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Protéger les artistes et la diversité des contenus culturels sur Internet

Dans un communiqué de presse de l’Unesco, les représentants de 144 pays et l’Union européenne ont approuvé un ensemble de directives opérationnelles sur la culture contemporaine dans l’environnement numérique. Leur objectif : aider les pays à veiller à ce que les artistes et les producteurs bénéficient pleinement et équitablement du potentiel des technologies de l’information aux étapes de la création, production et distribution.

« Ces directives sont un moyen de s’assurer que l’environnement numérique puisse tenir ses promesses en tant que moteur d’une société inclusive et créative  », s’est félicitée la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova dans le communiqué de presse.

Ce texte sur la mise en œuvre de la Convention dans l’environnement numérique a été approuvé le 15 juin par les Parties à la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles lors de leur réunion biennale au Siège de l’UNESCO.

Les directives répondent à la nécessité de garantir une offre de contenus culturels sans discrimination quant à la provenance, la langue ou les facteurs sociaux. Elles réaffirment également la nécessité de respecter les droits de l’homme dans l’environnement numérique, notamment la liberté d’expression, la liberté artistique et l’égalité des genres.

La révolution numérique « modifie fondamentalement les industries culturelles »

Les directives sont le fruit de cinq années de recherche et de débat avec des experts, des gouvernements et la société civile sur les défis et le potentiel créés par l’expansion des réseaux sociaux et des contenus générés par les utilisateurs, la prolifération des appareils multimédias et l’émergence de puissantes entreprises opérant sur le web.

De fait, de nouveaux modèles commerciaux sont nécessaires dans l’environnement numérique, par exemple, pour le commerce électronique et la diffusion en temps réel (streaming), ainsi que des politiques renforcées pour protéger le droit d’auteur.
Comme l’indique le Rapport de l’UNESCO « Re|penser les politiques culturelles », la révolution numérique a profondément transformé les industries culturelles. Dans le même temps, tous ne possèdent pas les infrastructures nécessaires (les appareils et la connexion Internet) et les artistes n’ont pas toujours les connaissances techniques pertinentes.

Ainsi, les directives présentent également des pistes pour les gouvernements qui souhaitent exploiter otentiel de l’environnement numérique pour le développement de leurs industries culturelles et créatives.

Soutenir la future génération d’artistes 

La nécessité de protéger la liberté sur Internet tout en garantissant la juste rémunération des producteurs de contenus fait depuis peu l’objet d’une attention accrue, en particulier grâce à la société civile. Le 12 juin, plusieurs représentants de la société civile ont demandé à la communauté internationale de renforcer la législation dans le monde entier. Cela s’est produit lors d’un événement co-organisé par l’UNESCO et la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC), qui représente quatre millions d’artistes à travers le monde.

La cinéaste norvégienne et Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO, Deeyah Khan, a décrit les difficultés financières auxquelles sont confrontés de nombreux artistes en déclarant que « dans aucune autre profession, on ne s’attendrait à ce que vous travailliez gratuitement  ». Le compositeur français Jean-Michel Jarre, Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO et Président de la CISAC, a ajouté que « nous avons besoin, de toute urgence, d’un nouveau modèle commercial pour assurer une rémunération équitable des artistes, au risque de ne pouvoir voir le prochain Victor Hugo, Coldplay ou Stanley Kubrick  ».

Contact presse: Roni Amelan, Service de presse de l’UNESCO, r.amelan@unesco.org

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Les musées britanniques se réinventent

Au Royaume-Uni, la saison 2015/2016 a été une « année turbulente » selon Museum Association.

Pendant cette période, 24% des musées ont du faire face à une baisse de revenus publics, malgré le fait que les musées soient très populaires et très attractifs. La situation s’aggrave dans les régions du pays : 64% des musées gallois et 50% des musées écossais ont subi une baisse de dotations publiques.

Les budgets locaux alloués aux musées ont ainsi baissé de 31% en 2016. 15 musées ont du fermer leurs portes l’année passée.

Pour faire face à cette coupure de budget, la majorité des musées ont augmenté leurs revenus propres, grâce à la mise en place de boutiques, cafés, et événements. 37% des musées ont également vu leurs donations philanthropiques augmentées.

Pour consulter le rapport de Museum Association.

 

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Atlas régional de la culture 2017

L’Atlas régional de la culture a pour objectif de réunir dans un même ouvrage un vaste ensemble de données relatives à la culture disponibles au niveau national et permettant une exploitation territorialisée. Les données réunies, qui croisent de nombreuses sources statistiques, sont illustrées sous forme de cartes et graphiques.

À la suite de la réforme territoriale mise en œuvre au 1er janvier 2016, la question de l’équilibre entre les régions est plus que jamais présente et il était important de se doter des moyens de les comparer. Cet atlas y contribue.

Le chapitre inaugural présente les données nationales et met en lumière les points communs et les différences régionales. Les chapitres suivants sont consacrés aux treize nouvelles régions et aux départements d’outre-mer.

Dépenses de l’État et des collectivités territoriales pour la culture, entreprises culturelles, emploi et professions, équipements… les données sont déclinées pour chaque région et apportent des points de repère et de comparaison indispensables à la construction de politiques publiques.

Pour consulter l’Atlas, c’est ici.

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LIKE (R)evolution 2017: What Kind of Cooperation for Culture?

LIKE, a network committed to the development of cultural policies in Europe, is organising La Rencontre de Lisboa: What Kind of Cooperation for Culture, to be held in Lisbon, Portugal, on 24 – 26 May 2017. Cooperation is at the heart of the work of LIKE as a network.

The Lisbon event will be dedicated to getting an in-depth view of innovative models for cooperation, their potential impact on the face of the EU, and triggering non-linear European partnerships. The organizers invite local and regional authorities, cultural actors and operators from the arts as well as EU bodies and representatives to work together.

The following topics will be discussed: The future of cooperation in a multi-speed EU; Is territorial diversity an obstacle or an opportunity for EU cooperation? Are EU spaces of cooperation the new nuclei for a revitalized Europe? Cultural operators and actors of arts in EU programmes: strategies for survival; What is the urgency for cultural cooperation in Europe?

