Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

Partenariat public-privé : vers un nouveau modèle de développement culturel

Promouvoir la culture auprès du plus grand nombre ; trouver les clés de la démocratisation de la culture : telles sont les ambitions des politiques culturelles françaises depuis plus de 50 ans.

De plus en plus, nous voyons naître sous de nouvelles formes des initiatives visant à inviter le citoyen à s’engager dans la vie culturelle locale : manifestations grand public, journées de gratuité dans les musées et centres d’art, villes – capitales de la culture, projets participatifs, etc. D’une certaine manière, c’est à une « événementialisation » des arts plastiques que nous assistons pour maintenir et faire valoir l’engagement de la France en matière de culture.

Mais développer l’économie culturelle et, par la même, l’accès à la culture en période d’austérité, n’est pas chose aisée.

A l’heure où les coupes budgétaires sont de rigueur avec une baisse des subventions de 2,8% en 2013, les institutions culturelles ont besoin de repenser leur modèle économique et diversifier leurs sources de financement pour non seulement garantir un niveau de fréquentation stable leur permettant d’envisager une situation économique pérenne mais également car l’État n’est plus le seul à pouvoir porter la notion d’intérêt général et de démocratisation de l’art chère à André Malraux.

L’essor du mécénat en France, au début des années 60, ainsi que la fiscalité avantageuse de 2003 ajoutent des acteurs supplémentaires dans la promotion des Arts et du Patrimoine.

Si les politiques culturelles œuvrent toujours dans le sens d’une diffusion des arts plastiques au plus grand nombre, ces dernières années ont été marquées par une « privatisation » du secteur culturel. Avec près de 25 000 entreprises et 5 millions de foyers mécènes, ce sont près de 3,2 milliards d’euros de dons que l’on recense en 2012.

Si financements privés et financements publics cohabitent désormais, il est de la responsabilité des deux parties, acteurs privés et publics, de trouver un équilibre entre développement de nouvelles infrastructures culturelles, entretien et sauvegarde de notre Patrimoine, et concentration de nos moyens sur les structures existantes pour une meilleure adaptation de l’offre aux publics.

La contraction des budgets privés et publics amène alors chacun à repenser ses marges de manœuvre et fait apparaître de nouvelles pistes à explorer en matière de financements : mécénat de compétence, social ou de particuliers, fonds de dotation, leasing, participation au capital d’un financeur culturel, etc. Ces méthodes, déjà ancrées dans le système économique d’autres pays (comme par exemple les Etats-Unis), font leur apparition en France depuis quelques années.

Mais le mécénat n’étant pas là pour se substituer à l’engagement de l’État, la question de la démocratisation est donc, avant tout, intimement liée à l’orientation de nos politiques culturelles publiques ; car c’est d’abord aux lieux et aux acteurs culturels de savoir capitaliser sur ce qu’ils peuvent vraiment apporter en la matière. De fait, afin de répondre aux nouveaux enjeux économiques des établissements culturels et attirer toujours plus de visiteurs, des partenariats public-privé voient le jour. Des entreprises privées sont désormais mandatées pour gérer musées et monuments confiés par les institutions publiques.

Ces entreprises expertes disposant de compétences spécifiques accompagnent les établissements dans leur gestion propre et proposent des services allant de la mise en place d’équipes spécialisées jusqu’à la dynamisation de projets culturels, éducatifs et touristiques.

Car, comme beaucoup d’établissements l’ont compris, la « popularisation » de manifestations culturelles connait ses limites si elle n’est pas accompagnée d’une politique d’accueil et d’accompagnement des publics dans la durée ou de programmes éducatifs adaptés. Repenser le mode de fonctionnement des établissements culturels pour être davantage en phase avec le marché de l’art et les attentes du public : voici la réflexion à engager entre acteurs culturels et contributeurs privés.

 

Marlène Dejean*

*Titulaire d’une licence en histoire de l’art et d’un Master 2 en communication, Marlène Dejean a travaillé en tant que Responsable de projet dans le secteur de l’événementiel BtoB et BtoC pour le Groupe LVMH et le Groupe Starwood.

Sa quête permanente de sens l’amène au poste de Responsable de projet Brand Content chez BETC où elle prend en charge la définition de stratégies éditoriales et la création de contenus print et vidéo pour les marques suivantes : Accor, Club Med, Crédit Agricole, Total…

« Aimantée » de tout temps par la culture, elle rédige en 2012 un mémoire sur les relations entre démocratisation de l’art et politiques culturelles.

