enhance the overall experience, » says Matthew Tanner, chairman of the Association of Independent Museums. « No visit is complete without an interesting shop, a fine cup of tea, and not forgetting a good loo too. »

The view from Tate Modern's skyline cafe...

The view from Tate Modern’s skyline cafe…

.. inside the Orsay Museum's new cafe with added va-va-voom in Paris

.. inside the Orsay Museum’s new cafe with added va-va-voom in Paris

... and a period-appropriate tearoom at Brodsworth Hall in Yorkshire

… and a period-appropriate tearoom at Brodsworth Hall in Yorkshire

The argument for spending money on an extensive cafe is twofold – visitors have come to expect them, and the revenue raised helps subsidise the attraction.

One place where this takes place is RHS Wisley in Surrey where the gift shop and cafe are the gatekeepers to the gardens people come to see. Nigel Eaton manages the shop and says it is part of the whole experience.

« We’ve got three kinds of customers – we have the RHS members who visit on a regular basis, the gardeners who come just for the plants and then we’ve got what we call the payers, who come on coaches for a nice day out. Every penny that is spent in the shop goes back into the RHS, so the shop is very important to us. »

Some 1.1 million people visit Wisley every year. The results of a customer survey revealed that 22% of those visitors came just for the « retail experience ». Last year the shop – including one of the world’s biggest gardening bookshops – made £3.8m and they expect to make an even bigger profit this year.

The Conservatory Cafe at Wisley...

The Conservatory Cafe at Wisley…

As a Lonely Planet author, David Else has visited a lot of tourist attractions and has no problem with visitor centres. In fact he rather likes them.

« In the case of Stonehenge, a good visitor centre is going to tell you so much more about the history of what is essentially a group of old stones. I’ve got no problem with cafes, either – I like a good cup of tea after a visit and don’t mind if they want to make a few bob to help preserve the site. »

In the heritage and art business it’s all about making attractions « sustainable ».

Getting the shop and cafe right at an attraction is a win-win situation, says Jane Temperley from the Association for Cultural Enterprises. « Sure it is about generating income – everyone is looking at how to make their sites more sustainable. But research says visitors enjoy cafes and shops, happy visitors spend more and tend to become repeat visitors or members, which generates more income. »

... with a shop selling books, local crafts and chutneys

… with a shop selling books, local crafts and chutneys

About 80% of visitors to Wisley are RHS members so they come back to visit time and time again. Thirty-two staff work in the Wisley Shop and 60 staff work in the cafes and restaurants – that’s over 25% of the total site staff of 350.

And the staff at attraction are at pains to point out that the food has got better and better. Laurent Trenga is the chef responsible for the planning of menus at Wisley. He points out that a burger and chips at Wisley is no ordinary burger and chips. « Our burger is made from locally sourced quality pork and apples grown in our own orchards, even the bun is made fresh on site. »

The plants are rather nice too.

By Alison Feeney-Hart

BBC News Magazine

Source : SMG

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Culture Action Europe Public Conference

logo_cultureaction_fr-frThe Culture Action Europe conference has a long established tradition as the key focal point for operators, activists and campaigners as well as leading figures of the European institutions to get together and debate key issues at stake for Europe’s future. Hosted by the extraordinary premises of the Architecture Faculty of the 3rd University of Rome, resulting from the rehabilitation of a former slaughterhouse situated in the core of the city centre, this year’s conference will inspire, argue and debate the vital role of individual and social cultural capacities in building a way out of the deadlock that threatens Europe, its people and democracy. With an intensive programme, organised on the basis of cross-sectorial thematics and including highly interactive formats, as well as the contribution of top level thinkers and decision-makers, the conference will generate a common basis for coordinating political engagement and activism. It will also provide the main components for the CAE network’s 5-year action plan, which will be built on an operational model based on members’ direct participation and leadership.

In connection with the conference, Culture Action Europe will organize its Annual General Meeting for members only in Rome, on 3 October (first convocation) and 5 October (second convocation).

