Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

Une fusion qui menace la diversité littéraire ?

La fusion prévue des maisons d’édition Random House et Penguin Group devenant ainsi le plus grand groupe d’édition mondial serait dangereuse pour la diversité littéraire, craint le quotidien libéral La Vanguardia : « La nouvelle fusion, avec son siège social à New York, représente une nouvelle étape d’une mondialisation qui pousse aussi les banques, les groupes pétroliers et les constructeurs automobiles à se rapprocher. On pourrait comprendre cette mesure comme la tentative désespérée de renforcer l’industrie culturelle sur un marché mondial dominé par les grands groupes technologiques comme Google, Amazon ou Apple. En raison des nouvelles habitudes de lecture électronique, les maisons d’édition traditionnelles pourraient rapidement être désavantagées faces aux géants de l’informatique et d’Internet. Mais la concentration des entreprises menace aussi la diversité et le pluralisme créatif. … Les fusions annoncées dans le monde de l’édition confirment la logique implacable du marché et menacent la diversité de la créativité et de la création intellectuelle. »

Source : BpB

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Le Sziget, petit budget mais grand succès

Sur l’île d’Óbuda, à proximité de Budapest, s’est déroulé le festival de musique Sziget. Organisé pour la 20e année consécutive, c’est l’un des plus grands festivals de rock en Europe. Malgré un budget relativement limité, le Sziget parvient à se maintenir sur la scène internationale, estime le quotidien économique libéral Világgazdaság : « Même si le Sziget a obtenu l’année dernière le prix du Meilleur grand festival européen, il ne proposera pas cette année pour son anniversaire de très grands noms. Le festival n’a malheureusement toujours pas le prestige – ni le budget – pour détourner les stars mondiales de ses rivaux internationaux. Chaque année en Europe sont organisés plusieurs centaines de grands festivals. Pour rester compétitif dans cette diversité, un festival doit se distinguer des autres. … Le Sziget est fort habile sur ce plan. On ne peut donc pas vraiment parler de problèmes. … Cette année aussi, près de 400.000 personnes sont à nouveau attendus sur l’île. Plus de cinq millions de visiteurs ont ont été enregistrés au cours des 19 éditions précédentes du festival, avec une hausse d’environ 85 pour cent des visiteurs étrangers ces dernières années. »

Source : BpB

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A propos de « l’infarctus culturel »

Un livre publié en Allemagne en mars 2012 (Der Kulturinfarkt « l’infarctus culturel ») soulève une polémique dont s’est fait écho le n° 1129 du Courrier International (semaine du 21 au 27 juin 2012) en en publiant des extraits traduits. Ecrit par 4 professionnels de la culture, plutôt gestionnaires, Pius Knusel directeur de la fondation culturelle suisse Pro Helvetia, Stephan Opitz haut fonctionnaire de la culture dans le Land de Schleswig-Holstein, Dieter Haselbach, consultant culturel, et Armin klein, professeur de management de la culture, il a soulevé une « bronca » de l’intelligentsia artistique et culturelle allemande. Pourtant que ne pourrait-on avoir un tel débat en France tant les constats faits par les auteurs sur le monde culturel germanique sont proches de ceux que nous observons tous les jours dans notre pays à propos de la politique culturelle ?

Qu’on en juge en déroulant leur diagnostic :

  • la culture ne peut échapper à la réduction des dépenses publiques et le fait que « la culture n’est pas une marchandise » n’y changera rien
  • « la culture subventionnée est un malade alité dans sa chambre qui ne s’intéresse à rien de ce qui se passe hors de ses quatre murs »
  • « la culture subventionnée, au nom de la culture pour tous revient à assurer la pérennité des privilèges et des acquis » (des acteurs et des publics)
  • tout le système est de fait basé sur un marketing de l’offre (plus de musées, plus d’institutions culturelles tout comme en France) souvent ignorant de la demande : l’offre augmente, le gâteau de la demande doit se partager entre des acteurs de plus en plus nombreux et de fait ce sont toujours les mêmes (5 à 10 % disent les auteurs ; en France plutôt 5 % selon les études d’Olivier Donnat sur les « Forts Pratiquants Culturels ») qui « s’intéressent à l’offre culturelle avec un grand C »
  • le fait de s’affranchir de la demande « au nom de la liberté artistique » se traduit par des institutions dont le taux d’autofinancement ne dépasse pas 15 %
  • au passage, un effet ciseau fait que « tout le monde vit au paradis » grâce aux subventions, des coûts de production qui s’envolent et une baisse constante du prix des billets (en raison de la concurrence féroce entre institutions et des ambitions pédagogiques); cet argument revisite à l’époque contemporaine l’explication du nécessaire subventionnement du spectacle vivant qu’avait mis en évidence l’économiste Baumol dans les années 60 en montrant que les séries courtes de diffusion et l’avant-garde entraînaient une inflation des coûts de production qui générait une économie subventionnée
  • « les politiques préfèrent inaugurer un nouveau musée ou créer un énième festival plutôt que de s’interroger sur sa finalité (d’où les justifications actuelles par le tourisme, les retombées économiques, ou l’économie créative qui profiterait à l’ensemble de l’économie)
  • à l’appui de leur thèse les auteurs citent un ancien directeur du musée de Hambourg, Uwe Schneede, qui résume ainsi « Les structures sont obsolètes, il y a trop de paperasserie, trop d’ingérences des politiques et de l’administration, il n’y a pas assez d’ouverture vers le public, pas assez d’autonomie, de contrôle des résultats, pas assez d’initiatives à destination des mécènes et des collectionneurs privés »
  • la subvention paralyse dans les institutions culturelles le risque nécessaire pour innover et en cela, se frotter au marché, à la concurrence privée est essentiel pour « éprouver les conséquences de leurs échecs et de leurs succès sur le marché »

Mais bizarrement, face à un diagnostic si juste, tout à fait adaptable à la France (on pourrait même rajouter en France, pays centralisé à la différence de l’Allemagne, le déséquilibre entre les institutions parisiennes et celles de Province), les conclusions tirées par les auteurs sont peu crédibles : ils proposent en effet pour le bien du système de diminuer drastiquement le nombre d’institutions par deux, pour recentrer les aides publiques sur « ceux qui le méritent, sur de nouvelles formes et supports de production et de diffusion culturelle, la culture amateur , l’enseignement artistique et une formation artistique véritablement inter-culturelle ». C’est vraisemblablement ces conclusions extrêmes, et non le diagnostic, qui à juste titre ont fait qualifier ce livre de « simpliste » « néolibéral », « vague », « de la provocation gratuite ».

Pour notre part, et nous sommes quelques-uns dans le secteur culturel à le penser depuis des années, nous disons qu’il faut graduellement inciter les institutions culturelles à compter plus sur leurs propres forces et moins sur les subventions, à augmenter leur taux d’autofinancement en recrutant plus de nouveaux publics non acquis à la culture, par des formes nouvelles et décalées collant aux tendances contemporaines, par des horaires élargis, par des communications efficaces (non destinées au seul milieu culturel et ne reposant pas uniquement sur le web social), et tout autant à les faire dépenser plus, pas seulement en augmentant les prix, mais aussi en générant de nouveaux services lucratifs (librairies-boutiques, restaurants, audioguides, locations de salles…). Faire croire aux acteurs culturels que le mécénat remplacera les subventions est tout autant dangereux, car il est fortement soumis à la conjoncture et au « fait du prince », et surtout cela retardera la nécessaire prise de conscience que la bataille principale pour les institutions culturelles est l’augmentation du taux d’autofinancement issu des visiteurs et des spectateurs (dans un marché). Plutôt que, comme nos collègues allemands, proposer de « couper dans le vif », disons qu’au cas par cas, il faut que partout au niveau de l’Etat et des Collectivités Locales se généralisent des contrats d’objectifs graduels visant à faire sortir toutes les institutions culturelles des zones « malsaines » des taux d’autofinancement à 15-20 % vers des zones à négocier selon les établissements entre 30 et 50 %. Et pas au-delà, car sauf rarissime exception, la culture a un prix que le service public doit assumer mais pas systématiquement, par confort et par habitude, à plus de 80 %.

Jean-Michel Puydebat*

*Jean-Michel Puydebat est consultant spécialisé en management de la culture, directeur de PV2D, président du réseau de consultants CPIP et membre de CEG.

Sur le même sujet, lire notre article paru au moment de la publication de l’ouvrage en question :

 Pour votre complète information, Pius Knusel a tout récemment quitté ses fonctions.

Du même auteur :

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New Zealanders’ strong support for cultural activities revealed

New Zealanders spent $2.31 billion on arts, culture and heritage in the past 12 months, according to Creative New Zealand’s Audience Atlas New Zealand Report 2011, launched today.

The Audience Atlas is a new Creative New Zealand initiative, designed to provide insights into arts audiences across the country.  It covers 39 artforms and leisure activities throughout the country and measures lapsed, current and potential markets. The report aims to help arts organisations gain greater understanding of their current and potential audiences, so they can strengthen their audience and marketing programmes.

The Atlas shows the market for arts and culture in New Zealand is large, with 95% of adults having been to at least one cultural event or place in the past three years. This figure compares favourably with Australia, with 87% of adults and the United Kingdom, with 85%.

The regions with the highest numbers of people who had taken part in cultural activities in the past three years were Wellington and Nelson, both with 98% of their adult population.  Auckland was slightly above the national total, with 96% but lower than Otago and Gisborne, both with 97%.

The Audience Atlas New Zealand Report 2011 also revealed that in any four-week period, 40% of New Zealanders spent around $130.00 each going to cultural events or places.

The report is based on New Zealand residents, aged 15 or more, who have been culturally active in the past three years. This is defined as having made a least one visit to a cultural event or place during that time: this includes attending cinema, live music, comedy, museums, galleries, theatre and dance.

The Audience Atlas New Zealand Report 2011 research was conducted by arts management consultancy Morris Hargreaves McIntyre, who specialise in audience and organisational development. It expands on the Creative New Zealand survey New Zealanders and the Arts: Attitudes, Attendance and Participation in 2011 released last month.

For the full Audience Atlas New Zealand Report 2011, go to
www.creativenz.govt.nz/audienceatlas2011

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Aides des collectivités territoriales et droit communautaire : la culture menacée ?

Le groupe de travail sur l’influence du droit communautaire sur le financement des services culturels par les collectivités territoriales a rendu ses conclusions au Sénat au début du mois d’avril. Le communiqué de presse qui nous est parvenu avec la synthèse du rapport du président du groupe de travail Monsieur Vincent Eblé témoigne de la complexité et de l’importance du sujet.

En effet, le droit communautaire évolue. Le paquet Monti-Kroes, datant de juillet 2005, a été remplacé par le paquet Almunia, adopté par la Commission européenne le 20 décembre 2011 et applicable en France depuis le 1er février 2012. S’adressant à l’ensemble des pouvoirs publics, nationaux et locaux, il émet un principe général d’interdiction des aides d’État, tout en autorisant certaines compensations notamment pour la fourniture de « services d’intérêt économique général » (SIEG). Au-delà d’un certain seuil de subvention, le seuil de minimis, qui devrait prochainement être fixé à 500 000 euros sur trois ans, toute compensation fait l’objet d’une notification.

Ceci est lourd de conséquences pour la culture et plus généralement pour l’écosystème culturel. Des mutations profondes s’annoncent. Plusieurs de nos membres sont très mobilisés sur cette question et nous aurons l’occasion d’y revenir très prochainement en détail.

