Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

LIKE (R)evolution 2017: What Kind of Cooperation for Culture?

LIKE, a network committed to the development of cultural policies in Europe, is organising La Rencontre de Lisboa: What Kind of Cooperation for Culture, to be held in Lisbon, Portugal, on 24 – 26 May 2017. Cooperation is at the heart of the work of LIKE as a network.

The Lisbon event will be dedicated to getting an in-depth view of innovative models for cooperation, their potential impact on the face of the EU, and triggering non-linear European partnerships. The organizers invite local and regional authorities, cultural actors and operators from the arts as well as EU bodies and representatives to work together.

The following topics will be discussed: The future of cooperation in a multi-speed EU; Is territorial diversity an obstacle or an opportunity for EU cooperation? Are EU spaces of cooperation the new nuclei for a revitalized Europe? Cultural operators and actors of arts in EU programmes: strategies for survival; What is the urgency for cultural cooperation in Europe?

For more information, please visit: www.likeculture.eu/actualite/le-rendez-vous-de-lisboa

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Faire de l’action publique en faveur de la culture un levier de l’innovation sociale et politique

ICC

Passer du processus de mobilisation des usagers à une participation stratégique des citoyens.

Avec ce 8ème séminaire, l’Institut de Coopération pour la Culture poursuit l’exploration des problématiques autour des bibliothèques et médiathèques, en les considérant comme des équipements emblématiques des politiques culturelles publiques depuis plusieurs décennies. Ces lieux se sont résolument engagés dans un réexamen de leur place et de leur rôle dans l’espace public. Le numérique, dans toutes ses dimensions, a créé une situation relativement inédite obligeant les acteurs professionnels et politiques à réinterroger leurs pratiques.

Comme l’illustre le projet de la médiathèque de la Communauté de Communes entre Dore et Allier (Puy-de-Dôme), à Lezoux, la mise en place d’un processus collectif avec les futurs usagers de l’établissement ouvre de nouvelles perspectives dans la manière de penser la médiathèque de demain. La méthodologie utilisée et initiée par la 27e Région se situe en amont de la création effective de la médiathèque, et se propose d’apporter une vision générale de la médiathèque à partir des usages.

Le principe d’une résidence constitue au plan méthodologique l’élément central de cette démarche animée par une équipe pluridisciplinaire. L’analyse de cette expérience nous a conduit à poser un certain nombre de questions. Sur le processus proprement dit : en quoi l’exploration de ce projet est-elle différente des méthodes habituelles ? Le temps de résidence permet-il d’observer un déplacement du système d’acteurs ? Ce processus débouche-t-il sur de nouvelles modalités de décision politique et opérationnelle ? Cet investissement public très en amont de la construction effective de la médiathèque ouvre-t-il des perspectives nouvelles en termes d’ingénierie de coopération politique ? Sur la méthode : en quoi permet-elle effectivement d’envisager cet espace public d’une autre manière ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette expérience qui puissent être utiles à d’autres territoires et d’autres secteurs culturels ? C’est toute la question du transfert d’expérience et des conditions à réunir pour une généralisation de la méthode.

Pour lire l’intégralité de la cinquième contribution de l’Institut, cliquez ici.

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Pour repenser les enjeux culturels publics

Jjean-michel_lucas_opinionean-Michel Lucas s’est livré à un exercice de synthèse de l’ossature de l’argumentaire qu’il défend pour repenser les enjeux des politiques culturelles publiques, loin des approches actuelles repliées sur les enjeux particuliers du secteur comme des territoires.

Il en rappelle ici les balises universelles de la responsabilité culturelle publique dans une société soucieuse du développement des droits  humains.

 

A – Une éthique culturelle à quatre balises

Pour repenser les enjeux culturels publics, l’argumentaire développé ici repose sur le lien indissociable entre « culture » et « humanité ».

