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En Espagne, la crise frappe durement la culture

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Dans la capitale madrilène, le milieu culturel tente de faire face aux baisses des subventions publiques.

Tous les secteurs artistiques sont touchés, et de multiples institutions régionales sont en grande difficulté.

À Madrid, dans son café littéraire du quartier de Chueca, réputé pour sa vie nocturne, Julian Herrais Martinez a du vague à l’âme. Avant la crise, ce lieu qui propose une riche programmation de concerts, de soirées poétiques et de contes, était très prisé. Mais ce vendredi soir, devant le comptoir décoré d’azulejos, les tables peinent à se remplir. « Autrefois, la ville était pleine de monde, tous les soirs. Aujourd’hui la plupart des rues sont vides, déplore-t-il. Nous avons perdu un tiers de nos clients, surtout des jeunes. »

Pour tenir, Julian Herrais Martinez a réduit le cachet des artistes d’environ 25 %. Il a licencié un de ses cinq salariés et sacrifié ses marges. « Je vis avec moins, c’est tout. Que puis-je faire d’autre ? Il faut bien essayer de continuer », confie-t-il stoïquement.

Essayer de continuer : face à la crise économique qui frappe le pays depuis 2008, c’est le leitmotiv de la scène culturelle madrilène. Première cause des difficultés, la baisse des subventions publiques imposées par les politiques d’austérité. « En six ans de crise, nous avons perdu 30 % de nos aides publiques », décrit Gabriele Finaldi, directeur adjoint du célèbreMusée du Prado, pour qui l’année passée « est la pire que nous ayons connue ».

DIMINUTION D’UN TIERS DES SUBVENTIONS DE L’ÉTAT

Chez son voisin, le Musée national Reine Sofia, dédié à l’art du XXe siècle, la situation est comparable. « Ces trois dernières années, notre budget a diminué de 45 % du fait du retrait de l’État, indique Manuel Borja-Villel, directeur du musée. Nous n’avons plus aucun budget d’acquisition. »

Au-delà de ces deux fleurons de la capitale, tout le secteur est touché.« Les subventions de l’État aux musées ont baissé de 35 % ces deux dernières années », confirme Jesus Prieto, directeur du département musées et bibliothèques au secrétariat d’État à la culture. Le théâtre, la danse, la musique ont été confrontés à des restrictions comparables,« mais nous n’avons procédé à aucun licenciement, ni à des baisses de salaire », précise Miguel Angel Recio, autre directeur chargé de ce secteur.

Si la situation est rude à Madrid, où l’offre culturelle est l’une des plus riches du pays, la ville est cependant moins durement touchée que le reste de l’Espagne. Ailleurs, de nombreuses institutions culturelles régionales et municipales sont en grande difficulté, dans un pays où la culture est essentiellement soutenue par les collectivités locales. « Nous avons vécu vingt ans dans une bulle culturelle. Toutes les villes, toutes les régions voulaient leur grand centre d’exposition, leur auditorium, leur musée, leur théâtre…, rappelle Enrique Subiela, agent d’artistes et organisateur de tournées dans le domaine de la musique classique. L’Espagne a inauguré une multitude d’institutions sans penser à la pérennité de cette offre, reposant uniquement sur l’argent public. »

L’illusion de cette situation apparaît. « Partout des festivals disparaissent, des musées régionaux sont quasi vides. C’est le cas à Saint-Jacques-de-Compostelle, à Leon… », déplore Enrique Subiela. De nombreux auditoriums locaux n’ont plus l’argent pour faire venir des orchestres d’un niveau international.

RECOURS AU PRIVÉ POUR RENFLOUER LES CAISSES

Pour aider les théâtres municipaux, qui représentent 90 % de l’offre théâtrale en Espagne, le gouvernement prévoit de lancer un programme de soutien. Mais cette aide ne se fera pas sans contrepartie. « En échange, nous leur demandons de changer leurs mentalités, explique Miguel Angel Recio. Nous souhaitons désormais que le prix des places intègre davantage le coût réel des représentations. Il faut passer à une gestion plus moderne, plus proche du vrai marché. »

Le recours au privé fait partie des réponses privilégiées pour renflouer les caisses. Dernièrement, le Prado a élargi son cercle de financeurs privés. Le Musée Reine Sofia envisage de créer une fondation de mécènes.« Qu’importe d’où vient l’argent aujourd’hui, si nous pouvons maintenir un service public de la culture », reconnaît Manuel Borja-Villel, directeur du Musée Reine Sofia. Ces pratiques sont neuves en Espagne et les outils fiscaux manquent encore pour inciter les entreprises à la générosité.

 « Depuis des années, on parle de voter une loi sur le mécénat qui n’existe toujours pas chez nous », soupire Enrique Subiela. Le secteur culturel sait aussi que ce nouveau modèle de financement ne pourra remplacer le soutien public et qu’il accroîtra les inégalités. « Pour les grands musées, il est facile de trouver des sponsors, mais ce n’est pas le cas des petites structures, avertit Manuel Borja-Villel. Il faudra imaginer un réseau de solidarité. »

TAXER LA CULTURE À 21 %, « UNE DÉCISION LAMENTABLE »

L’heure est partout aux économies. Au Teatro Real, l’opéra national de Madrid, qui a perdu plus de la moitié de ses subventions publiques cette année, le directeur Gérard Mortier a coupé dans les frais fixes en se séparant de 25 techniciens. Il a aussi diminué de 30 % son budget de production, en réduisant sévèrement l’enveloppe pour les décors et les costumes.

Face à cette situation inédite, le directeur de la prestigieuse institution a développé une « philosophie de vie ». « Dans un univers de consommation permanente, cette obligation de réduire nos dépenses n’est pas un exercice complètement négatif », souligne-t-il. Comme de plus en plus de musées et de théâtres, il se tourne davantage vers la coproduction. « Il est décadent de multiplier les productions des mêmes opéras, chaque théâtre voulant, par exemple, “sa” Traviata pour l’année Verdi, juge-t-il. Il vaut mieux coopérer à trois ou quatre maisons pour monter une magnifique Traviata. »

Si le secteur culturel préfère se mobiliser plutôt que de se lamenter face à la crise, il juge sévèrement la politique du gouvernement espagnol, notamment la décision, prise en 2012, de taxer la culture comme les autres biens de consommation, qui a fait bondir la TVA de 8 % à 21 %.« C’était une décision lamentable, il n’y a pas d’autre mot, s’indigne Gérard Mortier. On ne doit pas frapper l’art et la culture, car c’est grâce à eux que l’on sortira de cette crise qui n’est pas d’abord une crise d’argent mais une crise des valeurs. »

Pour Enrique Subiela, cette décision est caractéristique d’un état d’esprit qui réduit la culture à « un divertissement », selon les mots du ministre des finances espagnol. « En Espagne, l’idée que la culture doit être protégée disparaît, au même titre que la santé et l’éducation. C’est inquiétant. »

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 Le public face à la crise

Depuis le début de la crise, la fréquentation des musées, soutenue par une politique de gratuité, est en hausse. À Madrid, le Musée Reine Sofia a doublé le nombre de ses visiteurs en cinq ans, passant de 1,5 à 3 millions de visiteurs. À Matadero, centre dédié à la création contemporaine à la périphérie de Madrid, la fréquentation a doublé depuis 2010. La situation est plus inquiétante dans le secteur des arts vivants.  « Le nombre de spectateurs a diminué de 10 à 20 % dans le théâtre et la musique »,  indique Miguel Angel Recio, directeur de ce département au secrétariat d’État à la culture.

D’autres observateurs évoquent des baisses plus fortes pouvant atteindre 25 %. Pour Enrique Subiela, agent d’artistes, il existe une  « vraie crise de la demande culturelle en Espagne. Elle a été artificiellement soutenue par des prix très bas, liées aux subventions publiques. Mais l’on n’a pas mené de politiques éducatives suffisantes pour la consolider. » 

 Source : La Croix – ÉLODIE MAUROT (à Madrid)

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Printemps de Bourges : une cession qui pose questions

En complément du post publié récemment qui s’interrogeait sur l’avenir du Printemps de Bourges suite à l’annonce faite par son directeur Daniel Colling à propos de son souhait de céder le Printemps de Bourges, le dernier numéro de La Lettre du Spectacle apporte quelques compléments utiles et des réponses à certaines de nos interrogations :

  • Daniel Colling dément le prix de vente annoncé par le journal Le Monde de 3 millions d’euros et précise qu’il s’agit de céder l’ensemble des actifs
  • Il reconnaît que la valorisation de 3 millions d’euros a été constituée pour partie par les subventions publiques à hauteur de 33% du budget du festival
  • Pour cette raison, il indique avoir renoncé à négocier avec des société privées

Plus détails dans le n°318 de La Lettre du Spectacle, ici.

Ces précisions sont importantes pour la conduite des négociations mais, puisque il est envisagé l’éventualité d’un « consortium » public rassemblant la Ville de Bourges, la Communauté d’agglomération, le Département du Cher et la Région Centre pour reprendre le Festival, pourquoi ne pas en profiter pour régler également le problème faisant également l’objet d’une belle polémique, de la Maison de la culture de Bourges ?

Nous y reviendrons prochainement, à suivre donc.

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L’arrêt du centre Pompidou mobile, la fin d’une époque ?

Deux ans après son lancement, le centre Pompidou mobile annonce que l’aventure s’arrêtera après son passage à Aubagne, du 29 juin au 29 septembre. Avec l’exposition en cours au Havre (qui s’achève le 22 mai) et les précédentes à Chaumont, Cambrai, Boulogne-sur-Mer et Libourne, le centre Pompidou mobile aura ainsi visité six villes moyennes. L’étape nantaise se trouve donc de fait annulée.

Un financement insuffisant

Avec ses trois modules sous tentes de 200 m2, installés sur un terrain d’environ 1.000 m2, le centre Pompidou mobile présentait une quinzaine de chefs-d’œuvre de l’art moderne et contemporain, issus des collections du musée. Alain Seban, son président, n’a pas caché, dans une déclaration à l’AFP, les raisons de la fin de cette démarche : « Nous arrêtons l’expérience dans la mesure où la situation économique ne nous permet plus d’assurer le financement de l’itinérance du centre Pompidou. » Il s’est fait plus précis en indiquant que « les mécènes qui avaient uni leurs efforts pour financer cette itinérance ne sont plus en mesure de continuer. Par ailleurs, nous ne bénéficions plus de l’aide initiale de 1,5 million d’euros dégagée par le ministère de la Culture pour permettre le lancement du projet ». 
Si la moindre participation des mécènes peut sembler surprenante au regard de la santé des entreprises concernées – Groupe Galeries Lafayette, GDF Suez, Fondation Total… -, les difficultés budgétaires du ministère ne sont pas un secret. En septembre dernier, Alain Seban avait déjà laissé entendre qu’il devrait peut-être « sacrifier des expositions » en 2013. Le président du centre Pompidou n’a pas évoqué les collectivités hôtes, qui financent environ le tiers de l’opération, plus des frais annexes (aménagement du terrain, énergie, sécurité externe…). Mais ce coût ne semble pas avoir dissuadé les candidatures.

