Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

Atlas régional de la culture 2017

L’Atlas régional de la culture a pour objectif de réunir dans un même ouvrage un vaste ensemble de données relatives à la culture disponibles au niveau national et permettant une exploitation territorialisée. Les données réunies, qui croisent de nombreuses sources statistiques, sont illustrées sous forme de cartes et graphiques.

À la suite de la réforme territoriale mise en œuvre au 1er janvier 2016, la question de l’équilibre entre les régions est plus que jamais présente et il était important de se doter des moyens de les comparer. Cet atlas y contribue.

Le chapitre inaugural présente les données nationales et met en lumière les points communs et les différences régionales. Les chapitres suivants sont consacrés aux treize nouvelles régions et aux départements d’outre-mer.

Dépenses de l’État et des collectivités territoriales pour la culture, entreprises culturelles, emploi et professions, équipements… les données sont déclinées pour chaque région et apportent des points de repère et de comparaison indispensables à la construction de politiques publiques.

Pour consulter l’Atlas, c’est ici.

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Comment valoriser et donner toute sa place à un groupe d’individus dans leur ville ?

MUSIBUS LOGO

A FLEUR DE NOTES est une association citoyenne qui mène des actions culturelles et pédagogiques depuis 2009, avec l’aide d’artistes de renommée internationale vivant en Europe. Ses actions sont les fruits de rencontres de femmes et d’hommes, de leurs compétences et de leur passion pour la culture et ses formes d’expression. Elle s’engage notamment auprès des jeunes des publics dans le cadre de projets à forte dimension inclusive, avec la musique classique pour principal medium.

Parmi les différentes expériences récemment conduites par l’association, notre projet MUSIBUS EUROPE a permis l’organisation d’un atelier mené à Tours. Ce fut une aventure remarquable, démontrant que l’exigence artistique est un formidable vecteur de développement personnel et collectif.

Nous parlons d’enfants de CM2 et de Seconde qui font partie de l’Institution Marmoutier. Leur Directeur, Bruno Dolhem, a souhaité travailler sur la créativité des élèves et sur son expression dans la Ville.

Nous parlons également de trois jeunes du CRR de Tours, tout juste diplômés en instruments de cuivre, que nous avons sélectionnés pour accomplir une démarche de professionnalisation : accompagnés par deux musiciens aguerris, ils allaient constituer le QUINTETTE MUSIBUS.

L’actualité de la Ville de Tours en 2015 prévoyait l’ouverture d’une année de festivités, à l’occasion du 1 700-ème anniversaire de la naissance de Saint Martin de Tours, qui est aussi une figure citoyenne de l’Europe. L’association a donc conçu un atelier musical et pédagogique sur le thème de Saint Martin, dont les enfants ont choisi un épisode de la vie.

Ils choisirent celui où Martin, après avoir refusé de devenir Evêque de Tours, et alors qu’il vivait à Poitiers, rentra vite à Tours croyant un membre de sa famille mourant. C’était un heureux traquenard organisé par la population, qui permît de « couronner » Martin, malgré lui.

La conception des grandes lignes de l’atelier a été assurée par le comité artistique et pédagogique de l’association, dans une démarche citoyenne. Son contenu a été précisé dans une note d’intention pédagogique écrite par le brillant compositeur Sylvain Griotto.

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En deux mois, les élèves de Marmoutier devaient eux-mêmes construire successivement les étapes qui suivent, accompagnés par Sylvain Griotto : trois semaines pour choisir l’épisode qui les inspirait et les outils d’expression musicale adaptés à l’épisode choisi, parmi ceux proposés par Sylvain ; deux semaines pour que celui-ci compose une œuvre d’environ 8 mn pour quintette de cuivres et chœur d’enfants ; puis quatre semaines de répétitions, et deux concerts en plein centre ville devant des centaines de personnes connues et inconnues, en plein air et en salle de concert.

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Tout au long de cette aventure enjouée, les parents confiaient entendre très régulièrement leur enfant évoquer leur participation ludique à cet atelier . Le succès des deux concerts successifs et la couverture médiatique ont participé d’un sentiment d’unité très puissant et qui semble durable, plusieurs mois après l’événement, d’après les dires de leurs Professeures Mmes Monique Armandin et Claire Barret.

Vous aurez dans ce court-métrage un rapide aperçu de cette aventure. Il est à présent demandé à l’association de créer une saison musicale accompagnée d’ateliers pédagogiques plus courts et à échéances mensuelles. Sans oublier de renouveler l’expérience initiale ! A terme, l’ambition se dessine de constituer un festival itinérant, pédagogique et professionnalisant, en conservant la même exigence artistique.

Cédric Thiollet*

Coordinateur du Projet FESTIVAL MUSIBUS EUROPE

 

Plus d’informations à propos du projet ici et ici.

Pour plus d’informations à propos de l’association A FLEUR DE NOTES, cliquez ici
Contact : Cédric Thiollet

 

* Cédric Thiollet est membre fondateur de l’association A FLEUR DE NOTES, actuellement son Trésorier.

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Un nouveau cycle prometteur à Stereolux

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Stereolux est un lieu fantastique et épatant, beaucoup d’entre vous le savent et on ne le dira jamais assez. C’est un lieu aux multiples facettes installé au cœur de l’île de Nantes, au sein de La Fabrique. C’est un projet culturel et artistique porté par l’association Songo, orienté autour des musiques actuelles et des pratiques numériques. Situé sous les Nefs, à deux pas du centre ville, Stereolux s’anime aux côtés d’acteurs culturels, des établissements d’enseignement supérieur et des entreprises créatives et innovantes.

C’est un laboratoire « Arts & Techs » qui travaille l’innovation par la création numérique comme on en voit peu en France et qui inaugure en octobre un nouveau cycle très prometteurs sur le thème de les lumières de la ville. A ne pas manquer donc !

Ville, scénographie et usages sont les trois mots qui vont animer le dernier trimestre 2015 à Stereolux. D’un côté, lumière et ville, avec un hackathonune conférence et des démonstrations qui vont s’intéresser entre autres aux dispositifs urbains lumineux et leur rôle dans la thématique des « Smart Cities ». De l’autre, lumière, scénographie et interaction, avec un workshop s’intéressant au créative coding dans le spectacle vivant et une conférence.Pour vous mettre dans l e bain, Gwendal Le Ménahèze introduit la thématique dans cet article.

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Ouverture et partage des données publiques culturelles

Rapport de Camille Domange, Département des programmes numériques, Ministère de la Culture et de la Communication, janvier 2014.
Le mouvement d’ouverture et de partage des données publiques du secteur culturel ou 
open data culturel est un sujet de fond qui innerve aujourd’hui les réflexions de l’ensemble des acteurs culturels évoluant dans l’économie du numérique. Si l’ouverture des données publiques sert à la fois la modernisation de l’action publique, la transparence démocratique ainsi que l’innovation économique, sociale et culturelle ; l’open data représente avant tout un puissant levier de croissance pour l’économie culturelle française et de transformation des stratégies de développement des institutions culturelles.
Le ministère de la Culture et de la Communication a dans ce cadre initié, sous l’impulsion donnée par la mission Etalab et le rapport Trojette, une évaluation des modèles économiques des redevances de réutilisation des données publiques culturelles. Cette évaluation a été conduite dans une démarche profondément participative en interrogeant par voie de consultation publique les citoyens et en sollicitant l’ensemble des institutions culturelles françaises et certaines institutions culturelles étrangères.
Le hackathon Dataculture organisé lors de l’Automne numérique 2013 du ministère a démontré concrètement les potentialités que pouvait offrir une plus grande ouverture des données publiques culturelles : conception de services et produits innovants autour de données publiques culturelles susceptibles d’impulser de nouvelles dynamiques dans des secteurs comme le tourisme culturel, le marché de l’art ou l’enseignement supérieur ; création par la donnée d’une nouvelle médiation entre le monde de la culture et le nouvel écosystème de l’entrepreneuriat en train de se créer ; développement d’une économie de la notoriété des ressources culturelles numériques produites ou détenues par les institutions culturelles françaises ; etc.
S’il est possible de constater dans la majorité des cas une érosion importante des recettes en périmètre courant en matière de réutilisation de données publiques culturelles, il convient de signaler que l’ouverture et le partage des données représentent des coûts réels pour les institutions. La mise en œuvre de l’open data culturel implique donc une réflexion sur la mise en œuvre de mécanismes de financement qui permettent d’accompagner et d’accélérer l’ouverture et la création par les institutions culturelles d’une économie de services à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, l’open data culturel peut représenter une opportunité pour bâtir des modèles économiques innovants dans le secteur culturel et accompagner le développement de la création, de l’entrepreneuriat et plus largement de l’innovation culturelle. Les institutions culturelles ne doivent plus se contenter de « faire du numérique », mais doivent s’engager véritablement dans l’économie numérique c’est-à-dire dans une plus grande prise en compte des conséquences induites par l’ère des usages numériques.
Le rapport est consultable sur C/blog.