1 – Son point de départ est la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 pour laquelle l’idée même d’humanité impose que les êtres humains soient libres et égaux, en dignité et en droits, dotés de raison et faisant preuve de solidarité. Cette éthique publique universelle est la première balise indépassable : elle considère que pour faire humanité ensemble les personnes doivent être reconnues dans leurs droits fondamentaux à la liberté, à la dignité.

2 – La deuxième balise éthique s’en déduit : chaque être humain porte ses convictions, ses valeurs, ses croyances, sa manière de saisir le monde à travers son identité culturelle singulière. Nul ne peut lui dénier sa « culture » sans porter atteinte à sa liberté et à sa dignité, sans l’exclure de l’horizon commun de l’humanité. Chaque personne étant libre, elle échafaude son identité culturelle à sa façon, laquelle évolue au gré des relations avec les autres. Cela signifie que la personne n’est pas astreinte à une identité figée une fois pour toutes [1].

3 – La troisième balise impose que s’organise le maximum d’interactions entre toutes ces identités culturelles.

La légitimité accordée aux identités culturelles ne vaut que si les relations entre les personnes conduisent à la reconnaissance réciproque des unes par les autres. C’est la condition du vivre ensemble qui nécessite que la personne ajuste sa liberté et sa dignité culturelles à la liberté et la dignité culturelles des autres personnes. C’est en ce sens que la politique culturelle publique doit inévitablement considérer que « faire culture », c’est faire humanité ensemble, selon la définition de la culture de la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels [2] : la première responsabilité culturelle publique est de favoriser ces interactions réciproques entre les identités culturelles des personnes pour progresser vers une meilleure humanité [3]. Les politiques culturelles de l’Etat comme des collectivités devraient donc résister à leur enfermement dans une approche sectorielle des offres et des besoins de produits fabriqués par les professionnels des disciplines artistiques !

4 – La quatrième balise est celle de l’accès à plus d’autonomie. Certes, chaque identité culturelle singulière puise dans les références des groupes qui ont vu naître et grandir la personne ; mais l’espace public, par les interactions de reconnaissance qu’il suscite entre les identités culturelles, doit permettre à chacun de devenir un peu plus autonome dans ses choix culturels. L’enjeu public universel est de préserver « l’attachement » des personnes à leurs cultures d’origine pour mieux favoriser leurs « arrachements » nécessaires pour qu’elle s’affirment comme des personnes singulières [4]. La finalité est l’émancipation de la personne en humanité, au delà de son épanouissement individuel. Cet argumentaire conduit à affirmer que la politique publique doit renoncer à penser en terme d’identités culturelles collectives (identité du territoire, du groupe ethnique, de la religion..) comme si la personne était condamnée à subir le référentiel culturel des collectifs qui l’ont vu naître. Au mieux, on parlera « d’identifications » multiples de la personne aux collectifs qui nourrissent son identité, en veillant que soit respectée la balise de la liberté.

B – Ces balises de l’éthique publique de la culture étant posées, quelle est leur portée dans la pratique politique ?

1- Aucune réalité pratique ne pouvant être conforme aux principes, il y a TOUJOURS à discuter. Toujours à débattre sur ce qui est « bien » pour une identité culturelle et « mauvais » pour l’autre ! Les quatre balises doivent être considérées comme des points d’appui partagés (universels) pour guider les discussions publiques vers une décision qui permettra de faire un peu mieux humanité ensemble. Il s’agit d’organiser la « palabre » en confrontant les identités culturelles des personnes. La palabre est impérative pour accéder aux nécessaires interactions réciproques, bien au delà des formules simplistes de la participation citoyenne au bien commun. Les 4 balises sont les points de repère qui permettent d’apprécier si les compromis partiels issus de la discussion collective permettent le développement des droits humains. En ce sens un bon compromis devra être porteur de plus de droits humains conduisant les personnes à accéder à plus de liberté, plus de dignité, plus de relations de reconnaissance réciproque avec les autres, plus de capacités à agir et réagir pour plus d’humanité ensemble. Cette vision de l’humanité (approche ABDH [5]) a des conséquences immédiates sur la conception du développement de la planète. Elle met la personne et ses libertés au premier rang pour bâtir l’avenir et ne se contente pas de penser le développement en terme de réponses à de simples besoins. Comme le dit SEN : « si l’importance des vies humaines tient aussi à la liberté dont nous jouissons, l’idée de développement durable est à reformuler en conséquence » [6]. En ce sens, le respect des 4 balises impose de concevoir le développement durable comme un développement humain durable. [7]