Mobilité versus annexes

Au-delà du contexte budgétaire, l’arrêt du centre Pompidou mobile pose aussi la question de la nature de l’opération. Celle-ci a certes ouvert la fréquentation des musées à un nouveau public : 18% des visiteurs n’étaient encore jamais allés dans un musée, alors que cette proportion n’est que de 2% parmi les visiteurs de Beaubourg. Même si son président estime que « cela a été un très grand succès », la fréquentation – 200.000 visiteurs sur cinq sites et près de deux ans (avec des interruptions entre les expositions) – apparaît toutefois relativement modeste. Du moins au regard d’une autre forme de décentralisation culturelle : celle des « annexes » des grands musées parisiens.
Le centre a d’ailleurs été le premier à en bénéficier avec le succès foudroyant de Pompidou-Metz, suivi de celui, plus récent, du Louvre-Lens (voir nos articles ci-contre), sans oublier la probable réussite du MuCEM. Il est vrai toutefois que les budgets – conséquents -, les contenus et la zone de chalandise – à dimension internationale – de ces « annexes » n’ont pas grand chose à voir avec les 2,5 millions d’euros du budget annuel du centre Pompidou mobile. D’autres « annexes » – comme Versailles-Arras ou l’IMA-Tourcoing – connaissent cependant des débuts nettement plus modestes (voir nos articles ci-contre). A l’inverse, d’autres projections de grands musées – comme les Ateliers nomades du Quai Branly, actuellement à Cergy-Pontoise jusqu’au 2 juin – semblent avoir trouvé leur rythme, même si elles ne sont pas à l’abri des contraintes budgétaires. Seule certitude : avec la crise économique et les restrictions budgétaires, c’est tout le modèle de l’économie des musées qui va devoir se réinventer.

Jean-Noël Escudié, Localtis, le quotidien en ligne des collectivités territoriales et de leurs patenaires.

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A new comparative table on public funding of culture

Compendium

In order to better reflect the effects (or not!) of the financial crisis for the cultural sector, the ERICarts Institute has developed developed a new comparative table on public funding of culture. The table will be constantly updated, based on more recent figures in national profiles.

Extracted mainly from the latest official statistics provided in many of the Compendium country profiles, data on public cultural expenditure per capita for 2000, 2005 and 2009-2011 as well as the latest ratios for culture budgets in GDP and in total public expenditure could be compiled.

Per capita figures serve mainly as a « horizontal » indicator for national trends in times of crisis, while the overall budget and GDP-shares can provide « vertical » – and relatively neutral – yardsticks for comparative assessments of the strength of public involvement in culture.

More information here.

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Reims, un temps d’avance

En matière financement de l’action publique, la conjoncture dans laquelle nous nous trouvons est désormais fortement impactante pour les collectivités territoriales. Tous les domaines d’intervention sont effectivement concernés et il faut dire et redire ici que si la crise est venu amplifier le phénomène, on ne peut lui faire porter la responsabilité de tous les maux. Les crédits publics diminuent depuis de longues années : réformes (et non réformes) de l’Etat, de la fiscalité locale et des collectivités et la réorientation des financements européens ont notamment modifié l’ingénierie financière des acteurs publics et leurs capacités à trouver les ressources nécessaires pour continuer à vivre au-dessus de leur moyens tout en maintenant leur capacité de financer leurs actions et leurs projets. Il est donc logique de voir désormais cette capacité évoluer, muter, s’adapter aux nouvelles réalités d’aujourd’hui.

Ce que certains appelaient de façon péremptoire l’économie du 100% subventions publiques est révolue et la relation de partenariat entre le public et le privé, entre le collectif et le particulier, est devenue essentielle pour favoriser, initier, développer et pérenniser bon nombre de projets.

Certains acteurs, dont certaines collectivités territoriales, ont pris les devants en recherchant de nouvelles modalités de cofinancement en explorant de nouvelles pistes, notamment à travers le mécénat, les services au public, le développement de recettes annexes, les fonds d’investissements, les fonds de dotation et autres outils qui sont désormais plus que jamais à leur disposition.

En matière de mécénat, si il faut se réjouir que le dispositif fiscal n’ait pas été revu à la baisse par l’Etat en 2012, il faut tout de même craindre que cela se produise en 2013 et la nécessité de s’adapter à l’évolution de ce domaine, évolution qui face à la baisse globale des dons, conduit les acteurs, les institutions et les services publics à miser sur de nouvelles approches qui se fondent notamment sur la relation de proximité. C’est là que des collectivités ou des villes comme Reims, au travers du rôle que la culture joue dans la qualité de son cadre de vie et de la place déterminante que tient le critère de qualité du cadre de vie dans le rayonnement et l’attractivité du territoire, tient un atout majeur et doit pouvoir en exploiter pleinement les potentiels.

C’est en effet toute la diversité des sources et des ressources qui sont désormais mobilisables, conduisant ainsi les acteurs à considérer de manière précise le recours à des formes de financement privé pour accompagner le financement public et non s’y substituer. C’est l’inévitable recentrage de la mission de service public sur ses cœurs de métiers et ses missions régaliennes qui s’opère, la droite comme la gauche l’appellent de leurs vœux, chacun à sa manière. En abandonnant de vastes étendues de domaines de compétences sans véritable cohérence de traitement dans accompagnement de transition, de transfert, de compensation ou d’indemnisation selon les secteurs d’action concernés, les collectivités territoriales et locales se retrouvent dans une situation qui est lourde d’ambigüités. Pour faire face à ces ambigüités, il faut beaucoup de discernement et de courage politique.

Cette nécessité incite donc à imaginer toutes les ressources possibles dans leur grande diversité. Cette diversité conduit également à ne plus simplement rechercher la sollicitation ponctuelle au partenaire mais à s’inscrire dans une relation sur la durée. Pour qu’il y ait relation il faut qu’il y ait sens à mutuellement s’investir dans une démarche qui doit être « gagnant-gagnant » comme on dit communément, qui doit être sécurisée au plan juridique et financier et qui produit de la valeur ajoutée pour le projet, son public et ses acteurs.

C’est donc désormais la question des nouveaux outils de gestion et des supports de ces formes de financement qui doit être développée par ceux qui souhaitent avoir recours à ces nouvelles ressources. De nombreuses solutions proviennent de la finance elle-même ou du secteur bancaire comme les produits d’investissement, d’autres proviennent du monde des assureurs mais aussi des acteurs du terrain eux mêmes comme l’épargne solidaire, la participation au capital d’un financeur culturel, le mécénat de compétences, le financement participatif, etc.

On trouve également des formes importantes de cofinancement par le biais de recettes dites « annexes » basées sur des services au public développés par le partenaire qui viennent étendre la capacité des acteurs publics et préservent la mission de service public.

Dans tous les cas, il s’agit là aussi d’une ingénierie spécifique qu’il convient d’étudier.

Face à la multiplication des besoins, des modalités et des ressources, l’objectif est donc d’adopter les outils et la gestion les plus pertinents et structurants pour la soutenabilité de l’action publique et les collectivités ne sont pas en reste en la matière, bien au contraire, elles sont souvent pionnières !

Reims figure parmi celles-ci, avec une singularité très signifiante : la création en 2010 d’une mission mécénat directement initialement intégrée à la Direction des Affaires Culturelles. Cette mission mécénat est ensuite « remontée » dans l’organigramme des services de la municipalité pour être désormais rattachée à la direction générale, ce qui constitue en soit un fort niveau de prise en compte de l’intérêt de la relation partenariale aux opérateurs économiques dans tous les domaines et champs de compétence de l’action publique. De nombreux projets peuvent être ainsi accompagnés pour partie et complément par une ingénierie, des outils et des démarches maîtrisés, ce qui est une assurance supplémentaire et réciproque pour les partenaires.

Parmi ses outils, le fonds de dotation figure en bonne place. En effet, au regard des expériences de fonds de dotation existant en France ou des dispositifs similaires en place à l’étranger, il apparaît intéressant de se pencher sur leur pertinence et leur intérêt. C’est en tout cas ce que plusieurs collectivités étudient, comme Reims actuellement.

A titre d’exemple, au risque de surprendre, il faut bien reconnaître que Reims a un temps d’avance sur un territoire comme Lyon, pourtant très à la pointe et pionnière dans de très nombreux domaines. La Communauté Urbaine de Lyon n’a jusqu’à présent songé au fonds de dotation que de façon ponctuelle, sans parvenir à structurer ses démarches de mécénat comme le fait déjà Reims. On pourrait dire la même chose d’autres métropoles réputées dynamiques et créatives comme Nantes, Bordeaux ou Paris, qui n’ont pas encore songé à structurer leurs démarches comme le fait déjà Reims. Celles-ci n’utilisent le fonds de dotation que dans sa définition la plus stricte et n’ont pas encore cherché à l’appréhender de la façon la plus large possible.

Le fonds de dotation a été créé par la loi de modernisation économique du 4 août 2008. Il est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui capitalise les dons en vue de la réalisation d’une œuvre d’intérêt général. Cette notion d’intérêt général est essentielle, notamment au regard de son acceptation au sens du droit communautaire. Cela permet de préfigurer les outils de développement de l’action publique.

Nos voisins britanniques et néerlandais, ou encore les canadiens, pourtant très coutumiers du partenariat public privé, semblent particulièrement intéressés par le fonds de dotation et étudient en ce moment les modalités qui permettent de l’ « agenciariser », voire de l’ « institutitonnaliser ».

C’est une des pistes qui est en cours d’exploration à Reims. Nous aurons l’occasion d’y revenir une fois ces travaux et réflexions aboutis mais il est clair qu’en cherchant à se doter d’un véritable outil de développement du territoire et d’accompagnement de l’action publique, la Ville de Reims et sa mission mécénat sont probablement en train de montrer le chemin.

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Le financement participatif est un outil à part entière, pas une tendance !

Des institutions et des acteurs de la culture ont désormais recours au financement participatif, le « crowdfunding ». Son développement coïncidant avec la baisse des financements publics de la culture et du mécénat d’entreprise, on pourrait aisément considérer qu’il s’agit d’une tentative désespérée pour préserver ce qui peut l’être. Bien au contraire, le financement participatif est tout sauf une nouvelle forme de charité.

En fait, le modèle économique de la culture est menacé depuis longtemps (ou en mutation, diront d’autres) et il ne faut pas faire mine de découvrir les très grandes disparités entre ceux qui parviennent à tirer leur épingle du jeu (que penser en effet du budget de fonctionnement de l’association de préfiguration de la Philharmonique de Paris qui passe de 170 millions à 386,5 millions d’euros selon un récent rapport du Sénat ?) et un système qui a depuis longtemps reposé sur le rôle majeur de l’état central, des collectivités et des élus mais aussi, disons-le tout net, sur une économie de la précarité, sur la courtisanerie, sur l’opportunisme, l’entre-soi, le fait du prince, le système D, la concurrence à mots à peine couverts.

Au milieu de tout cela, les acteurs culturels tentent, avec un professionnalisme qui n’est pas assez connu et reconnu, de gérer, donner accès, promouvoir, expérimenter et développer des actions et des missions culturelles dont l’intérêt général ne doit pas être  remis en cause (même si c’est hélas de plus en plus le cas). Ils sont les premiers à prouver au quotidien que de nombreuses pistes peuvent être explorées pour renouveler de façon soutenable le modèle économique de la culture.

Parmi ces pistes, nous y reviendrons dans un prochain article à propos de l’expérience de Reims, de nombreuses solutions proviennent de la finance elle-même ou du secteur bancaire comme les produits d’investissement ou encore plus récemment du monde des assurances, d’autres proviennent des acteurs du terrain eux mêmes comme l’épargne solidaire, la participation au capital d’un financeur culturel, le mécénat de compétences, le mécénat en industrie, les fonds de dotation, etc. On trouve également des formes importantes de cofinancement par le biais de recettes dites « annexes » basées sur des services au public développés par le partenaire qui viennent étendre la capacité des acteurs et préservent la mission de service public.

