Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

Retour sur la création du Domaine de Longchamp

 

On entend beaucoup parler ces temps-ci dans la culture et dans de nombreux secteurs de projets qui se fondent sur des « modèles hybrides ». Beaucoup en parlent mais très peu y sont parvenus de façon probante jusqu’à présent pour avoir le recul nécessaire. Mais parmi les projets les plus récents en pointe sur ce sujet, le Domaine de Longchamps en est un bien réel et abouti ; probablement celui qui a le plus et le mieux défriché cette question de l’hybridation. Petit retour sur la création du Domaine de Longchamp, à travers le témoignage d’un personnage clé de cette initiative remarquable : Thomas Sorrentino*.

 

Le projet de la Fondation Good Planet au domaine de Longchamp est pour le moins ambitieux, peux-tu nous en rappeler la genèse et les ambitions ?

Le Domaine de Longchamp est une propriété de trois hectares et de 4000m2 de bâti située dans le Bois de Boulogne et appartenant à la Mairie de Paris. Pendant une cinquantaine d’années le Domaine a hébergé le Centre International de l’Enfance, une structure parapublique travaillant sur les maladies infantiles. Quand cette structure a mis la clé sous la porte dans les années 90, la Mairie a souhaité que le Domaine continue dans le futur à être un lieu au service de l’intérêt général, et ne devienne pas un « pavillon de traiteur » comme on en trouve beaucoup dans le Bois.

Quand le WWF France a proposé de faire du Domaine un lieu pour parler à tous les publics de Développement Durable, la Mairie a été séduite et une concession de 40 ans a été signée en 2004. C’est à la même période que Yann Arthus-Bertrand et son agence photographique (la Fondation GoodPlanet n’existait pas encore) prennent des bureaux sur place en tant que « sous locataires », à l’invitation du WWF.

Malgré de nombreuses tentatives au cours des sept années qui suivirent, le projet du WWF ne se concrétisera pas, notamment pour des raisons financières. Yann Arthus-Bertrand et le Conseil d’Administration de sa Fondation apprennent fin 2012 que WWF s’apprête à jeter l’éponge et proposent alors à la Mairie de prendre la suite de la concession et de faire du Domaine un lieu ouvert à tous autour de l’Ecologie et de l’Humanisme.

Il s’agissait de réussir là où le WWF avait échoué, et notamment dans un premier temps de parvenir à réunir le budget conséquent nécessaire à la réhabilitation du site. Nous avons assez rapidement compris qu’il serait impossible de le faire reposer exclusivement sur du mécénat et avons dès lors cherché à identifier un partenaire commercial. Le chemin n’a pas été facile, mais quatre ans plus tard, le Domaine a finalement ouvert ses portes au public le 15 mai 2017.

 

Quelles actions et quelle programmation y sont proposées ?

La programmation du Domaine couvre un éventail très large. On y trouve un important volet artistique, puisque le bâtiment principal accueille pour les deux premières années une exposition vidéo tirée de Human, le dernier film de Yann Arthus-Bertrand. Une grande exposition photographique est par ailleurs proposée en extérieur, dans la lignée de celles qui ont été organisées dans le monde entier. Le Domaine a également pour vocation de devenir le lieu incontournable de toutes les structures qui s’engagent pour l’Homme et la Planète, notamment par le biais d’espaces événementiels de grande taille permettant d’accueillir toutes sortes de manifestations (conférences, salons, soirées culturelles…)

Il y a aussi une dimension pédagogique importante avec plusieurs circuits et animations en extérieur comme en intérieur, et  qui sera renforcée dans un an par l’ouverture d’un pavillon dédié à l’alimentation durable. Enfin, et c’est un complément essentiel d’un point de vue économique mais qui témoigne aussi d’un souci d’ouverture à tous, le Domaine accueille des soirées festives qui rassemblent un public jeune et nombreux le vendredi et samedi soir.

Le projet est également très original et se démarque fortement de ce que l’on a pu voir jusqu’à présent ici et ailleurs, quels sont selon toi ses spécificités et comment il entend toucher ses publics ?

La spécificité principale de Longchamp c’est d’être un des premiers lieu de grande taille qui s’est monté dès le départ dans une logique vraiment hybride. Le montage a été rendu possible grâce à un partenariat entre la Fondation et le groupe Noctis qui est un des leader de l’événementiel en France. Le principe est globalement simple : en contrepartie d’une contribution significative à la réhabilitation du Domaine et du paiement à GoodPlanet d’une redevance indexée sur l’activité, Noctis exploite les espaces événementiels du Domaine du lundi au vendredi… lesquels sont utilisés par la Fondation le week end pour accueillir gratuitement le grand public, notamment avec l’aide d’un grand nombre de bénévoles. Au delà de l’intérêt économique évident, ce partenariat est garant d’un dynamisme dans la programmation mais aussi d’un professionnalisme dans la gestion du lieu.

On a donc d’un côté une structure à but non lucratif qui a pour objectif de maximiser son utilité sociale mais qui a compris qu’il était nécessaire pour bien le faire de garantir une efficacité économique , et de l’autre un opérateur qui vise le profit et qui a simultanément saisi l’intérêt qu’il peut y avoir à travailler sur les thématique qui sont celles du Domaine… Noctis a à cet effet signé une charte éco-responsable qui l’engage fortement dans tous les aspects de son activité sur place (notamment l’alimentation).

Il faut enfin souligner que l’investissement de Noctis a été complété par plusieurs mécènes de la Fondation, qui se sont décidés à rejoindre la Fondation dans l’aventure une fois que la preuve d’un projet solide était apportée précisemment par ce montage hybride.

 

Quel bilan fais-tu depuis sa récente inauguration ?

Ce qui nous semble être le plus important c’est que globalement Longchamp ressemble fortement à ce dont nous rêvions depuis cinq ans avec Yann Arthus-Bertrand ! Le pari qui était de créer un lieu simple, sobre, où règne la bienveillance, est tenu. C’est du en grande partie à ceux qui ont été choisis pour redonner vie au lieu, je pense notamment aux architectes qui sont des émules de Patrick Bouchain, au paysagistes de l’agence Coloco…

Par ailleurs la cohabitation entre GoodPlanet et Noctis fonctionne plutôt bien. L’idée de passer en quelques heures chaque samedi et dimanche matin d’une soirée électro rassemblant 2000 jeunes à une journée pour les familles avec les expositions et les animations apparaissait comme risquée et pour l’instant nous n’avons pas rencontré de problème majeur.

Et puis… le succès semble être au rendez vous. Il y a eu 12000 personnes lors du week end d’inauguration, plusieurs milliers chaque week end suivant…

 

Le cadre contractuel juridique et financier du projet est également atypique, qu’est-ce qui a convaincu la Ville de Paris de lui octroyer cette concession ?

Le montage avec la Ville s’est fait en plusieurs étapes. Une grosse partie du travail avait été faite par le WWF en 2004, qui avait su convaincre la Mairie de la pertinence d’un lieu ouvert à tous sur le Développement Durable. GoodPlanet a repris la concession. Il n’y a pas eu de nouveau contrat, mais un simple avenant.

Le point sensible lorsque GoodPlanet a repris le dossier a été de convaincre la Mairie qu’il était possible d’intégrer un partenaire commercial sans pour autant compromettre l’esprit de l’accord initial. Cela a été un travail de longue haleine, mais le sérieux et la justesse du projet d’accord entre GoodPlanet et Noctis ont fini de convaincre les différents services de la Ville, qui étaient de manière générale extraordinairement ouverts et constructifs depuis le début. Il y avait une forte volonté de voir ce projet aboutir et cela a provoqué la souplesse nécessaire sur plusieurs plans : les modalités financières, les autorisations liées à l’aménagement et l’utilisation des espaces extérieurs…

Ce projet aura mis 13 ans à se concrétiser ! C’est très long, mais c’est aussi ce calendrier inhabituel qui a finalement décidé tout le monde à se mobiliser pour y arriver.