La synthèse du rapport est téléchargeable dans notre box ressources.

Le communiqué :

Aides des collectivités territoriales et droit communautaire :

mieux prendre en compte les spécificités du secteur de la culture

Le mercredi 4 avril 2012, la commission de la culture, présidée par Mme MarieChristine Blandin (Groupe écologiste – Nord), a adopté les conclusions du groupe de travail sur l’influence du droit communautaire sur le financement des services culturels par les collectivités territoriales, présidé par M. Vincent Eblé (SOC – Seine‑et‑Marne).

Après avoir entendu une trentaine de personnes et rencontré les cabinets des commissaires européens concernés par ce sujet, le groupe de travail dresse le constat d’un risque d’insécurité juridique, lié à la complexité du droit des aides d’État et de la commande publique et à la difficulté de leur mise en œuvre. En outre, acteurs culturels et collectivités territoriales sont confrontés à un enchevêtrement de normes nationales et européennes parfois contradictoires. Enfin, le corpus juridique encadrant le financement des services culturels ne tient pas suffisamment compte du caractère spécifique de la culture pourtant réaffirmé par la convention de l’Unesco.

Certaines pistes sont à explorer :

  • l’analyse des marges de manœuvre existantes (procédure adaptée pour les projets culturels, subventionnement des associations);
  •  la mobilisation des acteurs culturels et des pouvoirs publics pour entamer des négociations avec la Commission européenne afin que soient mieux prises en compte les spécificités culturelles (notifications de régimes d’aides ou d’aides compatibles au sens de l’article 107-3-d du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, incorporation de secteurs culturels dans un règlement général d’exemption) ;
  • un meilleur accompagnement, par l’État, du secteur culturel et des administrations territoriales (formation des personnels des directions régionales des affaires culturelles au sein desquelles serait désigné un référent, présentation claire et fiable des règles de financement, qu’il s’agisse d’un guide ou de la mise à jour de la circulaire du 18 janvier 2010 relative aux relations entre les pouvoirs publics et les associations).

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Australian cultural policy: a model for the UK

The proposed Australian cultural policy takes things in the right order, says John Holden. Photograph: Hemis / Alamy/Alamy

The proposed Australian cultural policy takes things in the right order, says John Holden. Photograph: Hemis / Alamy/Alamy

The country deserves a coherent, government-wide policy for culture, says John Holden, it’s time once again to learn from the Australians

Last November I visited Australia and the arts community was buzzing with talk about the country’s proposed new cultural policy. So I took a look at the discussion document and I turned green with envy – why can’t we have one of these in the UK?

In Britain we’ve never been good at framing a coherent approach to culture. Back in 1996 a senior civil servant at the Department for National Heritage told the Sunday Times: « It is not part of our culture to think in terms of a cultural policy, » and not much has changed.

The Australian example shows what can be done. It’s a remarkable and mercifully brief document that has many virtues.

First, it sets out the beliefs on which any serious cultural policy must be founded: « The arts and creative industries are fundamental to Australia’s identity as a society and nation, and increasingly to our success as a national economy. » It adds that « the policy will be based on an understanding that a creative nation produces a more inclusive society and a more expressive and confident citizenry. »

Everything that follows in the document is built on this bedrock of ideology. Without such clear and transparent beliefs, and the commitment that flows from them, policies are doomed to endless wrangling about measurement and evidence.

But the document does acknowledge evidence where it exists, and uses it wisely. For example: « Research shows that arts education encourages academic achievement and improves students’ self-esteem, leading to more positive engagement with school and the broader community and higher school retention rates » – therefore « the new national curriculum will ensure that young Australians have access to learning in the creative arts. »

But in the UK we have to suffer the non-evidence based approach of abolishing what went before just because the other lot invented it.

The next virtue is that the proposed policy not only encompasses the arts, heritage and creative industries, but extends into other areas like education and infrastructure. Culture is deemed relevant to every department of government, from the role that it plays in international relations (British Foreign and Commonwealth Office) to its economic importance (HM Treasury), from its impact on the need to build airports for cultural tourists (Department for Communities and Local Goverment) to cultural scholarship in Higher Education (Department for Education).

That relevance is a two-way street: for example, the cultural uses of high speed broadband affect hard infrastructural requirements, while the existence of the hardware creates cultural opportunities.

But with our inheritance of initative-itis and dysfunctional 19th century silos in Whitehall, our treatment of culture within government is confused and contradictory. It needs pulling together into a consistent and logical whole, which is just what the Australian cultural policy is designed to do.

One interesting thing about this Australian initiative is its timing. Down under they are not afflicted by the global financial malaise to the same extent that we are, but they are clearly looking to the future, and asking where societies and economies are going.

Whatever the rights and wrongs of the UK’s Plan A and Plan B, it should be obvious that we need more than hope and excuses to reinvigorate ourselves. We need a long-term economic strategy that recognizes the important part that culture and creativity play. With the cultural and creative economy now accounting for such a large proportion of Britain’s GDP, you would think that some serious consideration would be given to cultural policy right across the piece, rather than following the traditional fractured approach.

The proposed Australian cultural policy takes things in the right order: start with ideology and belief in making the case for culture; gather the evidence where you have it; work out a 10 year integrated strategy across government; decide on the consequent structures and funding needs; adjust according to circumstances.

In the UK we seem to have things topsy-turvy: first the treasury decides how much money there is; then government departments fight among themselves for how much they each get; they decide their own individual priorities; they hand out money; evidence is gathered by the recipients of that money to prove the cash wasn’t wasted. There is no clear political articulation or acceptance of the case for culture at any level.

Those with long memories will recall that the impetus for much of the increased funding, energy and new thinking about culture and the creative industries that we saw in the UK at the end of the 1990s was prompted by an Australian policy paper. Prime Minister Paul Keating’s 1994 document, Creative Nation had a profound influence here. It is time once again to learn from the Australians. This country also needs and deserves a coherent, government-wide policy for culture.

John Holden is associate at independent think tank Demos – he is also a visiting professor at City University in London.

Source : theguardian

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Le CNM préfigure le CNSP ?

Le Centre National de la Musique est né fin janvier, c’est désormais officiel, et on ne peut pas dire que cela ait vraiment fait débat, comme si le consensus était unanime ou presque. Voici donc venu le guichet unique que tout le monde attendait, regroupant la quasi totalité des institutions musicales françaises. Quarante et un signataires (labels, éditeurs et producteurs de spectacles) qui ont négocié fermement son périmètre pour s’assurer de recevoir autant qu’il donne dans ce grand pot commun calqué sur le modèle du CNC. Même les petits labels se sont réjouis d’être enfin pris en compte ! Pourtant des tensions s’expriment déjà vertement entre les producteurs de disques (SNEP) et ceux de concerts (PRODISS) mais aussi dans le domaine du spectacle vivant dont les représentants se montrent particulièrement mécontents et inquiets.

Peu concerné par cet accord, le spectacle vivant exprime ses craintes de voir la démarche du CNM préfigurer le démantèlement du ministère de la Culture et de la Communication et par voie de conséquence une dérégulation du secteur. Le SYNDEAC (qui représente les scènes nationales de danse et de théâtre) voit ainsi poindre l’arrivée des agences sur le modèle pratiqué en Grande-Bretagne, alors que le spectacle vivant (mais aussi au fond le ministère) a besoin d’une réforme profonde de son organisation pour espérer poursuivre ses missions. Un centre national du spectacle vivant et des scènes labelisées verra-t-il le jour ? A l’heure où les arguments électoraux s’aiguisent, quel chemin prendre ? Quel projet de société par, pour et avec le secteur culturel ?

En tirant une nouvelle fois la sonnette d’alarme, le SYNDEAC pourrait bien se trouver malgré lui pris dans un mouvement de réformes structurelles du secteur face auxquelles il faudra être en mesure de proposer une alternative cette fois-ci crédible. Fini le temps de la reproblématisation qui fait ronronner tout le monde ou presque depuis deux décennies. On dit souvent que c’est dans les les situations de crise que nous sommes les plus créatifs (pour le meilleur comme pour le pire d’ailleurs), et bien nous sommes désormais quasiment au pied du mur. A chacun de prendre ses responsabilités pour moderniser et pérenniser notre politique culturelle et ses secteurs.

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United we stand? Arts funding and the limits of loyalty

Our united front might be jeapordising the future of funding, says Rachel Briscoe. Photograph: Stuwdamdorp / Alamy/Alamy

A year ago, Arts Council England (ACE) went through a process of deciding which cultural organisations would continue to receive funding and which would not. A friend and I joked about sending anonymous parcels to ACE each containing a pair of scissors (safe children’s scissors to avoid being hauled in on terrorism charges) with a label attached, bearing the name of an organisation that we felt did not deserve to receive any more funding.

We joked about setting up a website called RFOslash.co.uk where people could vote, X-Factor style, on which organisations to get rid of. In the end we didn’t send any scissors or set up a website. There were winners and losers when ACE made its decisions and the people affected were either happy or unemployed.

I want to be very clear that this blog levels no criticism at ACE. I’ve always found its staff to be helpful and straightforward, doing a difficult job well. It sends assessors to see the work of organisations they fund. These assessors are often artists themselves, able to inform their feedback with a genuine understanding of artistic practice. Through this and other mechanisms, it seems to me that ACE try very hard to have a dialogue with artists and listen to informed opinions. Yet, we, the artistic community, don’t make it easy for them.

The theatre community is the sub sector of the community that I’m most familiar with. I run a company called fanSHEN, which is funded on a project-to-project basis – I also work with other organisations, some regularly funded by ACE, as a director and/or producer. From where I’m standing, all elements of the theatre ecology seem incredibly loyal. Even in the face of this year’s savage cuts, we presented a Spartacus-like united front.

No one did propose that anyone else should be cut and this loyalty is something to celebrate. In an environment where support for arts funding is not as unconditional as it is in perhaps Germany or France, we would be doing our sector’s public image no favours by backstabbing and infighting. United we stand. Divided we jeopardise the future of arts funding.

Except I’m not sure. ACE receives its funding from the National Lottery and the Department of Culture, Media and Sport (DCMS). This is public money which comes from taxes paid by all adults earning over the £7,475 annual threshold. So by protecting members of our community who receive public money, then make improper use of these funds, we are sanctioning the misuse of taxpayers’ money. We are allowing a small handful of irresponsible organisations to steal money from ordinary people.

I’m not engaging with the …but is it art? debate here. All art is subjective. There are organisations that produce work a million miles from my own personal taste, but whose appeal to others I appreciate. What concerns me is organisations that spend disproportionate amounts of public funding on people who don’t do their jobs properly and on things they don’t need. If these were private companies dependent on a business model for survival, they would be going into liquidation.

Let me be clear: these organisations are in the minority. The cultural sector is not full of bad apples but they do exist – ask any arts professional off the record and they should be able to give you a top three. But only off the record. So why does this happen?

Firstly, whistle-blowers endanger their future employment prospects and secondly, nobody wants to live in a surveillance state, constantly worrying that the marketing intern or the finance assistant is filing reports to Big Brother. A breakdown of trust is hardly conducive to exploration and creativity: how could organisations take risks if they were paralysed by the fear of someone reporting them to the Arts Council for misuse of public funds?

And then there’s reason number three.

With the complex patchwork of freelance, part-time, fixed term and full-time work that characterises the income stream of many of us who work in the arts, how many of us can honestly say that we’ve never worked for a publicly funded organisation that misuses their funding? Maybe we have even profited directly from this misuse. We don’t say anything about these organisations because if we did, we wouldn’t get paid.

