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Marque France et marques économiques et touristiques de territoire

A l’heure où la France recherche une marque qui illustrerait « le récit économique français » (selon le communiqué commun des 4 ministres (commerce extérieur, redressement productif, artisanat – commerce et tourisme, économie numérique) qui ont lancé ce processus .. qui a fait l’objet d’un rapport – en pièces jointes – qui a retenu 3 valeurs pour construire la future marque de notre pays : « l’amour des gestes et des savoir faire », « la vision, la capacité à penser, imaginer et initier », « l’art de la surprise » …et qui a fait des propositions aussi convenues que « l’importance de l’accueil » (proposition 5), « le pays du design » (proposition 6), « les grands événements » (proposition 8), « la traçabilité des droits de l’homme et de la RSE » (proposition 19)), de nombreux territoires français (départements, régions, villes et intercommunalités) ont déjà entrepris cette démarche de « branding territorial », dont il conviendrait peut être de s’inspirer.

Car à l’instar d’un produit, un territoire est une marque, qui, selon le grand expert de cette problématique – Jean-Noel Kapferer, professeur à HEC – « conduit à se reconnaître dans des valeurs, une vision du monde, une culture » (in revue française de gestion n° 218-219- 2011). Or comment construire une marque France ex-nihilo sans s’inspirer des succès et des échecs des marques territoriales existantes pour certaines depuis des dizaines d’années ? L’ADETEM (association nationale des experts en marketing) qui renferme en son sein un club marketing territorial note ainsi le 17 juillet 2013, avec le regret de ne pas avoir été consulté, que « au regard des enjeux, il nous semble essentiel d’apporter une contribution positive au débat national pour que la marque France s’enrichisse des initiatives territoriales tant sur le fonds que sur la forme. Autre point à aborder, les marques territoriales doivent-elles être alignées sur la marque France pas encore née ? N’est-il pas temps de construire la marque France enrichie des marques territoriales et inversement ? » (Vincent Gollain, Christophe Le Bret et Gérard Lombardi).

Dans cette perspective, nous nous proposons de faire un rapide tour d’horizon des marques territoriales et des évolutions récentes du marketing territorial sur le fonds comme sur la forme, et notamment : apparition des marques globales (tant économiques que touristiques et résidentielles), effacement de l’institution derrière le territoire, fin programmée de l’autonomie des marques touristiques, recentrage sur des « signatures » évitant les fausses promesses, les messages abscons ou prétentieux…

D’abord, la marque globale partagée, marque ombrelle derrière laquelle tous les acteurs économiques, touristiques, culturels, de la ville ou du territoire…se retrouvent. Contrairement à une idée fausse que veulent nous faire passer certains « gourous » de la communication qui ne jurent que par les exemples étrangers (Ah le Valais suisse, cité dans tous les colloques), nous avons repéré de bons exemples en France : Only Lyon, So Toulouse, Nantes just Imagine …et plus récemment Loire et Orléans, marque conjointe partagée du département du Loiret et de l’Agglomération d’Orléans. Sur ce dernier exemple, l’initiateur principal, le sénateur Doligé – président du Conseil Général du Loiret – déclare lucide (enfin) « Nous ne défendons pas nos institutions mais un territoire ». Il y avait urgence et la simplicité, l’évidence est apparue : Loiret ne parle à personne, alors que « Loire et Orléans », tout est dit. Au passage, cela oblige les multiples agences économiques, urbaines et touristiques à travailler ensemble et non plus dans leur coin. La marque partagée est le signal du nécessaire regroupement des agences économiques départementales et des Comités départementaux du Tourisme, ce qui a déjà commencé dans la Sarthe,  en Vendée ou dans les Vosges voire dans certaines régions pionnières (absorption du CRT Languedoc Roussillon dans la SEM Sud de France par exemple, création de la SEM économique et touristique des Pays de Loire…).

Il y a évidemment du « ménage » à faire, car les marques – notamment touristiques – pullulent surtout au niveau des départements, un peu moins des régions.

En ce qui concerne les régions, pour qui trouver un message fédérateur « une signature », au delà du logo est difficile (ainsi Bretagne, Rhône Alpes, PACA, Bourgogne, Alsace se contentent d’un logo bloc marque relooké ; ce sont d’ailleurs soit des régions historiques qu’il n’est pas besoin d’expliquer, soit des créations administratives ex-nihilo sans identité…), le mouvement est néanmoins amorcé avec l’exemplaire et récent « Originale Franche Comté », « Auvergne Nouveau Monde », ou le tout nouveau « Midi Pyrénées, les vacances en vrai ».

En ce qui concerne les départements, quasiment tous ont une signature touristique, mais peu portent aussi loin que «Aude pays cathare » (d’ailleurs une des premières marques partagées, 20 ans en arrière ) : on a vu ainsi fleurir pèle mêle récemment « Corrèze, tout de suite ailleurs », « Côte d’Or, l’absolue Bourgogne », « Creuse, être libre », « Doubs, les belles rencontres », « Hérault, Languedoc », « Vosges, je vois la vie en Vosges »…..Mais que comprendre quand dans un même département, le Maine et Loire par exemple, le tourisme communique avec « Anjou, cultivons l’émotion » et l’économie avec « l’avenir pousse en Anjou » ?

Alors tentons quelques conseils, analyse subjective sous forme de 3 recettes illustrées :

  1. privilégier les évidences géographiques
  2. éviter les marques prétentieuses (Ah le sens ! et les audits identitaires !) porteuses de fausses promesses
  3. recourir aux clins d’œil pour se différencier

Quelques exemples à l’appui des évidences géographiques…qui reviennent en force :

  • « la Champagne, la Marne » (tout simplement car ce département fait corps avec la région et le vin…bien que le Champagne ait été impossible, vu du Comité des Vins de Champagne)
  • la Saône et Loire, « Bourgogne du sud »
  • le Morbihan « Bretagne côté sud »
  • ou encore l’exceptionnel Languedoc Roussillon « Sud de France »

Quelques exemples à l’appui des marques prétentieuses à éviter (même en s’abritant derrière le sens, les audits identitaires, et la fierté retrouvée des habitants car la fausse promesse n’est pas loin !) :

  • Limousin « Osez la différence »
  • Nord Pas de Calais « créateur d’horizons »

A l’inverse Paris Ile de France « source of inspiration » est évidemment en phase avec l’histoire artistique innovante de cette région, « Esprit de Picardie » marche bien car il n’y a pas beaucoup d’autre chose à vendre dans cette région que les habitants (pardon pour la baie de Somme et le tourisme de mémoire).

Enfin recourir aux clins d’œil pour se différencier est délicat mais peut s’avérer payant :

  • « l’N on l’M » pour l’Aisne
  • « Je vois la vie en Vosges »
  • « Normandie pour la vie »

Mais gare aux formulations, comme « Loire Atlantique Oh La La » ou le célèbre « Point G » en Gironde (heureusement retiré).

En guise de conclusion provisoire :

Au niveau des territoires, si le rapprochement des marques touristiques et économiques est en marche et c’est tant mieux, deux questions restent en suspens :

  • tous les territoires méritent-ils du « branding  territorial » ?, ce qui renvoie à la question du territoire pertinent de communication (en tourisme, notamment tous les territoires ne sont pas dotés d’atouts suffisants pour devenir des destinations attractives…vu de l’externe bien sûr des clients…pas des politiques qui se préoccupent avant tout des habitants et de leurs électeurs donc de l’interne…il est probable que quelques départements à l’identité et l’attractivité trop faible aient intérêt à se ranger derrière l’étendard régional par exemple),
  • saura t-on partout mettre au second plan les institutions et regrouper tous les politiques d’un territoire, le contre exemple étant donné en 2013 par la campagne « Montpellier unlimited » sur fonds de rivalité politique agglomération/ ville ?

Au niveau national, la marque France doit accoucher d’une proposition simple, rapide (car la concurrence se déploie) et discrète pour pouvoir être reprise en « ombrelle » par les territoires partis en avance: Marca Espana vient de se lancer à Paris sur fond d’armoiries espagnoles or et sang simplissime avec un site internet remarquable, et l’Italie ne nous a pas attendu pour déployer « Italian Way of living » (au même moment où le rapport sur la marque France évacue le concept « art de vivre », concept non directement économique !!!).

Jean-Michel Puydebat*

Du même auteur :

*Jean-Michel Puydebat est consultant spécialisé en management de la culture et du tourisme, directeur de PV2D, président du réseau de consultants CPIP et membre de CEG.

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Atlas de l’influence française au XXIe siècle

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L’Institut français et les éditions Robert Laffont publient l’Atlas de l’influence française au XXIe siècle. 55 personnalités du monde diplomatique, de la recherche ou de la culture ont apporté leur contribution à cet ouvrage de géopolitique qui comprend 48 cartes.