 

Quelles vertus et quelles limites vois-tu à cette hybridation ?

Cette hybridation était LA solution pour que cette idée d’un lieu de bienveillance, gratuit le week end pour le grand public, expérimental, puisse voir le jour. Pendant deux ans nous avons essayé de trouver le grand mécenne qui aurait tout pris en charge mais nous n’y sommes pas parvenus et c’est au final tant mieux. Certes nous serions parvenus à réhabiliter le site, mais quid du modèle économique sur le long terme et de la capacité de la Fondation à assurer seule une programmation régulière ?

En revanche, avec de telles alliances il y a un risque constant de grand écart entre deux structures, deux cultures, deux types d’objectifs parfois diamétralement opposés. Mal maîtrisée, cette collaboration pourrait faire perdre son âme à la Fondation.

 

Recommanderais-tu une telle démarche sur d’autres types de projets ailleurs et quelles sont selon toi les conditions préalables à remplir ?

Je suis persuadé que le modèle que nous avons développé à Longchamp peut être pertinent pour beaucoup de projets. C’est d’ailleurs une tendance grandissante, on retrouve des collaborations entre des acteurs complémentaires dans un nombre croissant de lieux.

Cela étant dit, cela nécessite d’avoir des parties prenantes qui sont culturellement et opérationnellement prêtes à créer de nouveaux modèles, tout en ayant les moyens de leurs ambitions. Ce n’est pas aussi répandu qu’on le croit. Par exemple, sur le champ de l’événementiel, Noctis nous est apparu comme le seul qui cochait toutes les cases…

Ensuite, il convient de s’assurer très en amont des motivations et de la vision réelle des uns et des autres. Et ne pas bâcler l’écriture du deal. C’est la chance que nous avons eu à Longchamp : élaborer le contrat n’a pas été une mince affaire, mais nous avons au final un accord qui envisage tous les scénario et prévoit des modalités justes pour chacun d’entre eux. Par ailleurs, les relations ont été très saines et honnête depuis le premier jour entre GoodPlanet et Noctis, et à tous les échelons de la hiérarchie. Le parti pris est de dire systématiquement les choses… et pour l’instant cela a plutôt bien fonctionné !

 

Quelles perspectives entrevois-tu pour l’avenir et les développements du Domaine de Longchamp ?

Avec Longchamp la Fondation GoodPlanet a une opportunité extraordinaire, puisqu’alors même que l’écologie et l’humanisme sont des thématiques qui comptent de plus en plus dans nos sociétés il n’y avait pas de lieu pour les incarner… en tout cas pas à Paris. La perspective qui consiste pour Longchamp à devenir le lieu de référence pour tous ceux qui s’intéressent à ces thématiques est donc crédible, avec tout ce que cela implique comme possibles pour la programmation des trente ans à venir (la concession court jusqu’en 2044)

Après… à chaque jour suffit sa peine, et il convient pour le moment de bien négocier cette première saison ! Le week end d’ouverture  était extraordinaire, il faut maintenant attirer le public semaine après semaine, fidéliser, renouveller…  Rendez vous au printemps prochain pour un premier bilan !

 

Pour découvrir le site du Domaine de Longchamp, cliquez ici.

*Thomas Sorrentino, 39 ans, est diplômé de l’EDHEC. Après avoir été assistant de Yann Arthus-Bertrand, il crée le Comptoir Général en 2009 (premier espace événementiel dédié à la solidarité et au développement durable) puis l’Ancien Carmel de Condom en 2011 (un lieu de vie mêlant des personnes ne voulant plus vivre seules avec des vacanciers désirant vivre une expérience différente). En 2013 il rejoint Yann Arthus-Bertrand pour redonner vie au Domaine de Longchamp, qui après 4 ans de travail a ouvert ses portes le 15 mai 2017.

 

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Visitez des musées du monde entier grâce à Google et Street View

Il est désormais possible de visiter virtuellement certains musées grâce à Google Maps et d’obtenir des informations détaillées sur les œuvres d’art.

Les musées représentent une source de culture inépuisable mais encore faut-il pouvoir y aller. En particulier si le musée qui vous intéresse n’est pas dans votre ville ou se situe dans un autre pays. Google a décidé de venir en aide aux amateurs d’art en proposant des visites virtuelles de certains musées.

Pour s’y « rendre », il suffit de taper le nom du musée dans Google Maps et d’utiliser la fonction Street View en positionnant le célèbre petit bonhomme sur la position du musée. Si un entremêlement de ligne bleues apparaît, cela veut dire qu’une visite virtuelle est disponible. Lâchez alors le petit personnage et commencez votre visite.

Vous découvrirez alors l’intérieur du musée avec des indications sur les différentes œuvres. Selon Google, plus de 15 000 œuvres ont été identifiées et classées. Pour réussir ce travail, le géant américain a fait appel aux mêmes technologies d’apprentissage machine que celles utilisées dans Google Photos pour vous permettre de mener des recherches par personnes, lieux, etc.

Le résultat est impressionnant, hélas, ce mode n’est pas disponible pour tous les lieux. Ainsi, nous avons constaté qu’il est présent pour le Musée d’Orsay mais absent du Musée du Louvre.

Google facilite la recherche des œuvres culturelles

Google a également amélioré son système de recherche dans le domaine de l’art en associant les équipes de la division Arts & Culture aux ingénieurs de Google Search. Par exemple, une recherche sur l’artiste Gustav Klimt dans l’appli Google de son smartphone aboutit à un panneau interactif qui donne accès à ses œuvres référencées dans Google Arts & Culture, avec la possibilité d’effectuer un agrandissement pour voir des détails.

Source : blog google

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LIKE (R)evolution 2017: What Kind of Cooperation for Culture?

LIKE, a network committed to the development of cultural policies in Europe, is organising La Rencontre de Lisboa: What Kind of Cooperation for Culture, to be held in Lisbon, Portugal, on 24 – 26 May 2017. Cooperation is at the heart of the work of LIKE as a network.

The Lisbon event will be dedicated to getting an in-depth view of innovative models for cooperation, their potential impact on the face of the EU, and triggering non-linear European partnerships. The organizers invite local and regional authorities, cultural actors and operators from the arts as well as EU bodies and representatives to work together.

The following topics will be discussed: The future of cooperation in a multi-speed EU; Is territorial diversity an obstacle or an opportunity for EU cooperation? Are EU spaces of cooperation the new nuclei for a revitalized Europe? Cultural operators and actors of arts in EU programmes: strategies for survival; What is the urgency for cultural cooperation in Europe?

For more information, please visit: www.likeculture.eu/actualite/le-rendez-vous-de-lisboa

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Et si la culture s’emparait des nouveaux outils de la finance ?

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On parle beaucoup de la problématique des ressources financières dans le secteur culturel. On en parlait déjà à l’époque où la subvention était le modèle dominant, mais les verrous de l’économie administrée ayant sauté, on en parle bien plus depuis que ce modèle est entré en mutation, sur fond de révision des politiques publiques et de crise économique. La recherche de la soutenabilité est devenue aussi vitale pour le présent qu’elle est essentielle pour l’avenir.