I don’t have any answers. I don’t know how we do the unthinkable and break ranks, or even if it would be helpful in the long run. But I know that through our complicity, we’re playing into the hands of those who argue that all cultural funding is a waste of public money. It only takes one complacent, lazy or irresponsible organisation to discredit a productive, hard-working and vibrant arts community – why take that risk, especially at a time when the government are actively looking for spending areas to cut?

Something has to be done. It has to be more sensitive and more of a dialogue than RFOslash.co.uk or mailing Crayola scissors to Alan Davey. It also has to be something which protects the individual against the negative repercussions of speaking out. I don’t know what it is but I do know that united in this way, we stand for dishonesty, fear and stagnation, not the dynamism and capacity to ask questions that originally drew me to the arts sector.

Rachel Briscoe is creative director of fanSHEN – fanSHEN works in live performance, telling stories of real people exploring big ideas. Follow them on Twitter @fanshentheatre

Source : The Guardian

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Les politiques culturelles provinciales et territoriales du Canada. Origines, évolutions et mises en œuvre

Les politiques culturelles provinciales et territoriales du Canada. Origines, évolutions et mises en œuvre traite de diverses questions touchant l’histoire des politiques culturelles canadiennes, de leur institutionnalisation et de leur instrumentalisation.

De quelle façon les gouvernements infranationaux canadiens sont-ils intervenus et interviennent-ils actuellement dans la vie culturelle et artistique de leurs concitoyens ? Sur quels fondements ont-ils basé et basent-ils de nos jours leurs interventions en ce domaine ? Comment traduisent-ils les notions de culture et de politique culturelle au fil du temps ? Quels ont été les facteurs de changement et les sources d’influence à l’origine de la mise en œuvre des politiques culturelles provinciales et territoriales ? Quels en sont les objectifs et les finalités ainsi que les outils d’intervention privilégiés au fil des décennies ? Les réponses ne sont pas simples, mais multiples et complexes de par les idéaux fondateurs et l’historicité des provinces et des territoires canadiens, leur capacité et leurs ressources, mais aussi de par les valeurs et les identités propres des populations qui y habitent, leurs attentes et leurs demandes ainsi que les visées de leurs gouvernements successifs.

Avec la participation de :

Jean-Paul BAILLARGEON, Nicole BARRIEAU, Alison BEALE, Daniel BOURGEOIS, Donna CARDINAL, Joy COHNSTAEDT, Patrice A. DUTIL, Monica GATTINGER, Fernand HARVEY, M. Sharon JEANNOTTE, Jan MARONTATE, Catherine MURRAY, Ronald ROMPKEY, Diane SAINT-PIERRE, Dick STANLEY, Karen WALL, David WHITSON.

Biographie :

Monica Gattinger (codirectrice de l’ouvrage et auteure du chapitre sur l’Ontario) est professeure agrégée à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Son expertise et ses recherches portent sur les politiques culturelles canadiennes, l’intégration continentale et les politiques et réglementations énergétiques (Canada/États-Unis). Outre la codirection du présent ouvrage, elle est codirectrice, avec Geoffrey Hale, de Borders and Bridges : Canada’s Policy Relations in North America (Oxford University Press, 2010), codirectice, avec Caroline Andrew, M. Sharon Jeannotte et Will Straw, de Accounting for Culture : Thinking Through Cultural Citizenship(University of Ottawa Press, 2005), et coauteure, avec G. Bruce Doern, de Power Switch : Energy Regulatory Governance in the Twenty-First Century (University of Toronto Press, 2003).

Diane Saint-Pierre  est professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et responsable de l’axe « Politiques culturelles » de la Chaire Fernand-Dumont sur la culture. Outre la codirection avec Claudine Audet du présent ouvrage, issu d’un colloque, et d’un second sur des cas nationaux (à paraître dans la même collection), ses recherches des dernières années ont porté sur l’évolution des politiques culturelles, notamment dans des perspectives comparatives, sur les groupes d’intérêt en ce domaine et sur le rôle et la place de la culture dans la politique de développement de la ville.

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Culture et développement durable : il est temps d’organiser la palabre…

Quelle belle manière de finir 2011 et d’entrer en matière pour 2012 ! Il nous l’avait promis et il l’a fait : l’inénarrable Jean-Michel Lucas (alias Doc Kasimir Bisou) vient de publier via l’IRMA la version désormais achevée du texte dont nous faisions déjà état il y a plus d’un an sur le thème « culture et le développement durable ».

Cette contribution majeure pose les fondements d’une nouvelle action en matière culturelle et matière de politique culturelle mais bien entendu avant cela, comme l’indique l’IRMA dans sa présentation de l’ouvrage, l’auteur révèle les incohérences d’un secteur culturel qui se soumet aux lois du marché, et tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les écueils de la démocratisation de la culture et propose d’autres pistes de réflexion et de perspective politique sur la « volonté collective de déterminer les bonnes attitudes culturelles nécessaires pour construire un avenir commun à l’humanité durable ». Alors, la culture doit-elle contribuer au développement durable humain ou en être une condition ? Jean-Michel Lucas pousse son analyse jusqu’à proposer une nouvelle écriture de l’Agenda 21 de la culture qui assumerait des dispositifs de débats « libres, ouverts et documentés », en lien avec des dispositifs d’action publique notamment au niveau européen.Avec l’approfondissement de la crise économique, la « culture » a changé de rôle : elle est devenue espoir d’un futur meilleur, au point d’être considérée comme le quatrième pilier du développement durable pour l’Agenda 21. Certes, sous le chapeau des industries culturelles et créatives, l’illusion semble parfaite puisque la culture générerait plus de 600 milliards d’euros et représenterait 14 millions d’emplois dans l’union européenne. Mais, face à ce constat, Jean-Michel Lucas pointe la perte de sens de ce nouveau rôle attribué au secteur culturel. Après avoir analysée la place qui lui est accordée dans les textes fondateurs du développent durable humain (de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio en 1992 jusqu’à l’Agenda 21 de la culture), il montre l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les professionnels de la culture qui n’ont plus qu’une position de « fournisseurs de services » et troquent leur public fidèle contre de bons clients. L’auteur s’emploie à démontrer qu’une autre perspective politique, ouverte initialement par Jon Hawkes, est nécessaire et possible ; elle prend acte des accords internationaux sur la diversité culturelle et affirme la primauté des enjeux de reconnaissance de la dignité des personnes dans leur identité culturelle toujours mouvante. La culture, dans l’esprit de la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, n’est plus un chiffre d’affaires de champions nationaux, mais une éthique, pour faire ensemble société, ou mieux encore, faire humanité commune et durable. L’auteur préconise de réécrire, en ce sens, l’Agenda 21 en estimant qu’il est vraiment temps d’organiser la palabre !

L’auteur, Jean Michel Lucas, universitaire, est engagé de longue date dans l’action culturelle et particulièrement la valorisation des musiques actuelles. Il a occupé des fonctions de responsabilité dans l’administration culturelle (Drac et conseiller de Jack Lang). Ses travaux de recherche portent sur la critique des politiques culturelles et, sous le pseudonyme du Doc Kasimir Bisou, il plaide pour la prise en compte des enjeux éthiques dans la conduite des politiques de la culture.

Nous attendons avec impatience la version anglaise car cela ne fait aucun doute que ce texte va faire le tour de la planète.

Références de l’ouvrage : 

Titre « Culture et développement durable. Il est temps d’organiser la palabre… » • Éditeur : Irma, collection ®evolutic • Édition : Janvier 2012 • Format : 15 x 20 cm • Pagination : 128 pages •

Pour plus d’informations et commander l’ouvrage, cliquez ici.

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La consommation culturelle des Français se transforme

Le département des études, de la prospective et des statistiques (Deps) du ministère de la Culture publie les résultats d’une étude intitulée « Dépenses culture-médias des ménages en France au milieu des années 2000 : une transformation structurelle ». Celle-ci s’appuie sur l’analyse régulière de la structure des dépenses que les ménages français consacrent à la culture et aux médias. Elle compare plus particulièrement les résultats de la vague 2006 – juste avant la crise économique mondiale – à ceux de 2001. Les résultats mettent en évidence une baisse des dépenses correspondantes, passées de 4,5% du budget disponible des ménages en 2001 à 4% en 2006. Au-delà de la question de la part de la consommation culturelle, l’étude montre aussi, malgré le maintien d’un certain nombre de « régularités structurelles », l’influence considérable de la révolution numérique sur la structure des dépenses culturelles et médiatiques des Français.
Depuis le début des années 2000, les dépenses de communication connaissent une progression continue (+221% pour les abonnements internet, +40% pour les abonnements télévisuels), même si elles demeurent sans commune mesure avec d’autres postes du budget des ménages comme le logement. A l’inverse, certaines dépenses culturelles enregistrent un fort recul : -47% pour les dépenses liées à la pratique musicale en amateur, -41% pour la consommation de musique enregistrée, -11% pour le spectacle vivant… Sur la même période 2001-2006, le livre s’en tire plutôt bien (+20%) malgré le discours récurrent sur sa disparition programmée, tandis que la fréquentation des musées reste stable.
En termes sociologiques, l’analyse économétrique comparée montre que l’élasticité au revenu de la dépense culturelle progresse au cours de la période. En d’autres termes, le niveau de revenu et les facteurs sociodémographiques pèsent fortement sur la consommation culturelle. Cette élasticité au revenu joue particulièrement pour la consommation de spectacle vivant et les dépenses liées aux pratiques artistiques et associatives.

Culture des villes et culture des champs

En termes d’âge, le poids relatif du budget culturel le plus élevé s’observe chez les ménages dont le chef de ménage a moins de 25 ans. En revanche, les dépenses culturelles les plus élevées en valeur absolue (1.350 euros par an) sont le fait des ménages dont la personne référente est âgée de 45 à 54 ans. Ces résultats traduisent un « vieillissement » de la consommation culturelle. Entre 2001 et 2006, la tranche d’âge la plus consommatrice est en effet passée des 35-44 ans aux 45-54 ans. Et, sur la seule année 2006, ce sont même les 55-64 ans qui consacrent la plus grande part de leur budget à la culture et aux médias. Au même titre que le revenu, la catégorie sociale et l’âge, la présence d’enfants au foyer exerce également une influence significative sur la consommation culturelle.
Enfin, les collectivités retiendront aussi que l’offre culturelle a également un impact direct et significatif sur la consommation de ce type de biens. Ceci explique que le niveau de dépenses culturelles des habitants de l’agglomération parisienne dans le budget des ménages est nettement supérieur, en valeur absolue comme en poids relatif, à la moyenne nationale. Confirmation de cette économie de l’offre : au sein de l’agglomération francilienne, les Parisiens affichent une consommation nettement supérieure à celle des habitants des autres départements de la région. Il est vrai que Paris et l’Ile-de-France concentrent aussi les revenus et les niveaux de formation les plus élevés. De façon plus large, les modes de vie influent sur la consommation culturelle. Les habitants des espaces périurbains – qui vivent le plus souvent en habitat individuel – privilégient plutôt la maison et les loisirs non culturels, alors que ceux qui vivent en zone urbaine – et plus encore à Paris – tirent profit d’une offre culturelle beaucoup plus dense.

Source : Jean-Noël Escudié / PCA

Le document est consultable en ligne ici ou bien dans notre box ressources.

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Quelle gouvernance culturelle pour la ville-monde ?