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La fabrique artistique des imaginaires de la métropole parisienne

Le 8ème cycle de rencontres-débats art [espace] public sera consacré à La fabrique artistique des imaginaires de la métropole parisienne, chaque fin de semaine, de 19h à 21h, du 7 février au 14 mars, dans divers lieux de l’Île-de-France. 


Frayant entre partisans et adversaires, la métropole parisienne se construit pas à pas et pourrait voir le jour dès 2016. Alors que le contexte électoral soulève de nombreuses questions quant au devenir de Paris et la première couronne, le 8e cycle art [espace] public souhaite interroger la façon dont la création en espace public aborde et met en débat les enjeux métropolitains. En prolongement des questions initiées lors de l’édition 2013, il consacre sept rencontres à la fabrique artistique des imaginaires du Grand Paris. Ces conférences débats seront l’occasion d’explorer la relation ténue entre interventions artistiques et culturelles et territoire métropolitain. Cette relation, en tissant à travers l’espace du Grand Paris une vaste toile de projets artistiques, permet de multiplier et de décentrer le regard, d’interroger les enjeux d’un territoire en mutation pour en libérer l’imaginaire et pour révéler la valeur symbolique et poétique des lieux.
Organisées par les étudiants du Master Projets culturels dans l’espace public de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’association Objet(s) Public(s), sous la direction de Stéphanie Lemoine et Pascal Le Brun-Cordier, ces rencontres sont ouvertes à tous. Elles se nouent autour d’immersions dans les différents projets artistiques partenaires du Master et de temps de convivialité.
Au programme : Quelle place pour la création artistique dans la construction métropolitaine ? le 7 février, au Pavillon de l’Arsenal, Paris ; Les flux métropolitains au coeur de nouvelles pratiques artistiques, le 15 février, aux Eurosites – Docks de Paris, La Plaine Saint-Denis, ; Le Grand Paris nous appartient ? le 16 février, au Théâtre de l’Échangeur, Bagnolet ; La culture, 4ème pilier de la ville durable ? le 21 février 2014 au 6B, Saint Denis ; Identités en chantier et action artistique, le 28 février, au Théâtre El Duende, Ivry-sur-Seine ; La fabrique de la ville à l’épreuve des projets partagés, le 7 mars, au Théâtre des Frères Poussière, Aubervilliers ; Et si la métropole était un rêve collectif ? le 14 mars, à la Ferme du Bonheur, Nanterre.
Un programme détaillé est téléchargeable.

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Mobilisation « En 2014, votons + de musique dans nos villes ! »

Plusdemusique

Les acteurs fédérés au sein du RIF*(210 lieux de répétition, de concerts, festivals, structures d’accompagnement et d’enseignement…) se mobilisent afin que les enjeux liés aux musiques actuelles/amplifiées soient présents dans le cadre des élections municipales de 2014 en Île-de-France !

Le phénomène se confirme année après année : les musiques dites «actuelles» (rock, musiques du monde, jazz, rap, electro, chanson…) prennent une place toujours plus importante dans la vie des français. Cela génère de fortes attentes au niveau local de la part des citoyens, musiciens ou mélomanes : apprendre, répéter, créer et s’exposer au public, mais aussi voir et découvrir des artistes… Certaines municipalités ou intercommunalités ont pris conscience de ces enjeux mais il y a encore beaucoup à faire… et il y a urgence !

Le RIF lance donc une campagne d’information et de sensibilisation et se rend disponible pour travailler avec tous ceux qui se sentent concernés afin de donner corps, localement, à ce désir de musique.

Un dépliant est d’ores et déjà diffusé à 50 000 exemplaires sur l’ensemble du territoire à destination des usagers, des musiciens, des spectateurs et plus largement de l’ensemble de la population. Il sera évidemment envoyé à tous les candidats connus ou déclarés. Une campagne d’affichage est réalisée dans l’ensemble des lieux et structures du réseau.

Un site internet a été réalisé pour permettre aux porteurs de projets et aux citoyens de se mobiliser, et pour apporter aux élus et candidats un certain nombre d’informations sur tous ces projets musicaux indispensables au développement de la vie locale. La campagne est également largement relayée sur les réseaux sociaux.

Du 03 au 09 févier, un temps fort mettra en lumière la diversité des initiatives et des actions sur l’ensemble du territoire francilien.

* Le RIF est la confédération des réseaux départementaux de musiques actuelles/amplifiées en Île-de-France, qui représentent près de 210 structures : salles de concerts, studios de répétition, festivals, écoles de musique, collectifs d’artistes, producteurs de spectacles… Il réunit : le MAP (75), le Pince Oreilles (77), le CRY (78), Rezonne (91), le Réseau 92, Maad 93, Réseau Musiques 94 et le Combo 95.

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CultiZer

cultizer

CultiZer est un projet dédié à la culture et se propose d’accompagner les opérateurs culturels dans la définition et la mise en oeuvre de leur communication, notamment sur Internet (publicité en ligne, conseil en communication, vente en ligne etc.).
CultiZer est un projet d’économie sociale et solidaire porté par les têtes de réseaux culturels en Languedoc-Roussillon.
Il s’accompagne d’une plateforme d’informations culturelles mise gratuitement à disposition du grand public : www.cultizer.fr.

CultiZer est le nouvel outil numérique d’information et de médiation culturelle. Sous forme de quatre sites Internet, cet espace web propose et dispose de toute l’activité culturelle de la région Languedoc-Roussillon.

CultiZer se veut être un accélérateur pour la culture et la connaissance du secteur artistique et culturel sur la région. Ce nouvel outil s’inscrivant dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) s’adresse au grand public, aux professionnels culturels et aux créateurs sur un territoire régional aussi varié que contrasté.

CultiZer a pour ambition d’améliorer l’accès à la culture pour les habitants du Languedoc-Roussillon.