Que ce soit pour le financement de projets d’action artistique ou culturelle, pour l’organisation d’événements, la coopération culturelle, la restauration et la valorisation du patrimoine, l’investissement, le fonctionnement et l’exploitation des équipements accueillant du public, le développement culturel ou l’animation des réseaux, etc. la recherche de ressources capables de maintenir les objectifs et les ambitions des missions vocatives consomme énormément d’énergie au sein des organisations.

Les nombreuses formes de mécénat et de crowdfunding, sont devenues des pratiques courantes et les investissements d’avenir (notamment dans l’innovation, le design, le tourisme, les industries culturelles et l’économie créative) redoublent d’ingéniosité et sont de formidables catalyseurs de projets qui viennent compléter les dispositifs habituels de financement de la culture.

Quand on parle un peu de la finance, c’est souvent pour brocarder à juste titre les pratiques de ce milieu jugé comme responsable de bien des maux et impropre à la culture. C’est tout simplement la relation entre le monde de la finance et l’économie réelle qui est en question et qui ne s’incarne qu’en temps de crise, sans pour autant que beaucoup de réponses aient pu faire leurs preuves.

En réalité, la finance et la culture sont les deux piliers de la société du XXIème siècle et sont loin d’être incompatibles, c’est même tout le contraire :

  • il y a une complémentarité évidente capable de fonctionner comme un véritable antidote aux effets négatifs de la mondialisation et la domination des modèles aseptisés, standardisés, uniformisés, opportunistes et agressifs ;
  • au sein de la sphère financière ; il y a des ressources à ce jour inexploitées, peu exploitées ou mal exploitées, capables de créer les conditions de la soutenabilité

On pense assez aisément au big data, au blockchain et autres innovations de rupture issues de la transformation digitale du monde, de l’économie et des organisations, mais le secteur culturel ne s’y penche pas encore suffisamment pour savoir comment bien se les approprier.

En revanche, on ne pense pas forcément à des outils plus récents qui pourraient permettre de faire mieux travailler et fructifier la trésorerie des organismes culturels. Par exemple, lorsque les projets sont longs et les financements acquis dès leur initiation, ou par tranches, il peut s’écouler des années avant que le principal des fonds soit effectivement dépensé. Cette « trésorerie » est stockée sur un compte courant attendant d’être employée. Au nom de craintes des marchés financiers, cet argent dort. Or, si des conditions d’investissement demeurent, comme l’interdiction de perte de capital pour certaines fondations, les fonds bien investis peuvent pourtant porter des fruits s’ils sont placés sur plusieurs années.

La vague des fintechs a apporté son lot de solutions pour exploiter au mieux cette « manne ». Quand il fallait hier se tourner vers la banque privée, gourmande en frais de gestion, avec des résultats parfois décevants, des plateformes proposent aujourd’hui des frais maîtrisés pour des solutions de gestion innovantes et co-pilotées par l’investisseur lui-même. Il n’est plus nécessaire de choisir entre un mandat coûteux et une autonomie dangereuse, il est maintenant possible de prendre le meilleur des deux mondes. La gestion autonome assistée par des outils professionnels, les portefeuilles modèles régis par des algorithmes qui battent le marché régulièrement ou des solutions hybrides permettant d’accéder à du conseil sur des produits spécifiques, ces plateformes permettent de choisir sa voie et de faire travailler son argent à son rythme. Dans certains cas, elle permettent également d’orienter ses investissements vers des secteurs porteurs de sens pour la culture : Investissement socialement responsable, Financement du cinéma (hors Sofica), etc.

Si ce secteur est encore jeune et encore peu balisé, certains acteurs sont associés à de nouveaux opérateurs et gagent du sérieux de leur démarche. Nous sommes au début d’un cycle nouveau et c’est pourquoi le développement de ces outils est à suivre dans un monde marqué par la fin des rendements élevés pour un risque faible.

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Cities: Living Labs for Culture? Case studies from Asia and Europe

A&E

‘Creative cities’ and ‘capitals of culture’ that have emerged across Asia and Europe attest to the growing importance of these dynamic new centres of arts and creativity. Looking at themes such as cultural and technological innovation, arts leadership, community engagement, and cultural policy at the city level, the Asia-Europe Foundation (ASEF) launched the publication Cities: Living Labs for Culture? Case Studies from Asia and Europe. The publication showcases 27 innovative examples of policy and practice drawing from the experiences of over 40 cities in Asia and Europe. The first four sections of the publication address the following themes: culture and policymaking in the city; role of cultural institutions in today’s cities; arts leadership; and capitals of culture. Each section begins with an introductory essay by a cultural expert. The essays set out the issues and challenges at hand, while also articulating ideas for policymakers and the sector. The essays are followed by six case studies, three each from Asia and Europe.

The fifth and last section of the publication focuses on case studies from Korea, the host of the 8th ASEF Public Forum on Creative Cities in Asia and Europe (24 November 2015, Asia Culture Center, Gwangju, Korea) and that of the upcoming 7th ASEM Culture Ministers’ Meeting – ASEM CMM7 (22 – 24 June 2016, Gwangju, Korea). The variety of cases in this publication offers good opportunities for knowledge exchange between cities in Asia and Europe and provides learning arenas for artists, arts managers, educators, urban planners as well as public sector representatives.

Published by Asia-Europe Foundation (ASEF), 2015, 113 pages, ISBN: 978-981-09-7050-5

The publication is available online at: asef.org/images/docs/asef-living-labs-for-culture.pdf

 

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Forum de l’innovation culturelle

agenda_8912045 : Retour vers notre futur

Pour sa 6e édition, le Forum de l’Innovation Culturelle aura lieu le mardi 1 décembre 2015 au Musée Départemental de l’Arles Antique. Il se déroulera cette année sous l’angle « 2045 : Retour vers notre futur » en abordant les évolutions des usages et des pratiques culturelles grâce à des techniques de prospective.
En 1989, le réalisateur américain Robert Zemekis tournait la suite de Retour vers le Futur, un film de science-fiction dont l’action se déroule en 2015. Ce deuxième volet de la trilogie, qui a beaucoup marqué les adolescents de l’époque, est un élément de questionnement actuel sur les réseaux sociaux.
Dans quelle mesure ce qui était présenté en 1989 serait réel 30 ans plus tard ? Aujourd’hui certaines inventions présentées dans ce film sont en passe d’être commercialisées. La vision futuriste de Zemeckis est en revanche très loin de la réalité actuelle. Ce périple dans l’imaginaire nous interroge quant à notre capacité à nous projeter dans l’avenir. Comment interroger le futur et nos pratiques culturelles d’après-demain ?
Une dizaine d’intervenants viendront partager leur expérience et donner leur avis sur les évolutions des modèles et des acteurs de la culture, en traitant notamment des notions de prospectives et d’évaluation des situations actuelles pour appréhender demain.
Ces échanges et retours d’expérience seront suivis d’une présentation d’un travail prospectif d’étudiants (Université d’Aix-Marseille – IUP Administration des Institutions Culturelles, Ecole MOPA, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse – Masters Médiations de la culture et du patrimoine et Publics de la culture et communication) sur les pratiques culturelles d’après-demain.
Essayons de comprendre comment nous projeter à l’aide des outils de prospective pour inventer l’avenir de nos pratiques culturelles et rendez-vous dans 20 ans pour faire le point !

Pour plus d’informations, cliquez ici.

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Un nouveau cycle prometteur à Stereolux

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Stereolux est un lieu fantastique et épatant, beaucoup d’entre vous le savent et on ne le dira jamais assez. C’est un lieu aux multiples facettes installé au cœur de l’île de Nantes, au sein de La Fabrique. C’est un projet culturel et artistique porté par l’association Songo, orienté autour des musiques actuelles et des pratiques numériques. Situé sous les Nefs, à deux pas du centre ville, Stereolux s’anime aux côtés d’acteurs culturels, des établissements d’enseignement supérieur et des entreprises créatives et innovantes.

