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Art Basel lance Art Basel Cities

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Art Basel est LA manifestation majeure d’art contemporain qui se tient annuellement à Bâle en Suisse, à Miami aux États-Unis et à Hong Kong en Chine. A chaque édition, la manifestation fait de sa ville d’accueil la destination préférée des amateurs d’art du monde entier, démontrant d’une recette et d’un modèle des plus efficaces qui en font aujourd’hui la plus prestigieuse et la plus renommée des expositions internationales d’art.

Au delà de son impact sur le marché de l’art, la manifestation a un impact territorial grandissant et incontestable puisqu’à chaque fois c’est le cœur de toute une ville qui bat à son rythme et qui se mobilise tout particulièrement pour créer une atmosphère unique, une véritable expérience du territoire.

A titre d’exemple, à Miami, où la manifestation est installée depuis 2002, Art Basel estime son impact économique à 500 millions de dollars, contribution non négligeable à l’augmentation du rayonnement et à l’attractivité de la ville.

Forts de ce bilan dont la valeur ajoutée dans tous les domaines se vérifie un peu plus à chaque édition, les organisateurs de Art Basel ont décidé de lancer une nouvelle initiative, faisant le pari que d’autres villes pourraient tirer parti de ses formidables retours d’expérience.

Nommée Art Basel Cities, cette initiative très orientée « business » propose une offre de conseil visant à connecter et relier des villes partenaires sélectionnées par le réseau Art Basel pour développer un contenu culturel destiné à valoriser et enrichir le profil de chaque ville dans le monde de l’art.

Le paysage culturel des villes clientes sera évalué par Art Basel en étroite collaboration avec le cabinet de conseil international fondé par Richard Florida, Creative Class Group, comme autant d’actifs que de chaque ville pourra mettre à profit et générer du développement.

Florida, un des principaux théoriciens de la classe créative et des villes créatives, fait aussi partie de conseil consultatif de l’initiative, aux côtés des collecteurs Dennis Scholl, Füsun Eczacıbaşı, Patrizia Sandretto Re Rebaudengo et Uli Sigg, des architectes David Adjaye, Jacques Herzog et William Lim, du directeur Fondation Baseler Sam Keller, du financier Simon Mordant AM, de l’ancien directeur fondateur de la Tate Modern de Londres désormais à Hong Kong Lars Nittve, de la directrice du Brooklyn Museum Anne Pasternak et d’un ancien diplomate de Singapour qui dirige la Fondation pour les arts et l’entreprise sociale, Michael Tay.

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La TVA à l’importation d’art devrait revenir à 5,5%

C’est le soulagement dans le secteur : la TVA à l’importation d’oeuvres d’art devrait être ramenée du taux intermédiaire de 7% (qui va passer à 10% en 2014) au taux réduit de 5,5% selon un amendement en discussion dans l’hémicycle.

« Contrairement au marché des biens traditionnels, l’exportation d’une oeuvre d’art appauvrit la nation et son importation l’enrichit« , a argumenté le député socialiste Pierre-Alain Muet.

Sur un marché mondial marqué par une clientèle mobile et volatile, les galeries, maisons de ventre et foires ne peuvent se permettre d’afficher un taux à 10% en France quand le Royaume Uni est à 5%. Si tel était le cas, un vendeur aurait tout intérêt à mettre son tableau en vente à Londres plutôt qu’à Paris, engendrant une perte importante de chiffre d’affaires, comme l’ont rappelé avant-hier les acteurs de la filière, réunis en colloque par le Conseil des ventes volontaires. Or la France pèse 5% du marché de l’art mondial contre…23% pour le Royaume Uni.

C’est donc une victoire pour les professionnels du secteur dans la bataille que se mènent les grandes places de l’art dans le monde et dont Paris s’était peu à peu éloignée, trop sûre de son avance considérable qu’elle comptait dans les années 50-60. Le train de la mondialisation est passé et c’est aujourd’hui l’Amérique et la Chine qui mènent la danse, comme le confirme le dernier rapport d’Artprice (juillet 2012-juin 2013).

A noter aussi que la mobilisation et l’opiniâtreté des grandes maisons (en particulier Guillaume Cerruti, président de Sotheby’s France) n’y est pas pour rien. Les performances de ces maisons (Sotheby’s, Christie’s et Artcurial notamment) ont même permis à Paris de regagner du terrain face à Shangai, avec une belle progression de 35,6% en oeuvres contemporaines adjugées, soit 29,2 millions d’euros.

Mais l’hexagone compte peut de gros collectionneurs, d’où les efforts des acteurs pour y attirer les acheteurs étrangers.

Il faut toutefois modérer cette victoire du taux à 5,5% car en contrepartie, le régime des plus-values lors de la cession d’oeuvres devrait être durci. La Commission des finances de l’Assemblée a accepté un amendement allongeant de 12 à 22 ans la durée de détention donnant droit à une exonération. Le gouvernement souhaiterait aussi augmenter le taux appliqué lors d’une cession de 4,5% à 6,5% lors d’une cession avant 22 ans, ce qui fait dire à Thierry Ehrmann (patron d’Artprice) que « calquer l’art sur l’immobilier est grave aussi, car cela détruit la vitalité du marché« .

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International Touring Exhibitions: Toward a Profitable Business Model ?

A l’ère des coupes budgétaires, du retrait étatique de l’espace culturel, de l’augmentation des coûts de production, il apparaît comme essentiel pour le monde des arts d’intégrer les problématiques économiques aux modèles de développement. Dans chaque pays occidental, il est demandé aux organisations muséales de faire preuve de toujours plus d’imagination pour réduire la fonction de coût total tout en permettant une diffusion plus large des œuvres, une étude plus précise des collections et un choix plus divers des activités.

