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Services & Ressources en ingénierie culturelle

Pour la responsabilité culturelle des territoires

La Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) vise, pour ce mois de mai, à promouvoir la responsabilité culturelle des territoires, et à développer la prise en compte de la culture scientifique, technique et industrielle sur le territoire. Les formations auront lieu au FIAP Jean Monnet, 30 rue Cabanis, Paris 14ème.

  • Le 19 mai, de 9h30 à 17h30, Construire et mettre en œuvre une politique culturelle régionale. Les politiques culturelles des régions françaises sont à un carrefour. Suite au transfert de compétences aux conseils régionaux, en 2004, à leur implication politique dans la culture, il semble nécessaire de consolider les convergences stratégiques, à l’heure où s’amorce une réforme territoriale, pour continuer à donner du sens à cette responsabilité culturelle territoriale. Cette journée s’attachera à restituer l’histoire de la régionalisation de la culture, à dégager, par comparaison, les modèles en vigueur et à présenter quelques expériences menées dans le spectacle vivant, le patrimoine, les arts visuels, le livre ou l’audiovisuel.
  • Le 25 mai, de 9h30 à 17h30, La sensibilisation à la culture scientifique, technique et industrielle. Quelle place et quelles missions pour l’élu(e) à la Culture ? L’objectif de cette journée est de sensibiliser les élu(e)s à la place de la culture scientifique, technique et industrielle et d’élargir la diffusion, sur le territoire, de cette richesse culturelle, ce patrimoine commun. Comment être, aux cotés d’autres acteurs, un accompagnateur ou une force d’impulsion pour donner accès à ce domaine culturel, souvent méconnu ou considéré comme hors-champ ? Avec la désindustrialisation des années 80, des élu(e)s ont cherché à préserver des lieux et des savoir-faire issus d’une culture et d’une mémoire industrielle locale. Mais, avec le recul des années, qu’en est-il de ces expériences ? 
La prise en compte du patrimoine industriel paraît logique pour l’élu(e) à la culture, mais quelle valorisation culturelle pour les patrimoines matériels et immatériels, propre à la culture scientifique, technique et industrielle ? Quelle mise en scène ? Quels apports des autres domaines culturels et artistiques ? Et comment utiliser les arts numériques pour amener les plus jeunes à la sphère culturelle et introduire une nouvelle dimension à la politique culturelle territoriale ?

Le programme et le bulletin d’inscription sont en ligne.

Contact : FNCC, B.P. 124, 42003 Saint-Étienne, Cedex 1 (04 77 41 78 71 – fax : 04 77 38 20 48 – contact@fncc.fr www.fncc.fr)

Source : ministère de la Culture et de la Communication.

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Actes des assises de la PFI

Les actes des Assises de la Plate-forme interrégionale qui se sont déroulées le 1 octobre 2009, en partenariat avec la Fédération nationale des collectivités pour le culture (FNCC) et l’Association des régions de France (ARF) à Poitiers (Vienne) sont désormais publiés.
Cette journée à laquelle CEG a participé avait pour thème « La nouvelle gouvernance des politiques culturelles territoriales : Place et rôle des organismes régionaux » et visait à permettre un partage d’expériences entre les décideurs culturels (élus, institutions publiques), les réseaux professionnels ou associatifs et les organismes régionaux (membres ou pas de la Plate-forme interrégionale) dans leur rôle d’interfaces et/ou acteurs/partenaires de la co-construction des politiques publiques de la culture. 
Les actes de ces assises sont téléchargeables, en complément d’un entretien avec Jean-Michel Lucas que nous avions publié en octobre.

Source : FNCC.

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La Slovaquie oublie l’Exposition Universelle

La Slovaquie risque un fiasco lors de la prochaine exposition universelle à Shanghai, critique le président de l’association des architectes du pays, Ján Bahna. Il s’explique dans une tribune au quotidien progressiste Sme : « Nous n’avons rien appris des précédentes expositions universelles. D’un point de vue historique, même les présentations de la Tchécoslovaquie socialiste avaient plus de succès que celles de la Slovaquie indépendante. Nous estimons qu’il n’est pas nécessaire d’organiser un concours architectural ni d’engager des pointures pour la préparation de notre contribution. Le potentiel intellectuel de notre peuple reste ainsi inutilisé. Un nouvel Etat jeune doit cependant avoir la culture le présentant au monde. Mais nous vivons notre vie. Le monde ne nous intéresse pas. »

Source : BpB

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Consultation publique sur la stratégie de l’UE 2020 : premiers résultats

Il y a quelques semaines, la Commission européenne lançait une vaste consultation sur la stratégie de l’UE à l’horizon 2020, laquelle doit prendre la suite de la Stratégie de Lisbonne définie en 2000. De nombreux acteurs issus notamment du monde des collectivités se sont exprimés à cette occasion. Ainsi, la Commission a récemment publié deux documents dans le contexte de la préparation de la stratégie de l’UE 2020.

La Commission a lancé une consultation publique sur la stratégie de l’UE 2020 en novembre 2009, qui s’est clôturée le 15 janvier 2010. Quelque 1500 contributions ont été envoyées par une grande variété de parties intéressées. Une analyse plus détaillée des contributions devrait être publiée vers la mi-février. En attendant, les premiers résultats sont disponibles et révèlent une très large participation à cette réflexion.

Source : territorial.fr

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Istanbul fait partie de l’Europe

Istanbul est avec Essen et Pécs Capitale européenne de la culture 2010. Nedim Gürsel, écrivain turc habitant à Paris, saisit l’occasion pour rendre hommage à sa ville de naissance: « Istanbul est la capitale culturelle de l’Europe en 2010, ce qui pourrait paraître paradoxal pour la capitale des sultans ottomans, mais aussi pour la ville de Pierre Loti, le chantre d’Istanbul … qu’il voulait orientale. Istanbul a fait tant rêver les Européens à la fin du XIXe siècle en tant que porte de l’Orient ou la Sublime Porte, comme on l’appelait à l’époque, qu’il nous est difficile aujourd’hui de la concevoir en dehors de son mythe. Pourtant, à cheval entre les deux continents et reliant les deux rives du Bosphore, cette mégalopole de près de quinze millions d’habitants, qui ne cesse de s’étendre et de se développer, revendique sa place parmi les villes européennes. … Pour avoir visité presque toutes les capitales européennes je ne peux m’empêcher de penser à l’avenir d’une Europe qui laisserait Istanbul hors de ses frontières. »

Source : BpB.