Il est donc un outil de médiation visant à :

  • Diversifier les publics du champ culturel
  • Réduire les inégalités d’accès à la Culture
  • Développer l’intérêt des publics vers d’autres secteurs culturels
  • Inscrire de manière pérenne l’outil numérique dans une logique d’aménagement et de valorisation culturels sur la région

Quatre outils, quatre usages contemporains du web

CultiZer s’articule autour de quatre outils technologiques au service du patrimoine humain, complémentaires et interconnectés :

  • CultiZone, un moteur de recherche simple permettant à tout moment de connaître, à une période donnée, les évènements ou les activités culturelles de la région Languedoc-Roussillon. Un moteur de recherche avancé ainsi qu’un moteur de recherche par géolocalisation permettent aux « CultiNautes » de trouver, en quelques clics, les activités accessibles dans un rayon géographique donné.
  • CultiVore, une médiathèque virtuelle basée sur un agrégateur de contenus. Cette base d’informations est construite de la manière la plus riche possible rassemble tous les supports multimédias en un seul endroit sur le web.Cette médiathèque se base sur la qualité des informations apportées par les partenaires du projet. Elle réunit vidéos, images et sons pour offrir à l’utilisateur un large panel d’information : interviews d’artistes, reportages, extraits de spectacles permettant la simple lecture ou la découverte approfondie de contenus culturels.
  • CultiZ’Me, un espace personnel placé au coeur des réseaux sociaux actuels. Cet outil propose aux internautes de gérer leur activité culturelle et de la partager auprès de leurs amis, de leurs proches avec la qualité des informations « cultizées ».
  • CultiQuizz, un univers de jeux pour découvrir de manière conviviale et amusante les richesses culturelles de la région Languedoc-Roussillon. Les Internautes auront loisir à remporter des « CultiZ » dans le but de profiter d’avantages et de cadeaux proposés par les acteurs et lieux culturels de la région Languedoc-Roussillon. Il est un outil de médiation ludique pour la découverte épanouissante des richesses de la région.

Lors du dernier DigiWorld Summit de l’Idate à Montpellier en novembre 2012, CultiZer fut lauréat du Challenge TIC-Culture organisé par Sud de France Développement. Le projet a été primé pour la qualité de l’exercice et la valeur ajoutée apportée aux travers des technologies numériques à la culture.

Afin de mieux cerner les besoins des opérateurs culturels et de proposer une offre qui leur soit toujours plus utile, une enquête a été mise en ligne. Pour y participer, cliquez ici.

Le projet bénéficie des financements suivants :

  • du Conseil Régional Languedoc-Roussillon
  • du Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l’appel à projets 2012 « services numériques culturels innovants »,,
  • du Feder (Fonds Européen de Développement Régional) en Languedoc- Roussillon dans le cadre de l’appel à projets 2011 « Culture numérique ».

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Premier bilan et projets d’avenir pour Marseille Provence 2013

Même si la manifestation ne s’achèvera que le 31 décembre par un grand feu d’artifice – comme elle avait débuté – le bilan de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture commence à se dessiner alors que se terminent plusieurs événements.

7,35 millions de visiteurs et le Mucem en vedette

Du côté de la fréquentation, les chiffres apparaissent plutôt à la hauteur des attentes, avec 7,35 millions de visiteurs enregistrés à la mi-octobre. La vedette incontestée est, bien sûr, le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) qui, avec 1,25 million de visiteurs depuis son ouverture au mois de juin seulement, bat tous les records en la matière (voir notre article ci-contre du 17 septembre 2013). Il reste qu’il est difficile de faire la part, dans ce démarrage foudroyant, entre l’attrait du bâtiment et de sa situation exceptionnelle au cœur de la ville (contrairement à Pompidou-Metz et au Louvre-Lens) et l’intérêt pour les contenus et les expositions.
Le second événement en termes de fréquentation est l’exposition « Le grand atelier du Midi », une exposition à cheval sur Aix et Marseille qui vient de clore ses portes le 13 octobre. Si le succès est réel avec 462.000 visiteurs, il se situe néanmoins en deçà des 600.000 entrées attendues, ce qui devrait se traduire par un déficit d’exploitation. Viennent ensuite 400.000 personnes pour l’opération « Entre flammes et flots » (avec un éclairage du Vieux Port à la bougie) durant un week-end en mai, 300.000 pour « Transhumance » (des centaines de moutons, vaches et chevaux traversant Marseille en juin) et 200.000 personnes pour une association insolite entre la Patrouille de France, des voltigeurs de l’armée de l’air et la chorégraphe Kitsou Dubois.
En dépit de cette légère déception sur « Le grand atelier du Midi », la dizaine de musées marseillais – dont celui des Beaux-Arts, le musée Cantini, le musée d’Histoire de Marseille et le musée des Arts décoratifs et de la Mode de Borely qui ont rouvert pour l’occasion – ont bénéficié à plein de cette affluence. Le nombre de leurs visiteurs atteignait en effet 530.000 à la mi-octobre, contre 220.000 pour toute l’année 2012. Si environ un tiers des visiteurs venaient de Marseille et des Bouches-du-Rhône, plus de 50% étaient originaires du reste de la France et 15% de l’étranger.

Vers une « mini capitale culturelle » en 2015 ?

Même sur le plan financier, le budget initial semble avoir été à peu près respecté. A ce jour, la manifestation affiche un déficit prévisionnel de 2,9 millions d’euros pour un budget de 91 millions, mais, selon les organisateurs, « la situation est en cours de règlement » grâce à diverses économies. 
Sur le moyen terme, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact économique de Marseille Provence 2013 (voir notre article ci-contre du 9 janvier 2013) et, plus encore, son impact sur l’image de la cité phocéenne, même si de nombreux Marseillais se réjouissent de constater que les médias ont enfin parlé d’autre chose que des règlements de compte ou de la grève des éboueurs. Comme à Lille en 2004, il semble toutefois dès à présent que Marseille Provence 2013 devrait laisser des traces et instaurer une dynamique nouvelle. Sans attendre la réunion prévue ce mois-ci, sous la présidence du préfet des Bouches-du-Rhône, une note interne du président de l’association MP 2013, intitulée « Bâtir l’après 2013 ou comment amplifier le succès de l’année capitale » et révélée par le magazine Télérama, propose déjà des pistes.
Adressée aux services de l’Etat, aux collectivités territoriales et aux parties prenantes de l’opération, elle cherche à identifier les forces et les faiblesses de la manifestation. Côté positif : le « redressement d’image », la fréquentation, le succès populaire, la réappropriation de la ville par ses habitants… Côté négatif : les couacs dans la préparation de l’opération qui ont nui à la crédibilité du projet, un démarrage tardif dû en partie à une communication insuffisante et pas assez tournée vers l’international, des faiblesses dans la programmation… 
Pour l’avenir, la note envisage de donner une suite à la manifestation, sous la forme de l’organisation, en 2015, d’une mini capitale culturelle de quelques mois, précédée d’une grande manifestation populaire en 2014 pour maintenir l’intérêt. Une nouvelle structure, sous la forme d’un GIP, serait chargée de porter ce nouveau projet. Un projet qui s’inspire très fortement de l’exemple de Lille qui a réédité l’événement en 2006, 2009 et 2012, à travers le programme culturel « Lille 3000 ». Il est toutefois peu probable que des décisions soient prises avant les municipales de mars prochain.

Source : Jean-Noël Escudié, Localtis.

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Spectacle vivant : l’ancrage dans les territoires, atout ou boulet ?

Le ministère de la Culture publie, dans le dernier numéro de sa lettre « Culture études » (octobre 2013), une étude originale intitulée « Quel(s) territoire(s) pour les équipes artistiques de spectacle vivant ? ». L’étude, à dominante sociologique, s’appuie sur une hypothèse centrale : « Le rapport au territoire des équipes artistiques est déterminé conjointement par la structuration et le fonctionnement de l’espace culturel régional et par la position, la trajectoire et les stratégies professionnelles des équipes elles-mêmes (et/ou des artistes qui les composent) ». 
En d’autres termes, il s’agit d’explorer et d’expliciter les liens qui unissent – ou non – une équipe artistique de spectacle vivant et son territoire. Plus prosaïquement, « l’enjeu est ici de comprendre dans quelle mesure et de quelles manières des artistes peuvent trouver, là où ils sont, les ressources nécessaires pour vivre de leur art, de leurs spectacles ».