C’est un laboratoire « Arts & Techs » qui travaille l’innovation par la création numérique comme on en voit peu en France et qui inaugure en octobre un nouveau cycle très prometteurs sur le thème de les lumières de la ville. A ne pas manquer donc !

Ville, scénographie et usages sont les trois mots qui vont animer le dernier trimestre 2015 à Stereolux. D’un côté, lumière et ville, avec un hackathonune conférence et des démonstrations qui vont s’intéresser entre autres aux dispositifs urbains lumineux et leur rôle dans la thématique des « Smart Cities ». De l’autre, lumière, scénographie et interaction, avec un workshop s’intéressant au créative coding dans le spectacle vivant et une conférence.Pour vous mettre dans l e bain, Gwendal Le Ménahèze introduit la thématique dans cet article.

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Investir en urgence dans des modèles économiques de la création artistique plus coopératifs et solidaires

ICC

Les séminaires de l’Institut de Coopération pour la Culture sont l’occasion d’explorer, de décrypter et d’analyser des projets. Avec les études de cas, nous pouvons nous appuyer sur des expériences concrètes pour alimenter nos réflexions sur une question centrale : quelle action publique en faveur d’une culture humaniste ? Nous explorons un projet offrant la possibilité d’aborder un ensemble de facettes : artistique, culturelle, territoriale (y compris européenne), sociale, éducative, économique… Les thèmes centraux de l’Institut de Coopération pour la Culture s’articulent en 2014 et 2015 autour de la diversité culturelle, des singularités et du bien commun, des nouvelles modalités d’organisation et de gouvernance.

Deux séminaires auront été consacrés au thème de l’économie, ou plutôt des économies des biens symboliques. Nous sommes cependant loin du compte ! Ce thème demande une maîtrise de nombreux concepts et oblige d’aller au-delà d’une vision simpliste (scolaire) de la « science économique ». Cette exploration de la socioéconomie des biens symboliques nous aura permis une première appropriation de ces problématiques trop souvent réservées à des experts1.

Par ce travail, nous aurons au moins compris l’importance de reconnecter le sens, les valeurs et l’économie en considérant que les problèmes financiers que connaît aujourd’hui le secteur culturel ne sont pas seulement liés à une restriction budgétaire. Prendre le temps d’explorer le thème des économies encastrées conduit à intégrer la notion de chaine globale de valeur qui ne peut en aucun cas se résumer à la seule gestion financière et comptable.

Pour lire l’intégralité de la septième contribution de l’Institut, cliquez ici.

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Arts, culture et médias : comment évaluer les politiques publiques ?

DEPS_JECC7_frontA4Le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication, le cluster de recherche « Industries créatives, culture, sport » de KEDGE Business School et le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po organisaient les Septièmes journées d’économie de la culture et de la communication, à la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, les jeudi 24 et vendredi 25 septembre derniers.

Cette septième édition des Journées d’économie de la culture et de la communication était consacrée à l’évaluation des politiques publiques du domaine des arts, de la culture et des médias. Elle a notamment été l’occasion pour des chercheurs de présenter et de discuter de nouveaux résultats d’évaluation sur l’impact de la tenue de festivals subventionnés, de la loi Hadopi, de politiques éducatives, des aides à la presse ou du droit d’auteur. Les échanges ont également porté sur le bilan des méthodes d’évaluation utilisées aujourd’hui. Un regard rétrospectif sur l’évaluation des politiques publiques et un examen d’expériences locales ont enfin été proposés. Une synthèse de l’édition sera prochainement proposée mais en attendant, vous pouvez revoir les diaporamas présentés lors de ces deux journées ici.

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CULTURALLIA 2015 is about to start !

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CULTURALLIA 2015, the international B2B forum, will be held on 14th, 15th and 16th October 2015 as part of Mons 2015 – European Capital of Culture.

CULTUR@LLIA 2015 is a special version of FUTURALLIA (an international B2B forum that has been running for over 20 years) focusing on creative & cultural Industry and ICT, in keeping with the theme of Mons 2015 – Where technology meets culture.

The concept is simple : companies add their profiles to an online catalogue and enjoy the benefits of a timetable of pre-planned business meetings with other participants over the course of 2 days dedicated to partnership.

The Walloon partnership group (HAINAUT DEVELOPPEMENTSPICCILB et BEP) is the official partner of the FUTURALLIA network for Wallonia, and is organising CULTUR@LLIA 2015 in partnership with the Mons 2015 Foundation, the City of Mons and the Walloon Agency for Export and Foreign Investment (AWEX).

The goal is to bring together 500 Belgian and foreign companies from all sectors involved in culture and ITC.

The event is promoted among businesses via extensive networks of international partners (FUTURALLIA, AWEXEnterprise Europe Network, specific culture/ITC networks).

The forum will be held in the Mons Conference Centre and in the Lotto Mons Expo.

Please click here to find out about the program.

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Prendre enfin en compte l’hétérogénéité culturelle et l’historicité des territoires dans la définition des politiques publiques

ICC

Les séminaires de l’Institut de Coopération pour la Culture sont l’occasion d’explorer, de décrypter et d’analyser des projets. Avec les études de cas, nous pouvons nous appuyer sur des expériences concrètes pour alimenter nos réflexions sur une question centrale : quelle action publique en faveur d’une culture humaniste ? Nous explorons un projet offrant la possibilité d’aborder un ensemble de facettes : artistique, culturelle, territoriale (y compris européenne), sociale, éducative, économique… Les thèmes centraux de l’Institut de Coopération pour la Culture s’articulent en 2014 et 2015 autour de la diversité culturelle, des singularités et du bien commun, des nouvelles modalités d’organisation et de gouvernance.

En introduction, une présentation synthétique de l’expérience du Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan, apporte les principaux points de repère à partir desquels nous avons construit ce temps d’exploration.

Par la suite, Christophe BLANDIN-ESTOURNET, Thierry BLOUET, Philippe HENRY, Jean Claude POMPOUGNAC, Pascale de ROZARIO et Didier SALZGEBER nous livrent sur des registres différents leurs analyses. La richesse de ces contributions démontre qu’il est possible, malgré les contraintes d’agenda, de créer un espace collectif de réflexion et de mise en sens des expériences.

Enfin, le texte des membres de l’Institut mentionné en fin de document, ouvre sur une problématisation et sur les propositions utiles plus globalement à la gouvernance des équipements culturels et artistiques.

Parce qu’elle interroge une même expérience – ici, celle du Carreau – cette publication #6 engendre, à partir de sept contributions, de nouveaux éléments de la réalité de la Scène nationale et pourrait devenir un nouvel objet à étudier.

Pour lire l’intégralité de la sixième contribution de l’Institut, cliquez ici.

 

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Faire de l’action publique en faveur de la culture un levier de l’innovation sociale et politique

ICC

Passer du processus de mobilisation des usagers à une participation stratégique des citoyens.

Avec ce 8ème séminaire, l’Institut de Coopération pour la Culture poursuit l’exploration des problématiques autour des bibliothèques et médiathèques, en les considérant comme des équipements emblématiques des politiques culturelles publiques depuis plusieurs décennies. Ces lieux se sont résolument engagés dans un réexamen de leur place et de leur rôle dans l’espace public. Le numérique, dans toutes ses dimensions, a créé une situation relativement inédite obligeant les acteurs professionnels et politiques à réinterroger leurs pratiques.