C’est une des nombreuses raisons qui poussent les institutions muséales à s’internationaliser et à notamment proposer leurs expositions d’art sur un “marché” international. L’étude International Touring Exhibitions: Toward a Profitable Business Model ? publiée en mars 2013 dans “The Journal of Arts Management, Law, and Society”, a pour objectif de justifier l’assertion suivante : l’internationalisation des expositions crée une distorsion de la structure des coûts. Les expositions d’art internationales itinérantes sont des expositions où les œuvres d’art sont exposées dans un certain nombre d’institutions patrimoniales à travers le monde pendant une période temps déterminée, où elles rencontrent un public. Dès lors, quels sont les coûts qui se retrouvent réduits grâce à l’internationalisation des collaborations dans le monde des expositions muséales ? Afin de déterminer si ces expositions engendrent des modèles économiques profitables, l’étude analyse et prend pour exemple deux expositions : « Matisse, Cézanne, Picasso . . . l’aventure des Stein” co-produite par la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, le MOMA San Francisco et le Metropolitan Museum of Art à New York, et “Chefs d’oeuvres du Musée Picasso, Paris,” reçue dans des musées comme le Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, l’Hermitage à Saint Petersburg, ou au Seattle Museum of Art.

La littérature étaye peu des sujets comme l’économie internationale des musées hormis quelques ouvrages des économistes Meier, Jackson, ou Throsby ou d’institutionnels comme Morley. Néanmoins, de nombreux institutionnels ont fait le choix de l’internationalisation des expositions en considérant les économies d’échelle et les profits engendrés comme des évidences, et ont choisi l’un des trois modèles d’internationalisation qui sont présentés et détaillés dans l’article : l’export, la coproduction et la coréalisation.

Ainsi, l’objectif de cet article est de démontrer l’existence réelle de ces économies d’échelles et l’influence positive de l’internationalisation des expositions sur la structure des coûts à l’aide de modèles économétriques identitaires. La généralisation de cette pratique permettrait en effet aux institutions productrices de générer davantage de ressources propres avec un modèle d’affaire qui privilégie la mutualisation des dépenses et aux institutions receveuses de réduire les coûts de production des expositions. Il existe bien évidemment des limites à ce modèle d’internationalisation, dont, en premier lieu, la diversité culturelle, ou l’impossibilité de voir prêter indéfiniment des oeuvres d’art.

Voir l’article en ligne : http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10632921.2013.767761

A propos de l’auteur

Rebecca Amsellem est doctorante à l’Université Paris I – Sorbonne en économie de la culture et vient de créer une entreprise dédiée à l’internationalisation des projets culturels. Française et canadienne, elle est diplômée de Sciences Po Toulouse en “Affaires internationales et stratégies d’entreprise” et de la Sorbonne en “économie et gestion des projets culturels”. 2010 à 2013, elle était chargée de mission au Forum d’Avignon, laboratoire d’idée à la culture et à l’économie où elle était notamment en charge du budget, des groupes de travail, de la communication, des publications et de la coordination générale de l’événement annuel.

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La Slovénie réduit le budget culturel

Le gouvernement de centre-gauche slovène a présenté mercredi son projet de budget 2012 et veut supprimer 38 millions d’euros dans le budget de la culture. C’est quatre fois plus que pour les autres domaines, calcule le quotidien de centre-gauche Delo, qui déplore le manque de compréhension à l’égard du rôle social de la culture : « En général, les membres du conseil culturel national sont plutôt réservés. Mais ils sont désormais tellement touchés qu’ils n’ont pas été avares de contre-arguments et de reproches à l’encontre du gouvernement. Le budget implique des coupes sévères. De graves problèmes menacent le projet Maribor – capitale européenne de la culture 2012. Des productions cinématographiques, des investissements dans l’opéra de Ljubljana, dans la galerie d’art de Maribor et d’autres ont été repoussés. … Un paysage culturel clairement appauvri soulève la question justifiée de savoir si notre gouvernement a oublié le rôle fondamental de la culture dans le développement de chaque individu, du peuple et de l’Etat. »

Source : BpB

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L’art contemporain ridiculisé à Venise

Le thème de l’illumination est au cœur de la 54e biennale de Venise, qui a ouvert ses portes mardi. Trois tableaux du peintre de la renaissance Le Tintoret exposés en ouverture font paraître bien fade l’art contemporain, estime le quotidien de centre-gauche La Repubblica : « Dans une confrontation avec le passé qui magnétise, invente et suggère, l’art contemporain connaît une cuisante défaite. Trois tableaux gigantesques et spectaculaires du Tintoret submergent de leur violente beauté le visiteur qui arrive à la Biennale. … A côté, les œuvres littéralement invisibles d’un certain Bruno Jakob. Un bout de papier flotte au-dessous du plafond, difficilement perceptible, et aux murs sont accrochées des feuilles de papiers blanches et seulement légèrement ondulées au contact de l’eau. Il s’agirait de l’impossibilité de représenter l’invisible, mais la consistance de l’œuvre se dérobe au regard de l’observateur le plus zélé. Cela commence ainsi, avec une indication sourde et agressive (rien n’agresse plus que le silence) sur l’état actuel de l’art. »

Source : BpB.