C’est une quête éthique à ré-affirmer chaque jour et partout, puisque l’idéal des Droits Humains restera toujours un horizon à conquérir. D’où l’importance stratégique de la politique culturelle en démocratie.

2 – La palabre doit être correctement organisée. Elle doit être acceptée comme forme de négociation fondée sur la discussion « libre, ouverte et documentée » [8] sur la base d’arguments aussi rationalisés que possible. Chacun doit pouvoir disposer des outils permettant l’expression de ses « bonnes raisons » d’affirmer sa liberté, sa dignité et ses intérêts ! La polémique entre les identités et les différentes formes d’expression des conflits doit laisser place à la discussion démocratique et raisonnée entre les personnes (seules ou en groupes). Loin d’être une perte de temps pour l’action, cette démocratie, comme gouvernement par la discussion, est la condition d’une meilleure reconnaissance réciproque des identités culturelles, donc, du Mieux Vivre ensemble dans une société aspirant à devenir plus juste. Même s’il restera toujours de situations de conflits qui devront se résoudre autrement.

3 – Dans cette approche, les personnes sont alors « parties prenantes » des multiples délibérations de compromis qui forgent les règles de vie, formelles et informelles, de nos quotidiens. La société civile – notamment la vie associative – devient essentielle pour élaborer ensemble les standards du Vivre ensemble entre les identités culturelles des personnes – du pas de sa porte à son quartier, de sa ville à l’Europe ou au monde. Le plus d’humanité n’est pas seulement une affaire d’Etat car aucune personne n’est dispensée d’être un acteur du Vivre ensemble comme enjeu du développement des droits humains de chacun.

4 – Dans cette dynamique collective de relations entre les personnes, seules ou en groupes, la politique culturelle devra se préoccuper au premier chef des processus qui conduisent les uns et les autres à accéder à plus de reconnaissance de leur identité culturelle. Sa responsabilité sera de favoriser les trois formes concrètes de la reconnaissance : les gains de confiance en soi, liés aux relations d’empathie entre les personnes; les gains de respect de soi, liés au renforcement de droits à égalité de tous les autres ; les gains d’estime de soi, liés à la valeur particulière que les autres accordent aux activités de la personne.

5 – Une politique publique qui ignorerait les trois volets de la reconnaissance de la personne ouvrirait la voie à la société du mépris avec son cortège de « luttes pour la reconnaissance » par lesquelles les personnes s’affirment dans leurs identités culturelles à travers leur puissance d’agir ensemble. Cette dynamique des luttes pour la reconnaissance impose souvent des terrains de négociations inédits que la politique publique soucieuse du développement des droits humains doit savoir prendre en compte pour accéder à des compromis partiels, …. jusqu’aux prochaines tensions de reconnaissance.

 6 – Cette approche des enjeux culturels pour l’humanité accorde un rôle fondamental aux professionnels des arts.

a ) D’abord en application de la balise universelle de la liberté.

Les balises de la bonne humanité évoquée plus haut fixent les règles de réciprocité auxquelles chacun doit se conformer pour vivre ensemble. Mais par définition, ce compromis est inhumain car il fige l’expression de la liberté : s’il fallait que ces règles d’humanité demeurent inchangées, l’humanité ne le serait plus car elle poserait des interdits définitifs à l’expression des imaginaires. Or, la balise de la liberté d’appréhender le monde est universelle alors que les règles de la vie collective sont relatives aux circonstances.