Un monde très hiérarchisé

Pour cela, l’auteur – docteur en sociologie et chercheur associé au laboratoire Sociétés, acteurs et gouvernements en Europe (Sage) de l’université de Strasbourg – a mené ses investigations dans deux régions : l’Alsace et la Lorraine. 
Dans un premier temps, l’étude dresse un portrait de l’espace culturel de diffusion du spectacle vivant, qui apparaît comme un lieu à la fois structuré et hiérarchisé. Elle distingue trois réseaux concentriques : un réseau primaire – correspondant à l’industrie du spectacle (grandes salles privées) et aux scènes labellisées -, un réseau secondaire regroupant lui aussi des salles privées et des établissements soutenus par l’Etat et/ou les collectivités territoriales et, enfin, un réseau parallèle de diffusion, à la marge du champ artistique (employeurs privés occasionnels, cafés, Education nationale…). Au final, un système pyramidal très hiérarchisé, avec un accès difficile, voire très difficile, au sommet et, à l’inverse, un accès aisé et des opportunités nombreuses dans le réseau parallèle, avec pour contrepartie une faible visibilité.

« La mécanique complexe du rapport au territoire »

L’étude s’attaque ensuite à « la mécanique complexe du rapport au territoire ». Le terme « complexe » n’est pas usurpé, tant les interactions et les contradictions sont nombreuses. Ainsi, il apparaît une contradiction – au demeurant pas forcément insurmontable – entre l’attachement au territoire, qu’il soit volontaire ou subi, et la mobilité nécessaire à la création artistique. Comme l’explique l’auteur, « l’enjeu est d’articuler un ancrage territorial, comme base de production, avec un élargissement du réseau de diffusion au-delà de la région d’implantation afin de gagner en visibilité auprès des professionnels et des médias ». 
Sur le premier volet de l’ancrage, l’étude pointe notamment la concentration des équipements, notamment sur les métropoles régionales. Elle relève aussi l’obligation du travail avec les publics, écoles ou établissements locaux, qui est souvent la contrepartie du financement des collectivités : « le travail qui suit l’obtention de l’aide publique contribue à renforcer encore l’attachement au territoire ». Mais l’étude montre aussi la dimension positive de cet attachement au territoire, qui a souvent « un fondement affectif ».

La mobilité, moyen de survie économique et facteur d’épanouissement

Il reste que cet attachement, volontaire ou non, au territoire, entre en contradiction avec la mobilité, qui est aussi « un moyen de survie économique ». La pérennité de nombreuses équipes ne tient en effet qu’à leur capacité à vendre leurs représentations, alors que le marché local ou régional se révèle souvent insuffisant, surtout pour des productions « pointues ». La mobilité est aussi un facteur d’épanouissement professionnel – et de lutte contre la routine -, à travers les horizons qu’elle ouvre et les contacts qu’elle procure. 
L’étude s’achève par une tentative de segmentation et de représentation graphique du rapport au territoire des équipes artistiques selon leur niveau d’intégration professionnelle. Au final, un travail original et stimulant, dans lequel les acteurs du spectacle vivant et les collectivités territoriales ne manqueront pas de se reconnaître, bien au-delà des deux régions étudiées. 
 

Jean-Noël Escudié / Localtis

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Why great culture needs a greater vision

Margie Gillis, celebrating the 40th anniversary of her performance career this year, will be dancing on Nov. 12 and 13 at Harbourfront’s Fleck Dance Theatre. She will be at the Grand Theatre in London, Ont., on Nov. 9. And last week she danced at the Cultch, the well-known East Vancouver theatre and cultural hub.

It is not coincidental that the Cultch is also celebrating its 40th anniversary. Toronto’s Harbourfront Centre and the revitalization of London’s venerable Grand Theatre also have their origins in the 1970s. In towns and cities across Canada, dance fans (as well as theatregoers, Can-lit readers, music-lovers, and gallery visitors) are benefitting from a cultural infrastructure that, in many instances, was put in place years ago.

The audience that gathered at the Cultch on a beautiful autumn evening last week in Vancouver to see Gillis, like the crowds that recently lined up on lively Granville Island to hear Margaret Atwood, and Tomson Highway, and Elizabeth Ruth, and Michael Crummey, and Michel Tremblay (among many other Canadian and international authors) at Vancouver’s popular Writers Fest, are not part of a cultural scene that was born yesterday.

Many, if not most, of the venues and the institutions that we now take for granted were established by visionaries who, in marked contrast to the prevailing political and social preoccupations of today, were thinking beyond the fleeting moment of their present.

Whether dance companies such as Gillis’s, or venues like the Cultch, or institutions such as Harbourfront or the Grand have been directly supported by federal, provincial and municipal funding agencies is not the most important factor of either their origins or ongoing existence — contrary to the criticisms of those who believe the marketplace, and not tax dollars, should decide what does and does not constitute Canadian culture.

These critics, like the politicians who pay attention to them, tend to be unable or unwilling to look forward. Not for them, the business of planting a tree they will not live long enough to see mature. What sense does the marketplace make of dreamy nonsense like that? Equally, they seem to be unable to look back — to remember a time, not so long ago, when Canadians simply did not imagine that they could have their own Margie Gillis or Margaret Atwood. Somehow the critics of public funding for the arts imagine we have always been the way we are.

The creation of an artistic culture, as well as a culture of dance-lovers, readers, theatregoers and gallery visitors, has required investment that might not have made sense at year-end, or even for many years after money was spent. The establishment of a culture — a culture of creation, a culture of appreciation, and a culture of expectation — is not principally a matter of accounting, however much journalists who purport to know something about accounting like to argue that it is.

The payoff is never immediate — which is something our parents’ generation understood to be true when they invested in tricky, long-term expensive undertakings such as defeating fascism, or building new schools and highways, or putting sewage or hydro lines in place for suburbs that did no yet exist. They believed in planting trees.

In Vancouver, Margie Gillis and the actor Elizabeth Parrish performed Bulletins from Immortality … Freeing Emily Dickinson. In London and in Toronto, Gillis will be performing a different show — the Ontario premiere of The Light Between. And if you want my suggestion, you should get a ticket because, if the Vancouver show was any indication, it will be exquisite. Or go to the Grand Theatre or Harbourfront simply to see the legacy of a less-selfish past bequeathed to our present.

Source : David Macfarlane, The Star.

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L’innovation dans le secteur culturel : utopie, réalité …. nécessité ?

Le 16 octobre prochain, un débat à ne pas manquer sur l’innovation dans les secteurs culturels organisé à la Fondation Ricard par l’excellent groupe Culture & Management.

En effet, dans un contexte de professionnalisation grandissante et de réduction budgétaire, la plupart des établissements culturels recevant du public affinent leurs actions pour améliorer leur impact. Sont-ils capables d’innover, c’est à dire de prendre des risques, de tester des démarches expérimentales, d’implémenter des changements importants et de renouveler leur mission ?

Venez discuter des exemples d’innovations dans le rapport aux publics, mais également dans les méthodologies de créativité avec nos intervenants, sous la modération de Vida Konikovic, Directrice de l’Exploradôme.

  • Stéphane Vincent (27e Région, délégué général)
  • Aube Lebel (MUSEOMIX, Responsable des partenariats et de la communication)
  • Xavier Douroux (Les Nouveaux Commanditaires, Président)

Inscrivez-vous directement :

http://www.culture-et-management.com/debats/transversal-l-innovation-dans-les-secteurs-culturels-utopie-realite-necessite.html


Découvrez l’ensemble de la saison 2013-2014
Au programme de la saison : l’innovation à l’honneur, des approches transversales de sujets d’actualité, deux afterwork réseau…. et l’emploi en démarrage de saison dès le 18/09 !

