The Long Now est une fondation pour le moins originale, créée en 1996, qui a choisi de devenir une institution culturelle inscrite dans le très long terme en développant une approche à contre-courant de l’époque actuelle, époque qu’elle considère comme conditionnée par l’état d’esprit du « plus vite / moins cher » alors qu’il conviendrait mieux de promouvoir la pensée du « moins vite / meilleur ».
L’objectif n’est ni plus ni moins que d’encourager de la manière la plus créative et ambitieuse possible la responsabilisation des générations pour les 10 000 prochaines années.
En posant cette échelle inhabituelle même pour la plupart des fondations ou des acteurs du développement durable et de la responsabilité sociétale, The Long Now développe une approche en strates temporelles qui ont leur propre rythme et leurs propres valeurs et expliquent les mécanismes de notre monde (par exemple, du plus lent au plus rapide : nature, culture, politique, infrastructure, commerce, mode). L’interrelation et les mouvements entre ces différents rythmes et valeurs permet une appréhension de notre temps et de notre contribution individuelle et collective.
La fondation tire son nom d’une réflexion d’un des membres de son conseil d’administration, Brian Eno, qui une fois installé à New York compris et caractérisa le rythme effréné de la Mégalopole (« here and now ») par opposition à celui qu’il avait toujours connu en Angleterre (« larger and longer »). En adoptant cette dialectique, la fondation œuvre pour étirer le plus possible ce que nos concitoyens considèrent par « now ».
The Long Now développe une approche passionnante et remarquable sur son site (qui contient aussi un blog) et porte un éclairage très différent de ce que nous connaissons de la société du savoir.
Parmi ses projets, la construction d’une sorte d’ordinateur mécanique géant ne nécessitant aucune maintenance humaine, extrêmement lent, simple et ingénieux, donnant les heures, les jours, les années, les siècles et les millénaires, afin de restaurer la notion de futur, notion galvaudée par le caractère frénétique du notre présent. Ainsi, il s’agit de faire en sorte que nous nous réapproprions l’idée même du futur, idée qui selon The Long Now n’existe pas au fond.
Pour découvrir plus avant ce projet, nous vous recommandons notamment la lecture de l’excellent article de Michael Chabon (Prix Pulitzer).
Consulter le site de la fondation The Long Now
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