For more information, please see www.cultureactioneurope.org/lang-en/news-archive/39-2008/708–save-the-date-culture-action-europe-public-conference-and-agm-october-2013-rome-italy- or contact the Culture Action Europe secretariat at advocate@cultureactioneurope.org

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Le contribuable ne peut financer le musée Guggenheim

Après que la ville d’Helsinki a refusé l’année dernière la construction d’un musée Guggenheim, la Fondation éponyme tente de réactiver le projet. Le quotidien libéral Kaleva fait part de ses réserves : « Le musée Guggenheim est le bienvenu en Finlande, mais à condition qu’il soit érigé avec des fonds privés, ou les impôts des habitants d’Helsinki. Vu la situation économique actuelle, l’Etat finlandais ne peut contribuer que symboliquement. Il est impossible de justifier un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros dans un projet alors que l’Etat n’a pas les fonds nécessaires pour relancer l’économie. De plus, la manière avec laquelle on tente de créer ce musée rencontre de fortes réticences. La discrétion et l’implication d’anciens directeurs de cabinet indiquent la volonté de recourir aux impôts. Si des fonds privés sont envisageables, comme l’affirment les initiateurs du musée, il convient de le confirmer immédiatement et publiquement. »

Source : BpB

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Quelles seront les conséquences de la réglementation européenne pour le financement des services culturels ?

dba11acbe7La Nacre, avec la participation du TNP de Villeurbanne., organise une rencontre intitulée Quelles seront les conséquences de la réglementation européenne pour le financement des services culturels ? Etat des lieux et perspectives, le 12 septembre, de 9h à 12h30, salle Jean Bouise au Petit Théâtre du TNP de Villeurbanne (Rhône).

Malgré la réaffirmation du caractère spécifique de la culture par la convention de l’Unesco et dans la négociation actuelle de l’ouverture d’un marché libre UE/EUA, le droit communautaire considère que les opérateurs culturels sont opérateurs économiques au sein du marché commun. Ce droit vient très récemment de connaître de nouvelles orientations susceptibles d’impacter le secteur culturel, concernant les conditions dans lesquelles les pouvoirs publics nationaux et locaux, peuvent accorder des compensations pour la fourniture de SIEG (« paquet Almunia-Barnier »). 
La NACRE propose d’y voir plus clair entre « services d’intérêt général », « services d’intérêt économique général », et sur les incidences de l’entrée en vigueur en 2014, après celle du « paquet Almunia », des nouvelles directives Marchés publics et concessions sur la relation entretenue entre les collectivités publiques et les opérateurs culturels publics, sous délégation, ou associatifs et privés.

L’inscription se fait en ligne.

Contact : NACRe Rhône-Alpes, 33, cours de la Liberté, 69003 Lyon (04 26 20 55 55 – www.la-nacre.org/services/contact/ )

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Elections Unesco : introduction pour le changement, maintenant ! / 4

Nous l’évoquions précédemment : l’élection pour le nouveau mandat de directeur général de l’Unesco approche dans un silence impressionnant et une indifférence quasi générale. Aucun débat porté à ce stade sur la place publique, aucun relai dans les médias ou presque.

Pourtant, une question majeure se pose : quel plan de restructuration, de réorganisation et de réduction des dépenses faut-il mettre en œuvre pour que l’Unesco survive à la profonde crise dans laquelle elle se trouve depuis 2011 ?

C’est un audit de la Cour des comptes qui fournit les clés pour comprendre ET trouver des solutions pour tenter de résoudre cette crise. Cet audit, quasi introuvable (et pour cause), dresse un diagnostic sans appel : il y a urgence.

Urgence dans la prise en compte de la réalité de la situation dans laquelle se trouve l’Institution, urgence dans la nécessité de prendre des mesures qui permettent de réformer en profondeur un fonctionnement, une organisation et une gestion qui ne sont tout simplement plus soutenables, urgence dans l’exécution de ces mesures pour que l’Unesco se modernise, se projette autrement dans l’avenir et ne court plus à sa perte au plan financier, politique et éthique.

Impossible de continuer à se voiler la face, la fuite en avant n’est plus possible, le point de non-retour est atteint.