Comme l’illustre le projet de la médiathèque de la Communauté de Communes entre Dore et Allier (Puy-de-Dôme), à Lezoux, la mise en place d’un processus collectif avec les futurs usagers de l’établissement ouvre de nouvelles perspectives dans la manière de penser la médiathèque de demain. La méthodologie utilisée et initiée par la 27e Région se situe en amont de la création effective de la médiathèque, et se propose d’apporter une vision générale de la médiathèque à partir des usages.

Le principe d’une résidence constitue au plan méthodologique l’élément central de cette démarche animée par une équipe pluridisciplinaire. L’analyse de cette expérience nous a conduit à poser un certain nombre de questions. Sur le processus proprement dit : en quoi l’exploration de ce projet est-elle différente des méthodes habituelles ? Le temps de résidence permet-il d’observer un déplacement du système d’acteurs ? Ce processus débouche-t-il sur de nouvelles modalités de décision politique et opérationnelle ? Cet investissement public très en amont de la construction effective de la médiathèque ouvre-t-il des perspectives nouvelles en termes d’ingénierie de coopération politique ? Sur la méthode : en quoi permet-elle effectivement d’envisager cet espace public d’une autre manière ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette expérience qui puissent être utiles à d’autres territoires et d’autres secteurs culturels ? C’est toute la question du transfert d’expérience et des conditions à réunir pour une généralisation de la méthode.

Pour lire l’intégralité de la cinquième contribution de l’Institut, cliquez ici.

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Nantes digital week

Nantes digital week

Du 12 au 21 septembre 2014, Nantes Métropole lance sa première Digital Week.

Les rendez-vous aux typologies contrastées qu’elle propose (conférences, expo, festival, démos, workshop) et le public éclectique qu’elle va rassembler : chercheurs, amateurs d’arts numériques, start-upers, entrepreneurs, curieux, spécialistes…

La Nantes Digital Week, c’est l’expression du bouillonnement numérique nantais et de son goût pour l’hybridation, les croisements inattendus entre la recherche, l’art, les start-up et l’industrie.

Plus d’information ici.

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Ouverture et partage des données publiques culturelles

Rapport de Camille Domange, Département des programmes numériques, Ministère de la Culture et de la Communication, janvier 2014.
Le mouvement d’ouverture et de partage des données publiques du secteur culturel ou 
open data culturel est un sujet de fond qui innerve aujourd’hui les réflexions de l’ensemble des acteurs culturels évoluant dans l’économie du numérique. Si l’ouverture des données publiques sert à la fois la modernisation de l’action publique, la transparence démocratique ainsi que l’innovation économique, sociale et culturelle ; l’open data représente avant tout un puissant levier de croissance pour l’économie culturelle française et de transformation des stratégies de développement des institutions culturelles.
Le ministère de la Culture et de la Communication a dans ce cadre initié, sous l’impulsion donnée par la mission Etalab et le rapport Trojette, une évaluation des modèles économiques des redevances de réutilisation des données publiques culturelles. Cette évaluation a été conduite dans une démarche profondément participative en interrogeant par voie de consultation publique les citoyens et en sollicitant l’ensemble des institutions culturelles françaises et certaines institutions culturelles étrangères.
Le hackathon Dataculture organisé lors de l’Automne numérique 2013 du ministère a démontré concrètement les potentialités que pouvait offrir une plus grande ouverture des données publiques culturelles : conception de services et produits innovants autour de données publiques culturelles susceptibles d’impulser de nouvelles dynamiques dans des secteurs comme le tourisme culturel, le marché de l’art ou l’enseignement supérieur ; création par la donnée d’une nouvelle médiation entre le monde de la culture et le nouvel écosystème de l’entrepreneuriat en train de se créer ; développement d’une économie de la notoriété des ressources culturelles numériques produites ou détenues par les institutions culturelles françaises ; etc.
S’il est possible de constater dans la majorité des cas une érosion importante des recettes en périmètre courant en matière de réutilisation de données publiques culturelles, il convient de signaler que l’ouverture et le partage des données représentent des coûts réels pour les institutions. La mise en œuvre de l’open data culturel implique donc une réflexion sur la mise en œuvre de mécanismes de financement qui permettent d’accompagner et d’accélérer l’ouverture et la création par les institutions culturelles d’une économie de services à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, l’open data culturel peut représenter une opportunité pour bâtir des modèles économiques innovants dans le secteur culturel et accompagner le développement de la création, de l’entrepreneuriat et plus largement de l’innovation culturelle. Les institutions culturelles ne doivent plus se contenter de « faire du numérique », mais doivent s’engager véritablement dans l’économie numérique c’est-à-dire dans une plus grande prise en compte des conséquences induites par l’ère des usages numériques.
Le rapport est consultable sur C/blog.

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A peer funding model for the arts?

A recent paper by five mathematical computer scientists at Indiana University (published in EMBO Reports, a forum for short papers in molecular biology) proposes a clever new model for science funding that makes use of collective allocation (peer-funding) rather than expert-panel-and-peer-review funding mechanisms. I want to consider whether this might also work for arts and cultural funding.

Public science and research funding in Australia, as in most of the world, is based on a process that has remained largely unchanged for 60 years. This begins with calls for submissions of reasonably detailed project proposals. These then pass through expert panels (e.g. the Australian Research Council) and then on to the peer review process in which carefully selected “peers” evaluate the proposals and write detailed reports, before passing these back to the panels for final judgement. The high-level of process and accountability makes this the gold standard for taxpayer-sourced public funding of research (philanthropic trust funding often mirrors this architecture).

But it is expensive to run, and onerous to all involved. Perhaps one in ten projects proposed will be funded. The amounts of time and effort invested by all those seeking funding will tend toward the expected value of the grants, meaning that once overhead costs to panels and reviewers are added in, these function to a considerable degree as a redistribution mechanism. Rob Brooks wrote about this on The Conversation last year.

The new model the computer scientists propose bypasses this expert-panel-and-peer-review system altogether by simply taking the whole public lump of funding, and allocating it unconditionally (yes, unconditionally) to all “eligible” scientific researchers. It would thus function like a kind of “basic income”.

They calculate that if the National Science Foundation budget in the US were divided among all who applied for funding, it would deliver about US$100,000 per scientist. The problem with this, apart from an expected blowout in the number of people who claim to be scientists, is that we’ve just lost oversight, accountability and peer review.

So here’s what the computer scientists propose: everyone who receives funding gives some fraction (say 50% of their previous year’s funding) to other scientists whose work they like or think particularly interesting and valuable. That fraction can be distributed among one or many. The idea is that this works as a collective-allocation mechanism that basically crowd-sources peer review, and with the added advantage that it funds people, not projects. It also gets the incentives right for scientists to concentrate on clear communication of their findings and the value of research.

This method replicates the good parts of the previous model: those with higher peer regard will receive more funding; and those same people will have a larger say in the overall allocation (the pledge is a fixed fraction of the previous year’s funding). There would, obviously, still need to be confidentiality and conflict-of-interest avoiding mechanisms, along with careful monitoring to ensure that circular funding schemes are identified and punished.

But it also avoids the bad parts: in providing a guaranteed basic income, it liberates researchers from continual wasteful cycles of grant-writing by furnishing autonomy and stability of funding; it avoids the overheads associated with process and review; it enables a continual updating of funding to reflect the preferences and priorities of the scientific community, without getting caught in legacy priorities or political cycles.

Now might this also work for public funding of arts and culture? The main reason to think it might is that the same inefficiency arguments apply in arts and culture as they do in science: namely that those seeking grants spend considerable time and effort writing and preparing grants; face high uncertainty about funding outcomes; proposals tend toward conservative trend-following of agency preferences; projects, not people, are funded; and all the while arts funding bodies and panels (and the peer review process) consume sizable overhead.