Ainsi, la liberté d’expression artistique est là pour déplacer les bornes des compromis que la société humaine se donne à chaque moment, sur chaque territoire. C’est une responsabilité politique fondatrice des droits humains que de la garantir sous peine de sclérose de l’humanité.

b) En second lieu, l’enjeu de l’action collective est le développement des capabilités pour progresser vers une société plus juste où chaque personne peut, librement, mieux choisir « ce qu’elle a de bonnes raisons de valoriser ». (SEN) Si la personne se réfère toujours aux mêmes ressources culturelles, ses choix seront figés et réduits à la reproduction de l’identité culturelle stéréotypé des groupes auxquels elle se rattache. Pour faire toujours un peu mieux humanité ensemble, il est d’enjeu universel que les personnes puissent accéder à d’autres références, multiplier les interactions pour ouvrir de nouveaux parcours aux imaginaires et favoriser une plus grande puissance d’agir pour une meilleure reconnaissance. Pour pouvoir emprunter ces parcours d’émancipation, l’espace public (marchand ou non marchand) doit offrir aux personnes des opportunités de reconnaître le meilleur des disciplines artistiques. Il ne faut pourtant pas se tromper : si les professionnels du secteur artistique sont indispensables, seule la personne est légitime à débattre de ce qui accroît sa liberté et sa dignité de personne humaine SINGULIERE, sous peine de voir la politique culturelle « réifier » la personne en objet de marketing, en « public fidèle », en « habitant » ou « population éloignée de la culture.

c) Enfin, les responsables culturels publics devraient nécessairement s’assurer que les échanges marchands de produits culturels sont bien conformes aux enjeux de développement des droits humains des personnes. Ils ne devraient pas se contenter d’agir pour le développement des fréquentations des publics et des chiffres d’affaires des industries du secteur. En conséquence, ils devraient privilégier les organisations culturelles de l’économie solidaire qui garantissent le respect des quatre balises dans leurs relations aux personnes, en interne et en externe. Le développement des droits humains ne peut se contenter de la rentabilité marchande, même lorsqu’elle est répartie de manière plus juste.

Ainsi, l’enjeu culturel public ne relève pas d’une « exception » à la vie normale des êtres humains : il consiste à se mettre au service d’une humanité qui trouve plus juste que les personnes disposent de plus de libertés, de plus de dignité, de plus de capabilités, de plus de responsabilités pour faire un peu mieux « humanité ensemble ».

Jean-Michel LUCAS / Doc Kasimir Bisou* le 15/10/2013

Président de Trempolino, docteur d’Etat ès sciences économiques et maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne dont il fut le vice-président de 1982 à 1986, Jean-Michel Lucas fut également conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture Jack Lang de 1990 à 1992, où il y impulsa notamment le programme « Cafés Musiques ». Nommé Directeur régional des affaires culturelles d’Aquitaine en 1992, il mit en place une politique culturelle d’État en étroit partenariat avec les collectivités locales, et avec comme préoccupation de valoriser la place de la culture dans les politiques de la ville et des territoires ruraux. Ce « militant de l’action culturelle », connu sous le pseudonyme de Doc Kasimir Bisou, a participé à plusieurs projets sur le devenir des politiques culturelles et sur les légitimités dans lesquelles elles s’inscrivent. En Bretagne comme en Aquitaine, il fut par ailleurs à l’origine de nombreuses réalisations concernant les musiques amplifiées (RAMA, festival d’Uzeste, Rencontres Trans Musicales de Rennes…).

 

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Notes

[1] On doit considérer que les identités des personnes sont « variées, plurielles et dynamiques », comme le dit la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001.

Voir site Unesco :

http://portal.unesco.org/fr/ev.php- URL_ID=13179&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

[2] Voir la déclaration sur le site http://www.unifr.ch/iiedh/fr/publications/declaration

[3] Ce qui est étonnant c’est que le législateur français continue en 2013 à réduire la culture à des offres de produits sur les territoires (voir par exemple la commission des affaires culturelles sur la loi de décentralisation :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r1207.asp)

[4] Voir le précieux enseignement d’Alain Renaut dans « l’Humanisme de la diversité » éditions Flammarion.