Il appartient désormais aux candidats en lice de prendre des engagements très clairs qui ne pourront pas faire l’économie de prendre en considération ce que dit la Cour des Comptes.

Après avoir présenté les recommandations, la feuille de route préconisée et ses objectifs, penchons-nous sur les conclusions du rapport.

  • La crise financière et budgétaire que connait l’UNESCO depuis fin 2011 est moins importante dans son ampleur, certes exceptionnelle, ou dans ses conséquences matérielles, lourdes à assumer, que dans ce qu’elle révèle des forces et des faiblesses de l’Organisation et des enseignements qu’elle peut en tirer.
  • Au rang des forces on ne peut nier que l’Organisation ait bénéficié, dès le déclenchement des difficultés, de l’engagement de quelques responsables exécutifs, dont la créativité et la réactivité ont été incontestablement stimulés par l’énergie déployée par la directrice générale décidée à sortir de la crise « par le haut » et à éviter à l’UNESCO une dégradation irrémédiable de sa capacité à servir ses missions stratégiques. La pertinence des mesures prises pour, autant que possible et avec les moyens dont elle disposait, amortir au mieux  les effets de cette crise sur la fin du biennium, en est une illustration.
  • La façon dont l’Organisation était préparée à affronter une telle crise, et celle dont elle s’est mise en ordre de marche pour adopter des mesures plus structurantes et à effet plus durable, mettent néanmoins en lumière des faiblesses auxquelles l’UNESCO doit remédier à moyen terme. La question de la préparation est particulièrement pertinente : faire face à une réduction brutale du tiers de ses ressources n’est aisé pour aucune organisation. Le caractère inattendu d’une telle crise ne justifierait en rien l’impréparation ; tout au contraire, une organisation doit en permanence s’assurer que ses structures, sa culture de gouvernance et de gestion, ses procédures, ses outils d’information et de gestion, lui permettent de répondre sans délai aux événements les plus improbables. L’UNESCO saurait d’autant moins échapper à ce principe de gestion à la fois stratégique et de bon sens, que son environnement politico-économique a significativement évolué depuis au moins une décennie. C’est dans ce domaine que l’Organisation a montré ses plus grandes faiblesses.
  • D’abord, avant la crise dès 2010, en lançant un ensemble de réformes, jugées à juste titre nécessaires par la directrice générale mais engagées à un rythme trop lent et sans cohérence maîtrisée, faute d’une gouvernance stricte et d’une adhésion collective voire d’un engagement loyal de tous. Ce cycle de réforme, précis dans ses intentions mais dispersé dans sa réalisation, s’est donc trouvé d’une efficience limitée dès lors qu’il s’agissait d’une part de stimuler, puis d’introduire, un réel et profond changement de la culture de gestion, de contrôle et de comportement, d’autre part de garantir la robustesse des changements introduits.
  • Les mêmes lacunes et les mêmes faiblesses ont affecté la conception, la préparation, la mise en œuvre des mesures structurelles permettant de répondre à la problématique d’une crise budgétaire plus longue que prévue : trop de compromis ont sans doute affecté la définition des objectifs de réforme ; trop d’imprécision dans l’évaluation des risques ou des impacts, économiques, sociaux et programmatiques, pouvant en être attendu ; une gouvernance ambiguë et partant inefficiente, dans laquelle les rôles respectifs de la directrice générale (politique, stratégique et d’arbitrage) et du directeur général adjoint (technique, opérationnel et de gestion) ne sont pas clairement exercés comme ils devraient l’être, et où l’engagement de tous les responsables exécutifs n’est pas assuré par une autorité active et par une coordination opérationnelle des projets de réforme ; enfin, des délais extrêmement longs, non maîtrisés parce que non réellement planifiés, ayant pour effet de diluer considérablement l’énergie des personnels et l’impact des mesures projetées.
  • Les enseignements à en tirer sont évidents et découlent de l’analyse même des forces et des faiblesses mises en lumière : adopter une véritable méthodologie de conduite du changement, avec une organisation et des outils de conduite de projet, faisant une place sérieuse aux questions de gouvernance et de « management efficient », à la définition d’objectifs cohérents, pertinents, vérifiables et mesurables, y compris d’objectifs chronologiques de mise en œuvre ; travailler non seulement les structures et les procédures mais aussi, et surtout, la culture de gestion, de responsabilité et de performance ; travailler de façon efficiente en dirigeant l’effort sur les facteurs les plus critiques de la gestion (effectifs et programme) plutôt que sur un nombre limité de procédures administratives moins susceptibles de contribuer significativement à un rééquilibrage de l’économie d’ensemble de l’Organisation.