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Reims, un temps d’avance

En matière financement de l’action publique, la conjoncture dans laquelle nous nous trouvons est désormais fortement impactante pour les collectivités territoriales. Tous les domaines d’intervention sont effectivement concernés et il faut dire et redire ici que si la crise est venu amplifier le phénomène, on ne peut lui faire porter la responsabilité de tous les maux. Les crédits publics diminuent depuis de longues années : réformes (et non réformes) de l’Etat, de la fiscalité locale et des collectivités et la réorientation des financements européens ont notamment modifié l’ingénierie financière des acteurs publics et leurs capacités à trouver les ressources nécessaires pour continuer à vivre au-dessus de leur moyens tout en maintenant leur capacité de financer leurs actions et leurs projets. Il est donc logique de voir désormais cette capacité évoluer, muter, s’adapter aux nouvelles réalités d’aujourd’hui.

Ce que certains appelaient de façon péremptoire l’économie du 100% subventions publiques est révolue et la relation de partenariat entre le public et le privé, entre le collectif et le particulier, est devenue essentielle pour favoriser, initier, développer et pérenniser bon nombre de projets.

Certains acteurs, dont certaines collectivités territoriales, ont pris les devants en recherchant de nouvelles modalités de cofinancement en explorant de nouvelles pistes, notamment à travers le mécénat, les services au public, le développement de recettes annexes, les fonds d’investissements, les fonds de dotation et autres outils qui sont désormais plus que jamais à leur disposition.

En matière de mécénat, si il faut se réjouir que le dispositif fiscal n’ait pas été revu à la baisse par l’Etat en 2012, il faut tout de même craindre que cela se produise en 2013 et la nécessité de s’adapter à l’évolution de ce domaine, évolution qui face à la baisse globale des dons, conduit les acteurs, les institutions et les services publics à miser sur de nouvelles approches qui se fondent notamment sur la relation de proximité. C’est là que des collectivités ou des villes comme Reims, au travers du rôle que la culture joue dans la qualité de son cadre de vie et de la place déterminante que tient le critère de qualité du cadre de vie dans le rayonnement et l’attractivité du territoire, tient un atout majeur et doit pouvoir en exploiter pleinement les potentiels.

C’est en effet toute la diversité des sources et des ressources qui sont désormais mobilisables, conduisant ainsi les acteurs à considérer de manière précise le recours à des formes de financement privé pour accompagner le financement public et non s’y substituer. C’est l’inévitable recentrage de la mission de service public sur ses cœurs de métiers et ses missions régaliennes qui s’opère, la droite comme la gauche l’appellent de leurs vœux, chacun à sa manière. En abandonnant de vastes étendues de domaines de compétences sans véritable cohérence de traitement dans accompagnement de transition, de transfert, de compensation ou d’indemnisation selon les secteurs d’action concernés, les collectivités territoriales et locales se retrouvent dans une situation qui est lourde d’ambigüités. Pour faire face à ces ambigüités, il faut beaucoup de discernement et de courage politique.

Cette nécessité incite donc à imaginer toutes les ressources possibles dans leur grande diversité. Cette diversité conduit également à ne plus simplement rechercher la sollicitation ponctuelle au partenaire mais à s’inscrire dans une relation sur la durée. Pour qu’il y ait relation il faut qu’il y ait sens à mutuellement s’investir dans une démarche qui doit être « gagnant-gagnant » comme on dit communément, qui doit être sécurisée au plan juridique et financier et qui produit de la valeur ajoutée pour le projet, son public et ses acteurs.

C’est donc désormais la question des nouveaux outils de gestion et des supports de ces formes de financement qui doit être développée par ceux qui souhaitent avoir recours à ces nouvelles ressources. De nombreuses solutions proviennent de la finance elle-même ou du secteur bancaire comme les produits d’investissement, d’autres proviennent du monde des assureurs mais aussi des acteurs du terrain eux mêmes comme l’épargne solidaire, la participation au capital d’un financeur culturel, le mécénat de compétences, le financement participatif, etc.