For more information, please visit: www.likeculture.eu/actualite/le-rendez-vous-de-lisboa

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Les représentations de la culture dans la population française

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Que recouvre le terme de « culture » dans l’esprit des Français, quelles sont les représentations spontanées qui lui sont associées et à quels registres renvoient-elles ? Pour le savoir, et dans la perspective de la reconduite de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français réalisée depuis 1970 par le ministère de la Culture et de la Communication, le Département des études, de la prospective et des statistiques a mené, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatives de la population française, une étude sur les représentations et les valeurs associées à la culture.

Les évocations spontanées de mots et expressions pour référer à la culture peuvent être regroupées, selon leur proximité sémantique, en 28 registres. Le premier d’entre eux, mobilisé par 41 % des Français, fait référence au savoir et à la connaissance, le deuxième à la littérature et à la lecture et le troisième à la musique et à la danse. Si l’on observe un consensus autour du patrimoine et des arts, mais aussi des voyages, de la science et de la cuisine comme faisant partie de la culture dans tous les cas, des lignes communes de rejet se dessinent également, excluant du champ culturel les émissions de télé-réalité et les séries télévisées, les jeux vidéo ou les parcs d’attraction. Quatre grands types de conception de la culture se dégagent : le libéralisme culturel (tout est culturel), l’éclectisme critique (tout est potentiellement culturel, selon certains critères), le classicisme (le champ culturel n’est pas extensible) et l’attitude contestataire (la vraie culture est ailleurs). Si les jeunes (15-24 ans) incluent volontiers dans la culture des modes d’expression et des formes de culture médiatique, et les femmes un plus grand nombre de contenus et d’activités que les hommes, on observe globalement une faible influence des variables qui déterminent historiquement la participation culturelle, en particulier l’origine sociale. Tout se passe comme si une représentation commune de la culture assez extensive s’était imposée et traversait tous les groupes sociaux.
L’étude et sa synthèse sont téléchargeables. 

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Rencontres culture numérique 2016

titrageLe ministère de la Culture et de la Communication, en partenariat avec le Forum des images, propose ses Rencontres Culture numérique sur le thème Éducation à l’image, aux médias et au numérique, les 12 et 13 octobre, à Paris.
Comme lors de sa première édition l’an dernier cette rencontre aura pour objectifs de valoriser et de partager expériences, projets et pratiques et de susciter réflexions et échanges. Elle présentera notamment un ensemble d’initiatives en cours de développement et de déploiement ayant bénéficié du soutien du Ministère de la culture et de la communication depuis 2015.
Le programme synthétique de la rencontre est téléchargeable.
Cette rencontre est accessible gratuitement, seule une inscription préalable en ligne est requise.
Comme pour les rencontres précédentes, celle-ci fera l’objet d’une captation vidéo intégrale, qui sera mise en ligne avec un ensemble de documents de restitution. 

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La dynamique des responsabilités publiques dans le domaine artistique et culturel

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L’arrivée de nouveaux élus, la réforme territoriale, les perspectives budgétaires, les situations de tension entre les attentes de la population et l’offre, l’essor qui ne faiblit pas des propositions de projets, sont quelques-uns des éléments de contexte qui invitent aujourd’hui à revisiter les référentiels et les fonctionnements hérités d’une politique culturelle nationale et volontariste. La mise en place d’une dynamique renouvelée des formes contractuelles pour les pratiques artistiques et culturelles devient urgente et nécessaire. Elle peut indéniablement constituer le socle d’élaboration et de fondation des futures politiques culturelles publiques.

Les conventions et autres actes contractuels actuels, initiés par la puissance publique, ne suffisent en effet plus pour réguler la situation actuelle. Les articles 103 et 104 de la Loi NOTRe ne sont pas en mesure d’y apporter une solution globale satisfaisante. La reconfiguration actuelle des centres de décision dans et entre les collectivités publiques semble pour le moment laisser à l’abandon la formalisation de nouvelles priorités politiques et de nouveaux engagements en faveur de la culture et se réduire à des choix techniques et financiers à court terme.

Pour redonner du sens et un horizon à long terme – et autre que financier – aux discours concernant le partenariat public, il devient impérieux de formaliser, décrypter et traduire en orientations opératoires les enjeux et problèmes d’intérêt général auxquels nous avons désormais à répondre. Ce sont eux qui doivent aujourd’hui servir de cadre à la structuration des conventions et autres schémas de développement culturel.

Compte tenu de la diversité des acteurs et des différentes temporalités à l’œuvre, des modalités revisitées d’analyse, de dialogue et de concertation, de délibération, de contractualisation et d’évaluation s’avèrent nécessaires pour la mise en mouvement de l’écosystème culturel. La diversité des situations propres au secteurs patrimoniaux, artistiques et culturels implique d’articuler des normes méthodologiques communes (hiérarchisation des priorités et des choix programmatiques de travail…) avec une relative souplesse des dispositifs prenant en considération la polyrythmie et la multiplicité des interlocuteurs. L’élaboration, la mise en forme, l’application et l’évaluation des formes contractuelles devraient alors s’organiser selon des règles où la puissance publique aurait moins un rôle d’opérateur direct que la responsabilité de la formulation de véritables priorités politiques et celle de l’exercice d’une régulation systémique.

Au-delà des temps de palabre entre professionnels – utiles mais qui ne peuvent suffire –, il s’agit désormais de passer d’une époque de la vérité prescrite à celle de l’élaboration partagée de compromis globaux en correspondance avec les situations vécues, qui s’appuie sur une ingénierie véritablement processuelle et relationnelle.

Le rappel des textes fondamentaux comme la Déclaration universelle des droits de l’homme ou la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels s’opère aujourd’hui dans un contexte de recherche vitale de moyens financiers différenciés (mécénat, financement participatif…). Cette conjonction des contraintes matérielles et des grands principes ne saurait en elle-même conduire à un réel renouveau démocratique et du débat public, à une citoyenneté réaffirmée ou encore à un changement de modèle économique général. Ceux-ci sont pourtant décisifs pour que s’ouvre la perspective de nouveaux agencements porteurs d’avenir pour les relations entre les décideurs publics et la société civile, dont font bien évidemment partie aussi bien les professionnels des secteurs de la culture que l’ensemble de nos concitoyens. Mieux faire culture, c’est aussi mieux faire démocratie ensemble !

Ouvrir ce chantier, c’est chercher de nouvelles voies de contrat entre les collectivités publiques, les professionnels et la société civile bien au-delà d’une simple collaboration dictée par des intérêts d’abord particuliers ou privés, si ce n’est essentiellement économiques ou marchands. C’est aussi réduire le risque d’une approche par stricte régulation financière et juridique, venant toujours plus renforcer l’institutionnalisation du domaine culturel comme seule réponse aux tensions dont il est le siège.