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Louis Vuitton restreint la liberté artistique

Darfurnica, Nadia Plesner

Un tribunal de La Haye a interdit à l’artiste Nadia Plesner de représenter sur son tableau dénonciateur Darfurnica un sac sur le modèle du fabricant d’articles de luxe Louis Vuitton. Pour le caricaturiste Ruben L. Oppenheimer dans le quotidien nrc.next, cela ne restreint pas seulement la liberté d’expression : « Utiliser les couleurs acidulées de cette icône de la consommation capitaliste comme contraste criant avec les horreurs de la guerre est une dénonciation virulente de l’indifférence du monde occidental à l’encontre de la souffrance qui sévit au Darfour. Le verdict constitue également une restriction de l’art, qui peut causer de gros ennuis aux artistes conscients de la société qui les entoure et aux caricaturistes politiques. … Je peux tout à fait comprendre que l’entreprise ne souhaite pas être associée aux aspects désagréables de la vie. Ce n’est pas de chance pour Louis Vuitton que sa marque soit devenue un symbole, au même titre que Pampers et Post-it. Dans notre langage visuel, son design est devenu un bien public et le moyen le plus direct pour un ou une artiste de faire passer son message. »

Source : BpB

 

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ANON Studios for Art & Ecology Call for Actions

There has been a lot of rhetoric recently about the importance of  action and awareness on recycling and sustainability issues. At the present time, we in this country produce garbage far in excess of anything else materially constructed here. Also, it is appropriate and useful to start considering people as a resource rather than consumers. These are spiritual societal issues that can begin to be cleaned up and healed through art processes and access to a life in art for all. Issues of waste management may be addressed through art processes. The spiritual hunger that is responsible for so much waste creation in the first place may be addressed through access to art and its realms for all.

Artists are masters of using whatever is available to them to create with. The late great Rauschenberg broke into his fame using garbage to make “combines” in the 60s. Many artists are still making work created from cast offs and discards .

Paper is a whopping 18% of waste streams, so why not have local paper making workshops? Mosaic walls made of discarded and broken glass and pottery? There are other possibilities using textiles and other waste goods. Some recycle centers do not take styrofoam, yet there are artists that feature this material in their constructions. It is a good time to expand the processes of art and design to serve purposes of of waste reclamation and transformation. The effectiveness of these alchemical processes will require a commitment of space and material acknowledgements of the value of these processes.

Of course, everyone reading this has a compost pile, at best for gardening and at least to cut down on reeking landfills, right?

I recently heard a horror story of a ship container of “donations” going to a third world country that ended up in a landfill, because it was garbage. We must develop a more “closed loop” method of dealing with our waste. Nature does not produce vast quantities of useless junk and neither should we. The alchemical processes of  working with garbage has morphed from an obscure cultural practice to a dire necessity. There are many methods and possibilities for this, using the tools and practices of art.

There are several models existing for starting to do this in this country and there are those working a changing cultural paradigm around the world.  I came across material this morning on the Cultural Engineering blog, that states the paradigm change from “competitive and globally controlled” to one of “more ecological-social-cultural engagements”, is  required concerning “shifts in policy” regarding “sustainability” and the “role of the arts”.

So what does this mean? It means a shift from consuming the cheap products made in third world factories that are literally work prisons operated by a competitive corporate elite whose operations are made possible and profitable by a corrupt and unworkable value system that values product and ignores spirit.  It means taking the one product we create an abundance of, garbage, and doing something different with it. It means the creation of new art actions that involve community and space and time allocations by the community to make this possible. It requires belief in something other than instant gratification and awareness of  good stewardship of our children’s future,  and a shift away from, or at least a balancing of, preoccupations with instant returns on material investments.

A new functional social architecture, that uses long term valuation structures, with concrete consideration of the fates of our children is essential. In part, this may be designed using the methods and practices of art to transform our vast quantities of garbage into something else.

Virginia Bryant*

*Virginia Bryant is an artist, designer and environmental advocate.

http://virginiabryant.tumblr.com/

Her most recent design project is the ANON couture portfolio purse.

http://www.etsy.com/shop/anonstudio

She can be reached here.

 


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HEARTH, 11ème congrès d’ELIA

HEART (CŒUR), ART, EARTH (TERRE)… OU COMMENT L’ART AU CŒUR DE LA VILLE IMPULSE INNOVATION ET DÉVELOPPEMENT, DYNAMIQUE ET INVENTIVITÉ, DISPOSITIF DE CRÉATION ET DE RECHERCHE AUTANT QUE VALORISATION D’UN TERRITOIRE.

Le 11ème congrès d’ELIA (European League of the Institutes of the Arts) se tiendra au lieu unique à Nantes du 27 au 30 octobre 2010. Important forum international de débats et d’échanges autour de la question des enseignements artistiques, la vocation du congrès biennal d’ELIA est de créer un contexte stimulant de rencontres formelles et informelles de 350 institutions internationales d’enseignements artistiques supérieurs.

À l’occasion du rassemblement de ce vaste réseau, les institutions artistiques françaises et les collectivités territoriales proposent un programme de rencontres et d’expositions à Nantes, afin de repenser les outils actuels de transmission, recherche, production et exposition de l’art contemporain.

Parmi les actualités de cette 11ème édition :

  • La réforme des écoles d’art et la question de l’attractivité des écoles françaises
  • Le renouvellement territorial dont Nantes est une démonstration exemplaire : comment l’art au cœur de la ville impulse innovation et développement, création et recherche autant que valorisation d’un territoire?

Pour plus d’information et pour consulter le programme de ces 4 journées d’une densité rare, cliquez ici.

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Palais de Tokyo / 3

On en sait désormais un peu plus sur le devenir du Palais de Tokyo. Nous évoquions en juin dernier les enjeux de la méthode fixée par Christine Albanel début 2009 pour ce lieu en quête d’une nouvelle dynamique et d’une nouvelle envergure. C’est un travail considérable qui a été accompli par Olivier Kaeppelin et ses équipes, pour que dans deux ans un nouveau Palais de Tokyo ouvre ses portes au public. Depuis l’installation du « Site de création contemporaine » en 2002 au premier niveau du Palais de Tokyo, un manque se faisait sentir, tout particulièrement pour la scène française : il fallait un nouveau lieu pour mieux rendre compte et montrer au public la diversité, la vitalité et la maturité de la création en France dans sa dimension cosmopolite, sans distinction de génération, de genre ou de notoriété. Fini donc le tiraillement permanent entre création « émergente » et marché de l’art ? C’est en tout cas un des paris que le nouveau Palais de Tokyo ambitionne de remporter et tous les ingrédients semblent avoir été réunis cette fois-ci.