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Régions créatives : patrimoine, création et tourisme

La chaire Arts, Culture et Management en Europe BEM-Bordeaux Management School organise le troisième International ACME Workshop. La chaire ACME poursuit ses workshops internationaux, réunissant chercheurs et professionnels, avec une série de trois rendez-vous thématiques sur les régions créatives en 2009, 2010 et 2011.
Les régions créatives sont caractérisées par une identité culturelle portée par des infrastructures sociales et économiques propres. Elles se développent sous différentes conditions structurelles, économiques, politiques, organisationnelles, sociales.
Dans chaque workshop, cette question de recherche sera abordée à chaque fois sous l’angle d’un thème particulier, pertinent pour l’Aquitaine. L’édition 2009 aborde le triptyque « Patrimoine, Création et Tourisme », classique et toujours complexe.

THÈMES
Quels sont les rôles du patrimoine (matériel et immatériel), de la création et du tourisme, dans les stratégies de développement régional ? Comment ce triptyque construit-il l’identité des régions créatives ? Comment génère-t-il un processus de croissance ? Quels sont les différents modèles de régions créatives fondées sur ce triptyque ?
Quelles relations entre patrimoine et création, patrimoine et tourisme, création et tourisme dans les régions aujourd’hui ? Comment les interactions entre ces trois domaines d’activités, à la fois concurrents et complémentaires, contribuent-elles au développement des régions créatives ? Comment dépasser leurs antagonismes classiques et créer leur synergie ? Quel rôle les régions jouent-elles dans le processus de valorisation du patrimoine, de la création et du tourisme ? Quelles sont leurs politiques ? Quelles stratégies spécifiques, qui favorisent le développement de leur région, les organisations du patrimoine, de la création et du tourisme mettent-elles en oeuvre ? En quoi sont-elles nécessaires à une démarche de marketing territorial ?

Plus précisément :

  • Quel est le rôle du patrimoine matériel et immatériel dans le fonctionnement des clusters et districts créatifs ? Dans le développement de la création en général ?
  • Quel est le rôle de la création et plus largement des industries créatives dans la promotion du patrimoine des régions ?
  • Pourquoi le patrimoine peut-il être défini comme une industrie créative ? Comment est-il relié aux autres industries créatives ? La notion de « patrimoine du futur » a-t-elle un sens ?
  • Quelle place occupe le patrimoine dans les stratégies des acteurs publics et privés du tourisme ?
  • Quels sont les déterminants de l’offre et de la demande de tourisme patrimonial dans les régions créatives ?
  • Comment la création est-elle facteur de tourisme ?
  • Comment les créateurs et les acteurs du tourisme peuvent-ils davantage coopérer au sein d’un territoire ?
  • Comment les artistes et la population de ces régions créatives participent-ils à leur développement ?
  • Quelles sont les stratégies marketing permettant la synergie du patrimoine, de la création et du tourisme ?

Les workshops ACME sont des espaces de dialogue privilégié entre chercheurs et professionnels. Ils mêlent la communication d’expérience de différents acteurs du patrimoine, de la création et du tourisme avec des présentations de travaux scientifiques, issus de différentes disciplines en sciences sociales – sciences de gestion, économie, science politique, sociologie…
• En savoir plus : http://www.bem.edu/fr/Zones-contextuelles/Actualites/2009/Novembre-Dec…
• Document associé :Bulletin-inscription-workshop.pdf

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De l’émergence des « espaces » culturels

GuyAtlanLe rapport de Guy Atlan (CESR) « Culture et territoire : les conditions d’émergence des ‘espaces’ culturels en Ile-de-France » paru en septembre dernier se propose d’explorer l’offre culturelle mise en œuvre par les structures intermédiaires se réclamant du spectacle vivant qu’initièrent des artistes professionnels en conduisant leurs expériences dans des friches industrielles ou commerciales ou des zones laissées à l’abandon. La perspective de ce travail est de chercher à replacer la question de la culture et de son partage avec les citoyens dans les territoires où ces expériences se déploient, à travers l’histoire de ces lieux, les aventures que véhiculent les projets élaborés, les innovations émergentes, les modes économiques associatifs retenus pour les conduire. Le rapport, essentiellement centré sur le secteur des lieux intermédiaires, ne cherche pas à dresser un tableau exhaustif des offres et des initiatives culturelles menées à l’échelon des territoires, que leur origine soit publique ou non, ni évidemment, à les opposer entre elles.

Le rapport complet et la synthèse sont désormais téléchargeables.

Source : Ministère de la Culture et de la Communication.

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Cycle « Créativité et Territoires »

Lille1Créativité et innocation 2009La créativité est-elle en passe de devenir le nouveau dogme du développement des territoires ? C’est ce que laisse à penser le succès des approches de la « classe créative » et de la « ville créative », respectivement promues par un économiste américain et un sociologue britannique. Ils emboîtent ainsi le pas aux consultants en entreprises qui plaident pour une émulation de l’imagination au service de l’innovation. Le système capitaliste lui-même serait en phase de mutation, au croisement de l’économie de la connaissance et de l’économie de la culture. L’artiste devient l’archétype de ce travailleur flexible, motivé et inventif, que recherchent les entreprises innovantes et les industries dites créatives. Pour attirer ces créatifs porteurs d’espérance de développement économique, les villes misent sur leurs politiques culturelles et la régénération urbaine.

Point d’orgue de cet engouement, l’Union européenne fait de 2009 « l’année de l’innovation et de la créativité », dans une définition du développement qui dépasse la dimension économique et vise à atteindre des objectifs collectifs par la valorisation des aptitudes individuelles. Situation paradoxale qui fait de l’individu créatif, libre et non-conformiste, le dernier atout des entreprises et des territoires dans le jeu d’une mondialisation hyperconcurrentielle. Au risque de l’instrumentalisation de la créativité individuelle, de la marchandisation des valeurs culturelles, d’un nouvel élitisme social, d’une ville duale et d’un développement non durable des territoires.