Conduire, dans un monde devenu multipolaire, une politique d’influence ambitieuse et cohérente suppose de comprendre les ressorts et les voies de la circulation des idées, des œuvres et des hommes. C’est à ce défi lancé à la diplomatie française, comme à tous ceux dont l’activité contribue au rôle international de la France, qu’entend répondre l’Atlas de l’influence française au XXIe siècle, dirigé par Michel Foucher.

Initiée par le ministère des Affaires étrangères et l’Institut français dans le sillage du colloque « Diplomatie française – un atout pour la France dans un monde en mouvement », organisé en 2011 au Collège de France, la réalisation de cette somme ambitieuse a mobilisé le réseau diplomatique, des spécialistes et des experts, conviés à recueillir de nombreuses données et à contribuer directement à sa rédaction.

Du cinéma à l’enseignement, de la gastronomie aux entreprises et aux grands groupes, de la coopération scientifique aux Français établis hors de l’Hexagone, 48 cartes dressent le tableau d’une influence dont les registres et les relais sont autant de leviers pour donner à la France toute sa place dans la mondialisation.

Présenté en avant-première lors de la XXIe conférence des ambassadeurs en août 2013, l’Atlas sera diffusé par l’Institut français au sein du réseau diplomatique et culturel.

Une version numérique, actuellement en préparation, sera disponible d’ici quelques mois.

Atlas de l’influence française au XXIe siècle, sous la direction de Michel Foucher, co-édition Robert Laffont / Institut français, 2013, 179 p.

Les auteurs

Michel Foucher est géographe, diplomate et grand voyageur. Professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, il est notamment l’auteur du classique Fronts et frontières, un tour du monde géopolitique (Fayard), de La République européenne (Belin) et dernièrement de l’atlas La Bataille des cartes (François Bourin).

Pascal Orcier, cartographe, est normalien, agrégé et docteur en géographie. Il enseigne à l’université Jean-Moulin-Lyon-III.

Sommaire

Introduction : Puissance et influence, repère et référence

Partie 1 : Les fondamentaux de l’influence

Partie 2 : Style, savoir-faire et coopérations

Partie 3 : Culture, idées et savoirs

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Le monde en 2030

René Villemure

Comment anticiper un monde incertain?

Cellule de veille et d’intelloigence de la CIA, la NIC est une agence spécialisée dans la prospective géopolitique des États-Unis.

Ainsi, d’ici à 2030, quatre scénarios se trouveraient sur la table des décideurs. Premier scénario, le déclin de la domination occidentale se poursuit, la mondialisation s’essouffle et les conflits entre les Etats augmentent. Vision pessimiste mais plausible.

Deuxième scénario : le système se bipolarise de nouveau, cette fois autour du tandem formé par les Etats-Unis et la Chine, catalyseur d’une harmonie mondiale et d’une coopération économique rénovée. Une vision optimiste et plausible aussi.

Le troisième scénario est celui du grand écart, entre des Etats de plus en plus riches et d’autres de plus en plus pauvres ; des inégalités toujours plus criantes à l’intérieur des sociétés puissantes et sources de tensions sociales. Les Etats-Unis n’y seraient plus le gendarme d’un monde éclaté.

Enfin, dernier scénario, celui d’un monde moins institutionnalisé autour des Etats dépassés par la globalisation des problèmes, les sociétés se substituant aux pouvoirs publics.

Commen ces scénarios affecteront-ils votre entreprise ?

Serez-vous prêts ?

Qu’en pensez-vous ?

 À lire et à voir :

Quel monde en 2030 ?

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Retrouvez sur Cultural Engineering Group les billets réflexifs de René Villemure, éthicien, conférencier, président fondateur de l’Institut québécois
d’éthique appliquée notamment aux domaines de l’innovation, de la culture, de la gouvernance et de la communication. Il est également le fondateur d’Ethikos pour son action à l’international.

Billets réflexifs précédents publiés sur CEG :

Toutes les publications, les actualités et  les activités de René Villemure en cliquant ici.

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Culture Action Europe Public Conference

logo_cultureaction_fr-frThe Culture Action Europe conference has a long established tradition as the key focal point for operators, activists and campaigners as well as leading figures of the European institutions to get together and debate key issues at stake for Europe’s future. Hosted by the extraordinary premises of the Architecture Faculty of the 3rd University of Rome, resulting from the rehabilitation of a former slaughterhouse situated in the core of the city centre, this year’s conference will inspire, argue and debate the vital role of individual and social cultural capacities in building a way out of the deadlock that threatens Europe, its people and democracy. With an intensive programme, organised on the basis of cross-sectorial thematics and including highly interactive formats, as well as the contribution of top level thinkers and decision-makers, the conference will generate a common basis for coordinating political engagement and activism. It will also provide the main components for the CAE network’s 5-year action plan, which will be built on an operational model based on members’ direct participation and leadership.

In connection with the conference, Culture Action Europe will organize its Annual General Meeting for members only in Rome, on 3 October (first convocation) and 5 October (second convocation).

For more information, please see www.cultureactioneurope.org/lang-en/news-archive/39-2008/708–save-the-date-culture-action-europe-public-conference-and-agm-october-2013-rome-italy- or contact the Culture Action Europe secretariat at advocate@cultureactioneurope.org

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A Bucarest, un musée sur les Roms fait tomber les préjugés

Un musée consacré à la culture rom ouvrira ses portes cette année à Bucarest, inscrit dans un climat d’hostilité contre cette communauté, comme en témoignent les récentes déclarations d’hommes politiques européens. Sur son blog hébergé par le quotidien liberal-conservateur Adevărul, le journaliste Ciprian Chirvasiu salue cette initiative : « L’adjoint au maire du secteur 6 de Bucarest, Gabriel Petrea, 29 ans, est tout le contraire des hommes politiques que nous connaissons : il n’est pas arrogant et prend ses interlocuteurs au sérieux. Lui et l’association [rom] Butiq ont eu à cœur de créer un ‘musée de la culture rom’. Il s’agit du plus grand établissement consacré à cette communauté en Europe, et il devrait ouvrir ses portes au printemps. … Des personnes instruites travaillent en commun pour réaliser ce projet : elles ont une vision claire du monde. Elles ne souhaitent pas seulement fonder un musée d’art, mais créer un forum pour la communication interethnique, afin d’améliorer la compréhension du phénomène tzigane en Roumanie et ailleurs. … Ma rencontre avec ces jeunes gens a fait tombé tous les préjugés que l’on peut avoir contre la classe politique et les tziganes. »

Source : BpB.

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Elections Unesco : introduction pour le changement, maintenant ! / 4

Nous l’évoquions précédemment : l’élection pour le nouveau mandat de directeur général de l’Unesco approche dans un silence impressionnant et une indifférence quasi générale. Aucun débat porté à ce stade sur la place publique, aucun relai dans les médias ou presque.

Pourtant, une question majeure se pose : quel plan de restructuration, de réorganisation et de réduction des dépenses faut-il mettre en œuvre pour que l’Unesco survive à la profonde crise dans laquelle elle se trouve depuis 2011 ?

C’est un audit de la Cour des comptes qui fournit les clés pour comprendre ET trouver des solutions pour tenter de résoudre cette crise. Cet audit, quasi introuvable (et pour cause), dresse un diagnostic sans appel : il y a urgence.

Urgence dans la prise en compte de la réalité de la situation dans laquelle se trouve l’Institution, urgence dans la nécessité de prendre des mesures qui permettent de réformer en profondeur un fonctionnement, une organisation et une gestion qui ne sont tout simplement plus soutenables, urgence dans l’exécution de ces mesures pour que l’Unesco se modernise, se projette autrement dans l’avenir et ne court plus à sa perte au plan financier, politique et éthique.

Impossible de continuer à se voiler la face, la fuite en avant n’est plus possible, le point de non-retour est atteint.

Il appartient désormais aux candidats en lice de prendre des engagements très clairs qui ne pourront pas faire l’économie de prendre en considération ce que dit la Cour des Comptes.

Après avoir présenté les recommandations, la feuille de route préconisée et ses objectifs, penchons-nous sur les conclusions du rapport.