RAPPELS :
- les débats commencent à 19h, l’accueil se fait à partir de 18h30.
- pour le règlement sur place, la CB n’est pas acceptée, mais vous pouvez régler par chèque ou en espèces. Si vous bénéficiez d’un tarif spécial (tarif chômeur ou étudiant), vous devrez nous présenter un justificatif de moins de 3 mois.

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Eclairage sur les lieux de de musiques actuelles en Île-de-France : entre diversité et complémentarité

RIFF

 

Vendredi 18 octobre 2013, de 10h30 à 12h, au Centre Musical Fleury Goutte d’Or – Barbara (Paris)
 

 

Pour beaucoup d’acteurs étrangers (mais aussi parfois français !), le paysage musiques actuelles francilien se limite à Paris intramuros. Pourtant, la Région dispose d’un maillage assez dense en termes d’équipements et  d’événements qu’il nous semble important de mettre en lumière. Etant donné la taille et surtout la population de l’Île-de-France, il est indispensable de sortir d’une vision centralisée afin de valoriser davantage les dimensions de coopération, de diversité et de complémentarité à l’échelle régionale.

Cette conférence sera l’occasion de présenter une partie des données recueillies par le RIF sur les concerts organisés par les adhérents des réseaux musiques actuelles franciliens.

A la lumière de ces éléments ainsi que de données plus générales ou nationales proposées par le CNV ou la Fedelima, une table-ronde réunissant différents acteurs permettra d’échanger autour de quelques grandes questions :
- quelles sont les réalités (artistiques et économiques) de l’activité de diffusion des musiques actuelles en Île-de-France ?
- constate-t-on des spécificités dans l’activité des lieux franciliens ?
- quelle articulation entre Paris et la banlieue ?
- quelles logiques de coopération peut-on observer entre les lieux ?
- quel rapport aux producteurs, notamment dans la diffusion des artistes étrangers ?

Avec :

 

  • Marion Blanchard Lagoeyte, en charge de l’observation au RIF
  • Sébastien Berthe, chargé d’études au CNV
  • François Beaudenon, directeur-adjoint de Paul B (Massy/91)
  • Bénédicte Froidure, directrice de File 7 (Magny-le-Hongre/77)
  • Pierre-Pascal Houdebine, directeur de Furax
  • Johann Mandroux, directeur du Tamanoir (Gennevilliers/92)
  • Jean-Sébastien Nicolet, responsable musique du Point éphémère (Paris/75)
  • Modératrice : Stéphanie Thomas, responsable pôle territoire et structuration des lieux à la Fedelima

 

Lieu : Centre Musical Fleury Goutte d’Or – Barbara [salle de spectacle]

 

1, rue de Fleury 75018 Paris
Métro : Barbès-Rochechouart / RER : Gare du Nord
Plan d’accès ICI

 

Accès : entrée libre pour tous les détenteurs d’une accréditation MaMA 

 

Uniquement pour la conférence : nous disposons d’un certain nombre d’invitations.  Si vous souhaitez en profiter inscrivez-vous ICI

 

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About the value of public investment in arts and culture

The Arts Council has launched a new film, A Credit To Britain (Demonstrating the value of public investment in arts and culture). Featuring celebrated artists, organisations and locations, the film showcases the world-class creativity our country is home to, and the important role public investment plays in nurturing this talent.

Watch the video below.

The film features well-known voices from the arts, including sculptor Anish Kapoor, and dancer Tamara Rojo – both of whom highlight the important role public investment in arts and culture has played in their lives.

Godfrey Worsdale, Chief Executive of BALTIC Centre for Contemporary Art says: ‘What’s happened in Gateshead is quite incredible. Creative capital is absolutely essential to the success of almost everything we do. Any particular aspect of life – if it hasn’t got really strong creative drive behind it, it will end up buying it in from somewhere else. That’s why it’s so important to the economy.’

Steve Miller, Chief Executive of Ironbridge Gorge Museum says: ‘Ironbridge is known internationally as the birthplace of the industrial revolution. We have more than 60,000 school visits every year, and each one of those children comes into contact with the creativity of those people in the past who’ve left this legacy. Being able to give those young people particularly that inspiration at just that key point in their development is the best return on investment that can be made.’

Share advocacy toolkit

Arts Council of England has created an advocacy toolkit which features lots of useful information and advice to help organisations demonstrate the value of public investment in arts and culture including: how to engage with local MPs, media and audiences; to inforgraphics demonstrating what public investment in arts and culture adds to the economy.

You can also join in the conversation online using the hashtag #culturematters, following @ace_national and liking us on Facebook

Source : Arts Council of England.

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En Espagne, la crise frappe durement la culture

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Dans la capitale madrilène, le milieu culturel tente de faire face aux baisses des subventions publiques.

Tous les secteurs artistiques sont touchés, et de multiples institutions régionales sont en grande difficulté.

À Madrid, dans son café littéraire du quartier de Chueca, réputé pour sa vie nocturne, Julian Herrais Martinez a du vague à l’âme. Avant la crise, ce lieu qui propose une riche programmation de concerts, de soirées poétiques et de contes, était très prisé. Mais ce vendredi soir, devant le comptoir décoré d’azulejos, les tables peinent à se remplir. « Autrefois, la ville était pleine de monde, tous les soirs. Aujourd’hui la plupart des rues sont vides, déplore-t-il. Nous avons perdu un tiers de nos clients, surtout des jeunes. »

Pour tenir, Julian Herrais Martinez a réduit le cachet des artistes d’environ 25 %. Il a licencié un de ses cinq salariés et sacrifié ses marges. « Je vis avec moins, c’est tout. Que puis-je faire d’autre ? Il faut bien essayer de continuer », confie-t-il stoïquement.

Essayer de continuer : face à la crise économique qui frappe le pays depuis 2008, c’est le leitmotiv de la scène culturelle madrilène. Première cause des difficultés, la baisse des subventions publiques imposées par les politiques d’austérité. « En six ans de crise, nous avons perdu 30 % de nos aides publiques », décrit Gabriele Finaldi, directeur adjoint du célèbreMusée du Prado, pour qui l’année passée « est la pire que nous ayons connue ».

DIMINUTION D’UN TIERS DES SUBVENTIONS DE L’ÉTAT

Chez son voisin, le Musée national Reine Sofia, dédié à l’art du XXe siècle, la situation est comparable. « Ces trois dernières années, notre budget a diminué de 45 % du fait du retrait de l’État, indique Manuel Borja-Villel, directeur du musée. Nous n’avons plus aucun budget d’acquisition. »

Au-delà de ces deux fleurons de la capitale, tout le secteur est touché.« Les subventions de l’État aux musées ont baissé de 35 % ces deux dernières années », confirme Jesus Prieto, directeur du département musées et bibliothèques au secrétariat d’État à la culture. Le théâtre, la danse, la musique ont été confrontés à des restrictions comparables,« mais nous n’avons procédé à aucun licenciement, ni à des baisses de salaire », précise Miguel Angel Recio, autre directeur chargé de ce secteur.

Si la situation est rude à Madrid, où l’offre culturelle est l’une des plus riches du pays, la ville est cependant moins durement touchée que le reste de l’Espagne. Ailleurs, de nombreuses institutions culturelles régionales et municipales sont en grande difficulté, dans un pays où la culture est essentiellement soutenue par les collectivités locales. « Nous avons vécu vingt ans dans une bulle culturelle. Toutes les villes, toutes les régions voulaient leur grand centre d’exposition, leur auditorium, leur musée, leur théâtre…, rappelle Enrique Subiela, agent d’artistes et organisateur de tournées dans le domaine de la musique classique. L’Espagne a inauguré une multitude d’institutions sans penser à la pérennité de cette offre, reposant uniquement sur l’argent public. »

L’illusion de cette situation apparaît. « Partout des festivals disparaissent, des musées régionaux sont quasi vides. C’est le cas à Saint-Jacques-de-Compostelle, à Leon… », déplore Enrique Subiela. De nombreux auditoriums locaux n’ont plus l’argent pour faire venir des orchestres d’un niveau international.

