Rapport de Camille Domange, Département des programmes numériques, Ministère de la Culture et de la Communication, janvier 2014.
Le mouvement d’ouverture et de partage des données publiques du secteur culturel ou open data culturel est un sujet de fond qui innerve aujourd’hui les réflexions de l’ensemble des acteurs culturels évoluant dans l’économie du numérique. Si l’ouverture des données publiques sert à la fois la modernisation de l’action publique, la transparence démocratique ainsi que l’innovation économique, sociale et culturelle ; l’open data représente avant tout un puissant levier de croissance pour l’économie culturelle française et de transformation des stratégies de développement des institutions culturelles.
Le ministère de la Culture et de la Communication a dans ce cadre initié, sous l’impulsion donnée par la mission Etalab et le rapport Trojette, une évaluation des modèles économiques des redevances de réutilisation des données publiques culturelles. Cette évaluation a été conduite dans une démarche profondément participative en interrogeant par voie de consultation publique les citoyens et en sollicitant l’ensemble des institutions culturelles françaises et certaines institutions culturelles étrangères.
Le hackathon Dataculture organisé lors de l’Automne numérique 2013 du ministère a démontré concrètement les potentialités que pouvait offrir une plus grande ouverture des données publiques culturelles : conception de services et produits innovants autour de données publiques culturelles susceptibles d’impulser de nouvelles dynamiques dans des secteurs comme le tourisme culturel, le marché de l’art ou l’enseignement supérieur ; création par la donnée d’une nouvelle médiation entre le monde de la culture et le nouvel écosystème de l’entrepreneuriat en train de se créer ; développement d’une économie de la notoriété des ressources culturelles numériques produites ou détenues par les institutions culturelles françaises ; etc.
S’il est possible de constater dans la majorité des cas une érosion importante des recettes en périmètre courant en matière de réutilisation de données publiques culturelles, il convient de signaler que l’ouverture et le partage des données représentent des coûts réels pour les institutions. La mise en œuvre de l’open data culturel implique donc une réflexion sur la mise en œuvre de mécanismes de financement qui permettent d’accompagner et d’accélérer l’ouverture et la création par les institutions culturelles d’une économie de services à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, l’open data culturel peut représenter une opportunité pour bâtir des modèles économiques innovants dans le secteur culturel et accompagner le développement de la création, de l’entrepreneuriat et plus largement de l’innovation culturelle. Les institutions culturelles ne doivent plus se contenter de « faire du numérique », mais doivent s’engager véritablement dans l’économie numérique c’est-à-dire dans une plus grande prise en compte des conséquences induites par l’ère des usages numériques.
Le rapport est consultable sur C/blog.
Filed under: Non classé, Action artistique et culturelle, Culture et innovation, Nouvelles gouvernances, Open data, Politiques culturelles