L’Observatoire des politiques culturelles (OPC), avec le concours de Culture et Développement et du Musée dauphinois (Conseil général de l’Isère), organise les Premières Rencontres Augustin Girard – René Rizzardo sur le thème Coopération internationale et diversité culturelle : quelle gouvernance culturelle pour la ville-monde ? les 1er et 2 décembre, à Grenoble (Isère).

Ces rencontres proposent une réflexion prospective sur l’articulation entre problématiques culturelles, enjeux de société et enjeux de politiques publiques dans un contexte mondialisé. Ce premier rendez-vous traitera des dynamiques de coopération et des enjeux de diversité culturelle, à travers notamment les échanges artistiques et culturels Nord(s)/Sud(s). 
Comment (re)penser à travers ces processus de coopération les enjeux multiculturels de demain ? En quoi la reconnaissance de compétences et de droits culturels représente-t-elle un facteur de cohésion et de paix sociale du local au mondial ? 
La manifestation mettra l’accent sur ce que les relations entre la France, l’Europe et le monde produisent sur les territoires impliqués en termes de représentation des cultures et dans la construction des identités culturelles en jeu. Loin de toute approche compassionnelle, les relations aux arts et aux cultures non occidentaux et notamment africains seront explorées à cette occasion. 
Il sera question d’éducation à la diversité comme facilitateur de rencontre et de respect mutuel. Le débat portera également sur la manière dont les politiques publiques se saisissent de ce questionnement à travers la métropole contemporaine. Quelle gouvernance culturelle dans la ville-monde faut-il inventer qui compose le local avec le mondial ? Quel rôle les politiques territoriales ont-elles dans les échanges culturels internationaux ?
Ces premières Rencontres consacreront également un temps de témoignages autour d’Augustin Girard et de René Rizzardo dont les parcours et travaux ont largement nourri les réflexions sur ces problématiques.
Un avant-programme du colloque est téléchargeable. 
Le bulletin d’inscription téléchargeable est à faxer ou envoyer par courrier à l’OPC. 
Contact : Observatoire des politiques culturelles, 1, rue du Vieux Temple – 38000 Grenoble (+33 (0)4 76 44 33 26 – fax : 04 76 44 95 00 – contact@observatoire-culture.net )

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A propos de la présentation de l’étude « Culture & Médias 2030 » / 1

Nous participions le 25 octobre dernier à la Préfecture de région Ile-de-France à la présentation de l’exercice de prospective à long terme « Culture & Médias 2030 » auquel le secrétariat général du ministère de la Culture et de la Communication s’est livré via son département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS).

Compte tenu de l’ampleur et de l’importance du sujet et pour plus de lisibilité et de clarté, nous proposons une  série d’articles suscitée par cette présentation.

Commençons par rendre compte de cette étude, car pour toutes celles et ceux qui voudraient consulter l’étude Culture & Médias 2030, elle est sensée être accessible en ligne ici, tel qu’indiqué sur le site du ministère et dans tous les supports de communication (« Le rapport public interactif en ligne, accompagné d’une analyse des 33 facteurs d’évolution sous forme de fiches, offre la possibilité de recueillir les contributions des acteurs de la culture »). Hélas, aucun accès au contenu de l’étude n’est possible à cette adresse. Une « problème technique » à résoudre rapidement.

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Dans l’auditorium de l’ancien siège de la Banque Populaire où se trouve la Préfecture dans le XVème arrondissement de Paris, c’est une matinée à géométrie variable qui s’est déroulée, géométrie variable au regard de la densité du sujet et des différents niveaux d’intervention. Après l’ouverture bien pesée de Daniel Canepa, préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris, c’est Muriel Genthon (directrice régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France) qui a introduit le programme de la matinée pour passer ensuite la parole à Philippe Chantepie (chargé de la stratégie auprès du Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication) qui a présenté la démarche et les scénarios de prospective de l’étude et auquel a succédé Pierre Oudart (chargé du Grand Paris à la DRAC Ile-de-France) pour une intervention sur les équipements culturels passés au crible de la prospective.

Il faut bien commencer par reconnaître que cette étude « Culture & Médias 2030 » est majeure et elle ne peut laisser indifférent, notamment parce qu’elle dresse avec une grande acuité un diagnostic fondé sur trois mutations majeures :

  • la France n’échappe pas à la globalisation de la culture et des loisirs : la France saura-t-elle préserver son modèle d’action publique culturelle encore très souvent regardé dans le monde comme une singularité, une exception ? Quelles stratégies de soutien aux industries culturelles françaises  dans un contexte de polarisation financière, stratégique et juridique des marchés mondiaux de droits et des techniques ? Face aux effets de la globalisation sur les migration, face à la diversité culturelle qui en découle dans la société et aux réactions qu’elle suscite – de l’ouverture au repli, de l’acculturation à des phénomènes de multi-appartenances, faudra-t-il redéfinir les registres de légitimation de la politique culturelle, ses priorités et ses moyens ?
  • Mondiale, la révolution numérique est pluridimensionnelle : opportunité, vraie ou fausse, d’accès aux contenus culturels, ou risque pour l’économie industrielle de la culture et la propriété intellectuelle, quelles seront les effets de la mutations numérique sur l’économie culturelle, en particulier les emplois, les modes d’organisation, de valorisation, de rémunération, de financement de la création ? Quels nouveaux équilibres à construire dans les régulations ? Comment orienter durablement l’avenir des réseaux, assurer la permanence des modèles économiques culturels ou leur profonde transformation ? Comment assurer le positionnement des industries culturelles françaises face à la montée des acteurs mondiaux, quelles stratégies nationales et/ou européennes développer ?
  • Les impacts des transformations sociales sont majeurs autant qu’incertains : commet notamment prendre en compte dans la politique culturelle la nature générationnelle des évolutions des pratiques et des rapports à la culture ? Comment agir contre la potentielle dissociation entre les pratiques relevant des « conservatoires » de pratiques culturelle et de la création et celles relevant des pratiques sociales, individuelles, communautaires, dont le contenu et le caractère culturels vont en s’amenuisant ?

Quatre scénarii de prospective des politiques culturelles se fondent sur ce diagnostic et sont développés à partir d’une trentaine de facteurs classés selon sept catégories (contexte international, contexte national, jeux d’acteurs publics de la culture, usages et pratiques culturelles, offres culturelles et leurs économies, financement et régulation, valeurs et représentation) :

  • scénario 1  « l’exception continuée » : notre modèle de politique culturelle perdure, en particulier les logiques qui ont donné naissance à une « exception culturelle française ». Les modalités  et les contenus de la politique culturelle française sont appelés à évoluer pour parvenir à maintenir un cadre d’objectifs identiques depuis plusieurs décennies. L’inertie des politiques culturelles ou leur non-renouvellement ne sont pas à l’ordre du jour. Des stratégies de choix délibérés et assumés, parfois des renoncements, voire des sacrifices sont nécessaires.
  • scénario 2  « le marché culturel » : les grandes mutations économiques, géopolitiques et techniques conduisent à marginaliser l’importance de la politique culturelle française et à banaliser les ressorts de la vie culturelle. La place du ministère de la Culture et de la Communication s’affaisse au profit d’un renouvellement mais surtout d’un renforcement des acteurs économiques de la culture.
  • scénario 3  « l’impératif créatif » : l’Union européenne lance un projet renouvelé de croissance durable articulant économie, culture, cohésion sociale et environnement afin de lutter contre une tendance au déclin relatif. La France adhère à la démarche qui voit dans la culture un facteur de créativité au service de la croissance dans une économie dynamique et durable de l’immatériel. Réorganisées, les institutions publiques de la politique culturelle cherchent à s’engager dans cette nouvelle croissance dans une stratégie d’industrialisation de la culture modifiant modes d’intervention et de régulation.
  • scénario 4  « culture d’identités » : alors que quelques valeurs partagées en Europe persistent, l’Etat se concentre sur certains fleurons d’une « culture française » et les collectivités territoriales, dans une logique fédéraliste, œuvrent à une vitalité culturelle « sociale » et communautaire, ancrée dans la vie des populations, selon une stricte segmentation.

Ces scénarii permettent de dégager clairement les défis, les enjeux et les stratégies auxquels les politiques culturelles auront à se confronter :

  • l’empreinte culturelle de la France (le terme est emprunté à la mouvance de l’économie mauve mais n’est pas traité de la même manière),
  • les articulations entre l’offre et la demande,
  • les transformations de l’Etat.

Transversaux aux politiques de la culture et de la communication, ces enjeux doivent notamment être déclinés de manière sectorielle (création, patrimoine, industries culturelles et médias, cinéma, etc.) et obligent à aller plus loin dans le débat et l’enrichissement pour mieux approcher les tendances et les spécificités des secteurs, des expressions, des métiers, des différents acteurs de la culture.

De ces enjeux, c’est un véritable programme de travail pour affiner ces scénarii qui s’engage, à travers un dialogue avec les acteurs culturels et les collectivités (la FNCC a déjà commencé à contribuer le 18 octobre dernier), mais également qui met à leur disposition la grille de lecture que cette étude permet pour penser les orientations futures de leur action.

Enfin, nous y reviendrons en détail, l’exercice prospectif est aussi conçu comme une démarche structurante pour envisager la future feuille de route du ministère de la Culture et de la Communication et ses services déconcentrés, feuille de route pensée au-delà des orientations gouvernementales issues des alternances politiques, quelles qu’elles soient, nous assure-t-on.

Ce programme de travail se décline de la façon suivante :

Empreinte culturelle de la France

  • fonder une géostratégie culturelle
  • reconnaître les actifs immatériels culturels comme un enjeu stratégique à long terme
  • renforcer l’Europe de la culture et des médias comme relais et plate-forme

De nouvelles articulations entre offre et demande

  • proposer des politiques d’offre en phase avec les mutations de la demande
  • assurer la présence d’un espace public numérique culturel
  • mettre en synergie des politiques culturelles et industrielles
  • garantir le financement durable de l’écosystème culturel
  • renouveler l’action culturelle
  • réinventer et relancer les politiques des publics
  • étendre l’éducation artistique et culturelle tout au long de la vie
  • favoriser les nouveaux espaces-temps de rencontres culturelles

Les transformations de l’Etat

  • réguler dans l’environnement numérique
  • inventer la régulation du « travail artistique »
  • imaginer la régulation des nouveaux territoires des patrimoines
  • partager l’animation culturelle des territoires
  • renforcer l’interministérialité sur des axes stratégiques
  • devenir un Etat culturel médiateur et intermédiaire
  • renforcer la fonction d’expertise
  • réinventer l’Etat financeur de la culture
  • penser la complexité, organiser l’expérimentation, susciter l’innovation

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Retour sur le 1er Forum international de l’économie mauve

Le premier forum international pour l’économie mauve qui s’est tenu la semaine dernière à l’espace Pierre Cardin à Paris s’est achevé sur un succès porteur d’espoir. Nous y avons participé non sans une certaine excitation, notamment au regard des intentions affichées par le manifeste fondateur de ce concept dont nous nous étions fait l’écho il y a quelques semaines :

  • articulation vertueuse [entre culture et économie] qui ne se réduise pas à une pure instrumentalisation de la première et à une vaine stigmatisation de la seconde ;
  • reconnaissance et désormais construction d’une perspective où la culture est appréhendée et reconnue comme un écosystème hypersensible à l’action humaine, dont elle enregistre tous les impacts (directs et indirects) ;
  • œuvrer pour le durable contre le court terme, la création de valeur contre le gaspillage des ressources, la synergie contre le chacun-pour-soi, l’éthique contre l’irresponsabilité.