On the flip-side, it’s not as neatly obvious who would be eligible. Research scientists can be reliably identified by the high-hurdle of having PhDs, prior publications, and full-time appointments at accredited institutes. But let’s suppose we can come up with an acceptable solution to that long-list problem. (I’m not suggesting this is trivial; just that that’s not what I want to focus on here.)

I think that this would, potentially, be a substantial step towards a more open and effective funding model (peer driven, not bureaucratically or politically driven). It would enable creative resources to be more directly spent on artistic production and public communication, with less time and effort wasted on endless rounds of grant-writing and reviewing.

And while still some distance from a decentralised and fully-incentivised market ideal of “consumers voting with their own dollars”, it is at least closer to that model in reflecting the preferences and judgements of the actual community of practising producers of culture (which is not always identical to appointed “expert” panels). Like the Oscars, in a way.

Might collective allocation of arts and cultural funding be superior to expert-panel based solutions? What do we think: crazy or not?

Jason Potts, Professor of Economics at RMIT University.

Source : The conversation

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Andalucía Virtual Proyect : dissemination of the cultural heritage through new technologies

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Internet has become the most important tool for the promotion and difussion of cultural heritage, a system that opens the door to culture, where the user can get an amount of information never imagined before. Internet thus becomes a real revolution and paradigm of the culture of knowledge.

In Andalucia Virtual  are leaders in digital photography, multimedia and 360° virtual tours for the Internet, as de-monstrated by the quality of their work. Customers such as the City Council of Córdoba, the Provincial Council of Córdoba, Prasa, and many other references in the field of heritage and culture, have trusted them to make their cultural and dissemination projects known to the public.

In Andalucía virtual we can help spread and promote a cultural project, museum, exhibition or city through our technology in 360° virtual tours and through the implementation of augmented reality layers for LAYAR free app, available for both iPhone and Android devices.

With the evolution of new technologies we can offer the users a more complete view of the places that they can visit in the cities that interest them, as our project is not limited to images and text. We create virtual tours on real 360° fully interactive, including high resolution images and detailed factsheets, of the most prominent items, written by experts on the subject, with contrasted and reliable information.

Andalucía virtual also make reproductions of artworks in 3D, VR objects, videos documentaries and 3D sound (music, atmosphere and / or locutions), and  incorporate them as part of the visit to enrich it with all the information that users may desire. All of this is also compatible with all browsers and mobile devices, iPad and iPhone as well as Android devices.

Users from all around the world would have access to more and better information to plan their visits or trips, which will favor the affluence of visitors and their diversity, as Internet reaches all over the globe. The information that the visitor will obtain will be more reliable and of a better quality, because it will come from expert sources and will be contrasted.

Andalucia virtual

In short, the project Andalucía virtual is presented as a clear and safe bet for cultural promotion and webcasting of our cities and historical heritage.

You can also visit www.andaluciavirtual.com for more information and contact.

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CultiZer

cultizer

CultiZer est un projet dédié à la culture et se propose d’accompagner les opérateurs culturels dans la définition et la mise en oeuvre de leur communication, notamment sur Internet (publicité en ligne, conseil en communication, vente en ligne etc.).
CultiZer est un projet d’économie sociale et solidaire porté par les têtes de réseaux culturels en Languedoc-Roussillon.
Il s’accompagne d’une plateforme d’informations culturelles mise gratuitement à disposition du grand public : www.cultizer.fr.

CultiZer est le nouvel outil numérique d’information et de médiation culturelle. Sous forme de quatre sites Internet, cet espace web propose et dispose de toute l’activité culturelle de la région Languedoc-Roussillon.

CultiZer se veut être un accélérateur pour la culture et la connaissance du secteur artistique et culturel sur la région. Ce nouvel outil s’inscrivant dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) s’adresse au grand public, aux professionnels culturels et aux créateurs sur un territoire régional aussi varié que contrasté.

CultiZer a pour ambition d’améliorer l’accès à la culture pour les habitants du Languedoc-Roussillon.

Il est donc un outil de médiation visant à :

  • Diversifier les publics du champ culturel
  • Réduire les inégalités d’accès à la Culture
  • Développer l’intérêt des publics vers d’autres secteurs culturels
  • Inscrire de manière pérenne l’outil numérique dans une logique d’aménagement et de valorisation culturels sur la région

Quatre outils, quatre usages contemporains du web

CultiZer s’articule autour de quatre outils technologiques au service du patrimoine humain, complémentaires et interconnectés :

  • CultiZone, un moteur de recherche simple permettant à tout moment de connaître, à une période donnée, les évènements ou les activités culturelles de la région Languedoc-Roussillon. Un moteur de recherche avancé ainsi qu’un moteur de recherche par géolocalisation permettent aux « CultiNautes » de trouver, en quelques clics, les activités accessibles dans un rayon géographique donné.
  • CultiVore, une médiathèque virtuelle basée sur un agrégateur de contenus. Cette base d’informations est construite de la manière la plus riche possible rassemble tous les supports multimédias en un seul endroit sur le web.Cette médiathèque se base sur la qualité des informations apportées par les partenaires du projet. Elle réunit vidéos, images et sons pour offrir à l’utilisateur un large panel d’information : interviews d’artistes, reportages, extraits de spectacles permettant la simple lecture ou la découverte approfondie de contenus culturels.
  • CultiZ’Me, un espace personnel placé au coeur des réseaux sociaux actuels. Cet outil propose aux internautes de gérer leur activité culturelle et de la partager auprès de leurs amis, de leurs proches avec la qualité des informations « cultizées ».
  • CultiQuizz, un univers de jeux pour découvrir de manière conviviale et amusante les richesses culturelles de la région Languedoc-Roussillon. Les Internautes auront loisir à remporter des « CultiZ » dans le but de profiter d’avantages et de cadeaux proposés par les acteurs et lieux culturels de la région Languedoc-Roussillon. Il est un outil de médiation ludique pour la découverte épanouissante des richesses de la région.

Lors du dernier DigiWorld Summit de l’Idate à Montpellier en novembre 2012, CultiZer fut lauréat du Challenge TIC-Culture organisé par Sud de France Développement. Le projet a été primé pour la qualité de l’exercice et la valeur ajoutée apportée aux travers des technologies numériques à la culture.

Afin de mieux cerner les besoins des opérateurs culturels et de proposer une offre qui leur soit toujours plus utile, une enquête a été mise en ligne. Pour y participer, cliquez ici.

Le projet bénéficie des financements suivants :

  • du Conseil Régional Languedoc-Roussillon
  • du Ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l’appel à projets 2012 « services numériques culturels innovants »,,
  • du Feder (Fonds Européen de Développement Régional) en Languedoc- Roussillon dans le cadre de l’appel à projets 2011 « Culture numérique ».

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Rijksstudio award

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Rijksstudio is celebrating its first anniversary. In this first year, quite a few Rijksstudios have been created: there are now at 112,000 (and counting). It has been  amazing to see what kinds of items people have chosen from the collections. Rijksstudio users have created wonderful collections based on subjects that we would never have come up with the museum by itself (a good example: fresh fish with lemon juice). Many people have also created entirely new works of art in Rijksstudio.

Inspired by the new creations so far, Rijksmuseum is now pleased to introduce the Rijksstudio Award, which is – you guessed it – a design competition, but not just for designers.

  • Everyone can participate. Young, old, professional, amateur, individual or group.
  • Anything goes! Design, fine art, applied art, photographs, video, product ideas … literally anything!
  • A jury of renowned international experts will judge the designs.