Le financement participatif fait partie de ces « nouveaux leviers ». En réalité, cela ne date pas d’hier mais quand on dit crowdfunding cela fait tellement plus tendance, exotique et nouveau ! Le financement participatif se développe (même si il reste encore marginal en France notamment en raison de son coût en communication et marketing) parce qu’il a démontré sa viabilité dans les domaines de l’innovation ouverte et du financement de projet par le biais de l’Internet et des réseaux sociaux et qu’il répond de façon très concrète et efficace aux aspirations citoyennes grâce à sa très grande capacité d’initiative individuelle et collective.

On pourrait véritablement parler de nouveauté si nous considérions l’intégration du financement participatif comme un outil à part entière de la gestion culturelle en faisant en sorte de répondre à des besoins ponctuels, des projets spécifiques mais également à la constitution des moyens nécessaires à la conduite de la mission culturelle. En ce sens, même si il règne un certain flou juridique et que des pratiques très hétéroclites se multiplient, les processus, les outils et les méthodes employés dans le financement participatif mériteraient plus d’attention.

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Cité de la Gastronomie : dénouement provisoire

cité, gastronomie

Si on peut se réjouir que sur 5 villes candidates, 2 aient été éliminées :

  • Lyon, d’une part, qui avait pourtant tout pour gagner, en raison d’un dossier mal ficelé, peu ambitieux (18 M euros d’investissement en grande partie privés – Eiffage -)  et venant substituer dans l’Hôtel Dieu au thème initial de la santé celui de la nutrition,
  • Beaune, d’autre part, avec un dossier surdimensionné à l’échelle de ce territoire (60 M euros), rejeté en périphérie du centre-ville et sans synergie avec le futur centre culturel des vins de Bourgogne…

…il n’en demeure pas moins que le fait de proposer l’idée « d’un réseau de Cités de la Gastronomie, dont le socle serait constitué par Tours, Paris-Rungis et Dijon », est l’exemple même de ces « décisions Tartuffe », dont les missions émanant des administrations publiques ont le secret…, sous prétexte de contenter tout le monde et de ne fâcher personne !

Car le propre d’un appel à projets est de sélectionner, donc d’éliminer, mais encore faudrait-il disposer de critères objectifs et surtout pondérés, ce qui n’était pas le cas à en juger par le rapport rendu public par la Mission Française des Patrimoines et des Cultures Alimentaires …ce 11 janvier 2013, qui en ces pages 6 et 9 (l’appel à projet n’étant d’ailleurs pas annexé au rapport) liste pèle mêle :

  • valorisation du patrimoine gastronomique dans le cadre du plan de gestion Unesco (classement du repas gastronomique des français)
  • vitrine des métiers et formation
  • vitrine des savoir-faire
  • attractivité et aménagement du territoire
  • développement de l’offre touristique
  •  ambition nationale et internationale
  • viabilité du modèle économique
  •  faisabilité du calendrier proposé et de son phasage

Page 9 de ce rapport, à peine s’est t-on risqué à cette petite phrase qui donne un aperçu des critères mis en avant par la mission : « Il convient d’attirer l’attention sur le fort ancrage territorial de chacune des candidatures qui a souvent conduit à une mise en avant un peu trop poussée des produits, des acteurs et des savoir-faire locaux au détriment de l’ambition nationale et internationale du projet envisagé ». C’est ce qui permet par exemple à la mission de retenir la candidature de Rungis, du fait de sa portée nationale et internationale inhérente (produits du marché de Rungis s’entend) alors qu’aucune tradition touristique, encore moins de gastronomie régionale ne s’attache à ce lieu…dont on imagine mal pourquoi un touriste étranger viendrait s’y perdre ! (critère qui n’a pas l’air d’intéresser la mission, qui relève quand même les difficultés de transport qui ne peuvent se résoudre que dans le plan transports du Grand Paris !). Et ce n’est pas en intitulant cette candidature Paris-Rungis que cela changerait quelque chose !

Mais peu importe, ce volontarisme politique (aménagement du territoire sur le modèle du Louvre-Lens) est sur-pondéré par rapport à la dimension touristique et de gastronomie régionale incontournable, que Dijon et Tours (mais aussi les deux recalées Lyon et Beaune) possédaient indéniablement. Il est symptomatique que la seule candidature dont l’investissement ne soit pas précisé dans le rapport soit Rungis (car non finalisé) : Tours et Dijon étant respectivement à 35,6 M euros et 55 M euros (pour Lyon et Beaune voir en début d’article).

De même, et on le voit dans le rejet de Lyon, un « modèle économique classique à la française », fait de beaucoup de subventions, tant en investissement qu’en fonctionnement, et « d’un zeste de privé » (à l’exemple de Tours dont l’autofinancement est de 47 % sur un budget de fonctionnement de 4 M euros) est préféré au modèle du « tout privé » (avec Eiffage en co-investisseur et un autofinancement total de fonctionnement) proposé par Lyon, que la mission écorne par cette phrase assassine « Il n’en demeure pas moins que le ratio entre les espaces à vocation pédagogique, culturelle et scientifique et les superficies allouées aux activités marchandes (commerces, boutiques, hôtel, divers restaurants, …) apparaît particulièrement disproportionné ».

Ainsi, le critère d’ambition nationale et internationale, que la mission a plus relevé à Tours qu’à Dijon du fait d’Euro Gusto notamment, aurait mérité d’être plus finement analysé, alors que par exemple, Dijon était la seule candidate à s’appuyer sur un pôle de compétitivité de niveau national et international, Vitagora.

Enfin, en termes de faisabilité financière et de phasage, il apparaît surprenant qu’aient été mis sur le même plan deux dossiers prévoyant une ouverture en 2016, Dijon et Tours, avec celui de Rungis, dont l’ouverture est conditionnée au calendrier d’aménagement du Grand Paris, de toutes façons pas avant 2017 ou 2018.

Si la mission a pu apparaître courageuse en ne retenant pas Lyon (et Beaune s’entend), elle aurait pu aller plus loin en éliminant Rungis (reste de centralisation étonnant quand on veut mettre en avant la diversité gastronomique des régions françaises, et de plus choix trop marqué en terme d’aménagement) et en permettant à deux capitales régionales touristiques et gastronomiques majeures, Dijon et Tours, de disposer d’équipements structurants complémentaires – qui leur font aujourd’hui en grande partie défaut – à même de renforcer leur notoriété touristique, notamment à l’international, objectif principal dans cette démarche Unesco.

Jean-Michel Puydebat*

Du même auteur :

*Jean-Michel Puydebat est consultant spécialisé en management de la culture, directeur de PV2D, président du réseau de consultants CPIP et membre de CEG.

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Les contrats de partenariat à l’épreuve des faits

Quel avenir pour les contrats de partenariat ? Le débat est d’importance. Dans la conjoncture actuelle, l’Etat français veut faire son possible pour renforcer la croissance et la compétitivité. La modernisation des infrastructures et équipements publics constitue un puissant levier de relance. Mais des zones d’ombres planent sur les PPP. Les gros titres de la presse (affaire du Centre Hospitalier sud francilien par exemple), les médias (reportage sur France trois mercredi 17 octobre dernier) interrogent de plus en plus. Le dernier rapport sur les partenariats public-privé du plan Campus ne fait qu’alimenter les critiques et incite à l’avenir à ne plus recourir aux contrats de partenariat pour les opérations de réhabilitation et la construction d’installations universitaires. Il faut à notre avis revenir à l’essentiel, loin des débats idéologiques, celui de l’évaluation réelle des PPP. Prenons les résultats de l’étude (octobre 2012) réalisée par la chaire Economie des Partenariats Public Privé de l’IAE de Paris-Sorbonne, avec le soutien de la Mission d’appui aux Partenariats Public Privé. Celle ci apporte un éclairage instructif : 30 contrats de partenariats sur les 46 en exploitation ont été appréciés par les personnes publiques (questionnaire et entretien face à face). Les critères « maîtrise des coûts », « qualité de la construction » et « respect des coûts de maintenance et d’exploitation »apportent clarification et entière satisfacit. Résultat : une performance globale très satisfaisante, largement supérieure à la moyenne. Une initiative à généraliser pour la prochaine génération de PPP …

Vincent Sallé*

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*Consultant en finance, Vincent Sallé a occupé différents postes en entreprises, en tant qu’ingénieur d’études chez Suez, puis au sein du cabinet Ernst&Young comme directeur de mission senior secteur public. Ses quinze ans d’expérience professionnelle l’ont conduit à réaliser des missions de conseil auprès de plusieurs grands groupes, en France et en Europe. Il a ensuite accompagné près d’une centaine d’organisations publiques et privées en conseil opérationnel. Il travaille sur des thématiques liées à la mise en œuvre de projets (études d’opportunité, analyses de faisabilité économique, analyse financière), à la définition de stratégies d’établissement (plan directeur, études de projet), à la réalisation de projets d’investissement immobiliers ou mobilier en montage complexe de type PPP (BEH, CP,…) ou de systèmes d’information (schémas directeur des SI, études de faisabilité, implémentation de solutions).

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The Tanks at Tate Modern

THE Tanks, part of Tate Modern’s £215m expansion project, launched on July 18th, marking a significant art-historical moment. Designed by Herzog and de Meuron, a Swiss architecture firm perhaps best known for designing Beijing’s « Bird’s Nest » stadium, the Tanks are the world’s first museum galleries dedicated exclusively to exhibiting performance, installation and film. This marks the first time live art is being made accessible to the non-arts professional, the non-initiate. 

For the last 50 years live art has been a key mode of expression among contemporary artists. It emerged in part from a rejection by artists of the art market. In challenging art as objects to buy and sell—as status-based goods to display above the couch—they turned to their bodies, the ultimate non-commodifiable media. This came at a time when performers were also breaking down the traditional concept of theatre. The result was a new landscape for experimentation, in which artists and actors processed and presented fresh ideas in unconventional ways.

Yet despite its art-historical significance, live art has remained invisible to the vast majority of the public. On the rare occasions when it has been visible it has usually been in the form of video or photographic reproduction. Though certainly better than nothing, such documentation does little to convey the visceral urgency of a live performance. Now, with the Tanks in London, performance art is about to go public.

Entering the Tanks is like stepping into another dimension. These cavernous underground oil drums are rich with the heavy atmosphere of industry. Massive concrete girders and the dense, warm smell of history provide strange comfort. Clever lighting intensifies the disorientating chiaroscuro mood.

For the next 15 weeks the Tanks at Tate Modern will present Art In Action, a programme of events as part of the London 2012 Festival. This will make a full schedule of performance art available to the public free of charge and, in most cases, without the need to book. The programme includes a captivating combination of historically important pieces alongside cutting edge work by emerging artists, and interdisciplinary collaborations. The festival opened with « Fase » (pictured top), an hour-long dance-based work choreographed by Anne Teresa De Keersmaeker. Set to the music of Steve Reich, the four-part piece was first performed, to great acclaim, in 1982.

« Fase » is interested in the relationship between music and dance. The idea is to consider dance as something independent of the music, rather than a way to illustrate it. Two performers—Ms De Keersmaeker and, for this Tanks specific reworking, Tale Dolven—perform highly repetitive sets of movements in perfect synchronicity. Although primarily a formal work, over time it bleeds into a powerfully emotive space. The relationship between the two dancers feels poignant, shifting subtly between ease and tension, ebb and flow.