Autre raison de s’enthousiasmer : la qualité des interventions et des débats, dont on peut se réjouir qu’ils aient enfin à nouveau lieu à Paris car, il faut bien le dire, depuis les journées européennes de l’économie et de la culture en 2008 au Musée du Quai Branly, il ne s’est pas passé grand chose pour donner au public les clés de ce qui se joue lentement ici mais sûrement ailleurs dans la reconfiguration des territoires mondialisés de la diversité culturelle pensée comme un mode intégré d’action et de coopération, des industries créatives comme vecteur de rayonnement et de développement, de l’urgence de connecter et croiser plus fortement la culture avec les autres secteurs de l’activité humaine.

C’est en effet d’abord une affaire de contenu, au-delà du besoin de légitimer le concept de l’économie mauve par un corpus de pensée et la signature de grandes cautions publiques nationales et internationales. Il convient en effet de reconnaître que les contenus étaient au rendez-vous et que l’adhésion et l’engagement des intervenants créé un œcuménisme particulièrement fécond et prometteur qui va là aussi bien au-delà du simple syncrétisme de l’ère post-Florida, très à la mode aujourd’hui et que certains s’épuisent avec plus ou moins de bonheur à commenter ou recycler sans rien proposer.

Rien de cela ici, bien au contraire. C’est la reconnaissance de la nécessité de faire muter l’économie en lui donnant une couleur supplémentaire, comme ces dernières années avec l’économie verte, pour engager de nouvelles perspectives non pas de développement débridé, dérégulé ou dérèglementé, bien au contraire, mais d’action soutenable, d’action plus responsable, plus porteuse de sens, plus reconnaissante de notre capacité de créer, d’imaginer, d’innover et surtout de collaborer, de partager et d’habiter le monde.

Cette couleur, le mauve (créativité et imagination dans la symbolique des couleurs), viendrait donc se placer au centre du développement durable pris non plus comme un concept pour dire « la culture est le quatrième pilier du développement durable », une mode ou un cycle de marché mais comme une modalité d’action responsable sur l’ensemble des domaines qui participent et relèvent de notre écosystème. Et cette nouvelle modalité doit avoir ses propres outils et méthodes, une nouvelle ingénierie culturelle en quelque sorte.

A noter parmi les nombreuses interventions qui se sont succédées pendant 2 jours et demi, des témoignages qui se distinguent et montrent le chemin :

  • Cheikha Mai (ministre de la culture et de l’information du Bahrein), a permis de prendre pleinement conscience de ce que Frédéric Martel décrit dans « Mainstream » (la conquête des industries culturelles et notamment des médias en direction de publics qui partagent la même culture que les acteurs occidentaux négligent alors qu’elle constitue un immense marché).
  • Odile Quintin (ancienne directrice générale à la Commission Européenne) a souligné que sans  la prise en compte de la diversité culturelle les entreprises perdent en moyenne 10 points de compétitivité et que le poids gigantesque des industries créatives dans l’économie de l’Europe aujourd’hui doit inciter à aller plus loin dans la maison Europe pour favoriser partout des écosystèmes créatifs, innovants et dynamiques qui stimulent les territoires.
  • Bernard Ramanantsoa (directeur général d’HEC Paris), nous a rappelé que si nous vivons une crise économique, financière et sociale, elle coïncide avec une crise de la pensée, où la méconnaissance d’autrui, de sa culture, de ses traditions et de ses usages est alimentée par l’immédiateté de l’opinion toute faite et le déclin de la culture générale jusque dans l’enseignement supérieur.
  • Hubert Védrine (ancien ministre des affaires étrangères) a donné sa vision de l’urgence d’une Europe fédéraliste qui s’appuie sur la richesse culturelle et identitaire de chacun de ses membres pour exister face aux grandes puissances en devenir qui ont presque toutes un modèle fédéraliste avec plus d’états, plus de langues et des cultures et de croissance sur lesquelles il faudra non seulement compter mais probablement accepter la fin du modèle d’influence américain qu’elles commencent aujourd’hui à contester.
  • Caio de Carvalho (Président de Sao Paulo Turismo, ancien ministre et président de l’institut d’économie créative) a insisté sur le fait que le monde entier raffole de la beauté et de l’art de vivre de l’Europe mais que c’est grâce au numérique et aux industries créatives que le Brésil avance à très grande vitesse pour créer de nouveaux centres d’intérêt et de croissance où la culture et ses impacts directs et indirects sont considérés et évalués comme des points de croissance économique à part entière comme aucun pays d’Europe ne le fait aujourd’hui.
  • René Villemure (président de l’institut d’éthique du Québec) a développé l’idée que l’éthique et l’économie mauve ne seront jamais l’aboutissement logique de bonnes intentions.  Elles seront le résultat de réflexion et de proposition fondées sur le sens et sur des valeurs telles l’impartialité, le respect et la vigilance. Ces trois valeurs représentent un horizon moral souhaitable d’une mondialisation à visage humain.
  • Guillaume Kiossa (ancien conseil spécial de la présidence européenne française et président d’Europanova) a promu la nécessité  d’investir massivement dans des programmes qui visent à accueillir les talents du monde entier en Europe, comme les Etats-Unis l’ont fait chaque année depuis le début des années 1940 notamment pour accueillir les élites européennes qui fuyaient le nazisme, non seulement pour y découvrir la culture et les merveilles de l’Europe mais aussi pour ensuite y vivre et contribuer à renouveler le rayonnement et la dynamique en Europe.
  • Carlo Petrini (président-fondateur du mouvement Slow Food) défend comme toujours l’idée que le système actuel court à sa perte et qu’il faut le rebâtir sur les dynamiques locales authentiquement porteuses de culture, de savoirs et de respect entre les hommes, envers la nature et tout comme certaines villes se mettent à opter pour la philosophie « slow », ce sont les métropoles qui devraient restaurer le goût du mieux vivre au lieu de concentrer depuis toujours les gaspillages les plus criminels qui soient.
  • Daniel Maximin (commissaire de l’année française des Outre-mer) a insisté sur le fait que les peuples d’Outre-mer ont le respect de la terre au plus profond de leurs cultures et que si les territoires d’Outre-mer sont autant des paradis que des enfers qui nous fascinent et nous ont incité à les coloniser, le développement économique par l’exploitation des ressources naturelles et par le tourisme peuvent et doivent changer ici et maintenant radicalement d’optique et mieux s’appuyer sur la sagesse des ultra-marins.

A noter également la courageuse modération de Frédéric Martel qui a « osé » une fois de plus mener la vie dure à nos vieux réflexes franco-français qui nous font souvent dire que nous sommes les champions de la diversité culturelle alors qu’il n’en est rien. Ce qui est désormais une posture ou un discours d’apparence vis-à-vis de l’extérieur, qui rassure et donne bonne conscience teintée d’une certaine nostalgie pour notre impérialisme déchu qui ne dit pas son nom, ne résiste pas un instant à la réalité de la diversité culturelle issue des sociétés multiculturelles comme les Etats-Unis.

Face à l’urgence de refonder la manière dont la culture, les arts, l’innovation et la créativité pour soutenir un monde plus juste, la tâche est immense, vertigineuse et complexe car le temps n’est plus aux incantations. Même si bon nombre de nos élus et de nos gouvernants auront naturellement le réflexe de dire qu’ils font de l’économie mauve depuis des années sans jamais le dire, il faut bien reconnaître la nécessité de réviser le logiciel sociétal dont la gouvernance a été édifiée dans autre âge.

Au fond, ce qui est en cause ce situe à deux niveaux :

  • le modèle d’exploitation de la nature et des êtres humains pour pouvoir les exploiter toujours plus les êtres humains et la nature, la fuite en avant du développement privé de toute forme de responsabilité et de conscience de son impact,
  • les réticences de l’ordre établi face à la mutation des systèmes politiques et géopolitiques qui ont émergé et dont la coopération est aujourd’hui incontournable.

L’économie mauve cherche à mieux interagir avec la culture pour trouver les clés d’une croissance économique et d’un développement social conscient que nous vivons dans un monde limité (au sens où nos ressources ne sont pas illimitées). De là émerge une valeur ajoutée qui s’appuie sur la culture au cœur de la conception des biens matériels et immatériels et des services publics et privés.

A travers la recherche de la diversité et de l’enrichissement culturels, c’est un défi de sobriété qui est clairement proposé par l’économie mauve : replacer l’être humain au centre de notre écosystème grâce à sa dimension créative. La demande de culture toujours plus grande peut être un des supports structurels de cette économie porteuse de croissance qui pourrait faire coïncider la notion de richesse la sobriété d’un monde limité et l’humilité d’un écosystème conscient de son équilibre fragile.

La discussion et le mouvement sont désormais enclenchés avec les acteurs concernés pour trouver des solutions nouvelles.

Rendez-vous donc à Sao Paulo l’année prochaine pour poursuivre dans l’action ce que cette première édition du Forum international de l’économie mauve vient d’initier de la plus prometteuse des manières.

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L’économie mauve, par René Villemure

Ceci est le texte de l’allocution de René Villemure sur l’économie mauve, présentée le 11 octobre 2011 à l’Espace Pierre-Cardin à Paris dans le cadre du 1er Forum international sur l’économie mauve, événement pionnier et fondateur auquel nous participions et dont nous nous sommes déjà fait l’écho à plusieurs reprises.

Il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais, d’éthique sans réflexion.

Si cela va sans dire…cela ira encore mieux en le disant…

Bien que le sujet soit sur toutes les lèvres, on utilise l’éthique plus souvent qu’autrement afin de justifier des normes.  Au lieu d’inspirer, on tente de contrôler le comportement en surveillant en en punissant, ce qui ne constitue pas des gestes éthiques.  De fait, l’éthique est mal connue et mal comprise.

Considérant que la notoriété du sujet n’égale pas sa connaissance, j’aimerais vous présenter, en quelque minutes, ce qu’est réellement l’éthique, ce qu’elle n’est pas, puis, enfin de faire le lien avec les enjeux et les responsabilités de l’économie mauve.

Même si plusieurs abusent du terme « éthique » et si, en conséquence, celui-ci est de plus en plus « connu », posons la question : malgré sa notoriété, sait-on réellement ce qu’est l’éthique ou ne sommes-nous qu’en mesure d’en déplorer le manque ?

L’éthique, et c’est curieux, est l’un de ces sujets que tous semblent vouloir s’approprier sans pour autant en connaître le sens, en comprendre les exigences ou la portée.  Écoutons les conversations et nous pourrons entendre parler de l’éthique du football et même de l’éthique de ceux qui travaillent fort…  Tout dire sans rien dire…

Ainsi, et c’est incontestable, le sujet de l’éthique est connu mais, s’y arrête-t-on vraiment ? Je ne crois pas.

L’éthique n’a pas la vie facile, elle est souvent masquée par tout ce qui se prend pour elle… c’est la raison pour laquelle on entends plus souvent parler  de « codes d’éthique », c’est-à-dire d’impératifs à suivre absolument sous peine de sanctions.  Cette conception, fort populaire, est cependant réductrice. Elle réduit le « Bien Faire » à l’obéissance…

Ces codes maladroitement appelés « codes d’éthique » relèvent, au sens strict, de la déontologie, c’est-à-dire d’un « discours sur le devoir ».  La déontologie est une pratique normative qui se penche sur son passé, que l’on croit immuable, et qui, souvent, n’aime point son présent.  C’est la raison pour laquelle elle propose d’ajuster le comportement présent au passé jugé « idéal ».