RECOURS AU PRIVÉ POUR RENFLOUER LES CAISSES

Pour aider les théâtres municipaux, qui représentent 90 % de l’offre théâtrale en Espagne, le gouvernement prévoit de lancer un programme de soutien. Mais cette aide ne se fera pas sans contrepartie. « En échange, nous leur demandons de changer leurs mentalités, explique Miguel Angel Recio. Nous souhaitons désormais que le prix des places intègre davantage le coût réel des représentations. Il faut passer à une gestion plus moderne, plus proche du vrai marché. »

Le recours au privé fait partie des réponses privilégiées pour renflouer les caisses. Dernièrement, le Prado a élargi son cercle de financeurs privés. Le Musée Reine Sofia envisage de créer une fondation de mécènes.« Qu’importe d’où vient l’argent aujourd’hui, si nous pouvons maintenir un service public de la culture », reconnaît Manuel Borja-Villel, directeur du Musée Reine Sofia. Ces pratiques sont neuves en Espagne et les outils fiscaux manquent encore pour inciter les entreprises à la générosité.

 « Depuis des années, on parle de voter une loi sur le mécénat qui n’existe toujours pas chez nous », soupire Enrique Subiela. Le secteur culturel sait aussi que ce nouveau modèle de financement ne pourra remplacer le soutien public et qu’il accroîtra les inégalités. « Pour les grands musées, il est facile de trouver des sponsors, mais ce n’est pas le cas des petites structures, avertit Manuel Borja-Villel. Il faudra imaginer un réseau de solidarité. »

TAXER LA CULTURE À 21 %, « UNE DÉCISION LAMENTABLE »

L’heure est partout aux économies. Au Teatro Real, l’opéra national de Madrid, qui a perdu plus de la moitié de ses subventions publiques cette année, le directeur Gérard Mortier a coupé dans les frais fixes en se séparant de 25 techniciens. Il a aussi diminué de 30 % son budget de production, en réduisant sévèrement l’enveloppe pour les décors et les costumes.

Face à cette situation inédite, le directeur de la prestigieuse institution a développé une « philosophie de vie ». « Dans un univers de consommation permanente, cette obligation de réduire nos dépenses n’est pas un exercice complètement négatif », souligne-t-il. Comme de plus en plus de musées et de théâtres, il se tourne davantage vers la coproduction. « Il est décadent de multiplier les productions des mêmes opéras, chaque théâtre voulant, par exemple, “sa” Traviata pour l’année Verdi, juge-t-il. Il vaut mieux coopérer à trois ou quatre maisons pour monter une magnifique Traviata. »

Si le secteur culturel préfère se mobiliser plutôt que de se lamenter face à la crise, il juge sévèrement la politique du gouvernement espagnol, notamment la décision, prise en 2012, de taxer la culture comme les autres biens de consommation, qui a fait bondir la TVA de 8 % à 21 %.« C’était une décision lamentable, il n’y a pas d’autre mot, s’indigne Gérard Mortier. On ne doit pas frapper l’art et la culture, car c’est grâce à eux que l’on sortira de cette crise qui n’est pas d’abord une crise d’argent mais une crise des valeurs. »

Pour Enrique Subiela, cette décision est caractéristique d’un état d’esprit qui réduit la culture à « un divertissement », selon les mots du ministre des finances espagnol. « En Espagne, l’idée que la culture doit être protégée disparaît, au même titre que la santé et l’éducation. C’est inquiétant. »

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 Le public face à la crise

Depuis le début de la crise, la fréquentation des musées, soutenue par une politique de gratuité, est en hausse. À Madrid, le Musée Reine Sofia a doublé le nombre de ses visiteurs en cinq ans, passant de 1,5 à 3 millions de visiteurs. À Matadero, centre dédié à la création contemporaine à la périphérie de Madrid, la fréquentation a doublé depuis 2010. La situation est plus inquiétante dans le secteur des arts vivants.  « Le nombre de spectateurs a diminué de 10 à 20 % dans le théâtre et la musique »,  indique Miguel Angel Recio, directeur de ce département au secrétariat d’État à la culture.

D’autres observateurs évoquent des baisses plus fortes pouvant atteindre 25 %. Pour Enrique Subiela, agent d’artistes, il existe une  « vraie crise de la demande culturelle en Espagne. Elle a été artificiellement soutenue par des prix très bas, liées aux subventions publiques. Mais l’on n’a pas mené de politiques éducatives suffisantes pour la consolider. » 

 Source : La Croix – ÉLODIE MAUROT (à Madrid)

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Des lacrymos à Art Basel

La police helvétique a dispersé vendredi à l’aide de tirs de lacrymos et de flashball une fête protestataire non autorisée place de la Foire, à Bâle, en marge du salon Art Basel. Plusieurs artistes, pour protester contre le projet culturel « Favela Café », jugé trop onéreux, avaient organisé une fête alternative et monté leurs propres stands. Le quotidien Tages-Anzeiger critique l’intervention disproportionnée des forces de l’ordre : « Compte tenu de la nature réelle de l’évènement, en l’occurrence un happening artistique avec une bonne visibilité, la politique de tolérance du salon est déconcertante. … Sur les réseaux sociaux, les fâcheux appellent déjà à des sanctions drastiques, bien que les dégradations des activistes se soient limitées à des dessins à la craie à la place de la Foire. … Les contestataires de Bâle voulaient transcender le contexte artistique et traduire l’affirmation d’une ‘favela’ en réalité sociale. Si une telle attitude n’est dorénavant tolérée que dans un cadre commercial assimilable, et dans le cas contraire comparée à du hooliganisme, cela témoigne d’une inquiétante sclérose intellectuelle de notre société et de son élite. »

Source : BpB.

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L’arrêt du centre Pompidou mobile, la fin d’une époque ?

Deux ans après son lancement, le centre Pompidou mobile annonce que l’aventure s’arrêtera après son passage à Aubagne, du 29 juin au 29 septembre. Avec l’exposition en cours au Havre (qui s’achève le 22 mai) et les précédentes à Chaumont, Cambrai, Boulogne-sur-Mer et Libourne, le centre Pompidou mobile aura ainsi visité six villes moyennes. L’étape nantaise se trouve donc de fait annulée.

Un financement insuffisant

Avec ses trois modules sous tentes de 200 m2, installés sur un terrain d’environ 1.000 m2, le centre Pompidou mobile présentait une quinzaine de chefs-d’œuvre de l’art moderne et contemporain, issus des collections du musée. Alain Seban, son président, n’a pas caché, dans une déclaration à l’AFP, les raisons de la fin de cette démarche : « Nous arrêtons l’expérience dans la mesure où la situation économique ne nous permet plus d’assurer le financement de l’itinérance du centre Pompidou. » Il s’est fait plus précis en indiquant que « les mécènes qui avaient uni leurs efforts pour financer cette itinérance ne sont plus en mesure de continuer. Par ailleurs, nous ne bénéficions plus de l’aide initiale de 1,5 million d’euros dégagée par le ministère de la Culture pour permettre le lancement du projet ». 
Si la moindre participation des mécènes peut sembler surprenante au regard de la santé des entreprises concernées – Groupe Galeries Lafayette, GDF Suez, Fondation Total… -, les difficultés budgétaires du ministère ne sont pas un secret. En septembre dernier, Alain Seban avait déjà laissé entendre qu’il devrait peut-être « sacrifier des expositions » en 2013. Le président du centre Pompidou n’a pas évoqué les collectivités hôtes, qui financent environ le tiers de l’opération, plus des frais annexes (aménagement du terrain, énergie, sécurité externe…). Mais ce coût ne semble pas avoir dissuadé les candidatures.