Pour approfondir, voir les contributions :

#3, « Adoptons une position plus large sur la culture pour définir les futures politiques publiques », à partir de l’étude du texte d’orientation politique de la FNCC, juillet 2013.

#1, « Pour un pivotement stratégique des politiques culturelles publiques », à partir de l’étude de cas des démarches de réélaboration participative des politiques culturelles de Rennes et de Montreuil, mars 2013.

#2, « Oser d’autres possibles dans les politiques culturelles publiques ! », à partir de l’étude de cas sur la participation des citoyens Artis’cité à Montbéliard, avril 2013.

#5, « Faire de l’action publique en faveur de la culture un levier de l’innovation sociale et politique », à partir de l’étude de cas du projet de médiathèque de la Communauté de communes entre Dore et Allier accompagné par la 27e Région, janvier 2014.

#7, « Investir en urgence dans des modèles économiques de la création artistique plus coopératifs et solidaires », à partir de l’étude d’un exposé sur la situation socioéconomique du spectacle vivant en France, mai 2015.

#6, « Prendre enfin en compte l’hétérogénéité culturelle et l’historicité des territoires dans la définition des politiques publiques », à partir de l’étude de cas du plan territorial d’éducation artistique et culturelle de la Scène nationale Le Carreau de Forbach et de l’Est mosellan, janvier 2015.

#8, « Coopérer ou labelliser ? Telle est la question », à partir de l’étude de cas du Contrat d’Objectifs et de Moyens du Théâtre de l’Agora, Scène nationale d’Évry et de l’Essonne, septembre 2015.

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Et si la culture s’appropriait pleinement les BIDs ?

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Les BIDs (Business Improvement Districts) existent depuis les années 60 aux Etats-Unis et au Canada et depuis une dizaine d’années ils se développement en Afrique du Sud, en Allemagne, au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Grande-Bretagne.

Les retours d’expérience démontrent qu’ils ont atteint un niveau supplémentaire de maturité ces dix dernières années (crise oblige) et s’avèrent des réponses très efficaces aux besoins locaux, complémentaires à l’action publique dans de très nombreux domaines. Et si la culture s’en appropriait le modèle ?

De quoi s’agit-il ? Un Business Improvement District est un modèle de développement dédié à l’amélioration du cadre de vie sur un territoire défini, quelle que soit sa taille. Sa pérennité et sa soutenabilité reposent sur la mise en place d’un fond collecté auprès des acteurs privés présents sur ce territoire (entreprises, artisans, associations, etc.) et le mécanisme pour cela est simple : chaque acteur verse un faible pourcentage de sa valeur imposable (généralement 1% mais selon les territoires ce pourcentage peut être plus élevé) et les fonds recueillis sont utilisés, gérés et évalués de façon très stricte (avec une comptabilité séparée) pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie du territoire, en finançant des infrastructures et des services.

Les détracteurs des BIDs les considèrent ni plus ni moins comme de nouveaux impôts locaux, taxant directement ceux qui le sont déjà suffisamment assez. Il suffirait de défiscaliser 100% de la contribution pour calmer les ardeurs des esprits chagrins. Le débat sur cette question est loin d’être refermé mais il faut surtout comprendre que ce n’est ni plus ni moins qu’une forme très concrète d’engagement dans la cité par, pour et avec les citoyens.

Dans le cas de la culture, ce mécanisme serait d’autant plus utile que les acteurs culturels étant confrontés à la baisse de leurs ressources et de leurs financements en provenance de l’Etat, des Collectivités ou des mécènes, la mission culturelle doit avoir les moyens de ses ambitions pour ne pas dépérir.

Quand on voit que depuis le 31 mars, Telsa a réussi à lever plus de 13 milliards de dollars directement auprès des potentiels acheteurs d’une voiture électrique qui n’existera pas avant 2018 à 35 000 dollars en entrée de gamme, on se dit qu’il y a du pain sur la planche pour construire des modèles alternatifs performants de levée de fonds pour la culture et l’innovation culturelle…. En voulant être toujours plus à part, on risque de disparaître si on ne trouve pas d’alternatives crédibles pour défendre une exception toujours plus menacée.

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Le poids économique direct de la culture en 2014

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En 2014, le poids économique direct de la culture, c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles, est de 44 milliards d’euros. La part de la culture dans l’ensemble de l’économie (2,3%) est en baisse et renoue avec son niveau de 1995, après avoir culminé à 2,6% en 2003. À titre de comparaison, la branche de l’industrie automobile réalisait une valeur ajoutée de 9,8 milliards d’euros en 2013.

À l’origine de cette baisse, la presse, l’architecture et le livre confirment, en 2014, leur déclin économique. Affecté par le poids croissant de l’offre numérique, le commerce de détail se stabilise, mais à un niveau très inférieur à celui de 2007, date à laquelle cette branche amorçait sa chute. L’audiovisuel, le spectacle vivant et le patrimoine connaissent une croissance continue depuis 1995, au point que le spectacle vivant est devenu, après l’audiovisuel, la deuxième branche culturelle en termes de poids économique – devant la presse qui occupait encore cette place au début des années 2000.

Accompagnant ce repli économique, l’emploi est en baisse (– 5%) par rapport à 2013 dans les branches culturelles, avec un repli des effectifs particulièrement marqué dans le livre et la presse. Totalisant 615 000 emplois en 2014, les branches culturelles représentent 2,4% de la population active en emploi.

Pour télécharger l’étude, cliquez ici.

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Culture, Front national et droits culturels

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Jean-Michel Lucas* nous offre une fois de plus une contribution majeure. Une réflexion sur la culture, les droits culturels et la politique culturelle qui passe au révélateur ce qui se trame dans le programme culturel du Front National.

  • à toutes celles et ceux qui auraient été tenté(e)s de croire, ne serait-ce qu’un instant, en la duperie profonde et dangereuse que constitue le Front National pour la démocratie et pour notre république, il est encore temps de retrouver la raison ;
  • à toutes celles et ceux qui combattent cette colonisation des esprits entreprise par le Front National depuis trop longtemps, il n’est pas trop tard ;
  • à toutes celles et ceux qui croient encore que la culture est le rempart ultime de ce qui fait humanité et civilisation contre l’ignorance, la barbarie et la terreur, il ne faut ni se résigner ni se réfugier dans le confort des certitudes et des petits salons ;

ce texte vient s’ajouter à la longue liste des raisons pour lesquelles il n’y a aucune excuse pour dire qu’« on ne savait pas ».