  • La crise financière et budgétaire que connait l’UNESCO depuis fin 2011 est moins importante dans son ampleur, certes exceptionnelle, ou dans ses conséquences matérielles, lourdes à assumer, que dans ce qu’elle révèle des forces et des faiblesses de l’Organisation et des enseignements qu’elle peut en tirer.
  • Au rang des forces on ne peut nier que l’Organisation ait bénéficié, dès le déclenchement des difficultés, de l’engagement de quelques responsables exécutifs, dont la créativité et la réactivité ont été incontestablement stimulés par l’énergie déployée par la directrice générale décidée à sortir de la crise « par le haut » et à éviter à l’UNESCO une dégradation irrémédiable de sa capacité à servir ses missions stratégiques. La pertinence des mesures prises pour, autant que possible et avec les moyens dont elle disposait, amortir au mieux  les effets de cette crise sur la fin du biennium, en est une illustration.
  • La façon dont l’Organisation était préparée à affronter une telle crise, et celle dont elle s’est mise en ordre de marche pour adopter des mesures plus structurantes et à effet plus durable, mettent néanmoins en lumière des faiblesses auxquelles l’UNESCO doit remédier à moyen terme. La question de la préparation est particulièrement pertinente : faire face à une réduction brutale du tiers de ses ressources n’est aisé pour aucune organisation. Le caractère inattendu d’une telle crise ne justifierait en rien l’impréparation ; tout au contraire, une organisation doit en permanence s’assurer que ses structures, sa culture de gouvernance et de gestion, ses procédures, ses outils d’information et de gestion, lui permettent de répondre sans délai aux événements les plus improbables. L’UNESCO saurait d’autant moins échapper à ce principe de gestion à la fois stratégique et de bon sens, que son environnement politico-économique a significativement évolué depuis au moins une décennie. C’est dans ce domaine que l’Organisation a montré ses plus grandes faiblesses.
  • D’abord, avant la crise dès 2010, en lançant un ensemble de réformes, jugées à juste titre nécessaires par la directrice générale mais engagées à un rythme trop lent et sans cohérence maîtrisée, faute d’une gouvernance stricte et d’une adhésion collective voire d’un engagement loyal de tous. Ce cycle de réforme, précis dans ses intentions mais dispersé dans sa réalisation, s’est donc trouvé d’une efficience limitée dès lors qu’il s’agissait d’une part de stimuler, puis d’introduire, un réel et profond changement de la culture de gestion, de contrôle et de comportement, d’autre part de garantir la robustesse des changements introduits.
  • Les mêmes lacunes et les mêmes faiblesses ont affecté la conception, la préparation, la mise en œuvre des mesures structurelles permettant de répondre à la problématique d’une crise budgétaire plus longue que prévue : trop de compromis ont sans doute affecté la définition des objectifs de réforme ; trop d’imprécision dans l’évaluation des risques ou des impacts, économiques, sociaux et programmatiques, pouvant en être attendu ; une gouvernance ambiguë et partant inefficiente, dans laquelle les rôles respectifs de la directrice générale (politique, stratégique et d’arbitrage) et du directeur général adjoint (technique, opérationnel et de gestion) ne sont pas clairement exercés comme ils devraient l’être, et où l’engagement de tous les responsables exécutifs n’est pas assuré par une autorité active et par une coordination opérationnelle des projets de réforme ; enfin, des délais extrêmement longs, non maîtrisés parce que non réellement planifiés, ayant pour effet de diluer considérablement l’énergie des personnels et l’impact des mesures projetées.
  • Les enseignements à en tirer sont évidents et découlent de l’analyse même des forces et des faiblesses mises en lumière : adopter une véritable méthodologie de conduite du changement, avec une organisation et des outils de conduite de projet, faisant une place sérieuse aux questions de gouvernance et de « management efficient », à la définition d’objectifs cohérents, pertinents, vérifiables et mesurables, y compris d’objectifs chronologiques de mise en œuvre ; travailler non seulement les structures et les procédures mais aussi, et surtout, la culture de gestion, de responsabilité et de performance ; travailler de façon efficiente en dirigeant l’effort sur les facteurs les plus critiques de la gestion (effectifs et programme) plutôt que sur un nombre limité de procédures administratives moins susceptibles de contribuer significativement à un rééquilibrage de l’économie d’ensemble de l’Organisation.

Dans la prochaine partie, nous nous concentrerons sur les suites données à ce rapport.

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Elections Unesco : introduction pour le changement, maintenant ! / 3

Nous l’évoquions précédemment : l’élection pour le nouveau mandat de directeur général de l’Unesco approche dans un silence impressionnant et une indifférence quasi générale. Aucun débat porté à ce stade sur la place publique, aucun relai dans les médias ou presque.

Pourtant, une question majeure se pose : quel plan de restructuration, de réorganisation et de réduction des dépenses faut-il mettre en œuvre pour que l’Unesco survive à la profonde crise dans laquelle elle se trouve depuis 2011 ?

C’est un audit de la Cour des comptes qui fournit les clés pour comprendre ET trouver des solutions pour tenter de résoudre cette crise. Cet audit, quasi introuvable (et pour cause), dresse un diagnostic sans appel : il y a urgence.

Urgence dans la prise en compte de la réalité de la situation dans laquelle se trouve l’Institution, urgence dans la nécessité de prendre des mesures qui permettent de réformer en profondeur un fonctionnement, une organisation et une gestion qui ne sont tout simplement plus soutenables, urgence dans l’exécution de ces mesures pour que l’Unesco se modernise, se projette autrement dans l’avenir et ne court plus à sa perte au plan financier, politique et éthique.

Impossible de continuer à se voiler la face, la fuite en avant n’est plus possible, le point de non-retour est atteint.

Il appartient désormais aux candidats en lice de prendre des engagements très clairs qui ne pourront pas faire l’économie de prendre en considération ce que dit la Cour des Comptes.

Après avoir présenté les recommandations, observons de près la feuille de route préconisée et ses objectifs. Là aussi, c’est on ne peut plus clair : chaque mot est pesé et lourd de conséquences.

  • Objectif 1 : Compte tenu du nombre actuel de plans de travail, la Directrice générale a donné des instructions pour en réduire le nombre total de 20 % d’ici la fin de l’année 2012 afin de cibler et de favoriser l’obligation redditionnelle.
  • Objectif 2 : Le nombre de plans de travail ayant des coûts opérationnels minimaux (à l’exception de ceux qui bénéficient de ressources extrabudgétaires) sera réduit de 30 % d’ici la fin de l’année 2012.
  • Objectif 3 : Le montant minimum du budget d’un plan de travail sera, dans la mesure du possible, porté à 25.000 dollars des États-Unis.
  • Objectif 4 : Mettre pleinement en œuvre la réforme du dispositif hors Siège en Afrique d’ici à la fin de l’année 2013.
  • Objectif 5 : D’ici à la fin de l’année 2013, des Documents de l’UNESCO relatifs à la programmation par pays (UCPD) auront été élaborés pour chaque pays où l’UNESCO est active.
  • Objectif 6 : Le ratio global entre le personnel hors Siège et le personnel du Siège passera de 35 pour 65 actuellement à 40 pour 60 d’ici à la fin de l’année 2013, en veillant notamment à accroître les effectifs du cadre organique hors Siège grâce à une politique de mobilité accrue.
  • Objectif 7 : L’UNESCO réexaminera d’ici la fin de l’année 2013 la totalité de ses mémorandums d’accord avec les fonds et programmes des Nations Unies et avec certaines autres organisations du système des Nations Unies.
  • Objectif 8 : L’UNESCO continuera de consacrer 2 % des ressources de son programme à sa participation et à son intégration aux exercices communs de programmation par pays des Nations Unies sur le terrain, et au niveau régional et mondial.
  • Objectif 9 : Des efforts seront faits pour accroître de 10 % le nombre de partenariats public-privé d’ici la fin de l’année 2012 et pour privilégier tout particulièrement les partenariats générateurs de ressources, au Siège et sur le terrain.
  • Objectif 10 : Parvenir à un meilleur équilibre entre les postes relevant des programmes et les postes relevant de l’administration s’agissant des 75 % de postes vacants qui ont été gelés.
  • Objectif 11 : Offrir de nouveaux programmes de départs volontaires, en cas de besoin, d’ici à la fin de 2013.
  • Objectif 12 : Réduire de 15% le montant total des coûts administratifs d’ici à la fin de 2013, par des réductions des coûts des services internes et des unités administratives, des départs à la retraite en particulier dans le secteur du soutien administratif, et un redéploiement des effectifs moyennant un investissement dans des outils d’un bon rapport coût-efficacité.
  • Objectif 13 : Réduction de 10%, d’ici à la fin de 2013, du nombre de postes au sein des Bureaux exécutifs (EO), des Bureaux administratifs (AO) et des services de secrétariat, à l’échelle de l’UNESCO, 10% par voie de regroupement.
  • Objectif 14 : Passage du ratio actuel d’un membre du personnel du cadre de service et de bureau pour un membre du personnel du cadre organique à un ratio de 0,9 membre du personnel du cadre de service et de bureau pour 1,1 membre du personnel du cadre organique d’ici à la fin de 2013.
  • Objectif 15 : Utilisation et affectation plus efficaces de l’espace de bureau disponible, en vue de libérer plus de 300 espaces de bureau à moyen terme.
  • Objectif 16 : Réexaminer, au cours du prochain exercice biennal, tous les coûts liés à la gouvernance des conventions, des programmes scientifiques internationaux, des instituts de catégorie 1 et autres programmes intergouvernementaux, en vue de réduire sensiblement le coût des transactions, du soutien administratif et des voyages. Les économies réalisées seront réinjectées dans les budgets opérationnels consacrés à ces domaines.
  • Objectif 17 : Assurer, d’une manière plus efficace et plus efficiente, la prestation des services destinés aux organes directeurs et aux États membres, de façon à réduire les coûts, à éliminer les doubles emplois, à améliorer la coordination et à créer des synergies d’ici à la fin de 2013.
  • Objectif 18 : Mettre en œuvre, au cours de l’exercice biennal, un certain nombre de projets dans le domaine des technologies de l’information, afin de réduire les coûts de transaction et d’améliorer l’efficacité : système intégré de gestion des dépenses de personnel ; outil de gestion des achats ; outil de gestion des voyages ; expansion des flux pour les processus relatifs aux ressources humaines ; outil de gestion de la correspondance. Pour certains de ces projets, il reste à trouver des sources de financement.