Le projet d’Olivier Kaeppelin est un modèle d’opiniâtreté (il y songe depuis son arrivée à la DAP), avec une approche d’une pertinence rare à cette échelle d’équipement culturel. Mais c’est l’adéquation entre le projet et le programme architectural qui est sans aucun doute la première des conditions de réussite de l’opération. La consultation des architectes est en cours, trois équipes vont être retenues jusqu’en mai 2010, moment où sera désignée l’équipe lauréate. Les travaux devraient débuter fin 2010 pour une ouverture prévue fin 2011.

Ensuite, il conviendra de mettre à l’épreuve l’idée d’un lieu dédié à la scène française comme garant de la diversité et de la liberté face à l’uniformisation de la mondialisation culturelle, mondialisation face à laquelle de nombreux pays ont opté pour cette même posture (notamment en Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Inde, Chine, Brésil, Pakistan, Thaïlande et Corée du Sud) en créant des institutions dédiées à leur scène nationale.

Un des atouts du projet d’Olivier Kaeppelin pour éviter toute forme de chauvinisme, d’art national et ne pas perpétuer la défense de l’exception culturelle française à l’ancienne, c’est sa logique d’assimilation à la scène française des artistes étrangers qui sont venus vivre et travailler en France à un moment donné. C’est la reconnaissance d’une réalité qui ne plaît peut-être pas à tout le monde mais qui est parfaitement justifiée. C’est la reconnaissance d’un modèle français qui ne cherche plus à affirmer d’abord ses principes ou ses valeurs mais sa maturité, ses évolutions, sa mixité, sa réalité multiculturelle d’hier et d’aujourd’hui qui au fond a bien souvent été reléguée au rang des sujets qui divisent alors que dans d’autres pays on assume pleinement ce qui unit une société dans toutes ses composantes, dans toute sa diversité et bien au-delà des discours sur la diversité culturelle.

Dans ces conditions, c’est un tout autre discours sur l’art contemporain qui est ENFIN possible.

Côté modèle de gestion, l’association actuellement chargée de porter la préfiguration du projet (qui rassemble notamment, excusez du peu, Marc-Olivier Wahler, Mark Alizart et Pierre Cornette de Saint-Cyr son président) tient par-dessus tout à ce que le nouvel équipement soit un seul ensemble architectural qui permette de construire des offres multiples et non pas une cohabitation entre plusieurs espaces et plusieurs entités. C’est pourquoi le « Site de création contemporaine » originel sera totalement intégré, jusque dans l’entité juridique qui portera l’ensemble.

Pour cela, une SAS présidée par Olivier Kaepplin (avec Marc-Olivier Wahler comme directeur, Mark Alizart comme directeur délégué et Pierre Cornette de Saint-Cyr comme président du conseil d’administration) permettra de consolider les missions et les équipes du « Site de création contemporaine » tout en bénéficiant d’une grande souplesse de gestion. Ce statut également choisi pour la Salle Pleyel, l’agence France-Museum ou Versailles-spectacles, permet aussi de bénéficier des mesures fiscales favorables au mécénat et de développer des synergies public/privé qui font de ces équipements de vrais atouts pour un rayonnement culturel français qui a plus que besoin d’un second souffle. Au Palais de Tokyo, on se dirige donc vers un équipement performant en tout point. A l’heure où de nouvelles places fortes naissent sur le marché de l’art contemporain, comme Dubaï récemment, il est de bon ton de se douter des outils qui malgré la crise créent les conditions d’une dynamique de développement porteuse de perspectives pour la scène artistique française et notre fameux « soft power ».

Philippe Gimet

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Palmarès des expositions 2008-2009 : le cas Banksy à Bristol / 1

Dans le palmarès récemment publié par The Art Newspaper des expositions les plus visitées dans le monde pour l’année 2008-2009, les chiffres de fréquentation montrent que les effets de la crise ne se sont pas fait sentir pour ces événements. Sur le plan interne, cela s’explique principalement par le fait que la plupart du temps ce type d’institutions ont une planification de programmation de leurs expositions à n-3 ou n-2, idem pour les mécènes/sponsors.

En externe, il a déjà été démontré à de très nombreuses reprises que la culture est une « valeur refuge » pour le public et pour les professionnels, on a notamment vu en 2009 les opérateurs économiques privés revenir vers ce qu’on appelle le segment institutionnel.

Bien entendu, cela ne vaut pas pour tout le monde ; c’est la limite de ce type d’exercice qui bien souvent ne permet pas de comparer les échantillons de manière suffisamment détaillée, et on sait déjà que la période 2009-2010 a été plus affectée, notamment pour ce qui est du « tassement » de la fréquentation touristique (avec des effets plus ou moins importants selon les territoires et selon les stratégies des opérateurs) et de la baisse du mécénat (8% en moyenne selon les études internationales qui ont été réalisées ces 6 derniers mois). The Art Newspaper (qui consacre également dans son numéro de mars un article très intéressant sur le 104 à Paris) indique déjà que pour 2009-2010 le nombre de mécènes/sponsors sur des grandes expositions a baissé (beaucoup ont tout simplement disparu) et que nécessairement cela se fera sentir sur les résultats de fréquentation.

Mais au sein de ce classement 2008-2009, une exposition qui s’est déroulée l’été dernier à Bristol en Angleterre figure de manière très surprenante à la trentième position, avec près de 4000 visiteurs par jour. Il s’agit de l’exposition du graffeur Banksy au Bristol City Museum.