Alongside this landmark live art event, Sung Hwan Kim, a young Korean artist, presented a specifically commissioned installation. And two feminist works from Tate’s permanent collection, Suzanne Lacy’s « The Crystal Quilt » (1982, pictured above) and Lis Rhodes’s « Light Music » (1975) occupied a third space.

Tate’s timing with the Tanks feels just right. At a moment when the art market is too often mistaken for the art world, and Tate Modern’s own Turbine Hall hosted a certain diamond-studded skull, it is a fine thing for the museum to be introducing live art to a wider public. This is an important step for broadening the popular understanding of contemporary art.

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Les recettes annexes : un atout supplémentaire pour le contrat de partenariat

Si le contrat de partenariat a fait ses preuves de solution performante économiquement pour la personne publique, il le doit en grande partie au cadre relativement sécurisé offert aux investisseurs et aux prêteurs. D’une part, le risque conception et réalisation est compensé par la qualité des industriels, tout comme le risque d’exploitation maintenance, d’autre par les paiements sont en grand partie garantis par la Dailly.

Aujourd’hui d’autres risques se sont ajoutés comme les recours abusifs ou les délais de validité des offres de financement. Face à cette nouvelle donne, le monde des PPP regarde avec beaucoup de méfiance l’arrivée des recettes annexes, dont la garantie pourrait être considérée comme un nouveau risque supplémentaire.

Salles de sport ou de spectacles : des marchés particulièrement adaptés

Après le succès des PPP principalement immobiliers (gendarmeries, TGI, universités, etc.) c’est le moment d’élargie le champ à d’autres objets, notamment dans les domaines du sport et des spectacles :

  • parce que nous n’avons plus les moyens de construire des établissement comme les stades ou les salles de sports occupés partiellement. Il faut trouver les moyens de rentabiliser les périodes inoccupées,
  • parce que les attentes des utilisateurs ont changé : les usagers sont devenus des clients. La personne publique se doit d’offrir des services de base comme une piscine pour apprendre à nager, et cela à un prix très réduit par rapport au prix de revient – c’est la notion même de service public. Devenu client, l’utilisateur souhaite accéder à des compléments de services comme la balnéothérapie ou des cours d’aquabiking. Et il est prêt à payer pour ce service,
  • parce qu’à l’heure où beaucoup ne partent pas en vacances, la personne publique se soit aussi de prendre en compte le besoin de loisirs et d’échanges sur les territoires.

L’évolution des attentes des utilisateurs, mais aussi le besoin d’augmenter le taux d’utilisation de l’équipement conduit à la recherche de recettes annexes. C’est une opportunité où cela ouvre de nouveaux marchés potentiels aux contrats de partenariat.

Toutefois la notion de mode dans ces services annexes est importante. Ira-t-on encore au concert dans 10 ans ? Fera-t-on toujours de l’aquabiking ? Pour cette raison, ou pour des raisons de taille financière, les professionnels de la gestion de ces équipements offrent rarement les garanties suffisantes pour toute la durée du contrat de partenariat. C’est du moins ce que pensent les investisseurs et les prêteurs.

Si le contrat de partenariat est particulièrement adapté à la réalisation de stades ou de piscines, la garantie de recettes annexes est un risque difficile à prendre sur la durée.

Comment s’adapter à l’exposition aux risques associée ?

Comme le pouvoir public doit avoir un droit de regard sur la nature des services offerts ou de la programmation, ces risques ne sont pas uniquement ceux du groupement. Il faut pouvoir dissocier la gestion de l’équipement de l’exploitation commerciale.

Qu’un équipement réponde à la fois à des besoins de politique publique et à des besoins commerciaux conduit à créer une « gestion mixte d’équipement public ».

La gestion mixte d’équipement public : pour une obligation de moyens

Deux niveaux de contrats pourraient dès lors être envisagés :

  • le contrat « classique » de partenariat, passé entre la personne publique et la société ad hoc. Ce contrat couvre : la conception, le financement, la construction et enfin l’exploitation-maintenance pendant toute la durée,
  • un sous-contrat de gestion mixte pourrait y être associé, passé entre le société ad hoc et une société d’exploitation.

Au premier contrat sont associées les garanties de résultat sur le budget, les délais de construction, la maintenance, le fonctionnement dans la durée. Au second des garanties de moyens pour trouver et gérer les partenaires commerciaux et garantir ainsi les recettes annexes.

Pour résister aux phénomènes de mode, le contrat de gestion mixte doit être souple ; il faut pouvoir réinvestir si nécessaire, changer l’offre ou l’adapter.

Que devient alors la garantie sur ces recettes annexes ?

La fonction première du projet doit être de répondre à un service public. Les loyers financiers et la Dailly doivent donc couvrir le paiement de l’investissement correspondant. Les recettes annexes doivent être un plus pour la personne publique et ne pas remettre en cause le groupement si les conditions ne permettent plus d’obtenir ces recettes. De même que la personne publique doit pouvoir reprendre la gestion de l’équipement.

Les recettes annexes doivent être garanties dans un contexte donné. Et pour pallier l’évolution des conditions, des clauses de rencontres doivent être prévues afin de s’accorder sur les moyens à mettre en œuvre pour retrouver une solution. La garantie est alors une garantie de moyens à mettre en œuvre.

Philippe Deramecourt*

Interview parue dans Le Lettre des PPP (DII : Developement Institute International). Publication sur CEG avec l’aimable autorisation de l’auteur.

*Titulaire du diplôme d’Ingénieur HEI Lille, Philippe Deramecourt a débuté sa carrière professionnelle en 1981 au sein du groupe Esso en tant qu’Ingénieur Travaux à la Direction Régionale des Ventes de Marseille. Pendant ses années chez Esso, il occupé plusieurs fonctions : Ingénieur de Développement, Ingénieur d’Equipement et finalement Chef de Projet Informatique en 1986.

De 1987 à 2000, il travaille au sein du groupe GTM (VINCI) , tout d’abord pour ADIM, filiale de Promotion Immobilière, en tant que Responsable de Programme et après en tant que Contrôleur de Gestion. En 1991, il est nommé Secrétaire Général (Finance et Ressources Humaines) de GECEP, la société de gestion  Pénitentiaire du groupe GTM. Entre 1998 et 2000, il est nommé Secrétaire Général d’ELIGE, la filiale de Promotion Immobilière du groupe GTM. Il y participera à la création du portail Explorimmo.com avec TF1 Le Figaro et Le Monde. Il occupera également le poste de Président de Portimmo Neuf, un regroupement de 9 promoteurs partenaires du portail.

En 2001 il rejoint Elyo devenu Cofely puis Cofely Services en tant que Directeur Administratif et Financier à Bordeaux au sein d’Elyo Midi Océan. En 2004, il est nommé Directeur Administratif et Financier à Paris chez Cofely IDF et Président de la filiale ESEIS. Quatre années plus tard il devient Directeur Régional Adjoint Chez Cofely IDF Energies Services.

Depuis 2011, Philippe Deramecourt est Directeur Développement Marchés PPP au sein de Cofely Services . Et Directeur Général de Cofely Finance et Investissement

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New digital channel for the arts

Culture Secretary Jeremy Hunt raised the prospect of a new digital channel for the arts as a part of their future funding agreements.

In a speech at the Victoria and Albert Museum to an audience drawn from the arts and heritage sectors Mr Hunt said: “For too many of our cultural organisations technology is still about having a good website, instead of a tool to boost artistic innovation, help fundraising and reach new audiences.”

Mr Hunt proposed that The Space, an ACE/BBC project should be a model for a permanent home to showcase our finest cultural offerings, including live performances, museum exhibitions or parts of our heritage.

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L’après Maribor 2012 en question

Maribor est capitale européenne de la culture 2012 depuis près de six mois. Si le programme se déroule bien, les projets architecturaux annoncés comme visionnaires ont toutefois fini en queue de poisson, estime le quotidien conservateur Večer : « On disait en 2009 que la ville était à l’aube d’une des plus grandes phases de développement de son histoire. La ville mais aussi les grands entrepreneurs avaient de grandes idées. La liste des projets de construction était longue, les montants des investissements atteignaient des sommets. … Mais le plan de la ville, à savoir obtenir des fonds publics pour ce poker architectural, n’a pas fonctionné. Il restera de beaux souvenirs de la capitale de la culture, mais Maribor ne connaîtra pas les développements durables annoncés. Ce n’est peut-être pas plus mal, car toutes les promesses, la mise en œuvre des projets, l’entretien et les frais de personnel auraient ruiné la ville. »

Source : BPBC

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Vers une « mise à jour » de la politique culturelle néerlandaise 2013-2016 ?

Un total de 119 institutions culturelles ont demandé des subventions du gouvernement pour un montant de près de 395 millions d’euros, soit près de 65 millions d’euros de plus que ce qui avait été provisionné par le gouvernement néerlandais pour les 90 «meilleurs établissements». Cela signifie que 29 de ces institutions ne seront pas admissibles à un financement supplémentaire, puisque le nombre de 90 institutions culturelles a été fixé par le gouvernement pour exécuter des tâches spécifiques qui ne concernaient pas les 29 supplémentaires. Cela signifie également qu’en l’absence de crédits de réserve (ce qu’on nous envie en France, encore faut-il les dégeler pour qu’ils soient appréciés et utiles), l’Etat n’aura qu’une seule alternative : refuser les 29 demandes supplémentaires ou réallouer et réévaluer les montants des aides pour l’ensemble. A moins que les institutions décident de jouer collectif…

Les établissements avaient jusqu’au 1er février pour déposer leur dossier auprès du ministère de l’Éducation, la Culture et de la Science et face à cette augmentation des demandes pour la période 2013-2016, le ministère a demandé au Conseil de la Culture de passer en revue tous les dossiers déposés et de faire des recommandations avant le 22 mai prochain, en espérant pouvoir au moins endiguer le problème d’ici-là.

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United we stand? Arts funding and the limits of loyalty

Our united front might be jeapordising the future of funding, says Rachel Briscoe. Photograph: Stuwdamdorp / Alamy/Alamy

A year ago, Arts Council England (ACE) went through a process of deciding which cultural organisations would continue to receive funding and which would not. A friend and I joked about sending anonymous parcels to ACE each containing a pair of scissors (safe children’s scissors to avoid being hauled in on terrorism charges) with a label attached, bearing the name of an organisation that we felt did not deserve to receive any more funding.

We joked about setting up a website called RFOslash.co.uk where people could vote, X-Factor style, on which organisations to get rid of. In the end we didn’t send any scissors or set up a website. There were winners and losers when ACE made its decisions and the people affected were either happy or unemployed.

I want to be very clear that this blog levels no criticism at ACE. I’ve always found its staff to be helpful and straightforward, doing a difficult job well. It sends assessors to see the work of organisations they fund. These assessors are often artists themselves, able to inform their feedback with a genuine understanding of artistic practice. Through this and other mechanisms, it seems to me that ACE try very hard to have a dialogue with artists and listen to informed opinions. Yet, we, the artistic community, don’t make it easy for them.

The theatre community is the sub sector of the community that I’m most familiar with. I run a company called fanSHEN, which is funded on a project-to-project basis – I also work with other organisations, some regularly funded by ACE, as a director and/or producer. From where I’m standing, all elements of the theatre ecology seem incredibly loyal. Even in the face of this year’s savage cuts, we presented a Spartacus-like united front.