 Dans la prochaine partie, nous nous concentrerons sur les conclusions du rapport.

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Elections Unesco : introduction pour le changement, maintenant ! / 2

Nous l’évoquions précédemment : l’élection pour le nouveau mandat de directeur général de l’Unesco approche dans un silence impressionnant et une indifférence quasi générale. Aucun débat porté à ce stade sur la place publique, aucun relai dans les médias ou presque.

Pourtant, une question majeure se pose : quel plan de restructuration, de réorganisation et de réduction des dépenses faut-il mettre en œuvre pour que l’Unesco survive à la profonde crise dans laquelle elle se trouve depuis 2011 ?

C’est un audit de la Cour des comptes qui fournit les clés pour comprendre ET trouver des solutions pour tenter de résoudre cette crise. Cet audit, quasi introuvable (et pour cause), dresse un diagnostic sans appel : il y a urgence.

Urgence dans la prise en compte de la réalité de la situation dans laquelle se trouve l’Institution, urgence dans la nécessité de prendre des mesures qui permettent de réformer en profondeur un fonctionnement, une organisation et une gestion qui ne sont tout simplement plus soutenables, urgence dans l’exécution de ces mesures pour que l’Unesco se modernise, se projette autrement dans l’avenir et ne coure plus à sa perte au plan financier, politique et éthique.

Impossible de continuer à se voiler la face, la fuite en avant n’est plus possible, le point de non-retour est atteint.

Il appartient désormais aux candidats en lice de prendre des engagements très clairs qui ne pourront pas faire l’économie de prendre en considération ce que dit la Cour des Comptes.

Prenons d’abord connaissance des recommandations. Inutile de savoir lire entre les lignes pour comprendre que chaque mot est pesé et est lourd de conséquences.

  • Recommandation n°1 : L’auditeur externe recommande de n’engager aucune réforme sans avoir au préalable formulé explicitement la stratégie dans laquelle elle s’inscrit, les objectifs précis (et non pas génériques) recherchés, les échéanciers à respecter, et sans avoir établi un système d’indicateurs qualitatifs et/ou quantitatifs vérifiables propres à permettre le suivi de l’avancement des réformes envisagées
  • Recommandation n° 2 : Rassembler de façon rationnelle, stratégique et cohérente l’ensemble des travaux de réflexion en vue de la réforme de l’Organisation depuis 2010, afin d’élargir l’ambition de la « feuille de route » au-delà de la seule exécution du 36C/5, et lui associer des plans d’actions précis, et des échéanciers
  • Recommandation n° 3 : L’auditeur externe recommande très vivement de rationaliser les multiples groupes de travail œuvrant sur les différents aspects des réformes, de donner à chacun un cahier des charges et une gouvernance claire, de coordonner leur travaux et leurs calendriers, charge au directeur général adjoint de piloter l’ensemble de ces activités et d’en rendre compte, pour arbitrages éventuels, à la directrice générale, seule appelée à rendre compte de la gestion de l’Organisation aux organes dirigeants
  • Recommandation n° 4 : Plus encore que dans tout autre domaines de la gestion courante de l’Organisation, l’auditeur externe recommande d’accompagner tout projet, et toute mesure individuelle, relatifs à la gestion du personnel (séparation individuelle, gel, suppression, transformation de postes) d’une étude précise d’impact, opérationnelle et économique, à court, moyen et long termes
  • Recommandation n° 5 : L’auditeur externe recommande de ne plus retarder la mise au point et la mise en œuvre d’un plan global de redéploiement structurel des personnels. L’impact économique potentiel comme la sensibilité sociale d’un tel projet sont autant de raisons supplémentaires pour que la direction générale mette en place une gouvernance et une méthodologie de conduite du changement maîtrisée, efficiente et transparente
  • Recommandation n° 6 : Mettre en place des outils d’évaluation précise des mesures et de suivi de la réalisation des objectifs qualitatifs et quantitatifs, pour chaque champ d’application et de recommandations du dispositif TASCO
  • Recommandation n° 7 : Améliorer la traçabilité des décisions en documentant en détail les décisions et avis relatifs à la réorganisation des secteurs et services, de manière à disposer des éléments historiques utiles à l’évaluation des mesures envisagées et de leurs suites
  • Recommandation n° 8 : Il est fortement recommandé d’améliorer les outils d’évaluation et de préparation des décisions de réorganisation des structures : il convient notamment d’établir, pour chaque unité concernée, un tableau faisant apparaître les réductions de coûts attendues en termes de personnel et de fonctionnement, et d’étendre cette analyse à l’ensemble de l’Organisation afin d’éliminer les fausses économies résultant de simples transferts internes de charges. Ces documents doivent être systématiquement actualisés lors de chaque mise à jour des plans de travail afin de disposer d’éléments exhaustifs et objectivés d’analyse, d’alerte et d’aide à la décision
  • Recommandation n° 9 : S’agissant d’une réforme d’envergure et particulièrement structurante, la révision du dispositif hors-siège en général et plus particulièrement en Afrique devrait faire l’objet d’un arbitrage financier plus clair, cohérent avec la haute priorité qui lui est attribuée dans la stratégie de l’UNESCO et propre à garantir le succès du projet dans les délais fixés
  • Recommandation n° 10 : Compte tenu de la durée nécessairement limitée du dispositif du fonds d’urgence, l’auditeur externe recommande de bannir strictement, sans exceptions, le financement par ce fonds de dépenses de fonctionnement récurrentes

Dans le prochain article : la feuille de route préconisée par le rapport.

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Le British Council met la culture au coeur de la « puissance douce »

influence and attractrionEn plein débat sur l’exception culturelle un rapport du British Council rappelle l’objectif de son intégration aux traités commerciaux et à la convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité culturelle : les biens et services culturels contiennent des valeurs, une identité et un sens qui vont au delà de toute considération commerciale. Ce rapport, qui a pour thématique la course au pouvoir d’influence au 21ème siècle (Culture and the race for soft power in the 21st century), présente la culture comme partie prenante des relations internationales. William Hague, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères précise que la politique étrangère n’est plus l’apanage des gouvernements mais de tous les individus.

La force des relations culturelles réside à la fois dans son but (une politique étrangère forte et un désir de véhiculer une image positive autour du monde) et ses ressources (un héritage unique, une idéologie, un langage, des atouts culturels, …). L’identité « British » est également au cœur de ce rapport. Nous sommes nombreux à avoir constaté des exemples d’échecs du multiculturalisme. Mais le rapport s’appuie sur le succès de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Autour d’un événement fédérateur, les citoyens ont pu constater « la richesse » et « la diversité » de leur pays. Mais c’est avant tout une fenêtre sur le reste du monde. Un moyen de rappeler que James Bond, Tim Berners-Lee – l’inventeur du World Wide Web – et M. Bean font tous partie du Royaume-Uni.

Le rapport propose également une typologie construite des relations culturelles internationales par pays :

  • Pays importants avec une culture diffuse comme le Royaume-Uni ou la France. Les budgets relatifs à la culture sont en baisse, et notamment du fait des difficultés de mesurer l’impact de la culture.
  • Pays importants avec un profil culturel émergent comme la Chine. L’expansion rapide des Instituts Confucius en est l’exemple type.
  • Pays plus petits avec des profils culturels établis comme la Norvège ou le Portugal mais également la Thaïlande ou la Jamaïque qui bénéficient tous d’une aura internationale.
  • Pays plus petits avec des profils culturels émergents. Ces cultures peuvent être fragiles face aux cultures dominantes et l’homogénéisation des effets de la culture commerciale étrangère.