On trouve également des formes importantes de cofinancement par le biais de recettes dites « annexes » basées sur des services au public développés par le partenaire qui viennent étendre la capacité des acteurs publics et préservent la mission de service public.

Dans tous les cas, il s’agit là aussi d’une ingénierie spécifique qu’il convient d’étudier.

Face à la multiplication des besoins, des modalités et des ressources, l’objectif est donc d’adopter les outils et la gestion les plus pertinents et structurants pour la soutenabilité de l’action publique et les collectivités ne sont pas en reste en la matière, bien au contraire, elles sont souvent pionnières !

Reims figure parmi celles-ci, avec une singularité très signifiante : la création en 2010 d’une mission mécénat directement initialement intégrée à la Direction des Affaires Culturelles. Cette mission mécénat est ensuite « remontée » dans l’organigramme des services de la municipalité pour être désormais rattachée à la direction générale, ce qui constitue en soit un fort niveau de prise en compte de l’intérêt de la relation partenariale aux opérateurs économiques dans tous les domaines et champs de compétence de l’action publique. De nombreux projets peuvent être ainsi accompagnés pour partie et complément par une ingénierie, des outils et des démarches maîtrisés, ce qui est une assurance supplémentaire et réciproque pour les partenaires.

Parmi ses outils, le fonds de dotation figure en bonne place. En effet, au regard des expériences de fonds de dotation existant en France ou des dispositifs similaires en place à l’étranger, il apparaît intéressant de se pencher sur leur pertinence et leur intérêt. C’est en tout cas ce que plusieurs collectivités étudient, comme Reims actuellement.

A titre d’exemple, au risque de surprendre, il faut bien reconnaître que Reims a un temps d’avance sur un territoire comme Lyon, pourtant très à la pointe et pionnière dans de très nombreux domaines. La Communauté Urbaine de Lyon n’a jusqu’à présent songé au fonds de dotation que de façon ponctuelle, sans parvenir à structurer ses démarches de mécénat comme le fait déjà Reims. On pourrait dire la même chose d’autres métropoles réputées dynamiques et créatives comme Nantes, Bordeaux ou Paris, qui n’ont pas encore songé à structurer leurs démarches comme le fait déjà Reims. Celles-ci n’utilisent le fonds de dotation que dans sa définition la plus stricte et n’ont pas encore cherché à l’appréhender de la façon la plus large possible.

Le fonds de dotation a été créé par la loi de modernisation économique du 4 août 2008. Il est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui capitalise les dons en vue de la réalisation d’une œuvre d’intérêt général. Cette notion d’intérêt général est essentielle, notamment au regard de son acceptation au sens du droit communautaire. Cela permet de préfigurer les outils de développement de l’action publique.

Nos voisins britanniques et néerlandais, ou encore les canadiens, pourtant très coutumiers du partenariat public privé, semblent particulièrement intéressés par le fonds de dotation et étudient en ce moment les modalités qui permettent de l’ « agenciariser », voire de l’ « institutitonnaliser ».

C’est une des pistes qui est en cours d’exploration à Reims. Nous aurons l’occasion d’y revenir une fois ces travaux et réflexions aboutis mais il est clair qu’en cherchant à se doter d’un véritable outil de développement du territoire et d’accompagnement de l’action publique, la Ville de Reims et sa mission mécénat sont probablement en train de montrer le chemin.

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United we stand? Arts funding and the limits of loyalty

Our united front might be jeapordising the future of funding, says Rachel Briscoe. Photograph: Stuwdamdorp / Alamy/Alamy

A year ago, Arts Council England (ACE) went through a process of deciding which cultural organisations would continue to receive funding and which would not. A friend and I joked about sending anonymous parcels to ACE each containing a pair of scissors (safe children’s scissors to avoid being hauled in on terrorism charges) with a label attached, bearing the name of an organisation that we felt did not deserve to receive any more funding.

We joked about setting up a website called RFOslash.co.uk where people could vote, X-Factor style, on which organisations to get rid of. In the end we didn’t send any scissors or set up a website. There were winners and losers when ACE made its decisions and the people affected were either happy or unemployed.

I want to be very clear that this blog levels no criticism at ACE. I’ve always found its staff to be helpful and straightforward, doing a difficult job well. It sends assessors to see the work of organisations they fund. These assessors are often artists themselves, able to inform their feedback with a genuine understanding of artistic practice. Through this and other mechanisms, it seems to me that ACE try very hard to have a dialogue with artists and listen to informed opinions. Yet, we, the artistic community, don’t make it easy for them.