Mobilité versus annexes

Au-delà du contexte budgétaire, l’arrêt du centre Pompidou mobile pose aussi la question de la nature de l’opération. Celle-ci a certes ouvert la fréquentation des musées à un nouveau public : 18% des visiteurs n’étaient encore jamais allés dans un musée, alors que cette proportion n’est que de 2% parmi les visiteurs de Beaubourg. Même si son président estime que « cela a été un très grand succès », la fréquentation – 200.000 visiteurs sur cinq sites et près de deux ans (avec des interruptions entre les expositions) – apparaît toutefois relativement modeste. Du moins au regard d’une autre forme de décentralisation culturelle : celle des « annexes » des grands musées parisiens.
Le centre a d’ailleurs été le premier à en bénéficier avec le succès foudroyant de Pompidou-Metz, suivi de celui, plus récent, du Louvre-Lens (voir nos articles ci-contre), sans oublier la probable réussite du MuCEM. Il est vrai toutefois que les budgets – conséquents -, les contenus et la zone de chalandise – à dimension internationale – de ces « annexes » n’ont pas grand chose à voir avec les 2,5 millions d’euros du budget annuel du centre Pompidou mobile. D’autres « annexes » – comme Versailles-Arras ou l’IMA-Tourcoing – connaissent cependant des débuts nettement plus modestes (voir nos articles ci-contre). A l’inverse, d’autres projections de grands musées – comme les Ateliers nomades du Quai Branly, actuellement à Cergy-Pontoise jusqu’au 2 juin – semblent avoir trouvé leur rythme, même si elles ne sont pas à l’abri des contraintes budgétaires. Seule certitude : avec la crise économique et les restrictions budgétaires, c’est tout le modèle de l’économie des musées qui va devoir se réinventer.

Jean-Noël Escudié, Localtis, le quotidien en ligne des collectivités territoriales et de leurs patenaires.

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London 2012 Cultural Olympiad Evaluation – Final Report

Led by the ICC’s Head of Research, Dr Beatriz Garcia, the report which examines the impact of the London 2012 Cultural Olympiad is now released.

Established as a four year, UK-wide programme, the 2012 Cultural Olympiad was the largest cultural programme of any Olympic and Paralympic Games with a geographical scale unmatched by any previous UK cultural festival. The finale of the Cultural Olympiad was the London 2012 Festival, a 12-week nationwide celebration running from 21 June – 9 September 2012, the largest UK-wide festival ever staged.

The Cultural Olympiad Evaluation was a 15 month programme of work led by Dr Beatriz Garcia. The research team involved ICC Research Associates Tamsin Cox of DHA Communications and consultant Kate Rodenhurst, University of Liverpool’s Dr Peter Campbell and Dr Philippa Hunter-Jones in analysing the impact of the largest cultural celebration in the history of the modern Olympic and Paralympic Movements. The team  captured the multiple impacts of cultural activity tand analysed how the Olympiad  met it’s aims and objectives and  explored how it made a difference to people, how communities were connected to London 2012 and how it  created defining national and international moments that shaped the upcoming and future story of the Olympic Games.

 The report is available for download here.

Source : University of Liverpool

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Quel avenir pour le Printemps de Bourges ?

On en parle peu. En tout cas cela ne fait pas grand bruit jusqu’à présent dans le monde de la culture pourtant si petit, si visible, si politisé…

Tout est parti d’un article sur lemonde.fr le 26 avril dernier : Daniel Colling, homme de spectacle qu’on ne présente plus, souhaite vendre la marque du festival Le Printemps de Bourges, festival qu’il a lui même co-fondé en 1977, et développé avec le talent, la notoriété et le succès qu’on lui connaît.

Officiellement, tel que présenté par l’intéressé lui-même lors de la conférence de presse rapportée par lemonde.fr, une réflexion sur « l’après-Colling » est engagée pour que le Printemps de Bourges « continue sans créer de rupture », celui-ci devant « évoluer, soit en étant soutenu par une structure privée, soit par des partenariats publics ».

Plus précisément, Daniel Colling aurait proposé la vente des entités qui composent le festival, y compris la marque « Printemps de Bourges ».

Alors qu’il s’apprête à fêter ses 67 printemps bien à lui, Daniel Colling souhaite encore diriger le festival en 2014, 2015 et peut-être 2016. Il ne serait toutefois plus un de ces hommes pressés mais un homme très occupé qui se presse de tenter de « lever le pied ».

Il est vrai qu’entre la gestion des Zénith de Nantes et de Paris (qu’il a contribué à créer), une entreprise de spectacles (Victor Gabriel), la société Coulisses (direction technique du Printemps) et sa filiale « Bourges événement », le Marché des musiques actuelles (MaMA), la présidence du Réseau Printemps de Bourges, et la SARL le Printemps de Bourges, ses journées sont bien remplies et son parcours ne laisse rien au hasard. Il ne faudrait pas oublier non plus qu’il a notamment été président Conseil d’Administration du Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz pendant près de 7 ans (démissionnaire en 2009 pour « convenance personnelle »), qu’il a géré jusqu’à une dizaine de Zénith mais aussi le Théâtre de la Gaîté-Montparnasse et qu’il est Chevalier de la Légion d’honneur.

Ses détracteurs lui reprochent d’être à la tête d’un « empire Colling » qui règnerait en maître sur la ville de Bourges et sur certains domaines du secteur culturel. Il faut en effet ajouter à la liste ci-dessus le Palais des Congrès « Palais d’Auron », le Parc des Expositions « Pavillon d’Auron », le « Carré d’Auron », la salle Germinal rebaptisée « 22 d’Auron », ou encore le « Quai d’Auron », etc. qui font de la société Coulisses la propriétaire de la plupart des salles de spectacles de Bourges.

Mais au moins, ses détracteurs ne peuvent pas lui reprocher, après un parcours aussi rempli qu’engagé, de vouloir désormais passer la main.

La première question qui se pose est bien évidemment celle des conditions dans lesquelles cette transition voulue aussi douce que possible va se faire.

En effet, parmi les possibilités envisagées par Daniel Colling : vendre le festival et ses marques qu’il gère par le biais de sociétés privées à un consortium public rassemblant la Ville de Bourges, la Communauté d’agglomération, le Département du Cher et la Région Centre. Prix affiché publiquement lors de la conférence de presse : 3 millions d’euros.

C’est là que les choses méritent une attention toute particulière.

Il n’est pas question ici de chercher à établir si il est moralement acceptable ou non que l’Etat, les collectivités et les contribuables doivent à nouveau mettre la main à la poche pour que le festival puisse continuer d’exister alors qu’ils ont versé pour cela depuis toujours des subventions directes et indirectes aux organisations de Daniel Colling et à ses satellites. Chacun est libre de se faire sa propre opinion.

Il s’agit en réalité ici du devenir de la marque et au fond de la propriété du Printemps de Bourges

Au-delà du fait que l’ancrage local du festival est une partie consubstantielle de sa marque et ne peut être remis en cause, c’est tout d’abord les bases de l’estimation financière des 3 millions d’euros qui sont à examiner et plus précisément la part que la marque représente dans ces 3 millions.

Chacun sait qu’une estimation financière de ce type peut être réalisée selon différentes méthodes, que l’on peut obtenir tout et son contraire selon ce qu’elle recouvre, et qu’il peut s’écouler un certain temps entre les expertises et les contrexpertises commanditées avant d’aboutir à un accord sur une transaction.