En voici l’introduction :

« La loi NOTRe (Juillet 2015) a rappelé que la politique culturelle devait faire référence aux droits culturels des personnes ( article 103).

Pourtant, on m’a rapporté qu’à plusieurs reprises des acteurs professionnels des arts avaient marqué leur opposition franche à cette perspective, sous prétexte que les droits culturels feraient le jeu du Front National.

Cet argument m’a troublé, d’autant que je ne l’ai jamais entendu lors des interventions publiques que je fais pour promouvoir les droits culturels.

De plus, nul ne l’a, pour l’instant, revendiqué par écrit. J’ai pris au départ cet argument pour une basse manœuvre de dénigrement, sans grand intérêt.

Mais il est arrivé que le Front National recueille les voix de près de 7 millions d’électeurs. Le FN occupe des positions fortes dans plusieurs régions et communes. Il fallait donc prendre au sérieux cette question de la relation possible entre le Front National et les droits culturels. »

Pour lire la suite, cliquez ici.

*Président de Trempolino, docteur d’Etat ès sciences économiques et maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne dont il fut le vice-président de 1982 à 1986, Jean-Michel Lucas fut également conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture Jack Lang de 1990 à 1992, où il y impulsa notamment le programme « Cafés Musiques ». Nommé Directeur régional des affaires culturelles d’Aquitaine en 1992, il mit en place une politique culturelle d’État en étroit partenariat avec les collectivités locales, et avec comme préoccupation de valoriser la place de la culture dans les politiques de la ville et des territoires ruraux. Ce « militant de l’action culturelle », connu sous le pseudonyme de Doc Kasimir Bisou, a participé à plusieurs projets sur le devenir des politiques culturelles et sur les légitimités dans lesquelles elles s’inscrivent. En Bretagne comme en Aquitaine, il fut par ailleurs à l’origine de nombreuses réalisations concernant les musiques amplifiées (RAMA, festival d’Uzeste, Rencontres Trans Musicales de Rennes…).

Du même auteur sur cultural-engineering.com :

Vous pouvez retrouver toutes ses contributions en cliquant ici et n’hésitez pas à réagir et à contribuer au débat !

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Premier panorama mondial de l’économie de la culture et de la création

Panorama

Avec des recettes d’un montant de 2 250 milliards de dollars, les secteurs culturels et créatifs représentent 3% du PIB mondial et emploient 29,5 millions de personnes (soit 1% de la population active mondiale).

Les secteurs culturels et créatifs (ICC) génèrent des revenus supérieurs à ceux des services de télécommunications au niveau mondial (2 250 milliards de dollars US contre 1 570 milliards de dollars US) et emploient plus de personnes que l’industrie automobile en Europe, au Japon et aux États-Unis réunis (29,5 millions contre 25 millions). Cette contribution majeure des secteurs culturels et créatifs à l’économie mondiale est l’objet d’une nouvelle étude réalisée par EY (auparavant Ernst & Young) et conjointement présentée ce jour par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au siège de l’UNESCO à Paris (France).

L’étude, première du genre au niveau mondial, conclut que pour bénéficier pleinement du potentiel économique des ICC, les créateurs doivent être équitablement rémunérés pour l’utilisation de leurs œuvres créatives, et ce afin qu’ils puissent continuer de contribuer à la culture et à l’économie. En ce qui concerne l’économie numérique plus particulièrement, les décideurs politiques doivent prêter attention à la question du transfert de la valeur qui favorise actuellement les intermédiaires techniques, afin de garantir que les auteurs et les secteurs culturels et créatifs soient rémunérés à leur juste valeur pour l’exploitation de leurs œuvres.

Pour la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova

Les secteurs culturels et créatifs sont un moteur essentiel des économies des pays développés et en développement. Ils font en effet partie des secteurs qui connaissent la croissance la plus rapide et influencent la création de valeur, la création d’emplois et les recettes d’exportation. Ils peuvent contribuer à garantir un avenir meilleur dans de nombreux pays à travers le monde”

Les œuvres créatives sont un moteur essentiel de l’économie numérique

En 2013, les œuvres créatives ont contribué à hauteur de 200 milliards de dollars aux ventes numériques mondiales, augmentant considérablement les ventes d’appareils numériques et la demande de services de télécommunications à haut débit. Les ventes de biens culturels numériques ont généré 65 milliards de dollars, et 21,7 milliards de revenus publicitaires, pour les médias en ligne et les sites de streaming gratuit.

Premier panorama mondial de l’économie de la culture et de la création

L’étude fournit des données uniques dressant le panorama d’un monde créatif multipolaire. Elle reflète la diversité que défend la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, et participe aux efforts de l’UNESCO au niveau mondial qui visent à fournir « plus de données et d’indicateurs pertinents sur le rôle de la culture dans le développement des sociétés »

Ce premier panorama mondial de l’économie de la culture et de la création montre que les créateurs du monde entier, dans tous les domaines artistiques, contribuent fortement à l’économie mondiale, tant en termes de revenus que d’emplois. Les créateurs doivent être en mesure de travailler dans un environnement qui protège leurs droits économiques et moraux afin de pouvoir poursuivre leur activité créative. Nous espérons que cette étude agira comme un révélateur pour les décideurs du monde entier : protéger les créateurs, c’est protéger l’économie. Nos secteurs culturels et créatifs contribuent à construire des économies durables, créent des emplois au niveau local, génèrent des revenus et des impôts, et permettent à des millions de personnes, en majorité des jeunes, de vivre de leur talent créatif”,

a souligné Jean-Michel Jarre, Président de la CISAC et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO.