The theatre community is the sub sector of the community that I’m most familiar with. I run a company called fanSHEN, which is funded on a project-to-project basis – I also work with other organisations, some regularly funded by ACE, as a director and/or producer. From where I’m standing, all elements of the theatre ecology seem incredibly loyal. Even in the face of this year’s savage cuts, we presented a Spartacus-like united front.

No one did propose that anyone else should be cut and this loyalty is something to celebrate. In an environment where support for arts funding is not as unconditional as it is in perhaps Germany or France, we would be doing our sector’s public image no favours by backstabbing and infighting. United we stand. Divided we jeopardise the future of arts funding.

Except I’m not sure. ACE receives its funding from the National Lottery and the Department of Culture, Media and Sport (DCMS). This is public money which comes from taxes paid by all adults earning over the £7,475 annual threshold. So by protecting members of our community who receive public money, then make improper use of these funds, we are sanctioning the misuse of taxpayers’ money. We are allowing a small handful of irresponsible organisations to steal money from ordinary people.

I’m not engaging with the …but is it art? debate here. All art is subjective. There are organisations that produce work a million miles from my own personal taste, but whose appeal to others I appreciate. What concerns me is organisations that spend disproportionate amounts of public funding on people who don’t do their jobs properly and on things they don’t need. If these were private companies dependent on a business model for survival, they would be going into liquidation.

Let me be clear: these organisations are in the minority. The cultural sector is not full of bad apples but they do exist – ask any arts professional off the record and they should be able to give you a top three. But only off the record. So why does this happen?

Firstly, whistle-blowers endanger their future employment prospects and secondly, nobody wants to live in a surveillance state, constantly worrying that the marketing intern or the finance assistant is filing reports to Big Brother. A breakdown of trust is hardly conducive to exploration and creativity: how could organisations take risks if they were paralysed by the fear of someone reporting them to the Arts Council for misuse of public funds?

And then there’s reason number three.

With the complex patchwork of freelance, part-time, fixed term and full-time work that characterises the income stream of many of us who work in the arts, how many of us can honestly say that we’ve never worked for a publicly funded organisation that misuses their funding? Maybe we have even profited directly from this misuse. We don’t say anything about these organisations because if we did, we wouldn’t get paid.

I don’t have any answers. I don’t know how we do the unthinkable and break ranks, or even if it would be helpful in the long run. But I know that through our complicity, we’re playing into the hands of those who argue that all cultural funding is a waste of public money. It only takes one complacent, lazy or irresponsible organisation to discredit a productive, hard-working and vibrant arts community – why take that risk, especially at a time when the government are actively looking for spending areas to cut?

Something has to be done. It has to be more sensitive and more of a dialogue than RFOslash.co.uk or mailing Crayola scissors to Alan Davey. It also has to be something which protects the individual against the negative repercussions of speaking out. I don’t know what it is but I do know that united in this way, we stand for dishonesty, fear and stagnation, not the dynamism and capacity to ask questions that originally drew me to the arts sector.

Rachel Briscoe is creative director of fanSHEN – fanSHEN works in live performance, telling stories of real people exploring big ideas. Follow them on Twitter @fanshentheatre

Source : The Guardian

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Les musées français ont besoin de mécènes

Selon un rapport de la Cour des comptes publié mercredi, les musées publics français ont reçu au cours des dix dernières années 60 pour cent de fonds en plus. L’institution déplore toutefois une utilisation inefficace de ces moyens. En considérant le flot des visiteurs, le journal économique les Échos rejette cette critique et demande que les mécènes soutiennent davantage les musées: « Entretenir cette muséomanie nationale, qui est une richesse économique autant que culturelle, implique de donner plus de moyens privés à nos musées publics. Attendre d’eux des gains de productivité, comme le fait la Cour des comptes, est sans doute nécessaire mais insuffisant face à l’explosion continue de la fréquentation. Quant au mécénat, dont l’essor est jugé incontrôlé, il permet, en échange de concessions vénielles, de restaurer notre patrimoine, de l’enrichir d’acquisitions et, au final, de servir l’intérêt du public. La Cour des comptes a une vision trop conservatrice du musée.