L’Espace culture de l’université de Lille organise, dans le cadre des Rendez-vous d’Archimède, un cycle de débats intitulé Créativité et territoires, qui débutera le 13 octobre, à Lille.
La conférence introductive,

Une conférence introductive sera donnée par Bernard Stiegler, directeur du département du développement culturel au Centre Pompidou, le 13 octobre, à 18h30, dont voici l’abstract :

  • La société de la contribution Esquisse d’une critique de la creativ economy : au cours des dernières années, un nouveau modèle de développement économique territorial a été élaboré, venu des États-Unis, dont le chef de file est John Howkins. Dans un travail publié en 2001, il reprend le concept de cluster forgé par Michael Porter et l’applique – en le spécifiant – dans le domaine des industries et technologies culturelles pour caractériser ce qu’il appelle la creativ economy. En 2002, une théorie de la creativ class est promue par Richard Florida, qui pose qu’il faut la distinguer de la working class et l’attirer dans les zones de l’économie créative. On tentera de montrer que ces propositions posent mal une véritable question – à laquelle elles apportent des réponses erronées et qu’il faut combattre : au modèle de l’économie créative, il faut opposer celui d’une société de la contribution, qui ne sépare pas la prétendue creativ class d’un côté et la working class de l’autre, mais qui repense en revanche en profondeur le travail, et en le distinguant de l’emploi.

Trois autres conférences complèteront le cycle :

  • L’artiste, l’ingénieur et les nouvelles technologies, avec Alain Fleischer, directeur du Fresnoy, Studio national des arts contemporains, le 10 novembre ;
  • L’économie du marché de la créativité, avec Yann Moulier-Boutang, professeur de sciences économiques, université de technologie de Compiègne, le 24 novembre ;
  • Droit, création et art contemporain, avec Bernard Edelman, avocat, le 8 décembre.

Contact : Espace culture Université Lille 1, Cité Scientifique, 59650 Villeneuve d’Ascq – (03 20 43 69 09 – www.univ-lille1.fr/culture ). L’entrée est libre.

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Assises de la PFI

PFIParmi les événements annoncés pour la rentrée, celui du 1er octobre prochain dont l’intitulé est prometteur : « La nouvelle gouvernance des politiques culturelles territoriales : place et rôle des organismes régionaux ». Cette journée de réflexion se tiendra à Poitiers et est organisée dans le cadre des Assises de la « Plate-forme interrégionale d’échange et de coopération pour le développement culturel » (qui regroupe les ex-ARDM-ARIAM et les agences régionales).

Au programme sont annoncés Eric Sprogis, Jean-Michel Lucas, l’OPC, la FNCC, l’ARF, la DMDTS, Arts vivants et Départements, la COFAC, l’UFISC, le Syndeac… Pour plus de renseignements, cliquez ici.

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Patrimoine culturel, désirs de territoires

patrimoineDu 25 au 27 février 2010, se tiendra à Nîmes un rencontre importante, la quatrième édition des Rendez-vous de Géographie culturel, Ethnologie et Etudes culturelles en Languedoc-Roussillon. Le thème de cette édition est on ne peut plus d’actualité : « Patrimoine culturel et désirs de territoires : vers quels développements ? » et la problématique est posée de la façon suivante :

Le patrimoine culturel rencontre aujourd’hui une diversité d’attentes concernant le développement des territoires : volontés de valoriser le patrimoine et désirs de territoires ouvrent sur des questions humaines, sociales, politiques, sur de nouvelles formes de contestation de l’économie de marché, sur des remises en question de notre rapport à l’environnement. La diversité des formes et des usages de la notion de patrimoine pose ainsi la question de son ambiguïté croissante, à l’heure où la notion de développement elle-même rencontre les problématiques de la durabilité et de la pluridisciplinarité. Ces évolutions font voir le patrimoine culturel de manière différente : elles invitent à interroger les dynamiques plurielles qui l’organisent, à comparer ses usages à l’échelle internationale, à étudier concrètement les revendications patrimoniales à l’échelle des différents territoires.

Les travaux sur le patrimoine culturel se sont multipliés depuis quelques années, alors même que l’usage de la notion s’étendait et qu’elle était appliquée à des réalités de plus en plus variées. Le champ de définition du patrimoine s’est en conséquence ouvert, conduisant les plus pragmatiques des analystes à défendre l’idée selon laquelle « est patrimoine ce qui est défini comme tel par un collectif d’acteurs sociaux donné ». Pourtant, en dépit même des nombreux efforts mis en œuvre pour penser le patrimoine culturel dans une perspective pluridisciplinaire, la division de l’espace académique français a conduit le plus souvent à penser le patrimoine au prisme des intérêts des différentes disciplines concernées par son analyse. En France, historiens (Nora, Choay, Poulot), sociologues (Micoud, Lamy), ethnologues (Fabre, Bromberger, Rautenberg), sociolinguistes (Blanchet), sémiologues (Davallon), géographes (Di Méo, Gravari-Barbas, Veschambre), économistes (Greffe) ont, chacun à leur manière, éclairé le patrimoine en fonction de leurs références et de leurs habitus disciplinaires respectifs. De cette manière, le patrimoine a été le plus souvent ramené à des grilles de compréhension conceptuelles qui ont permis de caractériser le fait patrimonial en fonction des différents concepts préalablement forgés au sein des disciplines académiques : le patrimoine se rapporte ainsi assez spontanément à des enjeux de mémoire et de manipulation du passé pour les historiens, à des jeux d’acteurs pour les sociologues, à des manières de construire des identités collectives ou aux problématiques de la transmission culturelle pour les ethnologues, à des processus de construction du sens pour les sémiologues, à des processus de valorisation sociaux ou discursifs pour les sociolinguistes, à des façons d’aménager  les territoires, à des modalités de l’action publique territoriale ou à des processus d’appropriation de l’espace pour les géographes, et à une source potentielle de profit et d’emplois pour les économistes.

Plus récemment et de façon plus transversale, les approches postmodernes de différentes disciplines ont développé à partir d’un positionnement proche des sémiologues des réflexions qui conduisent à mettre en relation les processus de patrimonialisation, la virtualisation du temps et le besoin de se situer par rapport à un éternel présent. Cette hypertrophie du champ des travaux liés au patrimoine rend plus que jamais nécessaire une réflexion qui associe la pensée théorique des disciplines académiques et la pensée opérationnelle des décideurs et des professionnels.

De plus, pour paraphraser le dicton populaire, chacun voit le patrimoine à sa porte, et le patrimoine devient ainsi de plus en plus souvent une sorte d’excuse intellectuelle pour faire fonctionner dans une perspective heuristique les concepts de base des différentes disciplines concernées par son analyse. Il est ainsi important de consolider la compréhension de la notion du patrimoine pour dire ce que fait vraiment le patrimoine sur le terrain et pourquoi la notion connaît tant de succès auprès de différentes catégories d’acteurs sociaux, en dépit même de ses détracteurs et des critiques formulées à son encontre. Comment, pourquoi, avec quels outils les acteurs se saisissent-ils du patrimoine ou agissent au nom du patrimoine pour en tirer un profit en termes de développement ? Comment ce qui est appelé, reconnu, revendiqué comme patrimoine est-il instrumentalisé à des fins de développement ?