Aucune exposition de graffeur (une mégastar en l’espèce) n’a jamais enregistré de tels chiffres sur des bassins de vie équivalents où que ce soit dans le monde, et la surprise vient aussi du fait qu’aucune promotion ou publicité n’a été faite pour cette exposition. Celle-ci a en effet été annoncée la veille de son ouverture et a été préparée dans le plus grand secret en parfaite entente entre l’artiste et la municipalité. Le musée a été fermé pendant tout le montage sans la moindre fuite (hormis deux musées concernés par les œuvres à acheminer étaient au courant). Sa directrice Kate Brindley avoue que cela fut très difficile de garder le secret depuis le mois d’octobre et reconnaît avoir fait un pari risqué pour son institution.

Avec de tels « handicaps », l’exposition obtient un résultat exceptionnel et parvient à battre l’exposition de LA star britannique de l’art contemporain Anish Kapoor à la Royal Academy of Arts de Londres, sur les douze semaines de l’exposition il a fallu attendre parfois jusqu’à 6 heures pour pouvoir entrer et l’exposition a pratiquement rapporté ce que le musée encaisse en une année.

Dans ces conditions qui défient toutes les logiques, comment ne pas s’interroger sur les recettes d’un tel succès ? Quels sont les ingrédients qui ont servi à concocter une telle réussite ? Ce sera l’objet de la deuxième partie de ce post.

Ci-dessous le top 10 publié par The Art Newspaper :

  1. Ashura and Masterpieces from Kohfukuji – Tokyo National Museum, 15,960 visitors per day
  2. 61st Annual Exhibition of Shoso-in Treasures – Nara National Museum, 14,965 visitors per day
  3. Treasures of the Imperial Collections – Tokyo National Museum, 9,473 visitors per day
  4. 17th Century Painting from the Louvre, National Museum of Western Art, Tokyo, 9,267 visitors per day
  5. 2nd Photoquai Biennale, Musee Quai Branly, Paris, 7,868 visitors per day
  6. Picasso and the Masters, Grand Palais, Paris, 7,270 visitors per day
  7. Kandinsky, Centre Pompidou, Paris, 6,553 visitors per day
  8. Joan Miro: Painting and Anti-Painting, Museum of Modern Art, New York, 6,299 visitors per day
  9. Pipilotti Rist: Pour Your Body Out, Museum of Modern Art, New York, 6,186 visitors per day
  10. Treasures of the Habsburg Monarcy, National Art Centre, Tokyo, 5,609 visitors per day

Sources : SMG, BBC, The Art Newspaper

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The Artvertiser

One of our members from Rhizome sent us some information about one of the most exciting improved reality project of public art I have ever seen : The Artvertiser, a urban, hand-held Improved Reality project exploring on-site substitution of advertising content for the purposes of exhibiting art. Some of you might have seen it during Berlin Transmediale 2010 last week but I can’t resist the temptation to share this great project with our audience.

The project was initiated by Julian Oliver in February 2008 and is being developed in collaboration with Clara Boj, Diego Diaz and Damian Stewart.

The Artvertiser considers Puerta del Sol Madrid, Times Square New York, Shibuya Tokyo and other sites dense with advertisements as potential exhibition space. An instrument of conversion and reclamation, The Artvertiser takes imagery seen by millions and re-purposes it as a surface for the presentation of art.

The best description of their work is an excerpt from their website : « the Artvertiser software is trained to recognise individual advertisements, each of which become a virtual ‘canvas’ on which an artist can exhibit images or video when viewed through the hand-held device.

After training, where ever the advertisement appears, the chosen art will appear instead when viewed live through the hand-held device. It doesn’t matter whether the advertisement is on a building, in a magazine or on the side of a vehicle.

If an internet connection is present at the site, the substitution can be immediately documented and published in on line galleries such as Flickr and YouTube.

While offering itself as a new platform for public art, The Artvertiser seeks to highlight the contradiction of Public Space in the context of what can and cannot be written on the surface of our cities. Neither graffiti or Fine Art, The Artvertiser exploits the inevitable redistribution of these surfaces in media such as digital film and photography, providing an alternative memory of the city.

By leveraging the internet as a redistribution mechanism, The Artvertiser supposes that an urban site dense with proprietary imagery can be re-purposed as an exhibition space for art and archived as such in turn. Similarly, on-site exhibitions can be held whereby pedestrians are invited to use the looking device to view an exhibition on the buildings around them. Finally, non-live video can also be used. This enables artists to substitute advertisements in film and video with alternative content and redistribute those movies with friends or using their favourite peer to peer network.

The Artvertiser has received development funding from Intermediae and is being developed in Madrid and Valencia, Spain.

Progress

The software is stable and working well though is not yet ready for distribution. Currently it runs only on The Artvertiser’s own digital binoculars and netbooks/laptops with webcams. We’re still working on a port for Android.

The Artvertiser targets three classes of device:

Billboard Intercept Prototype:
A set of urban and weather-proof digital binoculars have been built. This device guarantees high-quality immersive advertisement substitution and is be more performant for AR applications than any hand-held device currently available; equipped with a high-quality wide-angle lens, fast CPU and GPU, powerful wireless adaptor, long battery life and plenty of solid state storage space.

Smartphones:
We are currently porting the software to Google’s Android OS, now used on many smartphones worldwide. Following this we will target the Nokia N900 (Maemo 5) and (perhaps) the iPhone. These devices will have support for video and photo substitution modes at low resolutions. We hope to have an Android port available soon.

Standard Camera phones:
The great bulk of the world’s camera phones run the Symbian OS. We are currently authoring a version of The Artvertiser to provide ‘single shot’ photo substitution. 

The Artvertiser is a free software project and will be released under the copyright terms of the General Public License v3.0 when completed. It is developed on the Linux platform.