En situation de décision, le déontologue tente patiemment de rapprocher rigoureusement la situation en présence du texte original afin de restituer à la situation actuelle la perfection du texte original sans nécessairement tenir compte du contexte ou de l’irrégularité de la situation.  La déontologie est une pratique patiente et mesurée de comparaison avec un texte figé…figé dans le passé, bien sur…

Enfin la déontologie, pour qui n’existent que les cas les plus fréquemment rencontrés, relève de la logique du « surveiller et punir », elle inspire par la crainte, elle définit ce qui est « mal », ce qui est interdit, elle recherche la faute par rapport à un texte fondateur jugé parfait.

L’éthique, de son côté, est une pratique évaluative fondée sur des valeurs en vue de l’atteinte d’une finalité jugée « bonne »; elle est plus soucieuse du « bien dans les circonstances » que de la conformité à une règle figée. L’éthique se soucie de la décision à prendre avec justesse, dans un contexte irrégulier, malgré l’incertitude et tout en considérant que le juste, en soi, est une cible fuyante.  « Que nous incombe-t-il donc de faire dans les circonstances » demande l’éthique.

L’éthique doit être comprise comme étant un exercice réflexif qui résulte d’une certaine prise de conscience collective, d’un désir de faire autrement, d’un ambition de faire « mieux » au niveau moral.  L’économie mauve parle ici « d’articulation vertueuse ».

L’éthique peut-être comparée à une œuvre d’art qui appartient à une époque ou à un peuple; une décision éthique appartiendra toujours à un contexte, à un moment spécifique dans l’espace et dans le temps.  Et tout comme dans le domaine de l’art où les « connaisseurs », nombreux, évaluent la technique, l’éthique a ses faux experts, tout aussi nombreux, qui rédigent des codes standardisés tout en n’ayant peu de souci pour l’éthique en soi, pour le sentiment artistique de l’éthique. On parle alors « d’éthique irresponsable ».

Lorsqu’on évoque l’éthique dans le cadre de l’économie mauve, il faut savoir que l’éthique est affaire de culture, tant celle d’une organisation, d’une société, d’un mouvement ou d’un peuple.  Elle doit s’appuyer sur des valeurs communes qui devront être claires, praticables et partagées; ces valeurs devront éclairer et éviter de recouvrir ce qui doit être fait par ce qui peut être dit.

L’éthique est affaire de culture et il faut rappeler qu’une culture ne se change pas, elle migre. Lentement.

La migration culturelle, la migration éthique, ou la migration vers une économie mauve est la prise en compte d’un désir de transformation qui permettra de faire le lien entre « pas d’éthique », l’éthique déontologique et l’éthique en soi; qui permettra de faire le lien entre « le durable et le court terme, la création de valeurs et le gaspillage, le collectif et l’individuel, l’éthique et l’irresponsabilité ».

Il faut influencer la culture vers une culture « éthique plus » (ou une culture plus mauve) parce qu’actuellement la culture de plusieurs organisation, sociétés mouvements ou peuples ne se démarque pas, ainsi, on ne la remarque pas… on n’en remarque que les manquements. Ce qui est déplorable.

Et ce sont ces mêmes manquements qui font que l’on ne parle d’éthique qu’en termes de conflits, de fraude ou d’abus.  Pas très inspirant, il faut l’avouer…

N’auriez-vous pas le goût que l’on fasse référence à l’éthique dans un contexte qui lui est propre plutôt qu’à titre de béquille destinée à surveiller et à punir ?  Bien Agir me semble plus inspirant que « ne pas mal faire ».

Cessons d’écouter les faiseurs de règles, les faiseurs d’images et les faiseurs tout court et réfléchissons sincèrement à l’éthique et aux valeurs; cessons de fonctionner par l’absurde en appelant « éthique » ce qui ne l’est pas.  Faisons un effort afin de mieux connaître ce qu’est l’éthique, l’appréciation éthique, le développement durable éthique, la RSE éthique, les choix éthiques… et l’économie mauve éthique…

La société de l’économie mauve exigera de ses acteurs qu’ils puissent évoluer dans un cadre plus large, qu’ils puissent élever leur regard et apprécier la complexité d’un monde en changement.  Le réflexe traditionnel d’automatisme dans les gestes de gestion ou de gouvernance perdra de sa pertinence. Dans le monde de l’Économie mauve, Voir autrement et penser autrement ne seront plus des alternatives, ce seront des nécessités.

Dans cet effort, plusieurs dangers nous guettent. Je ferai mention du principal danger, celui de la récupération de l’économie mauve par les opportunistes qui seront tentés d’en faire une « économie mauve pâle »… Une éthique de vitrine, une esthétique qui préférera le confort de Bien paraître aux exigences de Bien faire.  En matière d’éthique et d’économie mauve, la vigilance est de mise.

L’éthique et l’économie mauve ne seront jamais l’aboutissement logique de bonnes intentions.  Elles seront le résultat de réflexion et de proposition fondées sur le sens et sur des valeurs telles l’impartialité, le respect et la vigilance.

Ces trois valeurs représentent un horizon moral souhaitable d’une mondialisation à visage humain.


Les ingrédients mystères ? Le temps et la réflexion… ce que nous sommes à faire ici ce soir…

Nous sommes non ce que nous choisissons d’être une fois pour toutes mais ce que nous choisissons de faire à chaque instant

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Retrouvez sur Cultural Engineering Group les billets réflexifs de René Villemure, éthicien, conférencier, président fondateur de l’Institut québécois
d’éthique appliquée notamment aux domaines de l’innovation, de la culture et de la communication.

Billets réflexifs précédents publiés sur CEG :

Toutes les publications, les actualités et  les activités de René Villemure en cliquant ici.

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1er forum international de l’économie mauve | 1st International Forum of Purple Economy

(FR) Sous le patronage de l’UNESCO, de la Commission et du Parlement européen, Paris accueillera les 11, 12 et 13 octobre 2011 le 1er forum international de l’économie mauve, pendant culturel de l’économie verte  (www.economie-mauve.org).
Cet évènement réunira 400 décideurs des sphères publiques et privées du monde entier, avec pour objectifs :

  • La prise de conscience collective et la sensibilisation à l’importance de la dimension culturelle dans le développement de nos sociétés ;
  • La réalisation d’un état des lieux et le partage des expériences ;
  • L’échange et la confrontation autour des bonnes pratiques, la mise en lumière des acteurs et des innovations.

En vertu d’un partenariat, les membres du Cultural Engineering Group bénéficient d’une réduction de 25 % pour toute inscription enregistrée avant le mardi 4 octobre 2011 à 8 heures  (heure de Paris).
Pour recevoir le code partenariat, veuillez contacter info@diversum.net

(EN) Under the patronage of UNESCO, of the European Parliament and of the European Commission, on the 11th, 12th and 13th October 2011, Paris will host the world’s first international forum of purple economy, the cultural counterpart of the green economy (www.purple-economy.org).

This event will gather 400 leaders from the public and private sectors worldwide, aiming:

  • To raise collective awareness of the importance of cultural aspects for the development of our societies;
  • To carry out an inventory of the current situation, and encourage story-sharing;
  • To promote exchange and debate on best practice, and to showcase key players and innovative approaches.

Under a partnership, members of the Cultural Engineering Group receive a 25% discount for registrations recorded before Tuesday, October 4, 2011 at 8 am (Paris time).
To receive the partnership code, please contact info@diversum.net

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THE VITALITY INDEX™ Ranking of 35 U.S. Cities Executive Report

WHAT IT IS

The Vitality Index™ is a cultural impact study that models the human experience of the city at its heart.  In practice, it is a ranking and assessment which applies the same level of rigor to qualitative factors as it does quantitative ones.  It brings to life a city’s human strengths as it respects its complexities: a vibrant downtown, an engaged populace, educational opportunity, economic sustainability, good transport, diversity of population and opportunity, and a citizenry that embraces its history and culture.

This VI ranking is composed of data on both quantitative and qualitative factors – through cultural and demographic research, online surveys with citizens and questionnaires to city officials – to analyze and assess each city’s assets and what is distinctive and interesting about it.  Rather than focusing on what doesn’t work, the VI emphasizes what does.  We wanted to know what residents liked and felt was “special” about their community.  The Index serves as a tool to translate residents’ desires into civic action, in the tradition of urban sociologist William Whyte.  Using data garnered from surveys and direct mail, the VI is a unique instrument to gauge civic vitality.  We want to understand the relationship of how people actually live and participate in a city as crucial to its greatness.

Our objective is to reflect a sense of the city from the perspective of the people who live there, the “inner tourists” who are the first and most important actors in any city’s present and future.  Their commitment, loyalty, and participation in all aspects of urban living hold the key to a city’s future sustainability.  Their appreciation or dissatisfaction with their city will greatly determine the level of interest or attraction the city holds for visitors looking for places to travel and for businesses looking to invest.

WHAT WE LOOKED FOR AND WHAT WE FOUND

Small Things Matter: These are the experiences that create the texture of daily life and come to form the feel of the city.  We wanted to know more about how people really used their city.  We added to our online survey measuring what people liked and what they thought would attract people to their city an open ended question:  What are your three favorite places and why? in order to hear from them directly about where they go, what they do, and what they value in their city.

Bottom Up:  We looked for people-oriented projects and initiatives that were embraced by city government, i.e. plans to revitalize downtown growth and density, fund public art, improve public transportation, build on neighborhood initiatives, support community aspirations, or sometimes where citizens managed to do it themselves.

“Fayetteville Street:  Reborn from a dead pedestrian mall just a few years ago.”  (Raleigh)  “Guadalupe River Park, with a great potential to connect our city to perhaps the only natural asset in our urban area.”  (San Jose)  “…once a shopping area for the well to do, the area [NE Columbus] fell into disrepair in the ‘90s and has been ‘repurposed’ by various different immigrant communities.  Great food, great cross-cultural experiences.  (Columbus)

Public Access:  It is not surprising that where there are interesting things to do in a city, e.g. rivers, parks, lively neighborhoods, arts activities and events, people want access  to them.  Here we valued – because participants did – both the quality of the public spaces and events, and the public’s access to them.

“Olympic Sculpture Park-a beautiful marriage of nature and art, at a huge scale, right on our most beautiful natural asset, the waterfront!”  (Seattle)  “I’d go to a lot more events there [Ohio Theatre] if the rest of downtown weren’t so desolate at night.”  (Columbus)  “Miami Design District/Wynwood since these areas provide great support an accessibility for arts and culture)  (Miami)  “Founder’s Hall – a great gathering space”  (Philadelphia)  “lakefront-it’s uniquely ours’  (Chicago)

Parks, Public Spaces, Waterfronts:  These need their own category because in nearly every city, residents in 27 of the 35 cities we studied, or 77%, rate them second only to the arts in what they like most about their city.  Parks are particularly important as a way to relax yet still be around people in the midst of the city.  For example:

“Springwater Trail [and] Mt. Tabor Park.  Why?  Fairly distinctive places, lots of energy due to lots of people.”  (Portland)  “Guthrie/riverfront, both the cultural opportunities and the beauty” (Minneapolis)  “public parks because of there are wonderful opportunities for recreation”  (Phoenix)  “Central Park for giving New Yorkers a backyard to play in”  (New York City)  “Wade Oval: especially “parade the circle” event, location of Ingenuity Festival”  (Cleveland)

Cultural institutions: All the cities we studied are rich in cultural resources, which citizens value.  We noted a tendency for older residents to value institutional culture more than younger ones who valued outdoor assets for recreation, art galleries, and those activities that can sometimes include both such as art walks.