No one did propose that anyone else should be cut and this loyalty is something to celebrate. In an environment where support for arts funding is not as unconditional as it is in perhaps Germany or France, we would be doing our sector’s public image no favours by backstabbing and infighting. United we stand. Divided we jeopardise the future of arts funding.

Except I’m not sure. ACE receives its funding from the National Lottery and the Department of Culture, Media and Sport (DCMS). This is public money which comes from taxes paid by all adults earning over the £7,475 annual threshold. So by protecting members of our community who receive public money, then make improper use of these funds, we are sanctioning the misuse of taxpayers’ money. We are allowing a small handful of irresponsible organisations to steal money from ordinary people.

I’m not engaging with the …but is it art? debate here. All art is subjective. There are organisations that produce work a million miles from my own personal taste, but whose appeal to others I appreciate. What concerns me is organisations that spend disproportionate amounts of public funding on people who don’t do their jobs properly and on things they don’t need. If these were private companies dependent on a business model for survival, they would be going into liquidation.

Let me be clear: these organisations are in the minority. The cultural sector is not full of bad apples but they do exist – ask any arts professional off the record and they should be able to give you a top three. But only off the record. So why does this happen?

Firstly, whistle-blowers endanger their future employment prospects and secondly, nobody wants to live in a surveillance state, constantly worrying that the marketing intern or the finance assistant is filing reports to Big Brother. A breakdown of trust is hardly conducive to exploration and creativity: how could organisations take risks if they were paralysed by the fear of someone reporting them to the Arts Council for misuse of public funds?

And then there’s reason number three.

With the complex patchwork of freelance, part-time, fixed term and full-time work that characterises the income stream of many of us who work in the arts, how many of us can honestly say that we’ve never worked for a publicly funded organisation that misuses their funding? Maybe we have even profited directly from this misuse. We don’t say anything about these organisations because if we did, we wouldn’t get paid.

I don’t have any answers. I don’t know how we do the unthinkable and break ranks, or even if it would be helpful in the long run. But I know that through our complicity, we’re playing into the hands of those who argue that all cultural funding is a waste of public money. It only takes one complacent, lazy or irresponsible organisation to discredit a productive, hard-working and vibrant arts community – why take that risk, especially at a time when the government are actively looking for spending areas to cut?

Something has to be done. It has to be more sensitive and more of a dialogue than RFOslash.co.uk or mailing Crayola scissors to Alan Davey. It also has to be something which protects the individual against the negative repercussions of speaking out. I don’t know what it is but I do know that united in this way, we stand for dishonesty, fear and stagnation, not the dynamism and capacity to ask questions that originally drew me to the arts sector.

Rachel Briscoe is creative director of fanSHEN – fanSHEN works in live performance, telling stories of real people exploring big ideas. Follow them on Twitter @fanshentheatre

Source : The Guardian

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Londres 2012, un pari de passion et de raison ?

La BBC a diffusé tout récemment une très riche enquête de terrain en deux parties, venant s’ajouter à la longue liste des témoignages sur les régénérations urbaines et socio-culturelles en cours sur l’Est de Londres, et plus particulièrement dans les quartiers où se situe le site olympique. Un plaidoyer pour la dynamique politique et l’initiative culturelle et sociale « à l’anglaise » qui produit un effet miroir édifiant pour les territoires qui se replient sur eux-mêmes et qui démontre de la puissance et de la force économique, sociale et culturelle de la métropole, de ses communautés, de son état d’esprit si unique.

On ne peut pas éluder la question : les moyens colossaux mis en œuvre pour faire sortir de terre les équipements olympiques dans les temps (12 milliards de livres), auxquels s’ajoutent les plus de 600 millions de livres pour les Olympiades des Arts, pouvaient indiquer non sans craintes que cette course ne serait motivée que par le grandiose, l’éphémère de l’événement, la recherche du maximum de profitabilité et de visibilité immédiates, le tout au détriment de l’essentiel. Et bien, à ce stade, le sentiment général est partagé entre passion et raison.

Les aigreurs plus ou moins argumentées ou justifées de l’échec de la candidature française pour les JO de 2012 sont littéralement balayées par les dynamiques et les pratiques locales qui voient le jour et qui ont été initiées dans le cadre de la candidature de Londres en lien étroit avec la politique de la ville. Si on prend le quartier de Newham, zone industrielle sinistrée, c’est une métamorphose complète qui s’est opérée en 10 ans alors que tous s’accordent à dire qu’il aurait fallu 3 à 4 fois plus de temps pour obtenir le même résultat sans les Jeux.

La contribution des Jeux est colossale, elle déplace le centre de gravité de Londres et permettra à la métropole de s’offrir le plus grand parc urbain créé en Europe depuis 150 ans, de créer un complexe immobilier de 1429 maisons, de faire pousser un centre commercial à Westfiled qui aura coûté 2 milliards de livres (!), de revigorer l’emploi (40 000 personnes ont déjà travaillé sur les sites olympiques) et l’économie (avec 98% des contrats de constructions conclus avec des entreprises du Royaume-Uni), etc.

Pour ne prendre que Stratford City, le projet immobilier dont les coûts sont partagés entre secteur public et secteur privé, l’Etat a procédé à la viabilisation des terrains et c’est au promoteur Chelsfield, d’assurer la livraison des équipements et résidences entre 2007 et 2020. Les 4 800 logements destinés à accueillir les sportifs des Jeux seront revendus ou transformés en partie en logements sociaux. Ce projet de 1,3 million de m², inclura aussi 460 000 m² de bureaux, 150 000 m² de commerces, 2 000 chambres d’hôtel.

Tous les ingrédients économiques, touristiques et culturels sont réunis pour que Londres prenne une nouvelle avance dans tous les domaines et comme Barcelone en son temps, la métropole se réinvente en prenant bien soin de réunir tous les facteurs clés du succès de son attractivité pour les décennies à venir, ce qui était très loin d’être le cas dans le projet de candidature parisienne quoi qu’on en dise.

Dans ces documentaires et reportages, chaque image transpire la fierté et le sentiment d’être partie prenante, directement ou indirectement, quelle que soit la communauté à laquelle on appartient, quelle que soit sa catégorie socio-professionnelle. Chaque témoignage porte l’espoir d’un nouvel avenir bien au-delà de l’événement et c’est peut-être cela qui décuple les énergies du « ici et maintenant », comme on dit depuis que la compétition entre les métropoles du monde a décuplé sous l’influence des fonds souverains. Mais peu importe, il faut aussi savoir regarder les choses au plus près du terrain et au-delà de la vitrine qu’on s’efforce de nous proposer pour 2012.

Ce qui frappe dans cette fierté, c’est son caractère familier, intégrée dans l’esprit de chacun et dans les moindres aspects du quotidien, support d’action des instutions culturelles et sociales, objet de toutes les initiatives ou presque. Un espoir de régénération qui fait oublier les chantiers, les problèmes de circulation et de stationnement, qui atténue le poids de la crise, parce que ce qui se joue va bien au-delà de l’événement proprement dit : c’est la qualité du cadre de vie dont on prépare assiduement un héritage positif mais néanmoins complexe et préocupant.

Ce qui frappe c’est l’énergie déployée pour faire revivre le territoire, c’est l’enthousiasme de tous, y compris parmi ceux qui ont souffert et qui souffrent de la marginalisation de ces quartiers après la désindustrialisation ce cette partie tant déshéritée de Londres.

Ce qui frappe, c’est la quantité des projets locaux, comme si chaque personne était un projet en soi bénéficiant d’une émulation inconnue jusqu’alors.

C’est peut-être là que la différence se fait : dans la conviction que l’initiative privée est un support de l’intérêt général, dans la responsabilité partagée collectivement et individuellement et dont la cohésion sociale qu’elle engendre n’est pas qu’un objet de discours ou d’expérimentations vaines. C’est un fait culturel qui n’a rien de dogmatique ni de politique, contrairement à notre manière de concevoir la société en France, c’est un état d’esprit qui ne se fonde sur aucune règle établie de manière normative, autoritaire et centralisatrice. C’est une différence et une spécificité culturelles essentielle pour prévenir de toute tentation de transposition ou de comparaison à des fins électorales (comme c’est le cas avec l’Allemagne en ce moment dans la campagne présidentielle actuellement en France qui compare tout à tout pour soit créer les conditions du changement maintenant soit exploiter toutes les forces du pays pour sumonter la crise).

Alors oui, Londres, comme Barcelone en 1992, souhaite utiliser les JO pour véhiculer un message puissant au monde, Londres instrumentalise les JO pour véhiculer plusieurs messages : 
 incarner la ville de demain, tenir son rang de capitale économique du monde tout en étant une ville agréable à vivre, une ville durable et innovante, mais où l’innovation sociale est aussi importante que le développement économique. Et il est passionnant de voir comment tous les talents sont mis au service de cette innovation sociale.

Pour autant, avec de telles ambitions en construction, cela va-t-il entraîner une « gentrification » des ces quartiers comme c’est déjà le cas des quartiers plus à l’ouest et au sud de Londres ? La fameuse classe créative de Florida respectera-t-elle tant que cela la mixité sociale du terrain et les populations locales vont-elles tirer profit de cette régénération ?

La question de l’héritage des Jeux une fois ceux-ci terminées se pose depuis le début et compte tenu de la part laissée aux promoteurs immobiliers, l’impact économique des JO peut laisser supposer que les prix de l’immobilier risquent d’exploser et de pousser les habitants actuels à s’installer dans d’autres quartiers si rien n’est fait pour préserver la mixité. En même temps, on peut tout autant espérer que ce qui est approprié et en train de s’approprier par les habitants favorise dès à présent une inclusion sociale qu’on a rarement vue ailleurs et qui devra être prise en compte lors de l’après Jeux.

Les promoteurs bénéficiant d’un niveau général de taxe relativement bas à Londres, ils financent les équipements locaux en contre partie, c’est une mécanique anglaise bien huilée.

Dans ces conditions, on peut considérer les enjeux de deux manières complémentaires :

  • la régnération urbaine qui se régule uniquement par les infrastructures et les équipements fait courir le risque d’une déresponsabilisation de la collectivité vis-à-vis du sort réservé à ses administrés et la collectivité doit se donner les moyens (y compris contractuels) d’une vigilence totale en la matière ;
  • Londres est une ville qui se renouvelle continuellement au grès de ses mutations fonctionnelles et modes architecturales et de ce point de vue les Jeux (avec toutes les leçons qu’on peut tirer des éditions précédentes) portent les conditions de la soutenabilité de la régénération urbaine des quartiers les plus défavorisés respectueuse de la mixité et de l’innovation sociale tout en démultipliant autrement le rayonnement et l’attractivité de la métropole.

Si vous avez assisté aux cérémonies du nouvel an à Londres et notamment le spectacle pyrotechnique époustouflant à tous les sens du terme et à sa ferveur londonienne, on a envie d’y croire dans tous les cas. Rêve ou mirage, il y déjà de nombreux éléments de réponse sur le terrain.

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A propos de la présentation de l’étude « Culture & Médias 2030 » / 1

Nous participions le 25 octobre dernier à la Préfecture de région Ile-de-France à la présentation de l’exercice de prospective à long terme « Culture & Médias 2030 » auquel le secrétariat général du ministère de la Culture et de la Communication s’est livré via son département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS).

Compte tenu de l’ampleur et de l’importance du sujet et pour plus de lisibilité et de clarté, nous proposons une  série d’articles suscitée par cette présentation.