[5] Voir l’Approche Basée sur les Droits de l’Homme en développement, http://unifribourg.ch/iiedh/assets/files/DS/DS19- ABDH-3.pdf

[6] Amartya SEN « L’idée de justice » Flammarion, page 306.

[7] Pour une démonstration détaillé voir JM Lucas et Doc Kasimir Bisou « Culture et développement durable » éditions IRma 2012

[8] Selon l’expression d’Amartya Sen dans « L’idée de justice » , (disponible en collection poche Champs).

Du même auteur sur cultural-engineering.com :

Vous pouvez retrouver toutes ses contributions en cliquant ici et n’hésitez pas à réagir et à contribuer au débat !

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Looking for social improvement through arts and culture

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Mexico’s Consejo Nacional para las Artes y la Cultura (Conaculta) presented today the pilot summer program, ‘Social Transformation through Arts and Culture’, which aims at lowering crime in 57 localities that account for 40% of the country’s violence.

During a press conference that took place at Palacio de Bellas Artes, Conaculta’s President, Rafael Tovar y de Teresa, stated that starting from today and until the 31st of August, 200 cultural actions will take place in 100 municipalities of 25 states, that will enable a diagnosis that act as the basis for the development of a strategy for cultural programmes with social impact.

According the Tovar y de Teresa, the cultural program will encompass different artistic areas (music, theatre, visual arts, cultural caravans, workshops, etc) and will be the first of its kind. Implementing the cultural program will allow for firm conclusions about the program to be reached, rather than making up assumptions about its capacity to prevent crime.“The idea is to reconstruct the insecurity and anti-social behavior found in these communities, using culture as a way to improve the quality of leisure time and to reinforce the identity and self-esteem of young people.”

According to the organizers of the program, this initiative is a result of the first line of action of the Programa Nacional para la Prevención Social de la Violencia y la Delincuencia (National Program for the Social Prevention of Violence and Crime), announced by President Enrique Peña Nieto on the 1st of December 2012, which gave a central role to arts and culture.

Source : Conaculta.

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Culture en Europe : les innovateurs du quotidien

innovateurs du quotidien

Innovateurs du quotidien est une publication gratuite commandée par IETM et réalisée par La Belle Ouvrage. Elle cherche à mettre en valeur des pratiques innovantes en matière d’organisation du travail dans le secteur culturel en Europe. Basée sur les études de cas réels, la publication vise à fournir aux acteurs culturels de nouveaux éléments de réflexion et d’action pour repenser leur organisation du travail. En 2010, l’IETM a conçu un nouveau plan sur trois ans pour la période 2011-2013. Ce plan s’était inspiré des contributions de la part des membres IETM, de leurs commentaires et rapports lors des réunions IETM, des réflexions qu’ils ont partagées avec le Conseil d’administration de l’IETM, et résultant de certains exercices sur les « visions de l’avenir ». Dans le cadre de ce plan, l’IETM a planifié une série de publications visant à adopter un autre regard et à examiner nos pratiques artistiques à travers les opinions d’experts dans les domaines social, politique et économique, plutôt qu’à travers les arts.
Il était logique de commencer par le sujet du « travail », lorsque les discours dominants placent le bénéfice financier (ou plutôt l’« austérité ») au-dessus du bien-être des employés. Lorsque l’argent se fait rare, la créativité de notre secteur ne peut-elle faire preuve de bonnes pratiques de travail liant efficacité et solidarité ? Comment les valeurs des arts, telles que la curiosité intellectuelle, l’esprit d’équipe et la générosité, mentionnées à maintes reprises, peuvent-elles se traduire sur le lieu de travail ? Nos projets artistiques visent à pousser le public à réfléchir à la vie ; nos pratiques professionnelles font-elles de même pour les personnes avec qui nous travaillons tous les jours ? Comment les générations ancienne et nouvelle échangent-elles leur savoir, tout en protégeant leurs valeurs respectives ?
La publication est téléchargeable ici.