Desire for Connection/Street Life:  It sounds like an oversimplification but needs stating:  People generally like to be with each other and want places where they can get together, whether public plazas, streets, cafes, restaurants, art festivals, etc.  They find ways to create community even when cities do not make that easy.  Where good public transportation is not readily available they are willing to “drive to walk” in parks or livelier neighborhoods than their own.  We noted especially when residents commented that the city had made attempts to help them make connections either with better transportation like the new streetcar in Atlanta or by joining up cultural assets like the River Walk in San Antonio or the Plaza District in Oklahoma City.

“Downtown cultural district; very vibrant and affordable”  (Pittsburgh)  “The Central West End and the Delmar Loop are two great neighborhoods and remind me of what downtown could become”  (St Louis)  “Echo Park, Silver Lake, Downtown.  They feel like actual neighborhoods, with places I like to go and people I know or might want to know.”  (Los Angeles)

Sense of Place:  We noted where residents showed particular enthusiasm for their city, its assets, and its story, e.g.  Jacksonville, Indianapolis, St. Louis, and Detroit.  They note their history but also how their cities maintain a feeling of authenticity:

“independent local restaurants” as opposed to chains (Indianapolis), “small local businesses” (Riverside, Jacksonville), “no other neighborhood better tells the story of this city” (Old North St. Louis),  “great market and great place to see neighbors and other Detroiters” (Eastern Market, Detroit)  “there are so many little [independent] coffee shops, each with their own ambience, regulars and charm” (Minneapolis)  “Regent Square – variety of shops and restaurants that attract people but does not lose its neighborhood feel”  (Pittsburgh)  “Downtown…the growth is exciting.”  (Tulsa)  “Silverlake sunset junction area for its neighborhood feel and an active commercial area that has remained independent and lively”  (Los Angeles)

Lively Neighborhoods and Rubbing Shoulders:  Respondents placed a strong emphasis on lively and authentic neighborhoods, those that had the feel of a “real city.”  They are willing to drive distances to reach them for their energy and variety of people.  These are sometimes designated art districts but also places where the arts have emerged spontaneously bringing with them restaurants, bars etc.  Respondents note the energy and diversity they find there in people and activities:

“It’s great to see more activity and people living downtown.” (Kansas City)  “So much going on steps from my home.” (Downtown, Memphis)  “Midtown Market…it helped integrate the many cultures who live, work, and enjoy that part of town.” (Minneapolis)  “Harvard Square for the access to free lectures and other opportunities to learn.”  (Boston/Cambridge)

“Downtown (anywhere) because it is walkable and because food and entertainment are easily accessible.”  (Raleigh)  “Capitol Hill-It feels urban, there are people walking at night, businesses are open, it is lively.”  (Seattle)  “Sugarhouse has a happening local scene although it has diminished since a large block was torn down”  (Salt Lake City)  “Cherry Street-unique bars and restaurants, great farmer’s market in the summer”  (Tulsa)  “Common Market-sense of community among patrons”  (Charlotte)

Joint Cultural/Community Projects:  This rated high from respondents in about half the cities we studied.  It seemed surprising at first that what seemed like the most elusive and complex choice to achieve for “what would make your city better” was so popular.   This could mean that citizens believe that a “joined-up” approach would better serve the city as a whole because they have seen such projects already at work or that they share a sense that partnerships provide better benefits as a whole.  Perhaps cultural institutions might strive to be more visible in their communities or share resources with other non-profits in innovative and creative ways.

“LACMA because it is the people’s museum, although sometimes they forget.”  (Los Angeles)  “Harwelden Mansion, a great English gothic mansion near downtown, now home to the Arts and Humanities of Tulsa”  (Tulsa)  (Pinball Hall of Fame, one of the largest collections of functioning pinball machines in the world.  It’s a non-profit that gives most of its proceeds to charity”  (Las Vegas)  “Mint Museum Uptown – cultural activities, free concerts, interesting collection of exhibits, good for tourists”  (Charlotte)

It’s Not About the Buildings:  People do comment on good architecture in their cities but not nearly as much as we might expect.  Their overwhelming connection is to natural assets where they are in abundance (Minneapolis, Salt Lake City, Portland, for example) and to public spaces where they can meet up, e.g. parks, or enjoy the feel of urban density, lively neighborhoods.  When they do make mention of buildings, those places primarily house the arts.

The Unexpected:  Great cities have a sense of the unexpected.  Great cities have a sense of the unexpected. People voice their pleasure at finding the new and undiscovered: a great bakery or cafe, a club. art gallery, or an exciting neighborhood that seems to be the result of spontaneous combustion. These “events” need room to happen.

“Ludivine because they integrate local farmers into all of their food and no one would expect it to be in OKC.” —Oklahoma City

“Cherokee Street – an unstable coalition of Mexican immigrants, anarchists, and artists that has managed to revive a once forgotten commercial strip.”—St. Louis

“Area Fifteen – An old warehouse that has been converted to an arts and small business incubator.” —Charlotte

“…the Beat Coffeehouse which is an independent cafe that recently opened…” —Las Vegas

“Big Truck Tacos – best burrito in the city, and open late.” —Oklahoma City

 

THE RANKING

Good Messiness at The Top  

The vitality of a creative city distinguishes it from just any urban environment.  The exemplar creative city is full of energy, opportunities and interesting people combined with a bit of edginess.  That creative tension, which is the result of an entrepreneurial spirit combined with restless talent wanting the city to be more remarkable or provide better outlets for their ideas and energy equals what we call “good messiness.”  It is the energy we find in exciting places that is difficult to define but immediately felt.  (And just as readily felt when it isn’t there.)

Good messiness depends, however, on many of the factors in the quantitative side of this index.  Safe streets and economic stability, a sound infrastructure of good transportation, education, and healthcare all make it possible to have good messiness and not bad.  This is the environment in which new ideas and businesses, culture and commerce can thrive.

It is not surprising then that the cities that ranked high did so.  The assets of New York, Chicago, Seattle, and Los Angeles are well established both economically and culturally.  They are in flux, which is a good thing, buoyed by changing economic forces and migrations of residents in and out of the city, leading to a kind of instability that is creative and dynamic.  They are cities with a rich past and a powerful present.  But no city can assume that its present will be its future without attention to many of the factors we assessed in this ranking.

THE SPECIFIC AND UNIQUE

All cities have something wonderful about them.  But great cities big or small are open to ideas from anywhere.  They make room for spontaneity.  They are receptive to the best talents wherever those may come from, which in turn fosters creativity and innovation.  When they are on the rise, tradition and new ideas interact.  We want to highlight some of the cities that caught our attention.

  • Detroit : a big city diminished by economic hardship now appears to be reinventing itself as one of the most interesting urban experiments in the country.
  • New Orleans, Memphis : neighborhoods!  These cities are full of diversity, nightlife, and interesting neighborhoods.  They allow for spontaneity.  The enthusiasm of their residents grabs you.
  • Tulsa, Oklahoma City, Pittsburgh : these places are strong in cultural institutions and heritage.  How they continue to maintain a vibrant edge will be worth watching.
  • Charlotte, Raleigh : residents seem fine as they are, but we detect from respondents a sense that their cities may not have quite caught up to the aspirations of their citizens.  They can do more, particularly as their economies, demographics, and aspirations are rapidly changing.
  • Minneapolis, Portland : cities are about possibility.  Those that invest in theme parks, shopping malls, stadiums and convention centers are foreclosing possibilities not creating them.  Respondents in these cities cite the wonderful natural resources, good access to them, and a cultural life happening at street level.  You get the feeling that Minneapolis and Portland are attentive to what its residents want from their city.

 

HOW TO USE THE VITALITY INDEX™

It is our hope that the Vitality Index™ ranking will give guidance to cities to continue to support programs and policies that are clearly – and verifiably – enriching the lives of their citizens in economic and cultural ways and also give them pause about pursuing policies that don’t or won’t.  The real value of the VI is in its usefulness as a means of improving the quality of life for the residents of the city by staying in touch with their desires and aspirations.

The Creative Cities approach, with the help of the VI, is customized to cities’ needs and requirements.  It provides measurements and analysis that can also serve as a persuasive means of moving ideas and vision into the public realm of policy and responsible decision-making because what is missing in most analyses is crucial:  the intentions and values of the community.

Fully activated, it is divided into three levels:

  • gathering of data such as demographics, trends, costs and measures of typical and creative infrastructure modeled to produce a ranking that benchmarks the city against competitor cities;
  • surveys and focus groups with residents and other stakeholders that examine people’s habits, how they actually live their lives, where they go, what they do, their concerns, and their aspirations.  This provides additional analysis, refined recommendations, risks and opportunities, and essential indicators of what people want and care about;
  • high-level rigorous analysis from a cultural point of view.

  

HOW TO USE THE VI FOR FUTURE PROJECTS

The VI can help to ensure that the planned design of an area makes a positive contribution to the community and the city by taking into account – and valuing – what isn’t usually considered.  With this information, a city can pose a question about a goal or project.  If a city wishes to attract business by enhancing its business climate or its amenities, by altering its tax and zoning laws, etc., those values can be reflected in the factors the VI chooses to review and the analysis can point to the city’s objectives.

Another city might want to attract cultural tourism as a boon to economic regeneration and sustainability.  How art and cultural activities contribute to the current state of the city and how they might be enhanced would certainly be a major priority of the analysis.  In both cases, the cultural assessment evaluates the information from the VI on the basis of the project goals and the values the city thinks it has or wishes to enhance or attain.  It is an analysis that has the ability to change with increasingly complex goals or ones that change radically.

Or perhaps the city’s goals are less clear or its problems more profound.  For cities under more serious stress, changing zoning laws or building a cultural center will not be enough to make a dramatic difference in their future.  Even large infusions of cash won’t matter if they still lack that vitality, energy or “good messiness” that are critical to a city’s economic and cultural viability.  Here, the VI can examine what is already working and why, e.g. its street life, the marketplace, and its complex mix of people.   Identifying what is specific and interesting to the area is a first step in building confidence among residents and attracting commercial investment.

Finding answers to what seem intractable problems requires an analysis and understanding of a city’s culture from the bottom up and a focus for planning, design and economic regeneration rooted in a city’s uniqueness.

METHODOLOGY

The Vitality Index™ is produced using a mixed methodological approach.  It begins with quantitative factors including trends, costs, services, and measures of creative infrastructure.  It then combines key informant insights and survey data.  Government and civic leaders in a variety of positions responded to open-ended survey questions to offer judgments on the key attributes and liabilities of their cities, with attention paid to cultural and athletic attractions, night life, street life, educational opportunities, café society, and general creative dynamism.  At the same time, a survey was administered to several thousand individuals in the rated cities of the index to gain anonymous feedback on similar topics. The two approaches, together, offer both quantitative rigor and qualitative subtlety in our ability to actually produce a rating for each city, while allowing us the opportunity to offer disquisitive insights into specific attractions.

 

WHO WE ARE

We are a global team of the most dynamic and experienced practitioners in culture and urban planning, market and financial analysis, architecture, transportation and the creative industries.  We believe that for cities, large or small, to be brilliant, they must use all their resources: economic, political, and most of all, cultural.  There is a risk of failure in neglecting the creative and cultural potential in urban projects and city life.  The successful project is one that has understood the history the situation, and the market, and engenders goodwill in as many people as possible.