L’économie de la culture et de la création en chiffres

Le panorama mondial réalisé par EY « La culture dans le monde – Premier panorama mondial de l’économie des secteurs culturels et créatifs » analyse 11 secteurs* (CCI) en Asie-Pacifique, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Latine, et en Afrique et au Moyen-Orient. Dans chaque région, les secteurs créatifs ont leurs propres forces.
Asie-Pacifique : 34 % des revenus des CCI au niveau mondial. 40 % des emplois avec la plus grande base de consommateurs et une classe moyenne en pleine expansion. Leader du jeu vidéo. Croissance rapide de l’industrie du livre et du cinéma.
Europe : 32 % des revenus des CCI au niveau mondial. 25 % des emplois. L’économie culturelle est ancrée dans l’histoire, soutenue par l’opinion publique, une population très instruite et une forte concentration de créateurs.
Amérique du Nord : 28 % des revenus des CCI au niveau mondial. 15 % des emplois. Forte influence internationale et leader dans les domaines du cinéma, de la télévision et du spectacle vivant.
Amérique Latine : 6% des revenus des CCI au niveau mondial. 16% des emplois. La télévision est reine. Les émissions de télévision d’Amérique Latine s’exportent dans le monde entier, de même que la musique et la danse.

Afrique et Moyen-Orient : 3 % des revenus des CCI au niveau mondial. 8 % des emplois. Opportunités dans la production de films, la télévision et la musique. L’économie informelle, par exemple les concerts de musique non officiels, représente une part significative de la scène culturelle et constitue un réservoir d’emplois.

  • Pour télécharger l’étude dans son intégralité (en anglais), cliquez ici.
  • Pour télécharger la synthèse (en français), cliquez ici.

* Publicité, architecture, livre, jeux vidéo, musique, cinéma, journaux/magazines, spectacle vivant, radio, télévision, arts visuels.

Contact Media
Cécile ROY – CISAC Director of Communications cecile.roy@cisac.org | +33 1 55 62 08 50

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La réponse de Jean-Michel Lucas à l’article de Michel Guerrin « On ne cultive que les riches »

Cher Monsieur Guerrin,

Vous m’avez écrit récemment qu’il était difficile de parler des droits culturels dans un quotidien comme « Le Monde ». Pourtant vous n’êtes pas passé loin dans votre article « On ne cultive que les riches » !

Car j’ai cru un moment que votre critique de la politique de « l’accès à la culture pour tous » vous amènerait à conclure qu’une question aussi mal résolue devait certainement être mal posée !

Pourtant, vous avez maintenu le dogme et seulement imaginé qu’il fallait changer la méthode de répartition des moyens publics, pour une plus grande « proximité ». Je dois avouer que ce fut longtemps ma conviction quand j’étais au cabinet de Lang en lançant les « cafés musiques » puis comme Drac à Bordeaux en sillonnant la campagne et les banlieues. Mais, c’était il y a plus de vingt ans ! Et il a bien fallu que je me rende compte de l’épaisseur du plafond de verre qui anéantit les meilleurs volontés de faire don de sa culture aux autres, au nom du service public culturel. Il a bien fallu, inévitablement, revenir à la question de départ : pourquoi penser que nos références culturelles font « œuvres capitales de l’humanité » comme on dit dans le décret Malraux constituant, encore et toujours, le ministère de la culture ? Pourquoi nos cultures devraient-elles être « bonnes » pour tout le reste de la Terre ? L’accès des « pauvres » à la culture des « riches » est -il un impératif pour les sauver de la barbarie et humaniser la planète ?

La réponse est évidemment négative : cette culture cultivée ne fait pas le bonheur ! Elle ne garantit ni le Bien -être des riches, ni celui des pauvres. Elle n’est pas une assurance vie qui apporterait, à coup sûr, liberté et dignité. « La culture », nommée par ceux qui ont le privilège d’en dire le nom, ne peut faire croire qu’elle est progrès vers une humanité plus juste !

Jean Vilar savait déjà que la culture nageait dans l’ambiguïté des sens :

La culture c’est d’abord une entraide, non pas une aumône. Nous savons aussi – du moins je vous en propose l’idée – que la culture n’est pas obligatoirement signe d’intelligence pas plus qu’elle n’est le blanc-seing de la fraternité ou des bons sentiments. Nous savons bien que culture n’est pas la meilleure médecine du bonheur, que la recherche et la connaissance ont été souvent, trop souvent, à l’origine des crimes collectifs ou du moins des inventions finalement meurtrières et qui, d’un coup désormais peuvent effacer les hommes et donc rendre dérisoire l’objet de nos débats. (Avignon///1964 )

Georges Steiner nous a d’ailleurs interdit toute illusion : « Façonner la sensibilité et l’intellect entraîne naturellement l’individu et, par conséquent, la société dans laquelle il s’insère, à adopter une conduite rationnelle et bénéfique. Qu’il revienne à l’éducation d’assurer le progrès moral et politique, tel était bien le dogme laïc : l’instruction publique par l’entremise des lycées, bibliothèques municipales et cours du soir se substituait aux illuminations intérieures, aux élans vers la perfection morale, jusque là sanctionnés, pour une poignée d’élus, par la religion. …. Là ou florissait la culture, la barbarie était par définition un cauchemar du passé »…. Mais,  » nous savons maintenant qu’il n’en était pas ainsi… Nous comprenons maintenant que les sommets de l’hystérie collective et de la sauvagerie peuvent aller de pair avec le maintien et même le renforcement des institutions, de l’appareil et de l’éthique de la haute culture. En d’autres termes, les bibliothèques, musées, théâtres universités et centres de recherche, qui perpétuent la vie des humanités et de la science, peuvent très bien prospérer à l’ombre des camps de concentration …. Nous savons aussi – et cette fois-ci les preuves sont solides, bien que la raison s’obstine à les ignorer – que des qualités évidentes de finesse littéraire et de sens esthétique peuvent voisiner chez le même individu, avec des attitudes barbares, délibérément sadiques. Des hommes comme Hans Franck, qui avait la haute main sur la « solution finale » en Europe de l’Est, étaient des connaisseurs exigeants, et parfois même de bons interprètes, de Bach et Mozart. On compte parmi les ronds de cuir de la torture ou de la chambre à gaz des admirateurs de Goethe ou des amoureux de Rilke./ »(Dans le Château de Barbe bleue » page 90). Le constat est sans appel. Le dogme de l’épanouissement des hommes par la rencontre avec les arts est une « fiction nécessaire » et ne saurait passer pour une vérité universelle, qui s’imposerait, partout et pour tous.

Et les luttes de décolonisation nous ont montré que la bonne culture était aussi une force à haut potentiel destructeur, comme l’ont rappelé les débats à l’Unesco sur la diversité culturelle ! Personne au « Monde » n’aurait donc lu depuis 1995 « Notre diversité créatrice  » de Peres de Cuellar ?