 

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Londres 2012, un pari de passion et de raison ?

La BBC a diffusé tout récemment une très riche enquête de terrain en deux parties, venant s’ajouter à la longue liste des témoignages sur les régénérations urbaines et socio-culturelles en cours sur l’Est de Londres, et plus particulièrement dans les quartiers où se situe le site olympique. Un plaidoyer pour la dynamique politique et l’initiative culturelle et sociale « à l’anglaise » qui produit un effet miroir édifiant pour les territoires qui se replient sur eux-mêmes et qui démontre de la puissance et de la force économique, sociale et culturelle de la métropole, de ses communautés, de son état d’esprit si unique.

On ne peut pas éluder la question : les moyens colossaux mis en œuvre pour faire sortir de terre les équipements olympiques dans les temps (12 milliards de livres), auxquels s’ajoutent les plus de 600 millions de livres pour les Olympiades des Arts, pouvaient indiquer non sans craintes que cette course ne serait motivée que par le grandiose, l’éphémère de l’événement, la recherche du maximum de profitabilité et de visibilité immédiates, le tout au détriment de l’essentiel. Et bien, à ce stade, le sentiment général est partagé entre passion et raison.

Les aigreurs plus ou moins argumentées ou justifées de l’échec de la candidature française pour les JO de 2012 sont littéralement balayées par les dynamiques et les pratiques locales qui voient le jour et qui ont été initiées dans le cadre de la candidature de Londres en lien étroit avec la politique de la ville. Si on prend le quartier de Newham, zone industrielle sinistrée, c’est une métamorphose complète qui s’est opérée en 10 ans alors que tous s’accordent à dire qu’il aurait fallu 3 à 4 fois plus de temps pour obtenir le même résultat sans les Jeux.

La contribution des Jeux est colossale, elle déplace le centre de gravité de Londres et permettra à la métropole de s’offrir le plus grand parc urbain créé en Europe depuis 150 ans, de créer un complexe immobilier de 1429 maisons, de faire pousser un centre commercial à Westfiled qui aura coûté 2 milliards de livres (!), de revigorer l’emploi (40 000 personnes ont déjà travaillé sur les sites olympiques) et l’économie (avec 98% des contrats de constructions conclus avec des entreprises du Royaume-Uni), etc.

Pour ne prendre que Stratford City, le projet immobilier dont les coûts sont partagés entre secteur public et secteur privé, l’Etat a procédé à la viabilisation des terrains et c’est au promoteur Chelsfield, d’assurer la livraison des équipements et résidences entre 2007 et 2020. Les 4 800 logements destinés à accueillir les sportifs des Jeux seront revendus ou transformés en partie en logements sociaux. Ce projet de 1,3 million de m², inclura aussi 460 000 m² de bureaux, 150 000 m² de commerces, 2 000 chambres d’hôtel.

Tous les ingrédients économiques, touristiques et culturels sont réunis pour que Londres prenne une nouvelle avance dans tous les domaines et comme Barcelone en son temps, la métropole se réinvente en prenant bien soin de réunir tous les facteurs clés du succès de son attractivité pour les décennies à venir, ce qui était très loin d’être le cas dans le projet de candidature parisienne quoi qu’on en dise.

Dans ces documentaires et reportages, chaque image transpire la fierté et le sentiment d’être partie prenante, directement ou indirectement, quelle que soit la communauté à laquelle on appartient, quelle que soit sa catégorie socio-professionnelle. Chaque témoignage porte l’espoir d’un nouvel avenir bien au-delà de l’événement et c’est peut-être cela qui décuple les énergies du « ici et maintenant », comme on dit depuis que la compétition entre les métropoles du monde a décuplé sous l’influence des fonds souverains. Mais peu importe, il faut aussi savoir regarder les choses au plus près du terrain et au-delà de la vitrine qu’on s’efforce de nous proposer pour 2012.