Source : BpB

 

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Enquête ADMICAL auprès des entreprises engagées dans des actions de mécénat

Cette enquête évalue, pour l’année 2010, les grandes tendances du mécénat d’entreprises. Ces tendances indiquent, par rapport à 2008, une baisse de ce budget de 20%. Le mécénat culturel a été le plus fortement touché. Il a chuté de 61% sur la même période : avec un budget total de 380 millions d’euros (soit 19% du budget global du mécénat) contre 975 millions d’euros en 2008 (39%). Le budget qui lui est attribué par les entreprises est désormais à égalité avec le sport et loin derrière le social, l’éducation et la santé. Il est progressivement remplacé par des actions croisées qui soutiennent des projets éducatifs, socioculturels. Le président de l’Admical n’hésite pas à évoquer une chute « plus qu’inquiétante » et à affirmer que « la création culturelle est en danger ». 
L’enquête révèle également la montée en puissance du mécénat de compétences (mise à disposition de personnel, prestation de services…), une hausse du nombre d’entreprises mécènes (35 000, soit 17% de plus) et un ancrage plus important du mécénat dans les entreprises de plus de 200 salariés avec un taux passé, en deux ans, de 26% à 43%.

L’enquête et le communiqué de presse sont téléchargeables. Il est possible de suivre les informations d’Admical sur twiter.

Source : ADMICAL

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Nouvelle charte pour le mécénat culturel

Le 20 avril, Frédéric Mitterrand a signé avec Jean-François Bernardin, président de l’ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie), une nouvelle charte pour le développement du mécénat culturel. 
Prenant acte du développement important du mécénat culturel en France depuis la mise en œuvre de la loi du 1er août 2003 et soucieux de soutenir cette évolution, le ministère de la Culture et de la Communication et l’ACFCI ont décidé de signer, pour les cinq années à venir, une deuxième charte nationale pour le développement du mécénat culturel en poursuivant les actions déjà engagées et en développant de nouveaux objectifs.

Cette nouvelle charte prévoit notamment de relayer au plan régional et départemental le protocole national, de poursuivre la diffusion auprès des chefs d’entreprises des dispositifs incitatifs de la loi du 1er août 2003 et des avantages du mécénat culturel, de promouvoir le mécénat collectif, d’organiser des rencontres et des évènements de nature à favoriser la promotion du mécénat culturel et de sensibiliser au mécénat les réseaux d’écoles des CCI (Chambres de commerce et d’industrie).

Au regard 1) de la baisse du mécénat depuis 2008 et 2) du retour d’expérience sur l’introduction progressive du modèle de fonds de dotation, il serait utile que le ministère aille au-delà de cette nouvelle charte car elle ne répond qu’en partie à la réalité des besoins et des pratiques ; il convient de noter que si le marché de l’art repart de plus belle depuis 6 mois, l’approche du mécénat demeure toutefois très conventionnelle en France par rapport à d’autres pays. Les enjeux sont suffisamment fondamentaux pour ne pas se contenter de prolonger de manière plus étendue la charte initiale.

Vous pouvez télécharger La Charte mécénat et consulter le site de la Mission du mécénat.

Source : ministère de la Culture et de la Communication.

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Les fondations enrichissent l’Estonie

Il existe dans de nombreux pays du monde des fondations culturelles et de bienfaisance créées grâce aux legs de personnes riches. Le quotidien Eesti Päevaleht demande la même chose pour l’Estonie : « Un modèle tel que celui de [l’industriel allemand] Robert Bosch est bien entendu difficile à copier en Estonie car les conditions sont différentes. Il n’y a pas chez nous de fortune ancienne et nos millionnaires sont tous encore vivants. Mais il est tout de même possible de copier l’un ou d’autres. Il y a par exemple le nouveau musée des médias ‘Newseum’, dans le centre de Washington, qui a été construit uniquement grâce à des fonds privés, des dons faits par des entreprises des médias et leurs propriétaires. Pour soutenir le financement, de l’argent a été prélevé sur la construction d’immeubles d’habitation proches. On pourrait envisager un modèle de ce type pour Tallinn. La ville pourrait faire pression sur les développeurs de terrains particulièrement intéressants pour qu’ils y construisent autre chose, par exemple un musée ou une institution culturelle. »

Source : BpB

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Le mécénat avance

La mission du Mécénat du ministère de la Culture et de la Communication informe de la parution de deux textes importants en ce début d’année. Ils sont disponibles sur leur site.