Team

Project Lead: Julian Oliver

Computer Programming: Julian Oliver and Damian Stewart

Binoculars: Julian Oliver, Clara Boj and Diego Diaz

Julian Oliver, Damian Stewart, Clara Boj and Diego Diaz are experienced artists working in the vein of Augmented Reality, computer vision and computer graphics. Between them they share 30 years of practice across these areas, having worked with the technology in both research and fine-arts settings.

Their work has been exhibited in major museums and electronic art-festivals in Europe, Asia and North America and has received many awards and commissions ».

Source : Rhizome and The Artvertiser.

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Spatial City : An Architecture of Idealism

« Spatial City: An Architecture of Idealism » est la première présentation des collections des Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) aux États-Unis. Associant l’ensemble des Frac, cette exposition circulera pendant toute l’année 2010 entre trois villes du Middle West : Milwaukee, Chicago et Détroit.

Elle a été conçue sur un principe de carte blanche confiée à Nicholas Frank, responsable des expositions au sein d’Inova (Institute of Visual Arts) à Milwaukee et commissaire général de Spatial City. Elle réunit un ensemble international et multi-générationnel d’artistes, en faisant la part belle à ceux vivant en France, avec une quarantaine d’oeuvres et une dizaine de programmations vidéos.

Artistes : Lida Abdul, Élisabeth Ballet, Yves Bélorgey, Berdaguer & Péjus, Katinka Bock, Monica Bonvicini, Jeff Carter, Maurizio Cattelan/Philippe Parreno, Jordi Colomer, François Dallegret, herman de vries, Peter Downsbrough, Philippe Durand, Jimmie Durham, Simon Faithfull, Cao Fei, Robert Filliou, Didier Fiuza Faustino, Élise Florenty, Yona Friedman, Dora García, Ben Hall, Séverine Hubard, Stefan Kern, Bertrand Lamarche, Vincent Lamouroux, Mark Leckey, Didier Marcel, François Morellet, Sarah Morris, Juan Muñoz, Stéphanie Nava, Philippe Ramette, Kristina Solomoukha, Tatiana Trouvé, Marie Voignier, Clemens von Wedemeyer, Stephen Wetzel, Raphaël Zarka.

Les trois étapes de Spatial City :

Conception de l’exposition et commissaire général : Nicholas Frank, curateur à Inova, Peck School of the Arts, University of Wisconsin, Milwaukee

Commissaires associés : Allison Peters Quinn, directrice des expositions au Hyde Park Art Center et Luis Croquer, directeur et curateur en chef du MOCAD

Commissaires associés pour les Frac : Eva González-Sancho (Frac Bourgogne) et Yannick Miloux (Frac Limousin)

Coordination générale et développement du projet : Marie-Cécile Burnichon, coordinatrice de Platform

Un catalogue restituant l’exposition et ses trois étapes sera publié en 2010. Édition bilingue anglais-français.

Initiés par le Service de coopération et d’action culturelle de Chicago, le projet Spatial City: An Architecture of Idealism et ses différentes étapes bénéficient du soutien de Culturesfrance, du ministère de la Culture et de la Communication / Direction Générale de la Création Artistique – Service des arts plastiques et du Service Culturel de l’Ambassade de France aux États-Unis.

Contact : CULTURESFRANCE (Corinne Henry) / PLATFORM (Marie-Cécile Burnichon)

Source : CULTURESFRANCE

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Pakistan, 3ha de plus pour la culture

PakistanL’autorité pour le développement de la capitale d’Islamabad vient d’attribuer près de 3 hectares de terrain dans la zone de Shakarparian pour construire le futur Centre National des Arts et de la Culture visant à promouvoir les activités culturelles et la création artistique du pays.

Il s’agit d’ouvrir un lieu qui répondra à tous les standards les plus modernes pour accueillir les activités artistiques et culturelles contemporaines du nouveau siècle. Ce CNAC est un projet ambitieux qui est parti du principe que la plupart des pays du monde ont au moins un lieu dédié à la promotion de leur création contemporaine nationale. Les autorités ont choisi d’investir dans la création d’une institution qui puisse contribuer de manière significative au niveau international et y faire jeu égal avec les grands sites culturels d’Occident, d’Orient et d’Extrême Orient.

Pour créer les conditions d’un vrai pôle de développement culturel d’envergure, le choix d’implantation de ce nouveau lieu ne s’est pas fait au hasard puisqu’il se trouve qu’il est le trait d’union entre les deux villes jumelles d’Islamabad et Rawalpindi. A proximité du site se trouvent déjà de nombreuses attractions culturelles dont le muséum national d’histoire naturelle, des monuments nationaux, un gigantesque parc, un lac, un complexe sportif.

Une rapide exploration sur google earth est très éloquente sur le potentiel du site choisi mais aussi de l’ampleur du travail qu’il reste à accomplir, d’autant qu’aucun budget n’a été annoncé pour le moment. Tout reste à faire mais il faut voir dans cette annonce un signe fort : celui d’une prise de conscience de la nécessité de promouvoir la création et la culture contemporaines d’un pays qui a du mal à se situer entre tradition et modernité, où l’art est tantôt officialisé, tantôt marginalisé. La situation des artistes Pakistanais sur le marché international de l’art aura sûrement fini par convaincre les autorités d’aller de l’avant mais l’expression du sentiment national étant très différente de nos sociétés occidentales, la propagande se tient sûrement en embuscade. Les prochaines étapes du projet de CNAC seront sur ce point décisives.

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L’Ermitage à Amsterdam

ErmitageUne filiale du célèbre musée d’art de Saint-Pétersbourg, a ouvert ses portes la semaine dernière à Amsterdam en présence du président russe et de la reine des Pays-Bas.