Répondre à ces questions suppose d’interroger la notion de patrimoine culturel, devenue banale dans les politiques publiques. Il s’agira d’en souligner les ambiguïtés, d’évoquer et de comprendre ses succès et ses illusions, de questionner les conditions et le(s) moment(s) de son émergence dans différents champs (les politiques publiques, les sciences sociales), d’en répertorier les manifestations dans les pratiques sociales, afin de cerner le flou qui l’entoure.

Le thème de réflexion central du colloque concernera les évolutions et les développements possibles de la notion de patrimoine culturel : comment le patrimoine suscite-t-il de nouveaux débats sociaux et politiques sur différents territoires ? En quoi cristallise-t-il des désirs de changement en termes humains, ou concernant le rapport à l’économique, le rapport à l’environnement ? Pourquoi la référence au patrimoine reste-t-elle si efficace dans le discours public malgré les risques d’instrumentalisation et de standardisation, de réification du vivant, de passéisme ? Il s’agira ici de réexaminer les approches existantes du patrimoine culturel, dans une perspective à la fois critique et opérationnelle, dans la confrontation des points de vue des chercheurs et des professionnels du patrimoine.

Pour ce faire, le colloque entend se servir des outils de la géographie, de l’économie, de l’ethnologie, de l’analyse culturelle et de l’ensemble des disciplines intéressées à cette notion de patrimoine, en privilégiant l’idée pragmatique d’un patrimoine culturel constitué par l’ensemble des pratiques et des représentations d’un groupe humain donné. Dans cette perspective, il ne s’agit pas de faire correspondre le fait patrimonial aux exigences théoriques et conceptuelles préalables des disciplines universitaires, mais bien de montrer que les disciplines universitaires peuvent éclairer concrètement le réel afin de comprendre les mutations sociales et culturelles en cours. Le caractère interdisciplinaire du colloque permettra de tracer des perspectives qui dépassent les frontières et de proposer des balisages communs. Une partie importante du colloque pourra être consacrée à des études de cas concernant le patrimoine culturel dans différents pays. Les comparaisons s’intéresseront aux débats en cours concernant les manières de valoriser le patrimoine culturel, ainsi qu’aux terminologies et aux paradigmes utilisés pour désigner le patrimoine culturel à l’échelle de l’Europe ou au-delà (cultural heritage, beni culturale, Erbe, culturarv, politistikē klēronomia, dziedzictwo kulturowe, örökség, nasledstvo, etc.). Le colloque proposera aussi des regroupements thématiques, voire même autour d’objets communs, considérés comme patrimoniaux par les différents groupes culturels, sociaux ou autres (musiques, fêtes et festivals, rituels, pratiques physiques, expressions orales, arts et savoir-faire, architecture, techniques, cuisine, culture matérielle, etc.) et balisés par plusieurs communications d’horizons variés.

Des communications sont attendues de la part des chercheurs comme des acteurs du patrimoine, sous forme d’analyses qui problématiseront précisément la relation entre patrimoine culturel, désirs de territoires et modes de développement. Il s’agira de mieux comprendre comment le sens du patrimoine coïncide avec l’émergence de nouveaux espaces sociaux et répond aux impératifs collectifs contemporains de recherche de lien social, de bien-être et de tranquillité sociale. Il faudra caractériser les relations entre patrimoine culturel et gestion du vivant, de manière à saisir ce qui distingue les aspects matériels et immatériels du patrimoine culturel. De même, on pourra se demander comment la notion de développement durable se combine et/ou se surimpose progressivement à celle de patrimoine, comment s’opèrent les transitions de la « patrimonialisation » vers la « durabilité ».

A l’intérieur du thème général ainsi défini, seront privilégiées les propositions qui s’inscriront dans l’un ou l’autre des axes de questionnement suivants :

  1. La question économique : quels sont les indicateurs qui témoignent d’une évolution du patrimoine culturel et de son adaptation à de nouveaux paradigmes ?
  2. La question territoriale : en quoi les références au patrimoine servent-elles le « marketing des lieux », la gestion de l’espace et la construction de nouveaux espaces attractifs dans différentes régions du monde ? Comment se construisent les « patrimoines nomades » et les références imaginaires aux cultures d’origine chez les populations migrantes ?
  3. La question des identités : en quoi le patrimoine culturel favorise-t-il la construction d’identités collectives territorialisées ? Peut-on parler avec la patrimonialisation de risques de standardisation et de globalisation, ou au contraire d’aide au maintien de la diversité culturelle ? Le patrimoine est-il une garantie d’inviolabilité des biens culturels transmis ou une injonction au développement touristique ? En quoi l’assomption patrimoniale contemporaine participe-t-elle de la transformation de la vie quotidienne, de la redéfinition des cadres mentaux et de l’expérience des lieux ? Quels sont les liens entre patrimoine, construction des temporalités et vécu de l’expérience personnelle ?
  4. La question des pratiques : comment le patrimoine se construit-il au croisement des regards des experts et des acteurs sociaux engagés dans la réalisation de performances artistiques et culturelles de différentes natures ? Quelles sont les relations entre la construction d’images et de mondes virtuels, le réel et le patrimoine culturel ? Peut-on parler d’une abstraction croissante du patrimoine ? Tout est-il patrimonialisable ? Le patrimoine est-il devenu un double de la société ?

Comité scientifique :

Jean-Pierre Augustin, professeur de géographie, Bordeaux

Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique, Rennes

Jeremy Boissevain, professeur d’anthropologie sociale, Amsterdam

Jocelyne Bonnet-Carbonell, professeur d’ethnologie, Nîmes

Paul Claval, professeur de géographie, Paris

Jean Davallon, professeur de Sc. Info. Comm., Avignon

Isabelle Garat, maître de conférences en géographie, Nantes

Maria Gravari-Barbas, professeur de géographie, Angers

Xavier Greffe, professeur d’économie, Paris

Mickael Janoschka, chercheur au CSIC, Madrid

Deborah Kapchan, professeur, performance studies, New York University

Joël Lancelot, professeur de géochimie environnementale, Nîmes

Régis Keerle, maître de conférences en géographie, Rennes

Frédéric Leriche, maître de conférences en économie, Toulouse

André Micoud, directeur de recherche au CNRS, Saint-Etienne

Dorothy Noyes, assistant-professor, cultural studies, Ohio State University

Michel Rautenberg, professeur d’ethnologie, Saint-Etienne

Dominique Salini, professeur en arts, Corte

Elodie Valette, chercheur au CIRAD, Montpellier

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Retour sur Transit City / 2

global  cityDans son film Metropolis, Fritz Lang a donné corps en 1927 à une vision futuriste de la ville du XXIème siècle, la méga-cité ; en 1939, le pavillon « futurama » de General Motors offrait lors de l’exposition de New-York une grille de lecture appliquée de la vie et de la ville modernes. Deux « événements » à dimension culturelle majeure qui influencent encore aujourd’hui la réflexion ethnocentrée de la plupart des architectes, des urbanistes, des aménageurs et des politiques.