As you have already created your own Rijksstudio, we cordially invite you to participate in this unique competition. The closing date for entries is 1 March 2014.

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Ne manquez pas la troisième édition de MUSEOMIX !

museomix

Les 9, 10 et 11 novembre prochain aura lieu, à Paris, Lyon, Nantes, Grenoble, Québec et Shropshire, la troisième édition de Muséomix.

Muséomix c’est un « marathon créatif » pour dépoussiérer les musées. Depuis 3 ans, Muséomix réunit la communauté des professionnels des musées, des acteurs de l’innovation et du numérique, ainsi que des amateurs et passionnés d’art et de culture pour penser, ré-inventer et vivre «son» expérience du musée.

Pendant 3 jours, les participants, accompagnés de plusieurs pôles d’expertises créent et expérimentent des dispositifs de médiation culturelle numérique pour transformer le musée en un lieu ouvert et accessible à tous. Lors d’une 4ème journée, les dispositifs sont installés in situ, dans les musées, pour un temps de dialogue et d’échange entre les concepteurs et le public.

 Dans une démarche de co-création, il propose de créer une nouvelle manière de vivre le musée. Pendant quatre jours, les participants, accompagnés de plusieurs pôles d’expertises, créent et expérimentent de nouveaux dispositifs de médiation culturelle, avec un ensemble de technologies à disposition et un atelier de fabrication numérique. Les prototypes créés et installés par les participants sont ensuite testés par les visiteurs à partir de dimanche 10 novembre à 16h00.

A cette occasion l’entrée du musée et de l’exposition « en guerres » sera gratuite le dimanche 10 novembre à partir de 16h et lundi 11 novembre toute la journée.

En savoir plus

Découvrez la troisième édition à travers ces vidéos :

Cette année, vous pourrez également suivre l’événement en live depuis notre site www.museomix.org et sur les réseaux sociaux :

Un événement co-organisé par le Château des ducs de Bretagne, la Société d’Aménagement Ouest Atlantique (SAMOA) et le Cluster du Quartier de la création.

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Pour repenser les enjeux culturels publics

Jjean-michel_lucas_opinionean-Michel Lucas s’est livré à un exercice de synthèse de l’ossature de l’argumentaire qu’il défend pour repenser les enjeux des politiques culturelles publiques, loin des approches actuelles repliées sur les enjeux particuliers du secteur comme des territoires.

Il en rappelle ici les balises universelles de la responsabilité culturelle publique dans une société soucieuse du développement des droits  humains.

 

A – Une éthique culturelle à quatre balises

Pour repenser les enjeux culturels publics, l’argumentaire développé ici repose sur le lien indissociable entre « culture » et « humanité ».

1 – Son point de départ est la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 pour laquelle l’idée même d’humanité impose que les êtres humains soient libres et égaux, en dignité et en droits, dotés de raison et faisant preuve de solidarité. Cette éthique publique universelle est la première balise indépassable : elle considère que pour faire humanité ensemble les personnes doivent être reconnues dans leurs droits fondamentaux à la liberté, à la dignité.

2 – La deuxième balise éthique s’en déduit : chaque être humain porte ses convictions, ses valeurs, ses croyances, sa manière de saisir le monde à travers son identité culturelle singulière. Nul ne peut lui dénier sa « culture » sans porter atteinte à sa liberté et à sa dignité, sans l’exclure de l’horizon commun de l’humanité. Chaque personne étant libre, elle échafaude son identité culturelle à sa façon, laquelle évolue au gré des relations avec les autres. Cela signifie que la personne n’est pas astreinte à une identité figée une fois pour toutes [1].

3 – La troisième balise impose que s’organise le maximum d’interactions entre toutes ces identités culturelles.

La légitimité accordée aux identités culturelles ne vaut que si les relations entre les personnes conduisent à la reconnaissance réciproque des unes par les autres. C’est la condition du vivre ensemble qui nécessite que la personne ajuste sa liberté et sa dignité culturelles à la liberté et la dignité culturelles des autres personnes. C’est en ce sens que la politique culturelle publique doit inévitablement considérer que « faire culture », c’est faire humanité ensemble, selon la définition de la culture de la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels [2] : la première responsabilité culturelle publique est de favoriser ces interactions réciproques entre les identités culturelles des personnes pour progresser vers une meilleure humanité [3]. Les politiques culturelles de l’Etat comme des collectivités devraient donc résister à leur enfermement dans une approche sectorielle des offres et des besoins de produits fabriqués par les professionnels des disciplines artistiques !

4 – La quatrième balise est celle de l’accès à plus d’autonomie. Certes, chaque identité culturelle singulière puise dans les références des groupes qui ont vu naître et grandir la personne ; mais l’espace public, par les interactions de reconnaissance qu’il suscite entre les identités culturelles, doit permettre à chacun de devenir un peu plus autonome dans ses choix culturels. L’enjeu public universel est de préserver « l’attachement » des personnes à leurs cultures d’origine pour mieux favoriser leurs « arrachements » nécessaires pour qu’elle s’affirment comme des personnes singulières [4]. La finalité est l’émancipation de la personne en humanité, au delà de son épanouissement individuel. Cet argumentaire conduit à affirmer que la politique publique doit renoncer à penser en terme d’identités culturelles collectives (identité du territoire, du groupe ethnique, de la religion..) comme si la personne était condamnée à subir le référentiel culturel des collectifs qui l’ont vu naître. Au mieux, on parlera « d’identifications » multiples de la personne aux collectifs qui nourrissent son identité, en veillant que soit respectée la balise de la liberté.

B – Ces balises de l’éthique publique de la culture étant posées, quelle est leur portée dans la pratique politique ?

1- Aucune réalité pratique ne pouvant être conforme aux principes, il y a TOUJOURS à discuter. Toujours à débattre sur ce qui est « bien » pour une identité culturelle et « mauvais » pour l’autre ! Les quatre balises doivent être considérées comme des points d’appui partagés (universels) pour guider les discussions publiques vers une décision qui permettra de faire un peu mieux humanité ensemble. Il s’agit d’organiser la « palabre » en confrontant les identités culturelles des personnes. La palabre est impérative pour accéder aux nécessaires interactions réciproques, bien au delà des formules simplistes de la participation citoyenne au bien commun. Les 4 balises sont les points de repère qui permettent d’apprécier si les compromis partiels issus de la discussion collective permettent le développement des droits humains. En ce sens un bon compromis devra être porteur de plus de droits humains conduisant les personnes à accéder à plus de liberté, plus de dignité, plus de relations de reconnaissance réciproque avec les autres, plus de capacités à agir et réagir pour plus d’humanité ensemble. Cette vision de l’humanité (approche ABDH [5]) a des conséquences immédiates sur la conception du développement de la planète. Elle met la personne et ses libertés au premier rang pour bâtir l’avenir et ne se contente pas de penser le développement en terme de réponses à de simples besoins. Comme le dit SEN : « si l’importance des vies humaines tient aussi à la liberté dont nous jouissons, l’idée de développement durable est à reformuler en conséquence » [6]. En ce sens, le respect des 4 balises impose de concevoir le développement durable comme un développement humain durable. [7]

C’est une quête éthique à ré-affirmer chaque jour et partout, puisque l’idéal des Droits Humains restera toujours un horizon à conquérir. D’où l’importance stratégique de la politique culturelle en démocratie.