Commençons par rendre compte de cette étude, car pour toutes celles et ceux qui voudraient consulter l’étude Culture & Médias 2030, elle est sensée être accessible en ligne ici, tel qu’indiqué sur le site du ministère et dans tous les supports de communication (« Le rapport public interactif en ligne, accompagné d’une analyse des 33 facteurs d’évolution sous forme de fiches, offre la possibilité de recueillir les contributions des acteurs de la culture »). Hélas, aucun accès au contenu de l’étude n’est possible à cette adresse. Une « problème technique » à résoudre rapidement.

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Dans l’auditorium de l’ancien siège de la Banque Populaire où se trouve la Préfecture dans le XVème arrondissement de Paris, c’est une matinée à géométrie variable qui s’est déroulée, géométrie variable au regard de la densité du sujet et des différents niveaux d’intervention. Après l’ouverture bien pesée de Daniel Canepa, préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris, c’est Muriel Genthon (directrice régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France) qui a introduit le programme de la matinée pour passer ensuite la parole à Philippe Chantepie (chargé de la stratégie auprès du Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication) qui a présenté la démarche et les scénarios de prospective de l’étude et auquel a succédé Pierre Oudart (chargé du Grand Paris à la DRAC Ile-de-France) pour une intervention sur les équipements culturels passés au crible de la prospective.

Il faut bien commencer par reconnaître que cette étude « Culture & Médias 2030 » est majeure et elle ne peut laisser indifférent, notamment parce qu’elle dresse avec une grande acuité un diagnostic fondé sur trois mutations majeures :

  • la France n’échappe pas à la globalisation de la culture et des loisirs : la France saura-t-elle préserver son modèle d’action publique culturelle encore très souvent regardé dans le monde comme une singularité, une exception ? Quelles stratégies de soutien aux industries culturelles françaises  dans un contexte de polarisation financière, stratégique et juridique des marchés mondiaux de droits et des techniques ? Face aux effets de la globalisation sur les migration, face à la diversité culturelle qui en découle dans la société et aux réactions qu’elle suscite – de l’ouverture au repli, de l’acculturation à des phénomènes de multi-appartenances, faudra-t-il redéfinir les registres de légitimation de la politique culturelle, ses priorités et ses moyens ?
  • Mondiale, la révolution numérique est pluridimensionnelle : opportunité, vraie ou fausse, d’accès aux contenus culturels, ou risque pour l’économie industrielle de la culture et la propriété intellectuelle, quelles seront les effets de la mutations numérique sur l’économie culturelle, en particulier les emplois, les modes d’organisation, de valorisation, de rémunération, de financement de la création ? Quels nouveaux équilibres à construire dans les régulations ? Comment orienter durablement l’avenir des réseaux, assurer la permanence des modèles économiques culturels ou leur profonde transformation ? Comment assurer le positionnement des industries culturelles françaises face à la montée des acteurs mondiaux, quelles stratégies nationales et/ou européennes développer ?
  • Les impacts des transformations sociales sont majeurs autant qu’incertains : commet notamment prendre en compte dans la politique culturelle la nature générationnelle des évolutions des pratiques et des rapports à la culture ? Comment agir contre la potentielle dissociation entre les pratiques relevant des « conservatoires » de pratiques culturelle et de la création et celles relevant des pratiques sociales, individuelles, communautaires, dont le contenu et le caractère culturels vont en s’amenuisant ?

Quatre scénarii de prospective des politiques culturelles se fondent sur ce diagnostic et sont développés à partir d’une trentaine de facteurs classés selon sept catégories (contexte international, contexte national, jeux d’acteurs publics de la culture, usages et pratiques culturelles, offres culturelles et leurs économies, financement et régulation, valeurs et représentation) :

  • scénario 1  « l’exception continuée » : notre modèle de politique culturelle perdure, en particulier les logiques qui ont donné naissance à une « exception culturelle française ». Les modalités  et les contenus de la politique culturelle française sont appelés à évoluer pour parvenir à maintenir un cadre d’objectifs identiques depuis plusieurs décennies. L’inertie des politiques culturelles ou leur non-renouvellement ne sont pas à l’ordre du jour. Des stratégies de choix délibérés et assumés, parfois des renoncements, voire des sacrifices sont nécessaires.
  • scénario 2  « le marché culturel » : les grandes mutations économiques, géopolitiques et techniques conduisent à marginaliser l’importance de la politique culturelle française et à banaliser les ressorts de la vie culturelle. La place du ministère de la Culture et de la Communication s’affaisse au profit d’un renouvellement mais surtout d’un renforcement des acteurs économiques de la culture.
  • scénario 3  « l’impératif créatif » : l’Union européenne lance un projet renouvelé de croissance durable articulant économie, culture, cohésion sociale et environnement afin de lutter contre une tendance au déclin relatif. La France adhère à la démarche qui voit dans la culture un facteur de créativité au service de la croissance dans une économie dynamique et durable de l’immatériel. Réorganisées, les institutions publiques de la politique culturelle cherchent à s’engager dans cette nouvelle croissance dans une stratégie d’industrialisation de la culture modifiant modes d’intervention et de régulation.
  • scénario 4  « culture d’identités » : alors que quelques valeurs partagées en Europe persistent, l’Etat se concentre sur certains fleurons d’une « culture française » et les collectivités territoriales, dans une logique fédéraliste, œuvrent à une vitalité culturelle « sociale » et communautaire, ancrée dans la vie des populations, selon une stricte segmentation.

Ces scénarii permettent de dégager clairement les défis, les enjeux et les stratégies auxquels les politiques culturelles auront à se confronter :

  • l’empreinte culturelle de la France (le terme est emprunté à la mouvance de l’économie mauve mais n’est pas traité de la même manière),
  • les articulations entre l’offre et la demande,
  • les transformations de l’Etat.

Transversaux aux politiques de la culture et de la communication, ces enjeux doivent notamment être déclinés de manière sectorielle (création, patrimoine, industries culturelles et médias, cinéma, etc.) et obligent à aller plus loin dans le débat et l’enrichissement pour mieux approcher les tendances et les spécificités des secteurs, des expressions, des métiers, des différents acteurs de la culture.

De ces enjeux, c’est un véritable programme de travail pour affiner ces scénarii qui s’engage, à travers un dialogue avec les acteurs culturels et les collectivités (la FNCC a déjà commencé à contribuer le 18 octobre dernier), mais également qui met à leur disposition la grille de lecture que cette étude permet pour penser les orientations futures de leur action.

Enfin, nous y reviendrons en détail, l’exercice prospectif est aussi conçu comme une démarche structurante pour envisager la future feuille de route du ministère de la Culture et de la Communication et ses services déconcentrés, feuille de route pensée au-delà des orientations gouvernementales issues des alternances politiques, quelles qu’elles soient, nous assure-t-on.

Ce programme de travail se décline de la façon suivante :

Empreinte culturelle de la France

  • fonder une géostratégie culturelle
  • reconnaître les actifs immatériels culturels comme un enjeu stratégique à long terme
  • renforcer l’Europe de la culture et des médias comme relais et plate-forme

De nouvelles articulations entre offre et demande

  • proposer des politiques d’offre en phase avec les mutations de la demande
  • assurer la présence d’un espace public numérique culturel
  • mettre en synergie des politiques culturelles et industrielles
  • garantir le financement durable de l’écosystème culturel
  • renouveler l’action culturelle
  • réinventer et relancer les politiques des publics
  • étendre l’éducation artistique et culturelle tout au long de la vie
  • favoriser les nouveaux espaces-temps de rencontres culturelles

Les transformations de l’Etat

  • réguler dans l’environnement numérique
  • inventer la régulation du « travail artistique »
  • imaginer la régulation des nouveaux territoires des patrimoines
  • partager l’animation culturelle des territoires
  • renforcer l’interministérialité sur des axes stratégiques
  • devenir un Etat culturel médiateur et intermédiaire
  • renforcer la fonction d’expertise
  • réinventer l’Etat financeur de la culture
  • penser la complexité, organiser l’expérimentation, susciter l’innovation

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Amendement du relèvement du seuil des marchés publics à 15 000 euros adopté

Mardi 11 octobre dans l’après-midi, l’Assemblée Nationale a examiné la proposition de loi de Jean-Luc Warsmann relative à la simplification du droit et à l’allégement des démarches administratives. Lors de l’examen de ce texte, la commission des lois a adopté 257 amendements qui couvrent des domaines très divers, et notamment le relèvement à 15.000 euros (au lieu de 4.000 euros aujourd’hui) du seuil à compter duquel les marchés publics doivent faire l’objet d’une procédure formalisée de publicité et de mise en concurrence.

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THE VITALITY INDEX™ Ranking of 35 U.S. Cities Executive Report

WHAT IT IS

The Vitality Index™ is a cultural impact study that models the human experience of the city at its heart.  In practice, it is a ranking and assessment which applies the same level of rigor to qualitative factors as it does quantitative ones.  It brings to life a city’s human strengths as it respects its complexities: a vibrant downtown, an engaged populace, educational opportunity, economic sustainability, good transport, diversity of population and opportunity, and a citizenry that embraces its history and culture.

This VI ranking is composed of data on both quantitative and qualitative factors – through cultural and demographic research, online surveys with citizens and questionnaires to city officials – to analyze and assess each city’s assets and what is distinctive and interesting about it.  Rather than focusing on what doesn’t work, the VI emphasizes what does.  We wanted to know what residents liked and felt was “special” about their community.  The Index serves as a tool to translate residents’ desires into civic action, in the tradition of urban sociologist William Whyte.  Using data garnered from surveys and direct mail, the VI is a unique instrument to gauge civic vitality.  We want to understand the relationship of how people actually live and participate in a city as crucial to its greatness.

Our objective is to reflect a sense of the city from the perspective of the people who live there, the “inner tourists” who are the first and most important actors in any city’s present and future.  Their commitment, loyalty, and participation in all aspects of urban living hold the key to a city’s future sustainability.  Their appreciation or dissatisfaction with their city will greatly determine the level of interest or attraction the city holds for visitors looking for places to travel and for businesses looking to invest.

WHAT WE LOOKED FOR AND WHAT WE FOUND

Small Things Matter: These are the experiences that create the texture of daily life and come to form the feel of the city.  We wanted to know more about how people really used their city.  We added to our online survey measuring what people liked and what they thought would attract people to their city an open ended question:  What are your three favorite places and why? in order to hear from them directly about where they go, what they do, and what they value in their city.

Bottom Up:  We looked for people-oriented projects and initiatives that were embraced by city government, i.e. plans to revitalize downtown growth and density, fund public art, improve public transportation, build on neighborhood initiatives, support community aspirations, or sometimes where citizens managed to do it themselves.

“Fayetteville Street:  Reborn from a dead pedestrian mall just a few years ago.”  (Raleigh)  “Guadalupe River Park, with a great potential to connect our city to perhaps the only natural asset in our urban area.”  (San Jose)  “…once a shopping area for the well to do, the area [NE Columbus] fell into disrepair in the ‘90s and has been ‘repurposed’ by various different immigrant communities.  Great food, great cross-cultural experiences.  (Columbus)

Public Access:  It is not surprising that where there are interesting things to do in a city, e.g. rivers, parks, lively neighborhoods, arts activities and events, people want access  to them.  Here we valued – because participants did – both the quality of the public spaces and events, and the public’s access to them.