Dans la prochaine partie, nous nous concentrerons sur les suites données à ce rapport.

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Elections Unesco : introduction pour le changement, maintenant !

L’élection pour le nouveau mandat de directeur général de l’Unesco approche sans faire grand bruit, hélas.

Il est vrai que cette fois-ci, contrairement à la campagne de 2009, il n’y a pas de candidat controversé qui suscite inquiétudes et craintes quant au devenir d’une des plus importantes institutions internationales et des grands équilibres qui la composent.

Mais faut-il pour autant se réjouir de cette situation en apparence calme et tranquille ? Faut-il systématiquement une polémique pour que les grands médias se penchent sur l’Unesco ? Pire encore, faut-il qu’une crise la menace pour que l’Unesco, les délégations et leurs gouvernements respectifs réagissent ?

Evidemment quand il s’agit d’une institution internationale, la diplomatie est de rigueur, mais c’est aussi le cas à l’Unesco peut-être encore plus qu’ailleurs. Quel paradoxe… : lorsqu’il s’agit de culture, de diversité culturelle, de dialogue entre les cultures, d’éducation, de patrimoine, etc. ont pourrait à priori penser qu’il est plus facile de s’accorder entre nations que lorsqu’il s’agit de négocier des grands accords commerciaux ou de décider d’une sanction envers un pays qui flirte ou franchit une ligne rouge de nos grands principes ou accords régissant la gouvernance mondiale.

Faut-il vraiment réformer l’Unesco ?

La question mérite d’être posée car si l’élection de Madame Irina Brokova permettait de nombreux espoirs, elle n’en comportait pas moins une importante assurance : celle de voir l’establishment conforté, le système préservé sans vagues, sans réforme profonde.

Après tout, une telle institution a démontré qu’elle pouvait résister à peu près à tout, ou presque. Alors pourquoi réformer plutôt que d’évoluer en douceur ?

C’était hélas compter sans le retrait de la contribution financière pourtant vitale des Etats-Unis, sans une crise financière comme on pensait ne plus en revoir et sans une géopolitique qui s’affole.

2011 aura été une année noire pour l’Unesco, et ce n’est pas une contribution exceptionnelle du Qatar qui suffira à aller au-delà de 2012 sans ne rien réformer en profondeur. Evidemment, on ne parlera pas en 2013, ou du moins avant l’élection, de la crise encore plus profonde que s’apprête à traverser l’Unesco si un changement fort n’est pas opéré.

Il y a toutes les raisons de s’inquiéter du devenir de l’Unesco mais ce n’est pas un candidat qui le dit en incarnant le changement, c’est la situation même dans laquelle se trouve l’Unesco qui l’exige.

Lorsqu’on évoque l’Unesco, la grande question évoquée depuis toujours ou presque est de savoir comment améliorer le fonctionnement, la gouvernance et la gestion de l’Unesco pour que l’institution puisse être plus visible, plus écoutée, plus respectée, plus présente et plus efficace sur le terrain.

Or, la seule question qui se pose désormais, et qui va occulter toutes les autres, est de savoir quel plan de restructuration, de réorganisation et de réduction des dépenses faut-il mettre en œuvre pour que l’Unesco survive à la profonde crise dans laquelle elle se trouve depuis 2011. Aucun candidat n’aurait intérêt à éluder la question, au contraire.

Pour le moment, c’est un audit de la Cour des comptes qui fournit les clés pour comprendre ET trouver des solutions pour tenter de résoudre cette crise. Cet audit, quasi introuvable (et pour cause) sera l’objet d’un prochain billet et plus largement, d’une série d’articles à propos de l’élection à venir.

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