Et je ne cite même pas Bourdieu et la lame de fond de la Distinction !

En clair : vouloir que tous les êtres humains de tous les lieux et tous les temps accèdent, universellement, aux quelques références culturelles de quelques spécialistes de quelques disciplines de l’imaginaire est indécent. Les lecteurs du « Musée Imaginaire » de Malraux ne devraient jamais l’oublier. L’œuvre ne l’est pas en soi, elle est reconquête incertaine de chaque génération : « Le chef d’œuvre ne maintient pas un monologue souverain mais un invincible dialogue » (page 67).

Ainsi, affirmer la permanence de l’œuvre est un dogme dont vous auriez dû vous moquer. Comme Rabelais se riait des papistes de l’île des Papimanes réunis en banquet (délicieusement servi par des « jeunes filles de l’endroit » , « belles à croquer »,) faisant l’éloge des « saintes écritures » comme aujourd’hui on fait prière à « la culture » : « Extravagantes « angéliques », comme les pauvres âmes périraient sans vous, elles qui, ici-bas, errent dans les corps mortels en cette vallée de misère ! Hélas ! quand accordera-t-on aux humains ce don de grâce particulière qui leur ferait abandonner toutes les autres études et affaires, pour vous lire, vous entendre, vous connaître, vous mettre en œuvre et en pratique, vous incorporer, transformer en sang, et vous faire pénétrer au plus profond des ventricules de leurs cerveaux, dans les moelles internes de leurs os, dans les labyrinthes compliqués de leurs artères ? Oh, c’est alors que le monde sera heureux, ni plus tôt, ni autrement ! »

Il faudrait être plus modeste et accepter que le seul » accès » que la politique publique devrait défendre est celui de l’accès des personnes à plus d’autonomie, plus de liberté reconnue par les autres, pour plus de dignité dans la relation de leur identité culturelle avec la diversité des êtres du monde des vivants. Cette route vers plus d’autonomie (de liberté sociale dirait Axel Honneth) passera certainement par la rencontre avec les multiples œuvres des multiples artistes, mais ce parcours sera celui de la « personne » dans la singularité de sa sensibilité et de sa raison.

C’est peut -être ce que vous appelez « proximité » , mais, pour être valide, la proximité ne consiste pas à s’adresser à l’autre en niant sa culture, avec cette dose de mépris que la commisération pour les innocents laisse si souvent percevoir dans la démocratisation de la culture. Elle ne passe pas non plus par la multiplication des « épiceries culturelles » répondant aux besoins de ce que vous appelez « les populations » ( de consommateurs individuels, sans doute !) .

Il faut d’abord accepter la « personne » comme telle, comme être de liberté et de dignité, auquel nul ne peut voler le droit de dire sa valeur au monde ! Les droits humains fondamentaux – le droit culturel en est un – interdisent à quiconque de dire « nous » à la place du « je ». En revanche, le « nous » s’élabore en faisant « humanité ensemble », c’est à dire en ouvrant à chaque personne un maximum d’opportunités pour entrer en interaction avec les autres cultures et forger ainsi son autonomie. C’est l’antidote au repli identitaire, la réponse par la diversité culturelle que déteste tant le FN. C’est la fameuse sentence d’Edouard Glissant : « Je change par échanger avec l’autre, sans me perdre pourtant, ni me dénaturer ».(Philosophie de la relation , page 66/ voir aussi page 37 sur l’illusion de l’universalité des littératures).

Et que l’on ne dise pas que c’est trop abstrait, populiste ou difficile à pratiquer car c’est, par exemple la mission publique que les élus ont confié aux professionnels des musées de Newcastle : non pas délecter les consommateurs de bonnes œuvres, mais « permettre aux personnes de mieux se situer au monde, de renforcer leur identité propre, pour plus de respect pour elles-mêmes, plus de respect pour les autres « . Une proximité partant de la personne pour mieux répondre aux enjeux du développement des droits humains. Pas seulement un jeu de boutiquiers de la subvention !

Ce monde de la culture de la personne serait-il étranger au  » Monde » ? Quinze ans après la Déclaration universelle sur la diversité culturelle ? Je crains de devoir être affirmatif : aucun article, aucun débat ouvert sur la Déclaration (toujours confondue avec la Convention sur la diversité des expressions culturelles de 2005). Peut- être une forme de repli identitaire à la française, comme si c’était le moment pour un quotidien qui veut résister à la pensée clôturée sur elle-même et répondre à « l’insécurité culturelle » que le Figaro aime tant scénariser !!!.

Bien respectueusement à vous …

Jean Michel Lucas*

kasimir bisou sur facebook.

*Président de Trempolino, docteur d’Etat ès sciences économiques et maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne dont il fut le vice-président de 1982 à 1986, Jean-Michel Lucas fut également conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture Jack Lang de 1990 à 1992, où il y impulsa notamment le programme « Cafés Musiques ». Nommé Directeur régional des affaires culturelles d’Aquitaine en 1992, il mit en place une politique culturelle d’État en étroit partenariat avec les collectivités locales, et avec comme préoccupation de valoriser la place de la culture dans les politiques de la ville et des territoires ruraux. Ce « militant de l’action culturelle », connu sous le pseudonyme de Doc Kasimir Bisou, a participé à plusieurs projets sur le devenir des politiques culturelles et sur les légitimités dans lesquelles elles s’inscrivent. En Bretagne comme en Aquitaine, il fut par ailleurs à l’origine de nombreuses réalisations concernant les musiques amplifiées (RAMA, festival d’Uzeste, Rencontres Trans Musicales de Rennes…).

Du même auteur sur cultural-engineering.com :

Vous pouvez retrouver toutes ses contributions en cliquant ici et n’hésitez pas à réagir et à contribuer au débat !

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Coopérer ou labelliser ? Telle est la question

ICC

Coopérer ou labelliser ? Telle est la question, ou comment considérer un Contrat d’Objectifs et de Moyens comme un contrat d’engagements réciproques utiles aux enjeux du territoire ?

Etude de cas : le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) du Théâtre de l’Agora, Scène nationale d’Évry et de l’Essonne

Les séminaires de l’Institut de Coopération pour la Culture sont l’occasion d’explorer, de décrypter et d’analyser des projets. Avec les études de cas, nous nous appuyons sur des expériences concrètes pour alimenter nos réflexions à propos d’une question centrale : quelle action publique en faveur d’une culture humaniste ? Nous explorons un projet offrant la possibilité d’aborder un ensemble de facettes : artistique, culturelle, territoriale (y compris européenne), sociale, éducative, économique… Les thèmes centraux de l’Institut de Coopération pour la Culture s’articulent en 2014 et 2015 autour de la diversité culturelle, des singularités et du bien commun, des nouvelles modalités d’organisation et de gouvernance.