L’internationalisation de la culture se justifie également par des raisons économiques. Celles-ci relèvent tout d’abord de principes utilitaristes : améliorer la compréhension entre cultures réduit les conflits, la culture engendre du tourisme et donc crée des emplois et des nouveaux revenus, les industries créatives ont de plus en plus d’importance économique, les relations culturelles favorisent la confiance et donc le commerce, … Les externalités sont tout aussi importantes puisqu’il est rappelé que les échanges culturels aident à innover, développent la coopération sociale et économique et favorisent l’émergence de sociétés dynamiques et ouvertes.

Des recommandations sont également proposées : les gouvernements doivent créer les conditions pour garantir l’échange entre individus, collaborer avec des entreprises pour encourager l’innovation et faire face à la baisse des fonds publics, faire autant attention aux problèmes intérieurs qu’extérieurs. Si Hu Jintao, ancien Président de la Chine atteste dans un essai que la culture internationale de l’Occident est forte alors que celle des chinois est faible, cela démontre que la culture reste un enjeu pour l’ensemble des pays et un outil de développement international.

Rebecca Amsellem*

Du même auteur

  • International Touring Exibitions : Towards a Profitable Business Model ?

A propos de l’auteur

Rebecca Amsellem est doctorante à l’Université Paris I – Sorbonne en économie de la culture et vient de créer une entreprise dédiée à l’internationalisation des projets culturels. Française et canadienne, elle est diplômée de Sciences Po Toulouse en “Affaires internationales et stratégies d’entreprise” et de la Sorbonne en “économie et gestion des projets culturels”. 2010 à 2013, elle était chargée de mission au Forum d’Avignon, laboratoire d’idée à la culture et à l’économie où elle était notamment en charge du budget, des groupes de travail, de la communication, des publications et de la coordination générale de l’événement annuel.

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Arts hubs of the world unite

A forum launched in São Paulo will create a network of decision makers behind cities’ cultural development projects
Plans for the Dallas Arts District

Plans for the Dallas Arts District

The decision makers behind established and emerging arts hubs such as the West Kowloon Cultural District in Hong Kong and the Dallas Arts District will be united by a new forum announced today, 5 June, at the New Cities Summit in São Paulo.

The ambitious project, entitled the Global Cultural Districts Network, is a partnership between the summit organiser, the New Cities Foundation, the New York-based cultural consultancy firm AEA Consulting and representatives from the Dallas Arts District.

Maxwell Anderson, the director of the Dallas Museum of Art and the chairman of the Dallas Arts District, says: « We’re trying to be a sounding board for good ideas, we want to help tune the instrument by working collectively alongside city planners and governments. Our aim is to move the debate above the chatter in our own cities. »

Network members will share resources, discuss the impact of urban policies and economic developments on cultural centres, and assess trends in technology and the creative industries. But will the new body have any sway? « It provides a network for people responsible for conceiving and planning these projects to share both their challenges—‘what’s keeping them up at night’—and best practices—‘what’s allowing them to sleep’,” says Adrian Ellis, the director of AEA Consulting. « It can affect the climate of opinion in which projects are scoped, so that that those in the earliest stages strike out in the right direction. »

The newly launched organisation hopes to recruit members; its high-profile trustees, meanwhile, include Michael Lynch, the chief executive of the West Kowloon Cultural District in Hong Kong; Carolien Gehrels, Amsterdam’s deputy mayor responsible for Economic Affairs, Art & Culture; and Michael Eissenhauer, the general director of the National Museums in Berlin.

The New Cities Foundation, a non-profit, non-governmental organisation founded in 2010, is due to host the third New Cities Summit in Dallas next June.

By Gareth Harris, The Art Newspaper.

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En Hongrie, la politique s’invite au théâtre

Samedi dernier, le Théâtre national hongrois donnait sa dernière représentation avant le départ de son directeur Róbert Alföldi. A partir du 1er juillet, il cédera la place au metteur en scène proche du gouvernement Attila Vidnyánszky. Le quotidien de centre-gauche Népszabadság dénonce l’omniprésence de la politique en Hongrie : « Le camp gouvernemental a tout à fait raison : il n’est pas gravé dans la pierre que Róbert Alföldi dirige le Théâtre national, ni que le Nouveau théâtre soit dirigé par István Márta [remplacé par l’ultranationaliste György Dörner depuis 2012], ni que Barnabás Bencsik conserve le Palais des Arts [remplacé en mai 2013 par Júlia Fabényi, proche du gouvernement]. Mais il n’est écrit nulle part que toutes les personnes non nommées par le gouvernement Orbán soient automatiquement destituées. C’est pourtant ce qui se passe. Seules les personnes loyales se voient accorder des missions. » 

Source : BpB

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L’instrumentalisation de la culture en Roumanie

Lundi dernier, le directeur de l’Institut culturel roumain (ICR), Andrei Marga, a démissionné après le constat par le Parlement d’irrégularités dans son rapport d’activité. La culture doit cesser d’être le jouet de la politique, réclame l’hebdomadaire Observator Cultural : « Après la démission de [son prédécesseur] Horia-Roman Patapievici, tout ce que l’équipe avait construit a été oblitéré. De nombreux directeurs d’instituts affiliés à l’ICR avaient été destitués arbitrairement et remplacés par des collaborateurs incompétents. Aujourd’hui, on veut visiblement placer à ce poste Georgică Severin [président de la commission culturelle du Sénat et donc encore un homme politique]. Le cas échéant, l’ICR se trouverait dans l’impasse et deviendrait le théâtre de tractations politiques. L’ICR doit être réorganisé. Il faut une nouvelle loi, un budget transparent et des détachés culturels compétents. Malheureusement, en Roumanie, la culture est trop souvent utilisée à des fins politiques. »

Source : BpB.

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About the value of public investment in arts and culture

The Arts Council has launched a new film, A Credit To Britain (Demonstrating the value of public investment in arts and culture). Featuring celebrated artists, organisations and locations, the film showcases the world-class creativity our country is home to, and the important role public investment plays in nurturing this talent.

Watch the video below.

The film features well-known voices from the arts, including sculptor Anish Kapoor, and dancer Tamara Rojo – both of whom highlight the important role public investment in arts and culture has played in their lives.

Godfrey Worsdale, Chief Executive of BALTIC Centre for Contemporary Art says: ‘What’s happened in Gateshead is quite incredible. Creative capital is absolutely essential to the success of almost everything we do. Any particular aspect of life – if it hasn’t got really strong creative drive behind it, it will end up buying it in from somewhere else. That’s why it’s so important to the economy.’

Steve Miller, Chief Executive of Ironbridge Gorge Museum says: ‘Ironbridge is known internationally as the birthplace of the industrial revolution. We have more than 60,000 school visits every year, and each one of those children comes into contact with the creativity of those people in the past who’ve left this legacy. Being able to give those young people particularly that inspiration at just that key point in their development is the best return on investment that can be made.’

Share advocacy toolkit

Arts Council of England has created an advocacy toolkit which features lots of useful information and advice to help organisations demonstrate the value of public investment in arts and culture including: how to engage with local MPs, media and audiences; to inforgraphics demonstrating what public investment in arts and culture adds to the economy.

You can also join in the conversation online using the hashtag #culturematters, following @ace_national and liking us on Facebook

Source : Arts Council of England.

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En Espagne, la crise frappe durement la culture

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Démonstration dans les rues de Bilbao, près du Musée Guggenheim, du collectif basque Berri-Otxoak contre les politiques d’austérité, lundi 27 mai. La baisse des subventions publiques se révèle la première cause des difficultés du secteur culturel en Espagne

Dans la capitale madrilène, le milieu culturel tente de faire face aux baisses des subventions publiques.

Tous les secteurs artistiques sont touchés, et de multiples institutions régionales sont en grande difficulté.

À Madrid, dans son café littéraire du quartier de Chueca, réputé pour sa vie nocturne, Julian Herrais Martinez a du vague à l’âme. Avant la crise, ce lieu qui propose une riche programmation de concerts, de soirées poétiques et de contes, était très prisé. Mais ce vendredi soir, devant le comptoir décoré d’azulejos, les tables peinent à se remplir. « Autrefois, la ville était pleine de monde, tous les soirs. Aujourd’hui la plupart des rues sont vides, déplore-t-il. Nous avons perdu un tiers de nos clients, surtout des jeunes. »

Pour tenir, Julian Herrais Martinez a réduit le cachet des artistes d’environ 25 %. Il a licencié un de ses cinq salariés et sacrifié ses marges. « Je vis avec moins, c’est tout. Que puis-je faire d’autre ? Il faut bien essayer de continuer », confie-t-il stoïquement.

Essayer de continuer : face à la crise économique qui frappe le pays depuis 2008, c’est le leitmotiv de la scène culturelle madrilène. Première cause des difficultés, la baisse des subventions publiques imposées par les politiques d’austérité. « En six ans de crise, nous avons perdu 30 % de nos aides publiques », décrit Gabriele Finaldi, directeur adjoint du célèbreMusée du Prado, pour qui l’année passée « est la pire que nous ayons connue ».