Les commentaires vont bon train sur cette initiative et ne manquent pas de relancer la polémique sur le poids de l’administration publique sur les dynamiques culturelles. Mais cette fois-ci, on est un peu surpris car c’est le quotidien progressiste de gauche De Volkskrant qui écrit : « une brillante performance de l’esprit d’entreprise hollandais à l’ancienne pour qu’un nain puisse convaincre un géant de lui faire ouvrir ses dépôts et d’y emprunter par petites quantités. … Le fait que [le directeur de musée néerlandais Ernst] Veen soit parvenu en quelques années seulement à rassembler sponsors et argent public, pour transformer totalement l’ancienne maison de retraite mais aussi réaliser cela dans le cadre du budget prévu et des délais impartis, constitue également l’exemple d’un radical esprit d’entreprise. Cela montre de nouveau qu’il ne faut pas confier de telles choses aux fonctionnaires, conseils municipaux, ministres, commissions, ou à d’autres personnes faisant de bien peu compétents directeurs de musée. »

Source : BpB

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Palais de Tokyo / 2

palaisdetokyoLa ministre de la culture Christine Albanel a annoncé, lors du conseil des ministres du mercredi 20 mai dernier, que le Palais de Tokyo, situé à Chaillot, dans le 16e arrondissement de Paris, allait devenir « un lieu phare de la création ».

La formule interroge. Est-ce une ambition renouvelée ou bien est-ce de la redite qui témoigne de l’horreur du vide de notre époque ?  Souvenons-nous des discours qui exprimèrent les ambitions du Palais de Tokyo dans sa première mouture… Quoi qu’il en soit, la ministre a confirmé les grandes lignes d’un projet que Le Monde dévoilait  le 2 mai dernier.

Le Palais de Tokyo est le plus important centre d’art de France et possède un potentiel qui en ferait rêver plus d’un : un sous-sol de 9 000 m2 en friche.

A partir de 2012 les 20 millions d’euros investis dans la réhabilitation du sous-sol permettront d’offrir un espace supplémentaire dédié à la création contemporaine, en ciblant plus particulièrement les artistes français « en milieu de carrière ». Comme il s’agit d’un « projet national », tous les acteurs de l’art en France – centres d’art, galeries, collectionneurs, critiques, mais aussi le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, qui se trouve en face – seront associés à ce nouvel espace. C’est en tout cas la moindre des choses en ces temps difficiles pour le marché de l’art que de se mettre autour de la table.

Les deux entités du palais, « le haut et le bas », vont être fondues en un seul établissement dit « autonome ». Exit le Centre Pompidou, qui assurait jusqu’ici la gestion des murs (le centre d’art actuel lui payait un loyer), et qui, surtout, convoitait le sous-sol, non sans une certaine assurance d’ailleurs.

Ce n’est effectivement pas Alain Seban (actuellement président du Centre Pompidou) mais Olivier Kaeppelin, le Délégué aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture et de la Communication, qui sort au final vainqueur des longs mois de tractations pour le moins disputées. Ce qui se dessine au Palais figure dans un rapport qu’il vient de remettre à la ministre et qui est désormais disponible en ligne. Ce rapport analyse le projet d’installation dans le quartier Alma Tour Eiffel d’un lieu consacré à la création artistique dans le domaine des arts plastiques en France. Il analyse les différentes hypothèses quant au statut juridique de la future entité et se penche sur le financement de ce projet.

Olivier Kaeppelin vient donc d’être nommé directeur du projet et sa capacité de fédérer les positions les plus diamétralement opposées n’y est pas pour rien, sa réputation le précède. C’est en effet un homme de consensus éclairé et même si quelques détracteurs lui reprochent l’invisibilité de son action au ministère, la finesse du personnage et de sa trajectoire forcent le respect.

Le site retrouvera donc son unité et une certaine « fluidité » à travers le choix d’une forme juridique (société par actions simplifiée) qui fait  (et qui fera) l’objet de nombreuses querelles partisanes. Celle-ci est constituée de plusieurs partenaires, essentiellement publics, avec une ouverture possible au privé, sans pour autant qu’un réel projet de partenariat avec le privé ait été architecturé.

La rénovation de l’espace du bas devrait se faire dans « l’esprit dépouillé » du centre d’art existant : il y aura une seule entrée, un seul restaurant, un seul nom… ce qui peut paraître contradictoire avec la structuration de la démarche actuellement engagée : un comité d’orientation (une vingtaine de membres) a été choisi pour aider le groupe de projet (six personnes) chargé de déterminer l’articulation des décisions et des programmations entre les deux entités du Palais. Il s’agit de constituer un cahier des charges qui prenne en compte la totalité du périmètre du projet global.

On comprend donc qu’il s’agit d’une période de transition importante qui vient de s’enclencher pour le Palais de Tokyo, période qui s’achèvera en 2012 (en espérant qu’il y ait une préfiguration qui s’enclenche avant). Après tout, peut-être est-ce une chose nécessaire, même si on a envie de voir les débats sur l’art enfin relancés en France. Il est vrai que depuis l’école spéculative des années 90, à quelques exceptions près, on n’a pas vu de contribution majeure capable de faire bouger les lignes, tout comme le lancement du Palais de Tokyo l’avait largement révélé en son temps. Espérons que cette nouvelle étape en soit le prétexte idéal car si M. Kaeppelin assure toutefois qu’il laissera le Suisse Marc-Olivier Wahler, l’actuel directeur du centre d’art, poursuivre son action, on imagine déjà que dans la structuration de la gouvernance à venir, les choix actuels auront du mal à résister à celui des « validants » du ministère…. Pour le moment tout le monde affiche une volonté d’harmonie autour d’un lieu « vivant et fédérateur » dit-on au Ministère. A suivre…

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Entreprises et marché de l’art

Les principales activités commerciales du marché de l’art ne sont pas identifiées en tant que telles dans la nomenclature d’activités française en vigueur, ce qui empêche toute description statistique des activités et des entreprises qui les exercent (galeristes, antiquaires, libraires d’anciens…) à partir des enquêtes sectorielles annuelles, portant sur le commerce, réalisées par l’Insee. Il est cependant possible d’obtenir, à partir de ces enquêtes, une série d’indications statistiques, jusqu’ici inédites, sur les activités et les entreprises concernées, grâce à une exploitation spécifique menée par le département Commerce de l’Insee à la demande du DEPS. Ainsi, l’activité commerciale d’environ 15 000 entreprises de commerce d’art qui réalisent un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros grâce à cette activité a pu être étudiée.