Voici la deuxième étude de cas consacrée à un établissement labellisé Scène nationale. Après Le Carreau de Forbach et de l’Est mosellan, nous nous sommes attachés à une exploration du Contrat d’Objectifs et de Moyens du Théâtre de l’Agora à Évry. Le travail réalisé avec le directeur, Christophe Blandin-Estournet, nous a permis de comprendre les difficultés à articuler la nécessaire formalisation d’un projet au plan politique et administratif et l’expérience vécue de ce même projet. Il y a comme une sorte de télescopage entre les réalités et enjeux d’un territoire, les tenants et aboutissants d’un projet artistique et culturel et les modalités de coopération entre les partenaires publics.

Au-delà des aspects administratifs que représente un Contrat d’Objectifs et de Moyens, ces situations impliquent des mutations de compétence et des évolutions de métier qui sont loin d’être minimes et faciles à intégrer dans les organisations actuelles.

Pour prendre connaissance de l’étude de cas dans son intégralité, cliquez ici.

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Forum de l’innovation culturelle

agenda_8912045 : Retour vers notre futur

Pour sa 6e édition, le Forum de l’Innovation Culturelle aura lieu le mardi 1 décembre 2015 au Musée Départemental de l’Arles Antique. Il se déroulera cette année sous l’angle « 2045 : Retour vers notre futur » en abordant les évolutions des usages et des pratiques culturelles grâce à des techniques de prospective.
En 1989, le réalisateur américain Robert Zemekis tournait la suite de Retour vers le Futur, un film de science-fiction dont l’action se déroule en 2015. Ce deuxième volet de la trilogie, qui a beaucoup marqué les adolescents de l’époque, est un élément de questionnement actuel sur les réseaux sociaux.
Dans quelle mesure ce qui était présenté en 1989 serait réel 30 ans plus tard ? Aujourd’hui certaines inventions présentées dans ce film sont en passe d’être commercialisées. La vision futuriste de Zemeckis est en revanche très loin de la réalité actuelle. Ce périple dans l’imaginaire nous interroge quant à notre capacité à nous projeter dans l’avenir. Comment interroger le futur et nos pratiques culturelles d’après-demain ?
Une dizaine d’intervenants viendront partager leur expérience et donner leur avis sur les évolutions des modèles et des acteurs de la culture, en traitant notamment des notions de prospectives et d’évaluation des situations actuelles pour appréhender demain.
Ces échanges et retours d’expérience seront suivis d’une présentation d’un travail prospectif d’étudiants (Université d’Aix-Marseille – IUP Administration des Institutions Culturelles, Ecole MOPA, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse – Masters Médiations de la culture et du patrimoine et Publics de la culture et communication) sur les pratiques culturelles d’après-demain.
Essayons de comprendre comment nous projeter à l’aide des outils de prospective pour inventer l’avenir de nos pratiques culturelles et rendez-vous dans 20 ans pour faire le point !

Pour plus d’informations, cliquez ici.

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Investir en urgence dans des modèles économiques de la création artistique plus coopératifs et solidaires

ICC

Les séminaires de l’Institut de Coopération pour la Culture sont l’occasion d’explorer, de décrypter et d’analyser des projets. Avec les études de cas, nous pouvons nous appuyer sur des expériences concrètes pour alimenter nos réflexions sur une question centrale : quelle action publique en faveur d’une culture humaniste ? Nous explorons un projet offrant la possibilité d’aborder un ensemble de facettes : artistique, culturelle, territoriale (y compris européenne), sociale, éducative, économique… Les thèmes centraux de l’Institut de Coopération pour la Culture s’articulent en 2014 et 2015 autour de la diversité culturelle, des singularités et du bien commun, des nouvelles modalités d’organisation et de gouvernance.

Deux séminaires auront été consacrés au thème de l’économie, ou plutôt des économies des biens symboliques. Nous sommes cependant loin du compte ! Ce thème demande une maîtrise de nombreux concepts et oblige d’aller au-delà d’une vision simpliste (scolaire) de la « science économique ». Cette exploration de la socioéconomie des biens symboliques nous aura permis une première appropriation de ces problématiques trop souvent réservées à des experts1.

Par ce travail, nous aurons au moins compris l’importance de reconnecter le sens, les valeurs et l’économie en considérant que les problèmes financiers que connaît aujourd’hui le secteur culturel ne sont pas seulement liés à une restriction budgétaire. Prendre le temps d’explorer le thème des économies encastrées conduit à intégrer la notion de chaine globale de valeur qui ne peut en aucun cas se résumer à la seule gestion financière et comptable.

Pour lire l’intégralité de la septième contribution de l’Institut, cliquez ici.

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2015 Annual Conference on Cultural Diplomacy

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The Annual Conference on Cultural Diplomacy is the world’s leading event in the field of cultural diplomacy, hosted and organized by the Institute for Cultural Diplomacy (ICD) in partnership with other leading institutions at the end of each year. The 2015 Annual Conference on Cultural Diplomacy: Building Bridges of Peace and Reconciliation in Times of Greater Global Insecurity, to be held in Berlin, Germany, on 10-13 December 2015, aims to present all practices that the field of cultural diplomacy has to offer to the international community for their application to try to remedy and solve the growing global challenges. The conference will bring together leading politicians, religious leaders, senior academics and celebrated artists together with representatives from areas of conflict in order to establish new institutions and initiatives that will help with these challenges using the practice of cultural diplomacy together with other practices and means.

Participation in the conference is open to governmental and diplomatic officials, academics, artists, journalists, civil society practitioners, private sector representatives, young professionals and students as well as other interested individuals from across the world. The Conference Committee encourages academic research and analysis of issues related to the goals of the Conference. The Conference Committee would therefore like to welcome the participants of the conference to submit a paper they would like to be considered for presentation at the conference as well as being included in the proposal document that will be issued following the conference and will be sent to all governments and leaders of the international community worldwide.

Contact: Institute for Cultural Diplomacy, Genthiner Str. 20, 10785 Berlin, Germany; e-mail: info@culturaldiplomacy.org.