Le premier est l’amendement adopté par le Parlement le 22 janvier, en Commission mixte paritaire, dans le cadre des débats relatifs au projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissements publics et privés (Plan de Relance). Déposé par le Gouvernement, cet amendement modifie les articles 200 et 238bis du Code général des impôts. Il permet aux monuments historiques privés ayant des recettes commerciales de bénéficier du dispositif du mécénat dans certaines conditions.

Le deuxième est le décret n°2009-158 du 11 février relatif aux fonds de dotation (JO du 13 février). Le fonds de dotation a été institué par la loi n°2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie (article 140, alinéa I) pour développer les financements privés en faveur de missions ou d’organismes d’intérêt général. Contact : Mission du Mécénat, Ministère de la Culture et de la Communication, 3, rue de Valois, 75001 Paris (01 40 15 79 15 – mission-mecenat@culture.gouv.fr ).

Source : Ministère de la culture et de la communication.

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Mécénat en Roumanie

Le journal Cotidianul commente le programme annoncé par le ministre roumain de la Culture Theodor Paleologu, devant assurer la conservation des monuments culturels: « Paleologu s’est décidé à affronter la mafia du bâtiment à Bucarest. … La restitution incohérente des propriétés après 1989, l’incompétence et l’inertie des nombreuses institutions étatiques, … et le manque de visée à long terme d’une économie basée sur le profit immédiat, ont entraîné la dégradation de la dernière parcelle encore intacte de fierté et de tradition nationale. Nous avons pu voir comment des bâtiments baroques ou des villas de boyards du sud de la Roumanie se sont transformés en discothèques et en lieux de loisirs grâce à des autorisations douteuses, comment des sites archéologiques sont devenus des campings. … Des églises en bois ont été démontées ou remplacées par des blocs de béton. … Cela vaudrait la peine d’accorder une exonération d’impôts de dix ans à tout entrepreneur privé qui investirait de manière conséquente dans le soutien au patrimoine, la protection des monuments et la réhabilitation des lieux de mémoire. »

Pour découvrir l’article dans son intégralité, cliquez ici

Source : Cotidianul, Bpb

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Singapour et la création

La création dans les arts du spectacle, visuelle et littéraire va recevoir une impulsion et un soutien sans précédent de 3,5 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, grâce au  lancement du Fonds de Création des Arts (ACF) par le Conseil national des Arts (CNA).

Dans le cadre de la troisième phase du « Plan de Ville Renaissance », l’ACF est destiné soutenir des œuvres qui s’appuient sur des expériences à Singapour et en Asie, pour encourager les défis artistiques et élever Singapour comme territoire artistique sur la scène nationale et internationale.

M. Lee Suan Hiang, chef de la direction du CNA a déclaré : « à l’instar des arts dans les autres villes du monde, notre esprit collectif est défini et stimule la source d’inspiration des oeuvres d’art ou des histoires qui portent le cachet unique de notre culture. Alors que nous avons réalisé certains progrès dans l’élaboration de contenus originaux, nous avons besoin d’élargir le bassin d’œuvres qui sont de Singapour et d’Asie – distinction qui reflète notre identité multiculturelle, ainsi que notre contexte asiatique. Toutefois, nous reconnaissons également que la création de nouvelles œuvres exige de nouveaux investissements. Avec le Fonds de Création des Arts, nous avons pour objectif d’augmenter la part d’importantes œuvres issues de notre territoire pour renforcer notre héritage culturel et contribuer à la richesse et la diversité des arts de Singapour. Cela pour proposer des opportunités pour les artistes, créer de nouvelles œuvres et de parvenir à de nouveaux sommets dans leur développement artistique. « 

Conçu comme une initiative visant à la qualité des propositions dans leur phase de création, l’ACF fera un appel à propositions ouvert auprès des artistes de Singapour qui sont citoyens ou résidents permanents. Les propositions seront évaluées sur la base de leur mérite artistique, leur contribution à l’héritage de la scène artistique locale, et leurs capacités de gestion de projet. Les candidats retenus sont admissibles pour un maximum à $ 50000 de soutien. La subvention varie en fonction de l’ampleur et la complexité de la proposition.