Les entreprises du commerce du marché de l’art, François Rouet, Collection Culture chiffres, Programme Production, diffusion et marchés, 8 p., avril 2009.


Source : Ministère de la Culture et de la Communication, Secrétariat général, Délégation au développement et aux affaires internationales, Département des études, de la prospective et des statistiques (Deps).

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La « folle » vente

La vente aux enchères d’objets ayant appartenu au créateur de mode français Yves Saint Laurent s’est terminée mercredi à Paris sur le chiffre record de 373,9 millions d’euros de recettes. Le quotidien progressiste de gauche La Repubblica commente cette « folie »: « Peut-on vraiment tomber amoureux d’un fauteuil dont la valeur initiale délirante est déjà fixée à deux ou trois millions d’euros, et se disputer ensuite sauvagement, enchère après surenchère, pour l’obtenir finalement sur un coup de tête, pour le prix hallucinant de 22 millions d’euros? … Par un dernier coup de marteau, le fauteuil dragon [de St Laurent] a été accordé à un mystérieux fétichiste. … Ces prochains jours, le mystère portant sur le sort de deux petites statuettes chinoises en bronze, un lapin et une souris, devrait également être levé. Le gouvernement chinois avait essayé en vain de faire leur acquisition car celles-ci avaient été dérobées par l’armée française dans la résidence d’été de l’empereur Qianlong. Un acheteur inconnu a allongé 14 millions d’euros nets pour chaque pièce. On ne sait toujours pas si les deux précieuses statuettes reverront finalement leur patrie d’origine. » 

Source : la Repubblica.

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CFWB et la création

Le 27ème numéro de la revue Faits&Gestes s’appuie sur une étude socio-économique du secteur des arts plastiques coordonnée par l’Observatoire des politiques culturelles et le Service des arts plastiques de la Communauté française. La cinquantaine d’opérateurs en art contemporain qui bénéficie de conventions ou de subventions récurrentes de la Communauté française, a participé à cette enquête qui a permis de dresser un portrait quant à leurs activités, leurs collections, leurs publics, leur environnement, leur personnel ou leurs ressources financières.
Dans l’ensemble des informations données dans ce 27ème numéro de la revue, quelques-unes sont particulièrement marquantes :

  • l’art contemporain est un phénomène plutôt urbain : 27 des 51 institutions sont situées dans de grandes agglomérations et, à l’inverse, aucune en zone rurale ;
  • parmi leurs activités « phares », se retrouve tout naturellement l’organisation d’expositions temporaires ou permanentes ; alors que seulement 45% des institutions possèdent des œuvres d’art ;
  • d’autres activités fortement répandues : la publication et l’édition d’ouvrages pour 80% des institutions et l’organisation de formations destinées à des professionnels pour 50% des institutions.
  • le nombre de pièces d’œuvres répertoriées est assez impressionnant : 2.135.000 pièces. Mais le seul Musée de la Photographie en possède déjà plus de deux millions. Les 52.500 pièces restantes sont réparties entre 22 autres associations ;
  • une caractéristique assez particulière au secteur : les ¾ des personnes qui y travaillent sont diplômées de l’enseignement supérieur et les 2/3 ont un diplôme dans le domaine des beaux-arts.

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Entretiens avec la crise

Une série d’entretiens et d’articles sur les impacts de la crise financière sur l’art vient de paraître à l’initiative de Artopensource. Ces témoignages se focalisent plus particulièrement sur les pratiques innovantes à travers lesquelles les individus, les communautés et les organisations dans le monde se confrontent aujourd’hui à un changement de scénario associant innovation, collaboration et activisme.

Cliquez ici pour en lire une première sélection. Les articles seront ensuite progressivement rassemblés sur Artsblog.it.

Pour en savoir plus sur le projet, cliquez ici.

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« Artistes et marchés » primé

Le prix Émile Girardeau 2008 a été attribué à l’ouvrage de Xavier Greffe « Artistes et marchés ». Décerné par l’Académie des sciences morales et politiques, ce prix récompense un ouvrage traitant des sciences économiques ou sociologiques. 

Dans cette étude, Xavier Greffe illustre les évolutions parallèles de l’invention de l’art et de l’économie de marché. L’ouvrage, disponible depuis décembre 2007, montre les relations contrastées que peuvent entretenir les artistes et le marché de l’art. L’auteur dresse un panorama complet de la place de l’art et des artistes dans la société dans ses aspects économiques et sociaux. Les activités artistiques ont une dimension économique et pourtant, les milieux de l’art n’aiment guère l’économie. L’idée que des logiques économiques puissent influencer les activités artistiques apparaît dangereuse et fallacieuse aux milieux de l’art. 

Cependant, comme pour toute activité humaine, l’activité artistique nécessite des ressources. Entre un art pour l’art qui entend ignorer le marché et un art en tout qui accepterait de s’y diluer, les risques sont nombreux et les démarches chaotiques. 

Xavier Greffe est professeur à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et son ouvrage est paru aux Publications de la Documentation française.

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