Hier, le quatrième tour de l’élection pour le poste de directeur général de l’Unesco n’a pas permis de dégager une majorité pour déterminer un vainqueur. Au terme de ce nouveau scrutin, Il ne reste plus que Farouk Hosni, le ministre Egyptien dont la candidature fait toujours polémique et inquiète, qui obtient 29 votes ; la diplomate Bulgare Irana Bokova arrive à égalité avec 29 votes et le diplomate Algérien Mohammed Bedjaou est mis hors course puisqu’il n’obtient aucun vote.
Longtemps grand favori, le ministre Egyptien de la Culture a vu ses chances s’amenuiser au fil du processus de désignation entamé jeudi dernier, alors que ce dernier affirmait être en mesure d’obtenir un minimum de 30 votes. La perspective de voir Farouk Hosni à la tête de l’Unesco est dénoncée depuis des semaines mais ne fait toujours pas (ou presque) débat sur le fond ni sur ce que représenterait sa victoire pour l’avenir de la vénérable institution.
Un des enseignements de ce scrutin sous haute tension est qu’il ne se dégagera pas de consensus clair et net, ce qui témoigne de la sclérose ambiante alors que tout le monde s’accorde à dire que la question du changement est essentielle pour l’avenir de l’Unesco. En cas de nouvelle égalité entre les deux candidats à l’issue du 5e tour aujourd’hui, il sera procédé à un tirage au sort pour les départager, précise-t-on à l’Unesco. Cela signifie que les négociations et les tractations vont monter d’un cran et que la transparence de ces élections ne sera plus garantie.
Dans ces conditions, certains pays lèvent le ton pour appeler leurs gouvernements à changer leur vote. Officiellement en France jusqu’à hier, aucune mobilisation ni aucun engagement du moins façade, malgré une préférence chuchotée en coulisses pour le candidat Egyptien, ce qui constitue en soi une nouvelle contradiction entre les valeurs sans cesse martelées dans les leçons données au reste du monde (devenues une fierté nationale quasi irrationnelle) et une forme à peine déguisée de real politic qui laisse à penser que les changements tant attendus dans la gouvernance et la cohésion entre les nations sont toujours au mieux pour le moyen terme. Les subtilités françaises nous échappent, c’est un aveux dur à faire en France mais c’est une perception qui s’est profondément ancrée à l’étranger et pas uniquement dans les milieux intellectuels.
Un espoir semble toutefois naître aujourd’hui puisque, si nous en croyons les propos du New-York Times rapportés par l’excellent blog Save Unesco, 3 pays qui jusqu’ici devaient voter pour Farouk Hosni changent d’avis et font barrage (Italie, Israël et… la France !). Le suspense est insoutenable.
Il est en tout état de cause crucial qu’une majorité forte se dégage au cinquième tour (qui débute à 18h30 ce soir) sinon nous entrerions dans une période où tous les coups et les recours sont permis entre le temps de la conférence générale et celui du bureau exécutif.
L’Unesco et les Nations Unies incarnent toujours l’idéal et l’espoir d’un avenir meilleur pour l’humanité mais que de couleuvres avalées depuis leur création !
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19h10 – 5ème tour pour l’élection du directeur général de l’Unesco : un membre de la délégation égyptienne expulsé de l’UNESCO par Matsuura lui-même pour avoir tenté de payer 50K$ un délégué pour voter Hosni. Les rumeurs les plus folles depuis cet après-midi. Nous attendons fébrilement l’issue du vote….