En revanche chacun connaîtra-t-il les termes précis de la transaction ? Rien n’est moins sûr. Sans aller jusqu’à considérer que, compte tenu des arguments évoqués plus haut, cette transaction devrait être soumise au débat public, les élus (en tout cas les représentants de l’entité « repreneuse ») devront être vigilants et précis dans les réflexions ou les négociations qui seront conduites et notamment sur le fait qu’il y ait ou non une valorisation en numéraire concernant la marque dans la transaction.

Lorsqu’on fait l’historique des marques « Printemps de Bourges » déposées par Daniel Colling à titre personnel ou par une de ses entités, on voit clairement que le premier dépôt a eu lieu en 1996 et que trois autres dépôts ont eu lieu en même temps, peu après l’édition 2012 du festival.

Si les raisons et les conditions pour lesquelles et dans lesquelles ces dépôts ont eu lieu méritent d’être précisées (avec quel consensus, accord ou information de la Ville de Bourges et des autres contributeurs publics ?), il conviendrait à minima de s’interroger sur le fait que la question de la marque du Printemps de Bourges n’ait pas été posée pour le nom et pour le compte de la collectivité entre 1977 et 1996.

Trois explications possibles : soit personne ne s’en est véritablement préoccupé, soit on a tout simplement laissé faire sciemment ou non, soit la Ville de Bourges a donné formellement ou informellement, directement ou directement son accord.

Il convient de noter que la Ville de Bourges est parfaitement légitime pour se préoccuper à minima des marques ou des initiatives qui associent son nom et en la matière, il faut bien reconnaître que la notion de marque (mais aussi d’image) pour l’Etat ou les collectivités territoriales et locales n’est en définitive qu’une préoccupation relativement récente.

De nombreuses situations fleurissent ces dernières années, nombreuses parmi celles-ci font l’objet de contentieux, et au fond ceux qui s’en tirent le mieux sont les territoires qui ont pris en main leur marketing ou qui l’ont repris en main. La marque « Paris » en est le meilleur exemple.

Mais bien des situations se découvrent à posteriori et il peut parfois être complexe de tenter de vouloir se réapproprier ce qui constitue au fond un patrimoine ou un bien commun, même si cela est légitime.

Cela pourrait être le cas du Printemps de Bourges.

Il serait donc déplacé de reprocher à un opérateur privé d’avoir pris des initiatives et de le taxer de tous les maux. Cela peut être de l’opportunisme (au bon comme au mauvais sens du terme), cela peut être une volonté de patrimonialisation au fil du temps, cela peut être une « bascule » financière pure et dure, cela peut être une tentative de transfert à la collectivité, cela peut être un retrait des affaires ou de certaines responsabilités, cela peut être un volonté de se mettre en conformité, etc. Seul l’intéressé le sait et peut le dire.

Il serait tout aussi déplacé de reprocher à une collectivité qui, comme toutes les collectivités abat un travail colossal au quotidien (ne serait-ce que pour maintenir une adéquation entre mission de service public, ambition et moyens, de façon la plus pérenne et soutenable possible), aurait soit manqué de vigilance, soit aurait été abusée, soit aurait consenti, soit aurait accordé, soit aurait omis, etc.

En tout état de cause, par les temps qui courent, mettre une telle initiative sur la place publique de cette façon et afficher un tel montant sans justification précise et immédiate n’apporte aucune garantie solide pour aborder l’avenir du festival, même à court terme, qu’on ne s’y trompa pas. Il y a une problématique à éclaircir, à préciser et à résoudre.

Certains disent que la transaction est un art, comme la guerre, dont personne ne veut sortir perdant. Il serait regrettable qu’un événement culturel comme le festival du Printemps de Bourges en soit tributaire.

Les deux « parties » portent une responsabilité partagée, celle d’une certaine idée du service public (en l’occurrence la mission de service public culturel, même dans un festival reconnu pour la part minoritaire des subventions publiques directes dans son budget annuel). Cette idée du service public a très certainement évolué dans le temps, ce qui est une réalité au sens plus général, de façon voulue et/ou subie.

La véritable question qu’il conviendrait de préciser très vite, quitte à la remettre à plat si nécessaire : s’agit-il bien de la même idée du service public culturel pour le Printemps de Bourges,  a-t-elle évolué dans le même sens au fil des ans et entend-elle évoluer dans le même sens à l’avenir ?

Une fois cette question tranchée, les « réflexions », les « discussions » ou, le cas échéant « les négociations », pourront avoir lieu et les solutions ne manquent pas.

Tout cela nous amène au fond à réinterroger (I) les évolutions de l’écosystème public-privé dans lequel la culture se trouve et (II) les modes de gestion des structures culturelles subventionnées, notamment au regard du droit communautaire depuis l’entrée en application du pack Almunia Barnier au 1er février 2012, mais également de prêter une attention plus appuyée quant à l’état et le statut de leurs marques. On voit bien que, notamment avec le Printemps de Bourges, les enjeux sont considérables, et ils ne sont pas que financiers ou économiques.

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Plymouth City of Culture 2017

538109_263457633787771_42639855_nThe UK City of Culture programme is an initiative which aims to encourage the use of culture and creativity to promote and encourage aspiratoins, ambitions, innovations and inspirations for everyone who lives in and visits the city.
The aim of Plymouth entry into the UK City of Culture competition is that Plymouth should fulfil its potential as a distinctive, dynamic cultural centre of regional, national and international renown. Plymouth is a city defined by the moors and the Ocean, by his history, his heritage, his resilience, and by his aspirations for the future.
The Plymouth City of Culture 2017 bid is led by the Plymouth Culture Board. This Board is made up of expert volunteers from a variety of backgrounds with strengths and influences across a broad range of the cultural sectors in the city.
Culture – our « Vital Spark » – is not exclusive, not just for the « elite ». It is as much about reading a book, kicking a ball in the park, going to a gig, meeting our friends, eating and drinking, as it is about opera, ballet and Shakespeare. It is about what people do, and how people do it, about what people think is important. It taps into our ideas, knowledge, values and beliefs. It gives us roots and affirms our sense of identity.

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Pratiques culturelles à l’échelle locale

Dans le cadre du projet pluridisciplinaire Publics et Pratiques culturelles Marseille-Provence 2013, une première journée d’études, intitulée L’observation des pratiques culturelles à l’échelle locale : enjeux sociologiques, politiques et professionnels, aura lieu le 14 mars, de 14h à 18h, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 


Ce projet collectif et pluridisciplinaire (sociologie, anthropologie, sciences politiques, sciences de l’information et de la communication…) propose un programme de recherche et des enquêtes de terrain originales sur la question des publics de la culture et des pratiques dites « culturelles » à l’occasion d’un événement comme MP2013. Il s’articule autour d’enquêtes de terrain, de journées d’études, d’un colloque international et de publications auxquels collaboreront des chercheurs étrangers, Canada, Grèce, Italie, etc. pour une mise en perspective européenne et internationale. Le projet a aussi vocation à associer professionnels et médiateurs(trices) culturels. 
La participation des habitants à la vie artistique et culturelle a fait l’objet de plusieurs études ces dernières années, à l’initiative notamment de l’Observatoire des politiques culturelles. Réalisées à l’échelle locale, elles renouvellent en partie l’analyse classique des pratiques culturelles qui est proposée, par exemple, dans les grandes enquêtes statistiques nationales. Jean-Pierre Saez, Directeur de l’Observatoire des politiques culturelles, Pierre Le Quéau, sociologue, et Laurent Sterna, Directeur de la culture et du patrimoine, Région PACA, interviendront sur ce thème.

Il est conseillé de s’inscrire par courriel auprès de Sylvia Girel (sylvia.girel@univ-amu.fr), Vincent Guillon (vincent-guillon@hotmail.fr) ou Charlotte Nguyen (charlotte.nguyen@marseille-provence2013.fr ).

Le lieu définitif sera confirmé prochainement sur le site dédié.

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