Or l’heure de « The end of Suburbia », l’heure d’une société humaine où toute la chaine de production est structurée par les énergies fossiles a sonné son glas depuis longtemps. Il est grand temps que se préparent les alternatives aux modèles de prospective issus de nos héritages persistants.

C’est ce que François Bellanger est venu présenter à Paris le 29 juin dernier lors de l’atelier de synthèse du tour du monde de Transit City, le think-tank dédié aux réflexions prospectives sur la ville et les modes de vie.

Dans un Pavillon de l’Arsenal bouillant, au sens propre comme au sens figuré, François Bellanger s’est attaché pendant près de 2 heures à dresser le bilan des voyages, des rencontres et des réflexions conduits depuis deux ans.

Même pour ceux qui ont participé à l’ensemble ou à quelques-uns des ateliers passés, ce ne fut pas une synthèse linéaire mais une démarche salutaire de remise en perspective, une analyse comparée hérissée par l’urgence d’agir et de s’engager dans la voie du renouvellement de nos modèles, de nos imaginaires, de notre volonté d’être au monde.

Nous vous renverrons vers le compte-rendu de cette rencontre exceptionnelle sur le blog du think tank, qui lorsqu’il sera publié vous donnera le détail des exemples, des expériences et des nouveautés en gestation.

En revanche, ce qui nous intéresse ici, c’est le regard critique porté en direction de nos penseurs, de nos décideurs et de nos réalisateurs de l’aménagement du territoire. Car la démonstration, dont le caractère percutant a fait en partie la réputation d’empêcheur de tourner en rond de François Bellanger, était cette fois-ci d’une puissance démultipliée du fait du retour d’expérience de ces deux années à parcourir le monde. Et ce « là-bas si j’y suis » crée un malaise difficilement dissimulable, même avec la meilleure des volontés.

En effet, toutes ces démarches repérées là-bas à l’étranger nous amènent à nous interroger sur la situation ici en France.

L’instauration du processus Grand Paris et des projets qui ont été proposés par les architectes admis à concourir a créé un faux prisme, un « sentiment » de modernité (après le sentiment d’insécurité…), l’idée qui en quelque sorte nous déculpabilise de notre complexe de supériorité bien français, comme si on en avait encore besoin.

Le sempiternel refrain du « on n’a peut-être pas de pétrole mais on a des idées ». Le problème c’est que du pétrole nous en avons surconsommé jusqu’à la lie, comme des américains moyens (pour mémoire, jusqu’à l’arrivée de la crise financière, nous étions sur une courbe qui rattrape proportionnellement celle des Etats-Unis) et que les idées, si nous en avons, se perdent, s’épuisent et se diluent dans les méandres de notre politique d’aménagement du territoire.

Alors oui, on dira :« Grenelle de l’environnement ». Une étape incontournable qui aurait dû être mise en œuvre dès les années 1970 car à ce moment-là, la plupart des innovations et des solutions qui sont proposées aujourd’hui étaient bien présentes et prêtes (avec le Grenelle de l’environnement, on redécouvre le solaire, l’éolien, la biomasse, la géothermie, etc).

Il faudrait bien réaliser et soutenir plus fortement les démarches d’innovation sociale, car c’est là qu’aurait pu se tisser le lien qui aurait permis au Grenelle d’aller beaucoup plus loin. Les processus d’innovation sociale sont intégrés dans des expérimentations magistrales mais qui souffrent en effet du manque de leviers supplémentaires pour passer à la vitesse supérieure.

Lorsque François Bellanger parle de la consultation des habitants de San Francisco sur l’avenir de leur ville qui débouche sur l’expression d’un imaginaire et une volonté tellement à l’opposée des référentiels des architectes et des urbanistes, pourquoi ne pas parler des expériences similaires conduites à différentes échelles en France et pourquoi ne pas dénoncer le phénomène contraire en jeu dans l’ « opération » du Grand Paris ? La réponse se situe bien entendu au niveau politique, mais lequel ?

Le 12 juin dernier nous étions à Barcelone pour le séminaire « Culture, développement durable et pouvoir locaux : quels enjeux pour la prochaine décennie ? ». Nous reviendrons dans un autre post sur l’intégralité de cette journée mais ce qu’il apparaît intéressant de mettre en évidence ici, c’est que tout le monde a l’impression de faire de l’agenda 21, du développement durable, (les effets de communication sont passés par là) mais pour ce qui concerne la démarche structurée (impliquant tous les secteurs) et l’outil en tant que tel, le chemin à parcourir est encore long. La culture est une réponse possible, s’il on observe notamment le tout dernier plan d’action pour le développement durable 2009-2013 du Québec… nous y reviendrons aussi.

Sur la question des politiques du développement durable, on observe que les initiatives vis-à-vis du politique ne jouent pas dans les mêmes catégories.

Les villes risquent en effet d’être les grandes oubliées des négociations à venir de Copehnague. Le mot « ville » est absent de tous les textes préparatoires. Cités et Gouvernements Locaux Unis aura à lutter fermement pour que l’après Kyoto ne se négocie pas de gouvernement à gouvernement, d’autant que sans l’échelon local il est impossible de maîtriser une politique de développement durable. N’oublions pas que la grande majorité de la population mondiale est aujourd’hui dans les villes et le sera encore pour un moment.

Petite éclaircie qui pourrait amener à penser que la cause des villes n’est pas totalement perdue, la Banque Mondiale vient de modifier substantiellement sa stratégie urbaine. La rencontre qui s’y tient depuis le 28 juin et qui se termine ce soir au palais du Pharo à Marseille a pour thème « Villes face au changement climatique : répondre à un agenda urgent ».