“Olympic Sculpture Park-a beautiful marriage of nature and art, at a huge scale, right on our most beautiful natural asset, the waterfront!”  (Seattle)  “I’d go to a lot more events there [Ohio Theatre] if the rest of downtown weren’t so desolate at night.”  (Columbus)  “Miami Design District/Wynwood since these areas provide great support an accessibility for arts and culture)  (Miami)  “Founder’s Hall – a great gathering space”  (Philadelphia)  “lakefront-it’s uniquely ours’  (Chicago)

Parks, Public Spaces, Waterfronts:  These need their own category because in nearly every city, residents in 27 of the 35 cities we studied, or 77%, rate them second only to the arts in what they like most about their city.  Parks are particularly important as a way to relax yet still be around people in the midst of the city.  For example:

“Springwater Trail [and] Mt. Tabor Park.  Why?  Fairly distinctive places, lots of energy due to lots of people.”  (Portland)  “Guthrie/riverfront, both the cultural opportunities and the beauty” (Minneapolis)  “public parks because of there are wonderful opportunities for recreation”  (Phoenix)  “Central Park for giving New Yorkers a backyard to play in”  (New York City)  “Wade Oval: especially “parade the circle” event, location of Ingenuity Festival”  (Cleveland)

Cultural institutions: All the cities we studied are rich in cultural resources, which citizens value.  We noted a tendency for older residents to value institutional culture more than younger ones who valued outdoor assets for recreation, art galleries, and those activities that can sometimes include both such as art walks.

Desire for Connection/Street Life:  It sounds like an oversimplification but needs stating:  People generally like to be with each other and want places where they can get together, whether public plazas, streets, cafes, restaurants, art festivals, etc.  They find ways to create community even when cities do not make that easy.  Where good public transportation is not readily available they are willing to “drive to walk” in parks or livelier neighborhoods than their own.  We noted especially when residents commented that the city had made attempts to help them make connections either with better transportation like the new streetcar in Atlanta or by joining up cultural assets like the River Walk in San Antonio or the Plaza District in Oklahoma City.

“Downtown cultural district; very vibrant and affordable”  (Pittsburgh)  “The Central West End and the Delmar Loop are two great neighborhoods and remind me of what downtown could become”  (St Louis)  “Echo Park, Silver Lake, Downtown.  They feel like actual neighborhoods, with places I like to go and people I know or might want to know.”  (Los Angeles)

Sense of Place:  We noted where residents showed particular enthusiasm for their city, its assets, and its story, e.g.  Jacksonville, Indianapolis, St. Louis, and Detroit.  They note their history but also how their cities maintain a feeling of authenticity:

“independent local restaurants” as opposed to chains (Indianapolis), “small local businesses” (Riverside, Jacksonville), “no other neighborhood better tells the story of this city” (Old North St. Louis),  “great market and great place to see neighbors and other Detroiters” (Eastern Market, Detroit)  “there are so many little [independent] coffee shops, each with their own ambience, regulars and charm” (Minneapolis)  “Regent Square – variety of shops and restaurants that attract people but does not lose its neighborhood feel”  (Pittsburgh)  “Downtown…the growth is exciting.”  (Tulsa)  “Silverlake sunset junction area for its neighborhood feel and an active commercial area that has remained independent and lively”  (Los Angeles)

Lively Neighborhoods and Rubbing Shoulders:  Respondents placed a strong emphasis on lively and authentic neighborhoods, those that had the feel of a “real city.”  They are willing to drive distances to reach them for their energy and variety of people.  These are sometimes designated art districts but also places where the arts have emerged spontaneously bringing with them restaurants, bars etc.  Respondents note the energy and diversity they find there in people and activities:

“It’s great to see more activity and people living downtown.” (Kansas City)  “So much going on steps from my home.” (Downtown, Memphis)  “Midtown Market…it helped integrate the many cultures who live, work, and enjoy that part of town.” (Minneapolis)  “Harvard Square for the access to free lectures and other opportunities to learn.”  (Boston/Cambridge)

“Downtown (anywhere) because it is walkable and because food and entertainment are easily accessible.”  (Raleigh)  “Capitol Hill-It feels urban, there are people walking at night, businesses are open, it is lively.”  (Seattle)  “Sugarhouse has a happening local scene although it has diminished since a large block was torn down”  (Salt Lake City)  “Cherry Street-unique bars and restaurants, great farmer’s market in the summer”  (Tulsa)  “Common Market-sense of community among patrons”  (Charlotte)

Joint Cultural/Community Projects:  This rated high from respondents in about half the cities we studied.  It seemed surprising at first that what seemed like the most elusive and complex choice to achieve for “what would make your city better” was so popular.   This could mean that citizens believe that a “joined-up” approach would better serve the city as a whole because they have seen such projects already at work or that they share a sense that partnerships provide better benefits as a whole.  Perhaps cultural institutions might strive to be more visible in their communities or share resources with other non-profits in innovative and creative ways.

“LACMA because it is the people’s museum, although sometimes they forget.”  (Los Angeles)  “Harwelden Mansion, a great English gothic mansion near downtown, now home to the Arts and Humanities of Tulsa”  (Tulsa)  (Pinball Hall of Fame, one of the largest collections of functioning pinball machines in the world.  It’s a non-profit that gives most of its proceeds to charity”  (Las Vegas)  “Mint Museum Uptown – cultural activities, free concerts, interesting collection of exhibits, good for tourists”  (Charlotte)

It’s Not About the Buildings:  People do comment on good architecture in their cities but not nearly as much as we might expect.  Their overwhelming connection is to natural assets where they are in abundance (Minneapolis, Salt Lake City, Portland, for example) and to public spaces where they can meet up, e.g. parks, or enjoy the feel of urban density, lively neighborhoods.  When they do make mention of buildings, those places primarily house the arts.

The Unexpected:  Great cities have a sense of the unexpected.  Great cities have a sense of the unexpected. People voice their pleasure at finding the new and undiscovered: a great bakery or cafe, a club. art gallery, or an exciting neighborhood that seems to be the result of spontaneous combustion. These “events” need room to happen.

“Ludivine because they integrate local farmers into all of their food and no one would expect it to be in OKC.” —Oklahoma City

“Cherokee Street – an unstable coalition of Mexican immigrants, anarchists, and artists that has managed to revive a once forgotten commercial strip.”—St. Louis

“Area Fifteen – An old warehouse that has been converted to an arts and small business incubator.” —Charlotte

“…the Beat Coffeehouse which is an independent cafe that recently opened…” —Las Vegas

“Big Truck Tacos – best burrito in the city, and open late.” —Oklahoma City

 

THE RANKING

Good Messiness at The Top  

The vitality of a creative city distinguishes it from just any urban environment.  The exemplar creative city is full of energy, opportunities and interesting people combined with a bit of edginess.  That creative tension, which is the result of an entrepreneurial spirit combined with restless talent wanting the city to be more remarkable or provide better outlets for their ideas and energy equals what we call “good messiness.”  It is the energy we find in exciting places that is difficult to define but immediately felt.  (And just as readily felt when it isn’t there.)

Good messiness depends, however, on many of the factors in the quantitative side of this index.  Safe streets and economic stability, a sound infrastructure of good transportation, education, and healthcare all make it possible to have good messiness and not bad.  This is the environment in which new ideas and businesses, culture and commerce can thrive.

It is not surprising then that the cities that ranked high did so.  The assets of New York, Chicago, Seattle, and Los Angeles are well established both economically and culturally.  They are in flux, which is a good thing, buoyed by changing economic forces and migrations of residents in and out of the city, leading to a kind of instability that is creative and dynamic.  They are cities with a rich past and a powerful present.  But no city can assume that its present will be its future without attention to many of the factors we assessed in this ranking.

THE SPECIFIC AND UNIQUE

All cities have something wonderful about them.  But great cities big or small are open to ideas from anywhere.  They make room for spontaneity.  They are receptive to the best talents wherever those may come from, which in turn fosters creativity and innovation.  When they are on the rise, tradition and new ideas interact.  We want to highlight some of the cities that caught our attention.

  • Detroit : a big city diminished by economic hardship now appears to be reinventing itself as one of the most interesting urban experiments in the country.
  • New Orleans, Memphis : neighborhoods!  These cities are full of diversity, nightlife, and interesting neighborhoods.  They allow for spontaneity.  The enthusiasm of their residents grabs you.
  • Tulsa, Oklahoma City, Pittsburgh : these places are strong in cultural institutions and heritage.  How they continue to maintain a vibrant edge will be worth watching.
  • Charlotte, Raleigh : residents seem fine as they are, but we detect from respondents a sense that their cities may not have quite caught up to the aspirations of their citizens.  They can do more, particularly as their economies, demographics, and aspirations are rapidly changing.
  • Minneapolis, Portland : cities are about possibility.  Those that invest in theme parks, shopping malls, stadiums and convention centers are foreclosing possibilities not creating them.  Respondents in these cities cite the wonderful natural resources, good access to them, and a cultural life happening at street level.  You get the feeling that Minneapolis and Portland are attentive to what its residents want from their city.

 

HOW TO USE THE VITALITY INDEX™

It is our hope that the Vitality Index™ ranking will give guidance to cities to continue to support programs and policies that are clearly – and verifiably – enriching the lives of their citizens in economic and cultural ways and also give them pause about pursuing policies that don’t or won’t.  The real value of the VI is in its usefulness as a means of improving the quality of life for the residents of the city by staying in touch with their desires and aspirations.

The Creative Cities approach, with the help of the VI, is customized to cities’ needs and requirements.  It provides measurements and analysis that can also serve as a persuasive means of moving ideas and vision into the public realm of policy and responsible decision-making because what is missing in most analyses is crucial:  the intentions and values of the community.

Fully activated, it is divided into three levels:

  • gathering of data such as demographics, trends, costs and measures of typical and creative infrastructure modeled to produce a ranking that benchmarks the city against competitor cities;
  • surveys and focus groups with residents and other stakeholders that examine people’s habits, how they actually live their lives, where they go, what they do, their concerns, and their aspirations.  This provides additional analysis, refined recommendations, risks and opportunities, and essential indicators of what people want and care about;
  • high-level rigorous analysis from a cultural point of view.

  

HOW TO USE THE VI FOR FUTURE PROJECTS

The VI can help to ensure that the planned design of an area makes a positive contribution to the community and the city by taking into account – and valuing – what isn’t usually considered.  With this information, a city can pose a question about a goal or project.  If a city wishes to attract business by enhancing its business climate or its amenities, by altering its tax and zoning laws, etc., those values can be reflected in the factors the VI chooses to review and the analysis can point to the city’s objectives.

Another city might want to attract cultural tourism as a boon to economic regeneration and sustainability.  How art and cultural activities contribute to the current state of the city and how they might be enhanced would certainly be a major priority of the analysis.  In both cases, the cultural assessment evaluates the information from the VI on the basis of the project goals and the values the city thinks it has or wishes to enhance or attain.  It is an analysis that has the ability to change with increasingly complex goals or ones that change radically.

Or perhaps the city’s goals are less clear or its problems more profound.  For cities under more serious stress, changing zoning laws or building a cultural center will not be enough to make a dramatic difference in their future.  Even large infusions of cash won’t matter if they still lack that vitality, energy or “good messiness” that are critical to a city’s economic and cultural viability.  Here, the VI can examine what is already working and why, e.g. its street life, the marketplace, and its complex mix of people.   Identifying what is specific and interesting to the area is a first step in building confidence among residents and attracting commercial investment.