DIMINUTION D’UN TIERS DES SUBVENTIONS DE L’ÉTAT

Chez son voisin, le Musée national Reine Sofia, dédié à l’art du XXe siècle, la situation est comparable. « Ces trois dernières années, notre budget a diminué de 45 % du fait du retrait de l’État, indique Manuel Borja-Villel, directeur du musée. Nous n’avons plus aucun budget d’acquisition. »

Au-delà de ces deux fleurons de la capitale, tout le secteur est touché.« Les subventions de l’État aux musées ont baissé de 35 % ces deux dernières années », confirme Jesus Prieto, directeur du département musées et bibliothèques au secrétariat d’État à la culture. Le théâtre, la danse, la musique ont été confrontés à des restrictions comparables,« mais nous n’avons procédé à aucun licenciement, ni à des baisses de salaire », précise Miguel Angel Recio, autre directeur chargé de ce secteur.

Si la situation est rude à Madrid, où l’offre culturelle est l’une des plus riches du pays, la ville est cependant moins durement touchée que le reste de l’Espagne. Ailleurs, de nombreuses institutions culturelles régionales et municipales sont en grande difficulté, dans un pays où la culture est essentiellement soutenue par les collectivités locales. « Nous avons vécu vingt ans dans une bulle culturelle. Toutes les villes, toutes les régions voulaient leur grand centre d’exposition, leur auditorium, leur musée, leur théâtre…, rappelle Enrique Subiela, agent d’artistes et organisateur de tournées dans le domaine de la musique classique. L’Espagne a inauguré une multitude d’institutions sans penser à la pérennité de cette offre, reposant uniquement sur l’argent public. »

L’illusion de cette situation apparaît. « Partout des festivals disparaissent, des musées régionaux sont quasi vides. C’est le cas à Saint-Jacques-de-Compostelle, à Leon… », déplore Enrique Subiela. De nombreux auditoriums locaux n’ont plus l’argent pour faire venir des orchestres d’un niveau international.

RECOURS AU PRIVÉ POUR RENFLOUER LES CAISSES

Pour aider les théâtres municipaux, qui représentent 90 % de l’offre théâtrale en Espagne, le gouvernement prévoit de lancer un programme de soutien. Mais cette aide ne se fera pas sans contrepartie. « En échange, nous leur demandons de changer leurs mentalités, explique Miguel Angel Recio. Nous souhaitons désormais que le prix des places intègre davantage le coût réel des représentations. Il faut passer à une gestion plus moderne, plus proche du vrai marché. »

Le recours au privé fait partie des réponses privilégiées pour renflouer les caisses. Dernièrement, le Prado a élargi son cercle de financeurs privés. Le Musée Reine Sofia envisage de créer une fondation de mécènes.« Qu’importe d’où vient l’argent aujourd’hui, si nous pouvons maintenir un service public de la culture », reconnaît Manuel Borja-Villel, directeur du Musée Reine Sofia. Ces pratiques sont neuves en Espagne et les outils fiscaux manquent encore pour inciter les entreprises à la générosité.

 « Depuis des années, on parle de voter une loi sur le mécénat qui n’existe toujours pas chez nous », soupire Enrique Subiela. Le secteur culturel sait aussi que ce nouveau modèle de financement ne pourra remplacer le soutien public et qu’il accroîtra les inégalités. « Pour les grands musées, il est facile de trouver des sponsors, mais ce n’est pas le cas des petites structures, avertit Manuel Borja-Villel. Il faudra imaginer un réseau de solidarité. »

TAXER LA CULTURE À 21 %, « UNE DÉCISION LAMENTABLE »

L’heure est partout aux économies. Au Teatro Real, l’opéra national de Madrid, qui a perdu plus de la moitié de ses subventions publiques cette année, le directeur Gérard Mortier a coupé dans les frais fixes en se séparant de 25 techniciens. Il a aussi diminué de 30 % son budget de production, en réduisant sévèrement l’enveloppe pour les décors et les costumes.

Face à cette situation inédite, le directeur de la prestigieuse institution a développé une « philosophie de vie ». « Dans un univers de consommation permanente, cette obligation de réduire nos dépenses n’est pas un exercice complètement négatif », souligne-t-il. Comme de plus en plus de musées et de théâtres, il se tourne davantage vers la coproduction. « Il est décadent de multiplier les productions des mêmes opéras, chaque théâtre voulant, par exemple, “sa” Traviata pour l’année Verdi, juge-t-il. Il vaut mieux coopérer à trois ou quatre maisons pour monter une magnifique Traviata. »

Si le secteur culturel préfère se mobiliser plutôt que de se lamenter face à la crise, il juge sévèrement la politique du gouvernement espagnol, notamment la décision, prise en 2012, de taxer la culture comme les autres biens de consommation, qui a fait bondir la TVA de 8 % à 21 %.« C’était une décision lamentable, il n’y a pas d’autre mot, s’indigne Gérard Mortier. On ne doit pas frapper l’art et la culture, car c’est grâce à eux que l’on sortira de cette crise qui n’est pas d’abord une crise d’argent mais une crise des valeurs. »

Pour Enrique Subiela, cette décision est caractéristique d’un état d’esprit qui réduit la culture à « un divertissement », selon les mots du ministre des finances espagnol. « En Espagne, l’idée que la culture doit être protégée disparaît, au même titre que la santé et l’éducation. C’est inquiétant. »

 ———————————

 Le public face à la crise

Depuis le début de la crise, la fréquentation des musées, soutenue par une politique de gratuité, est en hausse. À Madrid, le Musée Reine Sofia a doublé le nombre de ses visiteurs en cinq ans, passant de 1,5 à 3 millions de visiteurs. À Matadero, centre dédié à la création contemporaine à la périphérie de Madrid, la fréquentation a doublé depuis 2010. La situation est plus inquiétante dans le secteur des arts vivants.  « Le nombre de spectateurs a diminué de 10 à 20 % dans le théâtre et la musique »,  indique Miguel Angel Recio, directeur de ce département au secrétariat d’État à la culture.

D’autres observateurs évoquent des baisses plus fortes pouvant atteindre 25 %. Pour Enrique Subiela, agent d’artistes, il existe une  « vraie crise de la demande culturelle en Espagne. Elle a été artificiellement soutenue par des prix très bas, liées aux subventions publiques. Mais l’on n’a pas mené de politiques éducatives suffisantes pour la consolider. » 

 Source : La Croix – ÉLODIE MAUROT (à Madrid)

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Journée mondiale de la diversité culturelle 2013 : un silence assourdissant et alarmant

Le 21 mai est la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, mais saviez-vous qu’elle a vraiment eu lieu mardi dernier ? Si vous avez regardé la plupart des médias nationaux ce jour-là, il fallait être devin.

Pire encore, si vous faites partie de la majorité des français qui regardent le journal télévisé : rien absolument rien.

On ne s’étonne hélas plus de voir les grands médias (y compris l’audiovisuel public) vouloir/devoir faire de l’audience et dire en même temps (études à l’appui) que ce qui est diffusé correspond à ce que les téléspectateurs veulent voir ou à ce dont on se doit de les informer.

Mais là, trop c’est trop. Petit florilège des journaux de 20h mardi dernier :

  • la météo, pas d’amélioration en vue avant quinze jours, il pleut, de l’eau, de l’eau qui déborde, de la grisaille, des températures inférieures à la normale, on remet le chauffage, on n’a pas vu ça depuis des années, l’été est en retard, il n’y a plus de saisons, etc.
  • la tornade dans l’Oklahoma, l’horreur climatique, sommes-nous exposés à ce type de catastrophe en France et nos habitations sont-elles bien protégées ? les dernières tornades en France, la plus destructrice, etc.
  • le mauvais temps en France a des conséquences sur de nombreux domaines d’activité, les récoltes sont compromises, les agriculteurs dépriment et certains vont mettre la clé sous la porte, le temps ne donne pas envie d’acheter des crudités, les conséquences de toutes ces pluies sur les prix sur les marchés et sur nos factures d’énergie, les professionnels du tourisme se désespèrent, on se rabat sur les centres de bronzage et de luminothérapie pour tenir le coup car sans soleil on déprime, tout cela ne va pas aider à faire baisser le chômage, cela en ajoute à la crise, etc.

Pléthore de sujets de ce type pendant les 20-25 premières minutes selon les chaînes, dans un journal qui dure entre 30 et 35 minutes.

On enlève les 5 dernières minutes réservées au festival de Cannes, au sport ou aux célébrités populaires et il reste 5 à 10 minutes pour parler de ce qui se passe par ailleurs en France et dans le monde. Quel luxe !