Ce symposium est en effet un moment important puisque la Banque révise sa politique urbaine pour y intégrer la dimension du climat. Prévue en septembre, la nouvelle stratégie devrait donner un coup d’accélérateur à la recherche urbaine, recherche aujourd’hui très faible.

Cette faiblesse a été parfaitement pointée par François Bellanger, celui-ci mettant en évidence le « décrochage » de l’Occident, la fin de la modernité urbaine du modèle occidental. Le basculement de référentiel qui s’est opéré et a déjà été largement commenté (voir « Nylonkong » notamment) appelle de nouveaux arbitrages de l’esprit car les mentalités et les usages ont changé. L’accélération du changement de ces deux dernières années a été brillamment synthétisée hier et nous ne manquerons pas d’y revenir car l’ensemble des données collectées est capital pour comprendre ce qu’il nous reste encore à accomplir.

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Un guide à suivre

Events arts councilL’Art Council d’Irlande du Nord vient de lancer un guide événementiel en ligne d’une simplicité qui en est presque insultante lorsqu’on sait la complexité et le manque de lisibilité des outils que les institutions culturelles nationales emploient généralement.

C’est là toute la réussite de la démarche. L’outil permet à toute institution et à tout citoyen de soumettre en ligne un événement géo-indexé. Déjà en ligne, le site est sur le point d’être lancé officiellement via un vaste plan de promotion qui démontre qu’en Irlande on a parfaitement conscience que le tourisme est une ressource précieuse.

A destination du grand public, ce guide en ligne a été conçu pour faire la démonstration de la qualité et de la quantité de l’offre événementielle artistique du pays et pour encourage le public à y participer.

Chaque utilisateur peut cliquer sur le comté de son choix et obtient instantanément la liste des événements locaux accessibles.  La recherche peut bien entendu se faire en combinant plusieurs critères mais ce qui fait la performance de l’outil c’est qu’un clic suffit pour prendre connaissance de l’offre au niveau local comme au niveau national.

Comme cela sera probablement expliqué lors du tout prochain lancement de l’outil, il est clair que l’objectif revendiqué est triple :

  • une démarche constante d’amélioration du service au public pour que celui-ci puisse accéder à la culture et y contribuer,
  • booster la fréquentation des événements pour renforcer plus encore l’offre touristique nationale et locale,
  • encourager le tourisme culturel comme levier économique supplémentaire, capable de faire plus fortement fructifier les investissements et les financements dans les domaines culturels et artistiques.

En tout état de cause, il faut bien reconnaître qu’avec la démarche d’intégration de l’outil au sein des différentes stratégies touristiques, culturelles et territoriales du pays, c’est un pas supplémentaire vers la mutualisation utile, décomplexée de tout discours, concrête et opérationnelle. Prenons-en de la graine…

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Un secteur en transition

archeologie preventiveL’archéologie préventive relève de missions de service public et est partie intégrante de l’archéologie, c’est un fait et c’est ainsi qu’elle se définit.

Ce secteur d’activité qui consiste à réaliser des diagnostics et des fouilles archéologiques en amont des futurs chantiers, s’est fortement développé à partir de la fin des années 1970, ce qui est relativement récent, avec l’intensification des opérations d’aménagement du territoire, des grands travaux et constructions d’équipements et d’infrastructures.

Historiquement, c’est l’AFAN qui conduisit à partir de 1973 la majorité des fouilles préventives, à l’issue d’une initiative conjointe de l’Etat (ministères du budget et de la culture) mais son statut loi 1901 a finalement conduit à la création de l’INRAP en 2001, aujourd’hui principal acteur de l’archéologie préventive.

Son intervention est traditionnellement déclenchée de deux manières :

  • à la demande de l’Etat, il réalise les diagnostics sur l’emprise des travaux prévus par un aménageur public ou privé afin d’évaluer le potentiel archéologique du sous-sol,
  • il peut être choisi par l’aménageur pour mener des fouilles préventives si l’intérêt scientifique est jugé suffisant par l’Etat et que celui-ci prescrit une fouille.

Or depuis 2003, les collectivités locales ou les entreprises privées peuvent demander à l’Etat un agrément pour être habilités à réaliser la phase de fouille, les diagnostics étant entrepris exclusivement par l’INRAP ou les services archéologiques agréés par les collectivités locales.

De ce fait, la multiplication des demandes et des situations d’urgence a fini par poser la question du coût de la prise en charge des opérations, au point que l’archéologie préventive traverse aujourd’hui une crise de son financement.

Le financement des opérations d’archéologie préventive se fait de deux manières :

  • la redevance d’archéologie préventive : elle ne concerne pas spécifiquement une opération d’archéologie préventive donnée mais elle est due par toute personne projetant de travaux d’aménagement affectant le sous-sol ;
  • le prix des fouilles : il s’agit de la rémunération versée par l’aménageur et perçue directement par l’opérateur (INRAP, service archéologique territorial agrée ou toute personne morale agréée par l’Etat) en contrepartie des fouilles qu’il réalise.

On le sait, ces modes de financement ne permettent pas actuellement de couvrir le coût des opérations, notamment en raison des insuffisances de la redevance et des nombreuses possibilités d’exonérations.

Il convient de noter qu’il existe principalement quatre verrous économiques à prendre en considération, du plus technique au plus général :

  • la non-dissociation des opérations de diagnostic et des opérations de fouilles dans le calcul de la redevance,
  • l’indexation de la redevance sur la valeur de l’ensemble immobilier (ce qui n’est pas sans poser de problème compte-tenu de l’impact de la crise financière sur ce marché, malgré un relèvement progressif du taux de la redevance, fixé par la loi du 17 février 2009 : 0,4% de l’ensemble de la valeur de l’ensemble immobilier en 2009, déterminée en référence à la TLE, puis 0,5% en 2010),
  • l’absence de modalités supplémentaires de financement dans le dispositif de la redevance,
  • la difficulté de trouver des leviers supplémentaires et de nouvelles sources de financement.

En France, la richesse et la diversité des sous-sols sont telles que le nombre de sites archéologiques est estimé à plusieurs millions. Malgré l’absence de statistiques complètement fiables, l’INRAP a établi le ratio d’un site d’intérêt archéologique tous les 4 hectares.

Si nous prenons en compte le fait qu’on évalue à 60000 hectares par an la superficie cumulée des chantiers en France, nous comprenons immédiatement que la demande potentielle est considérable au niveau national. Répondre aux besoins et dans la durée devient donc un véritable casse-tête chinois.