Contact:

Linda Lees, PhD. Director

Creative Cities International, LLC / info@creativecities.com

 

You can also download the pdf version of The Vitality Index™ here and here and in our box ressources.

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De retour d’Avignon

Ce qu’il y a de bien avec la campagne en vue de l’élection présidentielle de 2012, c’est qu’elle oblige les candidats à « parler culture ». Ce qui est plus embêtant, c’est qu’ils le font dans le cadre du festival d’Avignon. Deux inconvénients majeurs à cela.

Parler politique culturelle au festival d’Avignon, c’est aggraver un peu plus la confusion entre théâtre et culture, politique et spectacle. La chaleur avignonnaise est propice aux surenchères. Des 50% d’augmentation pour le budget de la culture annoncés par Martine Aubry au « prix unique pour toute la culture » proposé par Arnaud Montebourg, attention aux promesses sans lendemain, aux annonces sans fondement.

Dans sa tribune publiée par Le Monde du 27 juillet, Martine Aubry a prudemment précisé que cette augmentation se ferait sur la durée du quinquennat. Outre son caractère peu crédible étant donnée l’ampleur de la dette publique, la mesure paraît peu efficace en termes de redistribution et de justice sociale. Plus d’argent pour le ministère de la culture, c’est d’abord plus d’argent pour les grandes institutions parisiennes. Est -ce cela qui comblera les inégalités d’accès sur l’ensemble du territoire national ? Ne vaudrait-il pas mieux augmenter les capacités d’intervention des collectivités territoriales en leur transférant ces crédits ?

Le maire de Lille propose également des espaces souples et interactifs, des coopératives artistiques… L’idée séduit les artistes et les compagnies indépendantes privées de lieux de travail. Mais ne faudrait-il pas aussi ouvrir davantage nos théâtres et nos conservatoires qui restent fermés plus de 4 mois par an et notamment pendant les vacances scolaires ? Avons-nous besoin de plus de lieux ? Ne s’agit-il pas de rendre d’abord plus accessibles ceux qui existent déjà ?

S’il est bien nécessaire de consolider et de rendre plus juste l’intermittence, une politique culturelle doit être avant tout une politique de l’emploi. Ce que les professionnels attendent d’un gouvernement c’est qu’il soutienne l’activité, pas seulement qu’il garantisse le chômage ! Cela fait des années que l’on confond professionnels (de la culture), artistes, et intermittents du spectacle. Rappelons que de nombreux salariés du secteur ne sont pas des artistes, que tous les artistes ne sont pas intermittents (plasticiens, auteurs, compositeurs…), et que tous les intermittents ne sont pas des artistes ! (Les artistes ne représentent en réalité qu’un ¼ des 100.000 chômeurs indemnisés chaque année, les autres sont des techniciens).

Ce que demandent les artistes c’est une juste rémunération de leur travail, pas un « RSA culturel ». Les moyens consacrés au déficit de l’assurance-chômage du spectacle (1 milliard d’euros pour 100 000 bénéficiaires) seraient mieux utilisés à financer le travail artistique ou à soutenir un véritable statut de l’artiste. Rêvons un peu, et imaginons qu’un gouvernement de gauche mette autour d’une table les organismes qui contribuent aux droits des artistes (droits sociaux, droits d’auteurs et droits voisins, droits à la formation, etc…) pour inventer ensemble un statut d’artiste digne du 21e siècle ?

Le numérique est notre révolution culturelle nous dit Martine Aubry, et elle a mille fois raison. C’est pourquoi nous devons trouver les solutions qui permettent la libre circulation des œuvres sur la Toile, dans le respect des droits de leurs auteurs. Mais il faut bien comprendre quelles sont les conséquences de cette « révolution ». Avec Internet nous sommes progressivement passés d’une culture de la consommation à une culture de la contribution. Dès lors, concevoir l’éducation artistique comme une simple formation à la consommation culturelle, c’est ignorer l’aspiration des jeunes générations à être acteurs de la culture. L’essor des pratiques artistiques est le véritable marqueur d’une démocratie culturelle en action. Il ne s’agit plus seulement de permettre à nos enfants de se rendre 2 fois par an dans un musée, un atelier, au concert ou dans un lieu de spectacle, mais de leur donner accès à la pratique et aux langages artistiques. De faire et pas seulement de voir.

Si elles veulent être crédibles, les propositions des candidats à l’élection présidentielle devront prendre en compte les évolutions d’une économie culturelle, elle aussi mondialisée et dont les acteurs sont pour l’essentiel des opérateurs privés. Dès lors, proposer un prix unique pour toute la culture semble totalement décalé avec cette réalité, mais il est vrai qu’Arnaud Montebourg souhaite démondialiser l’économie. Les amateurs de séries TV devront même se passer de Derrick… !

Denis Declerck*

*Denis Declerck est directeur de l’action culturelle à la communauté d’agglomération d’Evry Centre Essonne. Avant cela, il a été directeur de théâtres à Vienne (1989-1992) puis à Béziers (1992 – 1999) avant de rejoindre le ministère de la culture : conseiller théâtre et action culturelle à la DRAC Nord Pas de Calais (1999 – 2004) puis inspecteur (2004 – 2009). Il a notamment été le coordonnateur et le rapporteur général des Entretiens de Valois. Denis Declerck est titulaire du Master 2 “Direction de projets culturels” délivré par l’Observatoire des Politiques Culturelles  et Sciences – Po Grenoble (1997).

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L’économie mauve, une nouvelle alliance entre culture et économie

Dans notre souci d’apporter des contributions et des regards nouveaux sur l’avenir de la culture et les politiques culturelles dans notre société, et dans le cas où vous auriez manqué sa diffusion sur lemonde.fr il y a quelques semaines, nous souhaitons (re)porter à votre attention le manifeste pour l’économie mauve. Ce texte propose une approche qui milite clairement pour faire de la culture le quatrième pilier du développement durable. Mais contrairement à de nombreux textes issus du secteur culturel, cette initiative propose un angle de vue totalement neuf à travers la notion d’empreinte culturelle. A méditer et sans aucun doute à débattre !

En ce début de XXIe siècle, le monde bouge, plus vite et plus fort que prévu, l’histoire se remet en marche. Les vieilles structures craquent, les équilibres anciens se rompent sous l’effet conjugué des mutations géopolitiques, démographiques, technologiques et des aspirations toujours renaissantes des peuples à la liberté et au bien-être. La richesse moyenne des nations progresse, même si persistent d’immenses poches de misère. L’éducation et la connaissance se diffusent, même si subsistent trop de zones déshéritées. On ne peut pas penser ce monde-là, qui émerge sous nos yeux, avec les seuls concepts d’hier. On ne peut pas y agir efficacement avec les seules méthodes de nos pères.

C’est à la lumière de ces bouleversements que la relation culture/économie doit être revisitée. La culture a cessé d’être un luxe de riches ou un divertissement d’oisifs. Elle irrigue tous les processus de production modernes. Elle comble le besoin de sens qui habite la communauté humaine. La culture telle que nous l’entendons, c’est à la fois un levier pour l’action et un écosystème vital. Elle constitue un outil sans pareil de déchiffrage d’un monde complexe et d’adaptation à un environnement volatil. Pas de vraie créativité, qu’elle soit artistique, économique voire politique, sans un vrai substrat culturel.

Elle est aussi un écosystème hypersensible à l’action humaine, dont elle enregistre tous les impacts. À l’ère technologique, cette activité foisonnante peut affecter les équilibres délicats qui font la richesse culturelle : unité et diversité, matériel et immatériel, patrimoine et création, avant-gardes et grand public.

Il est temps d’inventer, entre ces deux activités fondamentales que sont la culture et l’économie, une articulation vertueuse qui ne se réduise pas à une pure instrumentalisation de la première et à une vaine stigmatisation de la seconde.

Il est temps de proposer un discours de la méthode grâce auquel toutes les potentialités agissantes de la culture seront valorisées et toutes les valeurs humaines de l’économie seront privilégiées.

Il est temps de jouer le durable contre le court terme, la création de valeur contre le gaspillage des ressources, la synergie contre le chacun-pour-soi, l’éthique contre l’irresponsabilité.

C’est ce territoire en friche, celui d’une mondialisation à visage humain et enracinée, que se propose d’explorer l’économie mauve.

Mauve, couleur de la créativité et de l’imaginaire, dont les nuances signent le reflet d’une adaptation aux spécificités de chacun, pour autant qu’elles respectent les libertés fondamentales.

De chaque opération de l’homme découle une empreinte culturelle, c’est-à-dire un impact qui façonne l’environnement culturel.

L’économie mauve représente la part des activités humaines qui concourent à améliorer cette empreinte, afin de favoriser en toute chose la richesse et la diversité culturelles. Cette économie est transversale et, relevant surtout de l’immatériel, s’avère peu consommatrice de ressources naturelles.

Elle porte les germes d’une nouvelle croissance, liée à une meilleure adaptation des entreprises au marché et à une plus grande efficacité dans leur fonctionnement, par la compréhension des ressorts des gens pour lesquels et avec lesquels on travaille.

Parce que nous avons tous intérêt à valoriser ce potentiel économique, il convient d’organiser dès maintenant la révolution mauve.

Signataires

  • Jean-Jacques Aillagon, président de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles
  • Bruno Bourg-Broc, président de la Fédération des maires de villes moyennes
  • Bernard Cerquiglini, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie
  • Gilles Ciment, directeur général de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image
  • José Luís Dicenta, secrétaire général de l’Union Latine
  • Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre
  • Mercedes Erra, présidente d’Euro RSCG Monde et directrice générale d’Havas
  • Pierre-Antoine Gailly, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris
  • Joëlle Garriaud-Maylam, sénateur membre de la Commission française pour l’UNESCO
  • Jérôme Gouadain, secrétaire général et fondateur de diversum
  • Claudie Haigneré, présidente d’Universcience (Cité des sciences et de l’industrie et Palais de la Découverte)
  • Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes
  • Jean Musitelli, ancien ambassadeur de France auprès de l’UNESCO
  • Alain Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier pour l’art contemporain
  • Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes
  • Odile Quintin, ancien directeur général à la Commission européenne
  • Bernard Ramanantsoa, directeur général d’HEC Paris
  • Jean-François Rial, président-directeur général de Voyageurs du monde
  • Pierre Simon, président de Paris-Île-de-France Capitale Économique

Pour plus d’informations, cliquez ici.

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La Slovénie réduit le budget culturel

Le gouvernement de centre-gauche slovène a présenté mercredi son projet de budget 2012 et veut supprimer 38 millions d’euros dans le budget de la culture. C’est quatre fois plus que pour les autres domaines, calcule le quotidien de centre-gauche Delo, qui déplore le manque de compréhension à l’égard du rôle social de la culture : « En général, les membres du conseil culturel national sont plutôt réservés. Mais ils sont désormais tellement touchés qu’ils n’ont pas été avares de contre-arguments et de reproches à l’encontre du gouvernement. Le budget implique des coupes sévères. De graves problèmes menacent le projet Maribor – capitale européenne de la culture 2012. Des productions cinématographiques, des investissements dans l’opéra de Ljubljana, dans la galerie d’art de Maribor et d’autres ont été repoussés. … Un paysage culturel clairement appauvri soulève la question justifiée de savoir si notre gouvernement a oublié le rôle fondamental de la culture dans le développement de chaque individu, du peuple et de l’Etat. »

Source : BpB

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