Finding answers to what seem intractable problems requires an analysis and understanding of a city’s culture from the bottom up and a focus for planning, design and economic regeneration rooted in a city’s uniqueness.

METHODOLOGY

The Vitality Index™ is produced using a mixed methodological approach.  It begins with quantitative factors including trends, costs, services, and measures of creative infrastructure.  It then combines key informant insights and survey data.  Government and civic leaders in a variety of positions responded to open-ended survey questions to offer judgments on the key attributes and liabilities of their cities, with attention paid to cultural and athletic attractions, night life, street life, educational opportunities, café society, and general creative dynamism.  At the same time, a survey was administered to several thousand individuals in the rated cities of the index to gain anonymous feedback on similar topics. The two approaches, together, offer both quantitative rigor and qualitative subtlety in our ability to actually produce a rating for each city, while allowing us the opportunity to offer disquisitive insights into specific attractions.

 

WHO WE ARE

We are a global team of the most dynamic and experienced practitioners in culture and urban planning, market and financial analysis, architecture, transportation and the creative industries.  We believe that for cities, large or small, to be brilliant, they must use all their resources: economic, political, and most of all, cultural.  There is a risk of failure in neglecting the creative and cultural potential in urban projects and city life.  The successful project is one that has understood the history the situation, and the market, and engenders goodwill in as many people as possible.

Contact:

Linda Lees, PhD. Director

Creative Cities International, LLC / info@creativecities.com

 

You can also download the pdf version of The Vitality Index™ here and here and in our box ressources.

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Plus d’autonomie aux grands établissements publics museaux et patrimoniaux…mais malgré tout des subventions croissantes et des recettes propres insuffisantes

Deux rapports de la cour des comptes, un sur les musées nationaux sur la période 2000-2010, l’autre sur le Centre des Monuments Nationaux pour le Sénat sur une période plus courte 2004-2009, éclairent d’un jour nouveau la problématique d’autonomie des grands établissements publics muséaux et patrimoniaux au regard des objectifs d’augmentation de leurs ressources propres. En effet, ces deux rapports montrent  que nonobstant l’autonomie laissée à ces structures, l’Etat n’a pas diminué au contraire le soutien, sous formes de subventions, dotations et personnels mis à disposition, à celles-ci.

Qu’on en juge sur la période 2000-2010 les musées nationaux ont vu les dépenses budgétaires de l’Etat (subventions de fonctionnement et d’investissement, crédits de personnel) augmenter de 58% de 334M€ à 528M€, soit bien plus que le budget du ministère de la culture qui n’a progressé que de 32% sur cette période. Si une partie de cette augmentation s’explique par un nouvel établissement (le quai Branly) très budgétivore (52M€ de subventions annuelles) et quatre musées rénovés, cela ne saurait expliquer la totalité de cette progression.

Les deux rapports mettent le doigt sur la problématique des personnels payés par l’Etat (Ministère de la Culture) et qui ne figurent pas dans le budget des opérateurs à la notable exception du Louvre, de Beaubourg et du quai Branly, qui rémunèrent tous leurs personnels. Pour des établissements comme Orsay, Versailles ou le Centre des Monuments Nationaux, ces personnels représentent respectivement 2/3, 70% et 36% des personnels travaillant pour ces établissements.

Ainsi, en réintégrant les personnels au prorata des emplois concernés dans les contributions de l’Etat à ces opérateurs, les taux d’autofinancement (c’est-à-dire le ratio des ressources propres sur les dépenses) baissent considérablement à Versailles, Orsay et au Centre des Monuments Nationaux.

  • A Versailles, le taux de subventions de 12% triple, menant à un taux d’autofinancement de seulement 60% à 2/3 (bien loin de la quasi-autonomie revendiquée par le président de l’établissement)
  • Orsay se retrouve dans la norme des musées avec un taux d’autofinancement d’un peu plus de 35% (et non plus 66%)
  • Le Centre des Monuments Nationaux dont le taux d’autofinancement sans prise en compte des personnels payés par l’Etat, s’est effondré de 92% à 77% en 3 ans de 2007 à 2009, se rapproche de la barre des 50% en intégrant les personnels rémunérés par l’Etat.

Parmi ceux qui intègrent leurs personnels en totalité, seuls le Louvre et les arts décoratifs tirent leur épingle du jeu avec pour le 1er 45% d’autofinancement (en forte progression sur la période, de moins de 30 % à 45 %), 42% pour le second, « les mauvais élèves de la classe » étant Beaubourg et le quai Branly avec respectivement 22% et 25% d’autofinancement, malgré des fréquentations élevées (respectivement 3,5 et 1,5 millions d’entrées en 2009).

Le rapport sur les musées reconnaît d’ailleurs que le taux d’autofinancement « cible » des musées nationaux déterminé par la LOLF fixé en 2003 à 43%, réajusté à ce même taux en 2008, est désormais fixé en baisse de 4 points à 39% pour 2011.

Comment expliquer dès lors que dans une conjoncture porteuse (augmentation de fréquentation, inflation de tarif générateur de ressources) ces établissements aient eu recours à plus de subventions, alors que le contraire aurait dû se passer ?

La réponse tient dans plusieurs facteurs :

  • Tout d’abord, l’inflation des personnels des Etablissements Publics Muséaux  avec plus de 1300 Equivalents Temps Plein supplémentaires sur 10 ans dus à 4 établissements publics (Le Louvre, Beaubourg, Quai Branly, Versailles) dont la moitié sur Le Louvre (674 emplois). Si ces emplois sont en partie justifiés par le déploiement de ces établissements, l’exemple du Louvre montre qu’une augmentation de 15 points du taux d’ouverture des salles (de 75% à 90%), soit 20% de progression, a généré une hausse des emplois correspondants de 37%, soit presque le double. L’Etat a donc bien fait d’appliquer la règle de non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite à ces opérateurs nonobstant leur protestation.
  • En second lieu, l’augmentation des dépenses de fonctionnement qui, si elle est peu détaillée par le rapport sur les musées nationaux, est clairement pointée du doigt dans le cas du Centre des Monuments Nationaux, avec une augmentation des personnels du siège, qui prennent 3 points d’augmentation à plus de 25% du total, ainsi qu’une croissance considérable des dépenses de communication par rapport à 2007 en 2008-2009 (+60 % des rémunérations d’intermédiaires et honoraires soit + 0,3 M euros et surtout + 24 % des charges externes diverses soit + 1,4 M euros)
  • Enfin, l’Etat « se tirant une balle dans le pied » avec les nouvelles mesures de gratuité sur les 18-25 ans, qui ont nécessité de nouvelles subventions, diminuant ainsi les ressources propres, sans compter que les calculs de compensation de cette gratuité ont dégagé des sur-subventions évidemment non rétrocédées (cas du Centre des Monuments Nationaux avec 1M€ d’écart, 4M€ de subventions alors que la perte de recettes n’a été de fait que de 3M€)

Ainsi, au Louvre, les subventions et dotations de fonctionnement, comme le révèle l’annexe 2 du rapport, ont quasiment triplé de 2000 à 2010 de 43M€ à 115M€ et à Beaubourg, elles ont progressé de 10M€ de 69M€ à 79M€, quand, sur une période plus courte  (2006-2009),  les subventions du Centre des Monuments Nationaux augmentaient elles de 10M€ (passant de 8 à 18M€).

Dans une telle conjoncture, que les subventions de fonctionnement (hors personnel) de ces établissements soient amputés de 5% cette année est donc tout à fait légitime, les établissements devant trouver dans l’augmentation des ressources propres et pas seulement dans les recettes billetterie (c’est-à-dire les entrées), de nouvelles marges de manœuvre.

Le rapport, en agrégeant les résultats de la Réunion des Musées Nationaux qui gère les boutiques des grands établissements aux recettes des musées nationaux, dans un graphique page 54 ne fait que survoler la question des ressources commerciales hors billetterie et notamment boutique, dont on apprend qu’elles représentent 11% à 81M€ des ressources de fonctionnement  du système agrégé musées nationaux + Réunion des Musées Nationaux, les recettes propres des musées en représentant 23% à 178M€.

Or plutôt que comme dans un récent rapport (rapport Benhamou – Thesmar « valoriser le patrimoine culturel français ») mettre l’accent sur les hausses de tarif en arguant que les musées nationaux ne sont pas assez chers par rapport à la concurrence internationale et que leur clientèle étrangère « captive » absorberait cette hausse (18 euros au Louvre est évoqué dans ce rapport, contre un tarif actuel de 10 euros, générant 25 M euros de recettes), thèse que récuse à juste titre la cour des comptes, il vaudrait mieux améliorer la rentabilité des boutiques et des autres espaces commerciaux, où d’importantes marges de manœuvre subsistent.

On apprend ainsi dans le rapport du Sénat / Cour des Comptes sur le Centre des Monuments Nationaux que, malgré une belle progression du chiffre d’affaires commercial des 64 points de vente du Centre des Monuments Nationaux de 8,3M€ à 11,1M€ de 2004 à 2009, soit de 1€ par visiteur à 1,5€ par visiteur, 80% des points de vente sont déficitaires à coût complet ! Ce qui montre les possibilités d’accroissement de ressources, puisqu’on considère qu’un musée ou un monument « bien managé » peut aujourd’hui, à condition d’avoir les leviers sur les recettes commerciales (ce qui n’est pas le cas des musées nationaux avec la Réunion des Musées Nationaux) générer 50% de recettes propres en billetterie et l’autre moitié en boutique / restaurant.

Enfin en conclusion, et même si les investissements et c’est heureux sont de plus en plus financés par l’autofinancement des musées et surtout le mécénat, en complément des subventions d’investissement, on peut comme la cour des comptes se montrer inquiet de l’impact de plus de 700M€ de grands projets programmés dans les années à venir (contre 500M€ sur 2000-2010) sur le fonctionnement de ces établissements et, par voie de conséquence, sur l’augmentation des subventions de l’Etat aux musées.

Or, aucune simulation n’est donnée sur ce point, si ce n’est la certitude que « le MUCEM pourrait impacter le budget du Ministère de la Culture à partir de 2013 dans des proportions comparables à celles du musée du quai Branly, dans le milieu des années 2000 » ! On aurait souhaité un pilotage de l’Etat plus fort sur le système muséal, pour anticiper les années à venir, grief principal que relève la cour des comptes à plusieurs reprises dans ces deux rapports.

Jean-Michel Puydebat*

Du même auteur :

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*Jean-Michel Puydebat est directeur de PV2D, consultant spécialisé dans l’exploitation et le marketing des équipements touristico-culturels

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Les musées français ont besoin de mécènes

Selon un rapport de la Cour des comptes publié mercredi, les musées publics français ont reçu au cours des dix dernières années 60 pour cent de fonds en plus. L’institution déplore toutefois une utilisation inefficace de ces moyens. En considérant le flot des visiteurs, le journal économique les Échos rejette cette critique et demande que les mécènes soutiennent davantage les musées: « Entretenir cette muséomanie nationale, qui est une richesse économique autant que culturelle, implique de donner plus de moyens privés à nos musées publics. Attendre d’eux des gains de productivité, comme le fait la Cour des comptes, est sans doute nécessaire mais insuffisant face à l’explosion continue de la fréquentation. Quant au mécénat, dont l’essor est jugé incontrôlé, il permet, en échange de concessions vénielles, de restaurer notre patrimoine, de l’enrichir d’acquisitions et, au final, de servir l’intérêt du public. La Cour des comptes a une vision trop conservatrice du musée.

Source : BpB

 

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