Alors comment imaginer qu’il ne reste ne serait-ce qu’une minute pour parler de la Journée mondiale de la diversité culturelle, des missions et des programmes de l’Unesco qui soutiennent et encouragent partout dans le monde et toute l’année des initiatives toutes plus utiles et nécessaires les unes que les autres ?

Comment imaginer que… :

  • en pleine période où la question de l’exception culturelle fait l’objet de toutes les tentatives de récupérations possibles dans le cadre de l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis ;
  • en plein débat parlementaire sur la tenue de cours en anglais dans les universités françaises qui ravive la querelle des anciens et des modernes ;
  • au moment où viennent d’être publiés les statistiques sur l’illettrisme et le rapport de la Cour des comptes sur l’état du système éducatif ;
  • au moment où les extrêmes (les partis ET les idées) n’ont jamais été aussi populaires depuis 25 ans,

…on puisse considérer en France qu’on peut désormais se dispenser de (re)dire aux téléspectateurs (même en 1 minute !), en s’arrêtant un instant sur cette Journée mondiale du 21 mai, que la diversité culturelle est l’héritage commun de l’humanité, que tous ceux qui œuvrent au quotidien et qui font de sa sauvegarde un impératif concret et éthique inséparable du respect de la dignité humaine méritent d’être mis à l’honneur, que nous devons approfondir nos réflexions et redoubler nos efforts pour que la diversité culturelle nous aide plus encore à mieux « vivre ensemble »…

… on puisse considérer qu’il n’est plus nécessaire que l’Unesco fasse appel aux Etats membres et à la société civile pour célébrer cette Journée en y associant le plus grand nombre pour mieux connaître et apprécier ce que nous devons aux autres cultures, et, à prendre la mesure de la diversité de leurs apports, de leur unicité, de leur complémentarité et de leur solidarité…

… on puisse se passer de rappeler que connaître et reconnaître nos différences, les respecter en ce qu’elles fondent notre propre identité, c’est donner la chance aux siècles qui s’annoncent de s’épanouir enfin hors des conflits identitaires de tous ordres…

…nous n’ayons plus besoin d’affirmer et de partager collectivement que la diversité culturelle est un droit humain fondamental et que lutter pour sa promotion c’est lutter contre les stéréotypes et les fondamentalismes …

 

Le comble du comble, c’est que ce jour est vraiment arrivé, c’était le 21 mai 2013. Mais rassurez-vous, ce n’est que de la télévision. La fiction dépasse largement la réalité ou bien est-ce l’inverse ?

Pour celles et ceux qui n’ont pas oublié, qui auraient bien voulu ne pas oublier ou qui auraient voulu qu’on leur en parle un peu, vous pouvez si vous le souhaitez cliquer au moins iciici, ici, ici et ici.

Espérons que ce 21 mai 2013 ne soit qu’un rendez-vous manqué. Mais la situation financière très grave que connaît l’Unesco à l’approche de l’élection pour le poste de directeur/directrice général(e) nous invite d’autant plus à nous mobiliser pour qu’il y ait une Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement plus largement relayée en France le 21 mai 2014 mais aussi et plus dramatiquement : qu’il y ait une nouvelle Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement le 21 mai 2014, tout court.

Nous y reviendrons très prochainement sur CEG.

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Meeting on agenda 21 for culture

UCLG

The 10th meeting of the Committee on Culture of UCLG (United Cities and Local Governments) will take place in Lille, France on 27-29 June 2013. The main topics to be discussed in the meeting of the Committee on Culture of UCLG are:

  • Key presentations of cities engaged in the local implementation of Agenda 21 for Culture and the UCLG Declaration on culture as the fourth pillar of sustainable development.
  • Launch of the process to update Agenda 21 for culture in 2014: How do we evaluate the existing document? What contents should the new document have? What monitoring/support can we provide to cities? What training / capacity building / exchanges should we design and implement?
  • State of the art of work related to the Post-2015 Development Agenda and Habitat III (2016)
  • Report on the UNESCO conference on Culture: Key to Sustainable Development, Hangzhou, China, 14-17 May 2013
  • Launch of the World Award on Agenda 21 for culture
  • Preparation of UCLG’s World Congress in Rabat (1-4 October 2013)
  • Ideas for the programme for the new period 2014-2016
  • Technical visits to cultural projects in Lille

For more information please contact: coordination@agenda21culture.net.

Download the documents here.

Source : Culturelink.

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Printemps de Bourges : une cession qui pose questions

En complément du post publié récemment qui s’interrogeait sur l’avenir du Printemps de Bourges suite à l’annonce faite par son directeur Daniel Colling à propos de son souhait de céder le Printemps de Bourges, le dernier numéro de La Lettre du Spectacle apporte quelques compléments utiles et des réponses à certaines de nos interrogations :

  • Daniel Colling dément le prix de vente annoncé par le journal Le Monde de 3 millions d’euros et précise qu’il s’agit de céder l’ensemble des actifs
  • Il reconnaît que la valorisation de 3 millions d’euros a été constituée pour partie par les subventions publiques à hauteur de 33% du budget du festival
  • Pour cette raison, il indique avoir renoncé à négocier avec des société privées

Plus détails dans le n°318 de La Lettre du Spectacle, ici.

Ces précisions sont importantes pour la conduite des négociations mais, puisque il est envisagé l’éventualité d’un « consortium » public rassemblant la Ville de Bourges, la Communauté d’agglomération, le Département du Cher et la Région Centre pour reprendre le Festival, pourquoi ne pas en profiter pour régler également le problème faisant également l’objet d’une belle polémique, de la Maison de la culture de Bourges ?

Nous y reviendrons prochainement, à suivre donc.

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Creative Broward 2020 : a plan for cultural and economic development in Broward County

The Cultural+Planning Group has been selected by Broward County to craft a 10-year Community Cultural Plan that examines diversity connected to Creative Economy, Cultural Tourism and Public Art and Design, and provides a comprehensive needs assessment, vision, draft legislation, policy framework, recommendations, strategies, funding requirements, funding sources, evaluation instrument, and benchmarks.

The vision of the Creative Broward 2020 plan is integrating cultural and economic development throughout Broward County, and based on the understanding that culture is a local resource and an economic asset, the plan draws on the unique diversity of its residents in the upcoming decade.

Here is the final report: 


More information here.

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Quel avenir pour le Printemps de Bourges ?

On en parle peu. En tout cas cela ne fait pas grand bruit jusqu’à présent dans le monde de la culture pourtant si petit, si visible, si politisé…

Tout est parti d’un article sur lemonde.fr le 26 avril dernier : Daniel Colling, homme de spectacle qu’on ne présente plus, souhaite vendre la marque du festival Le Printemps de Bourges, festival qu’il a lui même co-fondé en 1977, et développé avec le talent, la notoriété et le succès qu’on lui connaît.

Officiellement, tel que présenté par l’intéressé lui-même lors de la conférence de presse rapportée par lemonde.fr, une réflexion sur « l’après-Colling » est engagée pour que le Printemps de Bourges « continue sans créer de rupture », celui-ci devant « évoluer, soit en étant soutenu par une structure privée, soit par des partenariats publics ».

Plus précisément, Daniel Colling aurait proposé la vente des entités qui composent le festival, y compris la marque « Printemps de Bourges ».

Alors qu’il s’apprête à fêter ses 67 printemps bien à lui, Daniel Colling souhaite encore diriger le festival en 2014, 2015 et peut-être 2016. Il ne serait toutefois plus un de ces hommes pressés mais un homme très occupé qui se presse de tenter de « lever le pied ».

Il est vrai qu’entre la gestion des Zénith de Nantes et de Paris (qu’il a contribué à créer), une entreprise de spectacles (Victor Gabriel), la société Coulisses (direction technique du Printemps) et sa filiale « Bourges événement », le Marché des musiques actuelles (MaMA), la présidence du Réseau Printemps de Bourges, et la SARL le Printemps de Bourges, ses journées sont bien remplies et son parcours ne laisse rien au hasard. Il ne faudrait pas oublier non plus qu’il a notamment été président Conseil d’Administration du Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz pendant près de 7 ans (démissionnaire en 2009 pour « convenance personnelle »), qu’il a géré jusqu’à une dizaine de Zénith mais aussi le Théâtre de la Gaîté-Montparnasse et qu’il est Chevalier de la Légion d’honneur.

Ses détracteurs lui reprochent d’être à la tête d’un « empire Colling » qui règnerait en maître sur la ville de Bourges et sur certains domaines du secteur culturel. Il faut en effet ajouter à la liste ci-dessus le Palais des Congrès « Palais d’Auron », le Parc des Expositions « Pavillon d’Auron », le « Carré d’Auron », la salle Germinal rebaptisée « 22 d’Auron », ou encore le « Quai d’Auron », etc. qui font de la société Coulisses la propriétaire de la plupart des salles de spectacles de Bourges.