2 – La palabre doit être correctement organisée. Elle doit être acceptée comme forme de négociation fondée sur la discussion « libre, ouverte et documentée » [8] sur la base d’arguments aussi rationalisés que possible. Chacun doit pouvoir disposer des outils permettant l’expression de ses « bonnes raisons » d’affirmer sa liberté, sa dignité et ses intérêts ! La polémique entre les identités et les différentes formes d’expression des conflits doit laisser place à la discussion démocratique et raisonnée entre les personnes (seules ou en groupes). Loin d’être une perte de temps pour l’action, cette démocratie, comme gouvernement par la discussion, est la condition d’une meilleure reconnaissance réciproque des identités culturelles, donc, du Mieux Vivre ensemble dans une société aspirant à devenir plus juste. Même s’il restera toujours de situations de conflits qui devront se résoudre autrement.

3 – Dans cette approche, les personnes sont alors « parties prenantes » des multiples délibérations de compromis qui forgent les règles de vie, formelles et informelles, de nos quotidiens. La société civile – notamment la vie associative – devient essentielle pour élaborer ensemble les standards du Vivre ensemble entre les identités culturelles des personnes – du pas de sa porte à son quartier, de sa ville à l’Europe ou au monde. Le plus d’humanité n’est pas seulement une affaire d’Etat car aucune personne n’est dispensée d’être un acteur du Vivre ensemble comme enjeu du développement des droits humains de chacun.

4 – Dans cette dynamique collective de relations entre les personnes, seules ou en groupes, la politique culturelle devra se préoccuper au premier chef des processus qui conduisent les uns et les autres à accéder à plus de reconnaissance de leur identité culturelle. Sa responsabilité sera de favoriser les trois formes concrètes de la reconnaissance : les gains de confiance en soi, liés aux relations d’empathie entre les personnes; les gains de respect de soi, liés au renforcement de droits à égalité de tous les autres ; les gains d’estime de soi, liés à la valeur particulière que les autres accordent aux activités de la personne.

5 – Une politique publique qui ignorerait les trois volets de la reconnaissance de la personne ouvrirait la voie à la société du mépris avec son cortège de « luttes pour la reconnaissance » par lesquelles les personnes s’affirment dans leurs identités culturelles à travers leur puissance d’agir ensemble. Cette dynamique des luttes pour la reconnaissance impose souvent des terrains de négociations inédits que la politique publique soucieuse du développement des droits humains doit savoir prendre en compte pour accéder à des compromis partiels, …. jusqu’aux prochaines tensions de reconnaissance.

 6 – Cette approche des enjeux culturels pour l’humanité accorde un rôle fondamental aux professionnels des arts.

a ) D’abord en application de la balise universelle de la liberté.

Les balises de la bonne humanité évoquée plus haut fixent les règles de réciprocité auxquelles chacun doit se conformer pour vivre ensemble. Mais par définition, ce compromis est inhumain car il fige l’expression de la liberté : s’il fallait que ces règles d’humanité demeurent inchangées, l’humanité ne le serait plus car elle poserait des interdits définitifs à l’expression des imaginaires. Or, la balise de la liberté d’appréhender le monde est universelle alors que les règles de la vie collective sont relatives aux circonstances.

Ainsi, la liberté d’expression artistique est là pour déplacer les bornes des compromis que la société humaine se donne à chaque moment, sur chaque territoire. C’est une responsabilité politique fondatrice des droits humains que de la garantir sous peine de sclérose de l’humanité.

b) En second lieu, l’enjeu de l’action collective est le développement des capabilités pour progresser vers une société plus juste où chaque personne peut, librement, mieux choisir « ce qu’elle a de bonnes raisons de valoriser ». (SEN) Si la personne se réfère toujours aux mêmes ressources culturelles, ses choix seront figés et réduits à la reproduction de l’identité culturelle stéréotypé des groupes auxquels elle se rattache. Pour faire toujours un peu mieux humanité ensemble, il est d’enjeu universel que les personnes puissent accéder à d’autres références, multiplier les interactions pour ouvrir de nouveaux parcours aux imaginaires et favoriser une plus grande puissance d’agir pour une meilleure reconnaissance. Pour pouvoir emprunter ces parcours d’émancipation, l’espace public (marchand ou non marchand) doit offrir aux personnes des opportunités de reconnaître le meilleur des disciplines artistiques. Il ne faut pourtant pas se tromper : si les professionnels du secteur artistique sont indispensables, seule la personne est légitime à débattre de ce qui accroît sa liberté et sa dignité de personne humaine SINGULIERE, sous peine de voir la politique culturelle « réifier » la personne en objet de marketing, en « public fidèle », en « habitant » ou « population éloignée de la culture.

c) Enfin, les responsables culturels publics devraient nécessairement s’assurer que les échanges marchands de produits culturels sont bien conformes aux enjeux de développement des droits humains des personnes. Ils ne devraient pas se contenter d’agir pour le développement des fréquentations des publics et des chiffres d’affaires des industries du secteur. En conséquence, ils devraient privilégier les organisations culturelles de l’économie solidaire qui garantissent le respect des quatre balises dans leurs relations aux personnes, en interne et en externe. Le développement des droits humains ne peut se contenter de la rentabilité marchande, même lorsqu’elle est répartie de manière plus juste.

Ainsi, l’enjeu culturel public ne relève pas d’une « exception » à la vie normale des êtres humains : il consiste à se mettre au service d’une humanité qui trouve plus juste que les personnes disposent de plus de libertés, de plus de dignité, de plus de capabilités, de plus de responsabilités pour faire un peu mieux « humanité ensemble ».

Jean-Michel LUCAS / Doc Kasimir Bisou* le 15/10/2013

Président de Trempolino, docteur d’Etat ès sciences économiques et maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne dont il fut le vice-président de 1982 à 1986, Jean-Michel Lucas fut également conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture Jack Lang de 1990 à 1992, où il y impulsa notamment le programme « Cafés Musiques ». Nommé Directeur régional des affaires culturelles d’Aquitaine en 1992, il mit en place une politique culturelle d’État en étroit partenariat avec les collectivités locales, et avec comme préoccupation de valoriser la place de la culture dans les politiques de la ville et des territoires ruraux. Ce « militant de l’action culturelle », connu sous le pseudonyme de Doc Kasimir Bisou, a participé à plusieurs projets sur le devenir des politiques culturelles et sur les légitimités dans lesquelles elles s’inscrivent. En Bretagne comme en Aquitaine, il fut par ailleurs à l’origine de nombreuses réalisations concernant les musiques amplifiées (RAMA, festival d’Uzeste, Rencontres Trans Musicales de Rennes…).

 

___________

Notes

[1] On doit considérer que les identités des personnes sont « variées, plurielles et dynamiques », comme le dit la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001.

Voir site Unesco :

http://portal.unesco.org/fr/ev.php- URL_ID=13179&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

[2] Voir la déclaration sur le site http://www.unifr.ch/iiedh/fr/publications/declaration

[3] Ce qui est étonnant c’est que le législateur français continue en 2013 à réduire la culture à des offres de produits sur les territoires (voir par exemple la commission des affaires culturelles sur la loi de décentralisation :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r1207.asp)

[4] Voir le précieux enseignement d’Alain Renaut dans « l’Humanisme de la diversité » éditions Flammarion.

[5] Voir l’Approche Basée sur les Droits de l’Homme en développement, http://unifribourg.ch/iiedh/assets/files/DS/DS19- ABDH-3.pdf

[6] Amartya SEN « L’idée de justice » Flammarion, page 306.

[7] Pour une démonstration détaillé voir JM Lucas et Doc Kasimir Bisou « Culture et développement durable » éditions IRma 2012

[8] Selon l’expression d’Amartya Sen dans « L’idée de justice » , (disponible en collection poche Champs).

Du même auteur sur cultural-engineering.com :

Vous pouvez retrouver toutes ses contributions en cliquant ici et n’hésitez pas à réagir et à contribuer au débat !

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