On constate toutefois, à quelques exceptions près, un sous dimensionnement des moyens des structures existantes.

Les collectivités locales étant au premier rang de l’administration de la gestion et de l’aménagement du territoire, nous mesurons dans ce contexte la dimension stratégique (pour ne pas dire dramatiquement stratégique) que revêt l’activité d’un service d’archéologie préventive à la hauteur de l’enjeu pour son territoire (rappelons que la non-concurrence entre les territoire est la règle).

Rien donc d’étonnant à ce que sur les 64 opérateurs agréés pour la réalisation d’opérations archéologiques préventives qui existent aujourd’hui, 78% sont intégrés aux collectivités locales ou territoriales. Pourquoi faut-il encore et toujours que le service public finance ce qui coûte cher et que le privé investisse dans ce qui rapporte beaucoup ? N’y a-t-il pas de nouvelles dynamiques à faire surgir ou à inventer ? La question est faussement naïve, vous l’aurez compris.

Le secteur culturel est largement confronté aux problématiques de maîtrise des coûts, marqué par cette difficile équation qui concentre des travaux difficiles, complexes, la plupart du temps de grande ampleur, avec le souci de la gestion de la mission de service public ; cela vaut aussi pour l’archéologie préventive.

Récemment le département de l’Eure s’est lancé dans la réalisation d’un plan d’affaires permettant de développer son service existant, la MADE (Mission Archéologique du Département de l’Eure). Cette approche dite de « business plan » laisse entrevoir une volonté de plus en plus partagée au sein des collectivités d’aller au-delà des budgets qui appellent trop souvent des financements compensatoires en fin d’exercice. Les logiques anticipatrices et les logiques de développement viennent donc rejoindre les logiques de gestion des risques. Cela semble relever selon nous du principe de précaution.

Dans de nombreux domaines, l’Etat ayant parfois fait subir aux collectivités ce qu’ont peut appeler au fond un transfert d’une partie dette, les collectivités s’organisent de mieux en mieux pour tenter d’en atténuer les effets. Mais ce n’est pas une tâche aisée et des choix parfois difficiles sont à faire. Ce n’est pas le chantier initié par le comité Balladur qui viendra nous démentir : l’enjeu est considérable, y compris pour le devenir du secteur de l’archéologie préventive et de facto pour la préservation d’une partie de notre patrimoine.

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Culture et intercommunalité

La prochaine journée de formation organisée par la Lettre du cadre territorial et la Lettre de l’intercommunalité, en partenariat avec l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) aura lieu le 4 juin au Brise Glace, à Annecy (Haute-Savoie). Thème : Un projet culturel intercommunal : vous y pensez ?


Les travaux de cette journée, organisée avec ceux qui se sont déjà engagés dans un projet culturel communautaire, répondront notamment aux questions suivantes : Quels sont les enjeux de la prise en compte de la compétence culture par l’interco. ? Dans quelles mesures l’intercommunalité modifie-t-elle les politiques publiques traditionnelles menées par les communes dans ce domaine ? Comment définir l’intérêt communautaire dans le champ culturel ? La culture peut-elle rester une compétence partagée entre communes et interco. au mépris du principe de subsidiarité ? L’Établissement public de coopération culturelle (EPCC), le bon outil pour une coopération intercommunale ?

Contacts : inscription : Valérie Isaac (04 76 93 71 04 – valerie.isaac@territorial.fr ), renseignement : Hugues Périnel (04 76 93 12 32 – hugues.perinel@territorial.fr ), Groupe Territorial, BP 215, 38506 Voiron cedex (www.territorial.fr )

Source : Ministère de la Culture et de la Communication.

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Sostenuto

Relais-Culture-Europe organise, le 19 mai, à Bruxelles, une conférence de presse pour le lancement du projet Sostenuto (penser la culture comme facteur d’innovation économique et sociale).


Comment renforcer les capacités d’innovation du secteur culturel dans l’espace méditerranéen ? Comment accompagner sa mutation vers de nouveaux modèles économiques et sociaux ? Comment encourager la prise en compte de ses capacités d’innovation par les décideurs, aménageurs et financeurs ?


Le projet Sostenuto propose d’expérimenter des pratiques innovantes dans le secteur culturel.
Quatre laboratoires appliqueront, dans le secteur culturel, quatre modes innovants d’organisation et de gestion : une couveuse d’activités et d’entreprises culturelles (Marseille, France) proposera à des entrepreneurs culturels de développer leurs projets en partageant des services et en bénéficiant d’un accompagnement à la structuration et la pérennisation de leurs structures ; un cluster regroupant des entreprises dans le domaine des métiers d’art (Chiusi, Italie) stimulera le développement de leurs compétences et de leurs activités économiques ; un système d’échange local non monétaire (Ljubljana, Slovénie) permettra l’échange de savoir-faire, services et compétences entre habitants, associations et institutions d’un quartier ; la mise en place de nouveaux modes de gouvernance (Kotor, Monténégro et Ligurie, Italie) soutiendra une meilleure prise en compte par les pouvoirs publics du secteur culturel dans leurs stratégies de développement.
Sur la base de ces expérimentations seront élaborés des scénarios sur les conditions d’émergence de nouvelles formes d’organisations économiques et sociales dans le secteur culturel. Les résultats en seront diffusés au travers notamment d’un site internet, de trois conférences transnationales et d’un Livre vert.
Les partenaires engagés sur ce projet sont : AMI, centre de développement pour les musiques actuelles (France), Bunker, production/formation dans le domaine des arts du spectacle (Slovénie), Citema, cité européenne des métiers d’art (Italie), Expeditio, centre pour le développement territorial durable (Monténégro), Relais Culture Europe, centre de ressources sur l’Europe et la culture (France), Université de Valence (Espagne) et Zunino e Partner, bureau d’études et cabinet d’architecture (Italie).


Contacts : Fabienne Trotte, Sylvine Bois-Choussy, Relais Culture Europe (01 53 40 95 79 – sostenuto@relais-culture-europe.org )

Source : Relais Culture Europe.

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Banlieues d’Europe

  • Inscrit dans la perspective des 16èmes rencontres, le prochain rendez-vous de Banlieues d’Europe aura lieu le 25 mai à 18h, dans ses locaux, autour de La ville invisible.