Mais au moins, ses détracteurs ne peuvent pas lui reprocher, après un parcours aussi rempli qu’engagé, de vouloir désormais passer la main.

La première question qui se pose est bien évidemment celle des conditions dans lesquelles cette transition voulue aussi douce que possible va se faire.

En effet, parmi les possibilités envisagées par Daniel Colling : vendre le festival et ses marques qu’il gère par le biais de sociétés privées à un consortium public rassemblant la Ville de Bourges, la Communauté d’agglomération, le Département du Cher et la Région Centre. Prix affiché publiquement lors de la conférence de presse : 3 millions d’euros.

C’est là que les choses méritent une attention toute particulière.

Il n’est pas question ici de chercher à établir si il est moralement acceptable ou non que l’Etat, les collectivités et les contribuables doivent à nouveau mettre la main à la poche pour que le festival puisse continuer d’exister alors qu’ils ont versé pour cela depuis toujours des subventions directes et indirectes aux organisations de Daniel Colling et à ses satellites. Chacun est libre de se faire sa propre opinion.

Il s’agit en réalité ici du devenir de la marque et au fond de la propriété du Printemps de Bourges

Au-delà du fait que l’ancrage local du festival est une partie consubstantielle de sa marque et ne peut être remis en cause, c’est tout d’abord les bases de l’estimation financière des 3 millions d’euros qui sont à examiner et plus précisément la part que la marque représente dans ces 3 millions.

Chacun sait qu’une estimation financière de ce type peut être réalisée selon différentes méthodes, que l’on peut obtenir tout et son contraire selon ce qu’elle recouvre, et qu’il peut s’écouler un certain temps entre les expertises et les contrexpertises commanditées avant d’aboutir à un accord sur une transaction.

En revanche chacun connaîtra-t-il les termes précis de la transaction ? Rien n’est moins sûr. Sans aller jusqu’à considérer que, compte tenu des arguments évoqués plus haut, cette transaction devrait être soumise au débat public, les élus (en tout cas les représentants de l’entité « repreneuse ») devront être vigilants et précis dans les réflexions ou les négociations qui seront conduites et notamment sur le fait qu’il y ait ou non une valorisation en numéraire concernant la marque dans la transaction.

Lorsqu’on fait l’historique des marques « Printemps de Bourges » déposées par Daniel Colling à titre personnel ou par une de ses entités, on voit clairement que le premier dépôt a eu lieu en 1996 et que trois autres dépôts ont eu lieu en même temps, peu après l’édition 2012 du festival.

Si les raisons et les conditions pour lesquelles et dans lesquelles ces dépôts ont eu lieu méritent d’être précisées (avec quel consensus, accord ou information de la Ville de Bourges et des autres contributeurs publics ?), il conviendrait à minima de s’interroger sur le fait que la question de la marque du Printemps de Bourges n’ait pas été posée pour le nom et pour le compte de la collectivité entre 1977 et 1996.

Trois explications possibles : soit personne ne s’en est véritablement préoccupé, soit on a tout simplement laissé faire sciemment ou non, soit la Ville de Bourges a donné formellement ou informellement, directement ou directement son accord.

Il convient de noter que la Ville de Bourges est parfaitement légitime pour se préoccuper à minima des marques ou des initiatives qui associent son nom et en la matière, il faut bien reconnaître que la notion de marque (mais aussi d’image) pour l’Etat ou les collectivités territoriales et locales n’est en définitive qu’une préoccupation relativement récente.

De nombreuses situations fleurissent ces dernières années, nombreuses parmi celles-ci font l’objet de contentieux, et au fond ceux qui s’en tirent le mieux sont les territoires qui ont pris en main leur marketing ou qui l’ont repris en main. La marque « Paris » en est le meilleur exemple.

Mais bien des situations se découvrent à posteriori et il peut parfois être complexe de tenter de vouloir se réapproprier ce qui constitue au fond un patrimoine ou un bien commun, même si cela est légitime.

Cela pourrait être le cas du Printemps de Bourges.

Il serait donc déplacé de reprocher à un opérateur privé d’avoir pris des initiatives et de le taxer de tous les maux. Cela peut être de l’opportunisme (au bon comme au mauvais sens du terme), cela peut être une volonté de patrimonialisation au fil du temps, cela peut être une « bascule » financière pure et dure, cela peut être une tentative de transfert à la collectivité, cela peut être un retrait des affaires ou de certaines responsabilités, cela peut être un volonté de se mettre en conformité, etc. Seul l’intéressé le sait et peut le dire.

Il serait tout aussi déplacé de reprocher à une collectivité qui, comme toutes les collectivités abat un travail colossal au quotidien (ne serait-ce que pour maintenir une adéquation entre mission de service public, ambition et moyens, de façon la plus pérenne et soutenable possible), aurait soit manqué de vigilance, soit aurait été abusée, soit aurait consenti, soit aurait accordé, soit aurait omis, etc.

En tout état de cause, par les temps qui courent, mettre une telle initiative sur la place publique de cette façon et afficher un tel montant sans justification précise et immédiate n’apporte aucune garantie solide pour aborder l’avenir du festival, même à court terme, qu’on ne s’y trompa pas. Il y a une problématique à éclaircir, à préciser et à résoudre.

Certains disent que la transaction est un art, comme la guerre, dont personne ne veut sortir perdant. Il serait regrettable qu’un événement culturel comme le festival du Printemps de Bourges en soit tributaire.

Les deux « parties » portent une responsabilité partagée, celle d’une certaine idée du service public (en l’occurrence la mission de service public culturel, même dans un festival reconnu pour la part minoritaire des subventions publiques directes dans son budget annuel). Cette idée du service public a très certainement évolué dans le temps, ce qui est une réalité au sens plus général, de façon voulue et/ou subie.

La véritable question qu’il conviendrait de préciser très vite, quitte à la remettre à plat si nécessaire : s’agit-il bien de la même idée du service public culturel pour le Printemps de Bourges,  a-t-elle évolué dans le même sens au fil des ans et entend-elle évoluer dans le même sens à l’avenir ?

Une fois cette question tranchée, les « réflexions », les « discussions » ou, le cas échéant « les négociations », pourront avoir lieu et les solutions ne manquent pas.

Tout cela nous amène au fond à réinterroger (I) les évolutions de l’écosystème public-privé dans lequel la culture se trouve et (II) les modes de gestion des structures culturelles subventionnées, notamment au regard du droit communautaire depuis l’entrée en application du pack Almunia Barnier au 1er février 2012, mais également de prêter une attention plus appuyée quant à l’état et le statut de leurs marques. On voit bien que, notamment avec le Printemps de Bourges, les enjeux sont considérables, et ils ne sont pas que financiers ou économiques.

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International conference on cultural diversity, civil society and international cultural cooperation

Culturelink / Institute for Development and International Relations and the Centre for Democracy and Law Miko Tripalo have the great pleasure of inviting you to the international conference on Cultural Diversity, Civil Society and International Cultural Cooperation, to be held on 3-4 June 2013 in Zagreb, Croatia.

The conference is organized jointly by Culturelink/IRMO and the Centre for Democracy and Law Miko Tripalo, in cooperation with the UNESCO Regional Bureau for Science and Culture in Europe (Venice). The aim of the conference is to analyze cultural diversity as the principal challenge of our time. The integration of cultural diversity into a wide framework of public policies, not only cultural ones, gives a new impetus to the international community in approaching its fundamental goals – peacebuilding and development, conflict prevention, democracy and human rights.

Cultural diversity is a source of creativity and innovation for development. UNESCO’s Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions, which was adopted by the UNESCO General Conference in 2005, will be at the centre of the Conference programme. The Convention advocates changes in international cooperation which will contribute to the bridging of the development gap and to the reduction of dependency in the world through the establishment of development partnerships. The Convention aims to foster cultural interaction and dialogue, and to establish innovative approaches towards international cooperation.

The Conference will be structured in four thematic round tables:

  • 1. Integrating Cultural Diversity in Sustainable Development Policies;
  • 2. Promoting Cultural Policies;
  • 3. Strengthening the Diversity of Cultural Expressions;
  • 4. Promoting Mobility and Engaging Civil Society.

Today, many countries in the world have coalitions for cultural diversity representing professional cultural and artistic civil society organizations. The coalitions operate through institutions, advocating the importance of culture and the promotion of the diversity of cultural expressions, as formulated in UNESCO’s Convention, and having an eye on broader development issues. The Conference will also focus on the following question: Does civil society in Southeast European countries have an interest in the creation of coalitions for cultural diversity in the region?

The conference agenda will be posted on Culturelink’s website by 10 May 2013. For the programme and participation registration form please visit here.

Source : Culturelink.

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