For more information please visit www.culturaldiplomacy.org

Source : Culturelink

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Partager l’art de Rembrandt

newspaper_feedDeux toiles de Rembrandt ont été à l’origine d’un désaccord entre la France et les Pays-Bas. Les Pays-Bas se disent prêts à racheter à la famille française Rothschild les ‘portraits de mariage’ pour un montant de 160 millions d’euros. Mais la France souhaiterait un achat conjoint des deux pays. Ce serait la meilleure solution, plaide également le quotidien de centre-gauche De Volkskrant : « L’attitude [de la ministre de la culture française Fleur Pellerin] a donné lieu à des malentendus et à la volonté d’acquisition des Pays-Bas. Aujourd’hui, il ne fait pas de doute qu’une propriété partagée des œuvres du peintre serait très intéressante pour la France, mais la pilule est difficile à avaler pour les Pays-Bas. Cette proposition serait néanmoins judicieuse, la ‘co-acquisition’ s’inscrivant notamment dans cette tendance des musées à échanger leurs œuvres. Mais au final, c’est également dans l’intérêt du pays : si la France retire le certificat d’exportation pour ces deux œuvres (le pire des scénarios envisageables), les Pays-Bas se retrouveront bredouilles. »

Source : BPB

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Arts, culture et médias : comment évaluer les politiques publiques ?

DEPS_JECC7_frontA4Le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication, le cluster de recherche « Industries créatives, culture, sport » de KEDGE Business School et le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po organisaient les Septièmes journées d’économie de la culture et de la communication, à la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, les jeudi 24 et vendredi 25 septembre derniers.

Cette septième édition des Journées d’économie de la culture et de la communication était consacrée à l’évaluation des politiques publiques du domaine des arts, de la culture et des médias. Elle a notamment été l’occasion pour des chercheurs de présenter et de discuter de nouveaux résultats d’évaluation sur l’impact de la tenue de festivals subventionnés, de la loi Hadopi, de politiques éducatives, des aides à la presse ou du droit d’auteur. Les échanges ont également porté sur le bilan des méthodes d’évaluation utilisées aujourd’hui. Un regard rétrospectif sur l’évaluation des politiques publiques et un examen d’expériences locales ont enfin été proposés. Une synthèse de l’édition sera prochainement proposée mais en attendant, vous pouvez revoir les diaporamas présentés lors de ces deux journées ici.

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Prendre enfin en compte l’hétérogénéité culturelle et l’historicité des territoires dans la définition des politiques publiques

ICC

Les séminaires de l’Institut de Coopération pour la Culture sont l’occasion d’explorer, de décrypter et d’analyser des projets. Avec les études de cas, nous pouvons nous appuyer sur des expériences concrètes pour alimenter nos réflexions sur une question centrale : quelle action publique en faveur d’une culture humaniste ? Nous explorons un projet offrant la possibilité d’aborder un ensemble de facettes : artistique, culturelle, territoriale (y compris européenne), sociale, éducative, économique… Les thèmes centraux de l’Institut de Coopération pour la Culture s’articulent en 2014 et 2015 autour de la diversité culturelle, des singularités et du bien commun, des nouvelles modalités d’organisation et de gouvernance.

En introduction, une présentation synthétique de l’expérience du Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan, apporte les principaux points de repère à partir desquels nous avons construit ce temps d’exploration.

Par la suite, Christophe BLANDIN-ESTOURNET, Thierry BLOUET, Philippe HENRY, Jean Claude POMPOUGNAC, Pascale de ROZARIO et Didier SALZGEBER nous livrent sur des registres différents leurs analyses. La richesse de ces contributions démontre qu’il est possible, malgré les contraintes d’agenda, de créer un espace collectif de réflexion et de mise en sens des expériences.

Enfin, le texte des membres de l’Institut mentionné en fin de document, ouvre sur une problématisation et sur les propositions utiles plus globalement à la gouvernance des équipements culturels et artistiques.

Parce qu’elle interroge une même expérience – ici, celle du Carreau – cette publication #6 engendre, à partir de sept contributions, de nouveaux éléments de la réalité de la Scène nationale et pourrait devenir un nouvel objet à étudier.

Pour lire l’intégralité de la sixième contribution de l’Institut, cliquez ici.

 

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Faire de l’action publique en faveur de la culture un levier de l’innovation sociale et politique

ICC

Passer du processus de mobilisation des usagers à une participation stratégique des citoyens.

Avec ce 8ème séminaire, l’Institut de Coopération pour la Culture poursuit l’exploration des problématiques autour des bibliothèques et médiathèques, en les considérant comme des équipements emblématiques des politiques culturelles publiques depuis plusieurs décennies. Ces lieux se sont résolument engagés dans un réexamen de leur place et de leur rôle dans l’espace public. Le numérique, dans toutes ses dimensions, a créé une situation relativement inédite obligeant les acteurs professionnels et politiques à réinterroger leurs pratiques.

Comme l’illustre le projet de la médiathèque de la Communauté de Communes entre Dore et Allier (Puy-de-Dôme), à Lezoux, la mise en place d’un processus collectif avec les futurs usagers de l’établissement ouvre de nouvelles perspectives dans la manière de penser la médiathèque de demain. La méthodologie utilisée et initiée par la 27e Région se situe en amont de la création effective de la médiathèque, et se propose d’apporter une vision générale de la médiathèque à partir des usages.

Le principe d’une résidence constitue au plan méthodologique l’élément central de cette démarche animée par une équipe pluridisciplinaire. L’analyse de cette expérience nous a conduit à poser un certain nombre de questions. Sur le processus proprement dit : en quoi l’exploration de ce projet est-elle différente des méthodes habituelles ? Le temps de résidence permet-il d’observer un déplacement du système d’acteurs ? Ce processus débouche-t-il sur de nouvelles modalités de décision politique et opérationnelle ? Cet investissement public très en amont de la construction effective de la médiathèque ouvre-t-il des perspectives nouvelles en termes d’ingénierie de coopération politique ? Sur la méthode : en quoi permet-elle effectivement d’envisager cet espace public d’une autre manière ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette expérience qui puissent être utiles à d’autres territoires et d’autres secteurs culturels ? C’est toute la question du transfert d’expérience et des conditions à réunir pour une généralisation de la méthode.

Pour lire l’intégralité de la cinquième contribution de l’Institut, cliquez ici.

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