Il réunira deux acteurs qui mènent des projets à l’est de l’Europe : Silvia Cazacu, fondatrice et directrice de Banlieues d’Europ’Est (Bucarest, Roumanie) et Érick Gudimard, co-fondateur et directeur des Ateliers de l’Image (Marseille, France). 
Atelier de création sur la représentation des territoires à Marseille, La ville invisible a été créé par les Ateliers de l’Image en 2001. Il s’agit à travers la photo, le son ou la vidéo de proposer différentes manières d’être dans la ville. À l’origine de son existence, une expérience menée à Prague, il y a 15 ans. Les interventions, suivies d’échanges avec les participants, aborderont la question du Comment, face aux mutations urbaines, à l’ouest comme à l’est de l’Europe, peut-on avoir une approche diversifiée de la ville ?


L’entrée est libre mais le nombre de places étant limité, il est conseillé de réserver par courriel à : inscriptions.banlieuesdeurope@gmail.com ou par téléphone au : 04 72 60 97 80.
L’entrée se fait par le 2, rue d’Arménie, Lyon 3ème.
Ce rendez-vous sera également l’occasion de fêter l’ouverture du centre de ressources de Banlieues d’Europe.


Contact : Banlieues d’Europe, 271, rue Vendôme, 69003 Lyon (04 72 60 97 80 – banlieues.deurope@wanadoo.frwww.banlieues-europe.com )

 

Organisée en partenariat avec Banlieues d’Europ’Est, cette rencontre s’ouvrira, le 26 à 15h, par des interventions autour du thème Résistances et témoignages. Le thème de la journée du lendemain, De nouvelles dimensions culturelles, se déclinera en cinq débats : Nouveaux lieux, nouvelles démarches ; Nouveaux rapports à l’espace public ; Nouvelles approches des populations ; Résistances actuelles ; Échanges est-ouest et mobilité artistique.
L’inscription, gratuite, se fait par courriel avant le 15 juin : banlieues.deurope@wanadoo.fr

Contact : Banlieues d’Europe, 271, rue Vendôme, 69003 Lyon (04 72 60 97 80 – www.banlieues-europe.com )

Source : Ministère de la Culture et de la Communication.

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TILT

11 musées se rassemblent autour de l’art contemporain en région Centre pendant un an.

TILT est une manifestation qui s’inscrit dans une démarche de sensibilisation d’un large public à l’art contemporain. Elle trouve dans la pluralité des onze musées, répartis sur l’ensemble du territoire de la région Centre et la diversité de leurs collections (beaux-arts, société, histoire, patrimoine monumental, patrimoine technique, collections océaniennes, art contemporain) une large palette d’interventions et de choix.

TILT joue de croisements, d’allers-retours et de renvois à partir de territoires pluriels : la géographie, l’art, mais aussi la spécificité de chaque musée. Cette diversité rejoint la réalité d’un fonds qui est le témoin de la multitude des pratiques, des médiums, des approches, des diverses lectures de la création contemporaine. Elle permet de décliner une variété d’expositions – monographique, thématique, en écho aux collections – conçues comme autant de dialogues entre patrimoine et création contemporaine. Les projets se déclinent à des périodes différentes et créeront des rendez-vous en région Centre tout au long de l’année.

Pour plus d’informations,retrouvez l’ensemble du programme sur le site des musées de la région Centre en cliquant ici.

Source : Traits plastiques / CNAP

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Des enjeux partagés

 

Reconnu comme quatrième pilier du développement durable au même titre que le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement par le forum mondial de Porto Alegre en 2002, la culture fait désormais l’objet d’un Agenda 21 présenté à Barcelone en mai 2004 et soutenu par Cités et Gouvernements locaux unis. Cet agenda ou programme de réflexion et d’action pour le 21e siècle s’adresse particulièrement aux pouvoirs locaux et constitue un outil de travail complémentaire de la convention de l’Unesco pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Ce rendez-vous d’une journée permettra aux acteurs artistiques et culturels de faire connaître leurs initiatives en matière d’Agenda 21 de la Culture, mais aussi de s’informer des bonnes pratiques, de disposer des ressources dégagées par les expériences, les études et la recherche en la matière. L’approche de la question se fera d’un point de vue territorial et international avec des intervenants invités de Catalogne, de France, du Canada et d’Amérique du Sud.

Lieu de la conférence : Mairie de Barcelone, direction de la culture. Accès libre dans la limite des places disponibles.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Tour de France et d’Europe des politiques culturelles proposé par l’Observatoire des politiques culturelles à l’occasion de son 20e anniversaire.

Source : OPC

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Séminaire Paris Mix (actes)

Les actes du séminaire remarquable et remarqué de Paris Mix intitulé « Territoires métisses et innovants à la rencontre de la mondialisation : quel potentiel des industries culturelles pour l’attractivité internationale d’un territoire ? » viennent d’être mis en ligne.

Les suites de cette rencontre sont attendues avec beaucoup d’impatience et d’enthousiasme.

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Des Villes et des Régions

Organisé par le Comité des Régions et la Présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne, ce Sommet s’est déroulé les 5 et 6 mars à Prague.

Luc Van den Brande, Président du Comité des Régions a affirmé, à propos de la crise financière et économique, que les villes et les régions avaient clairement pris position contre toute forme de protectionnisme national. Il a également insisté sur la nécessité d’associer les collectivités locales et régionales aux différents plans de relance, la centralisation ne pouvant être, selon ses termes, le fondement d’une Europe dynamique et efficace. Les conclusions du Sommet sur ce point seront remises aux Chefs d’Etat et de gouvernements lors du prochain Conseil européen de printemps.

Danuta Hübner, Commissaire en charge de la politique régionale a évoqué l’avenir de la politique régionale. Elle a également présenté les premiers résultats de la consultation sur le Livre Vert sur la cohésion territoriale. La plupart des contributions donneraient à la cohésion territoriale un objectif de mobilisation des potentiels de développement et pas uniquement un objectif de compensation des handicaps.

Une consultation publique sur le thème de la croissance durable après 2010 a été ouverte aux collectivités locales européennes et aux associations qui les représentent. La date limite d’envoi des contributions est fixée au 20 avril 2009. La synthèse des réponses reçues sera présentée aux 27 Chefs d’Etat et de gouvernement lors du Conseil européen de printemps. Les résultats seront également discutés lors de l’édition 2009 des Open Days, en octobre prochain, puis intégrés à l’avis du Comité des Régions sur l’avenir de la stratégie de Lisbonne qui sera rédigé par Christine Chapman (UK/PSE).

Plus d’informations sur la consultation, cliquez ici.

Pour les conclusions du Sommet de Prague, cliquez ici.

 

Source MEPLF

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