Au moment de l’achèvement de leurs projets, les candidats retenus seront invités à présenter un aperçu ou une mini-vitrine accompagnée d’un spectacle post-dialogue, ou de conférences publiques ou de lecture le cas échéant. Bien que l’ACF soit ciblé sur la création, le développement et la phase d’incubation d’un projet, les candidats sont encouragés à identifier les plates-formes de présentation ou des éditeurs et diffuseurs.

Selon les résultats du projet, du CNA facilite les contacts entre les artistes et les directeurs de festivals, des agents ou des éditeurs de accueillir et diffuser les travaux. Pour encourager un plus grand soutien au processus de création, le CNA cherchera également des partenariats stratégiques avec des organismes pour élaborer des programmes ou des plates-formes qui favorise de manière pérenne la genèse de nouvelles œuvres.

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Culture business

« Le sponsoring est mort » a récemment déclaré Colin Tweedy de Arts & Business en Grande-Bretagne. A partir de cette déclarration qui vise à éveiller les consciences, le forum « Investissement privés et institutionnels dans l’art » qui s’est tenu les 20 et 21 novembre derniers à la Cité de l’architecture et du patrimoine, a posé et débattu des questions chaudes du moment : ls partenariats commerciaux ou de compétence ont-ils remplacé les opérations de mécénat jugées trop classiques et sans réelle valeur ajoutée ? Que sont devenues les relations gagnantes entre sponsors et institutions? Quelles sont les grandes orientations du sponsoring dans l’art en Europe aujourd’hui ?

Au programme de la manifestation :

  • 2 jours stimulants de discussions et de rencontrespour apprendre et échanger sur les meilleures pratiques internationales du sponsoring dans les arts
  • 25 intervenants experts du sponsoring international
  • 6 conférences plénières
  • 12 études de cas
  • plus 200 professionnels internationaux du sponsoringdans le monde des arts et des affaires.

Et parmi les sujets qui ont été traités :

  • Revitaliser ses stratégies de sponsoring
  • Créer des offres de sponsoring innovantes et à forte valeur ajoutée
  • Attirer de nouveaux sponsors à dimension internationale
  • Apprendre à cibler et démarcher de nouveaux prospects
  • Maximiser le retour sur investissement – ROI
  • Connaître le cadre juridique des politiques de mécénat en Europe

A suivre sur CEG, quelques réflexions et compléments en marge de la manifestation.

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Mobee culture

L’association Développement Solidaire lance un nouveau  projet : mobee , plateformes qui facilitent la mise en relation entre des associations, des entreprises et des bénévoles dans le but de favoriser et développer les relations partenariales et les pratiques de mécénats : apports en nature, en logistique et en compétences sur des projets et actions dans les domaines : culturel, environnemental, sportif, humanitaire et social.

Mobee culture vient d’être mise en ligne afin de favoriser le mécénat culturel et proposer à ses membres actifs de créer et développer leur propre réseau en faveur de leur projets et actions.

Une plateforme mobee permet de :

  • recenser l’ensemble des acteurs d’un réseau (personnes physiques et morales),
  • mobiliser des salariés (et retraités) au titre du mécénat de compétences : les salariés d’une entreprise membre peuvent s’inscrire comme bénévole et une fois leur candidature validée par le référent entreprise, postuler à une mission de bénévolat ou de mécénat de compétences.
  • exprimer des demandes : les associations membres d’un réseau ont accès à une interface qui leur permet de publier leur besoin (en nature, en compétences, en logistique).
  • mettre en relation : dès qu’une demande est publiée, les membres du réseau suceptibles d’y répondre sont automatiquement informés par mail. Ceux qui le souhaitent peuvent postuler ou répondre à la demande et ainsi être mis en relation avec l’organisation bénéficiaire.
  • constituer des bases de connaissances, d’expériences communes : textes juridiques, conventions, rapports de mission, documents de référence etc..

L’objectif est de favoriser et développer un mécénat de proximité : des associations et des entreprises locales en faveur de projets et actions locaux.

Le mécénat est un instrument parmi d’autres à disposition des entreprises pour mettre en oeuvre leur engagement sociétal.

Faciliter la mise en relation des acteurs est le premier pas vers l’action.

Pour plus d’informations, contactez la coordinatrice.

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