Ce qui frappe dans cette fierté, c’est son caractère familier, intégrée dans l’esprit de chacun et dans les moindres aspects du quotidien, support d’action des instutions culturelles et sociales, objet de toutes les initiatives ou presque. Un espoir de régénération qui fait oublier les chantiers, les problèmes de circulation et de stationnement, qui atténue le poids de la crise, parce que ce qui se joue va bien au-delà de l’événement proprement dit : c’est la qualité du cadre de vie dont on prépare assiduement un héritage positif mais néanmoins complexe et préocupant.

Ce qui frappe c’est l’énergie déployée pour faire revivre le territoire, c’est l’enthousiasme de tous, y compris parmi ceux qui ont souffert et qui souffrent de la marginalisation de ces quartiers après la désindustrialisation ce cette partie tant déshéritée de Londres.

Ce qui frappe, c’est la quantité des projets locaux, comme si chaque personne était un projet en soi bénéficiant d’une émulation inconnue jusqu’alors.

C’est peut-être là que la différence se fait : dans la conviction que l’initiative privée est un support de l’intérêt général, dans la responsabilité partagée collectivement et individuellement et dont la cohésion sociale qu’elle engendre n’est pas qu’un objet de discours ou d’expérimentations vaines. C’est un fait culturel qui n’a rien de dogmatique ni de politique, contrairement à notre manière de concevoir la société en France, c’est un état d’esprit qui ne se fonde sur aucune règle établie de manière normative, autoritaire et centralisatrice. C’est une différence et une spécificité culturelles essentielle pour prévenir de toute tentation de transposition ou de comparaison à des fins électorales (comme c’est le cas avec l’Allemagne en ce moment dans la campagne présidentielle actuellement en France qui compare tout à tout pour soit créer les conditions du changement maintenant soit exploiter toutes les forces du pays pour sumonter la crise).

Alors oui, Londres, comme Barcelone en 1992, souhaite utiliser les JO pour véhiculer un message puissant au monde, Londres instrumentalise les JO pour véhiculer plusieurs messages : 
 incarner la ville de demain, tenir son rang de capitale économique du monde tout en étant une ville agréable à vivre, une ville durable et innovante, mais où l’innovation sociale est aussi importante que le développement économique. Et il est passionnant de voir comment tous les talents sont mis au service de cette innovation sociale.

Pour autant, avec de telles ambitions en construction, cela va-t-il entraîner une « gentrification » des ces quartiers comme c’est déjà le cas des quartiers plus à l’ouest et au sud de Londres ? La fameuse classe créative de Florida respectera-t-elle tant que cela la mixité sociale du terrain et les populations locales vont-elles tirer profit de cette régénération ?

La question de l’héritage des Jeux une fois ceux-ci terminées se pose depuis le début et compte tenu de la part laissée aux promoteurs immobiliers, l’impact économique des JO peut laisser supposer que les prix de l’immobilier risquent d’exploser et de pousser les habitants actuels à s’installer dans d’autres quartiers si rien n’est fait pour préserver la mixité. En même temps, on peut tout autant espérer que ce qui est approprié et en train de s’approprier par les habitants favorise dès à présent une inclusion sociale qu’on a rarement vue ailleurs et qui devra être prise en compte lors de l’après Jeux.

Les promoteurs bénéficiant d’un niveau général de taxe relativement bas à Londres, ils financent les équipements locaux en contre partie, c’est une mécanique anglaise bien huilée.

Dans ces conditions, on peut considérer les enjeux de deux manières complémentaires :

  • la régnération urbaine qui se régule uniquement par les infrastructures et les équipements fait courir le risque d’une déresponsabilisation de la collectivité vis-à-vis du sort réservé à ses administrés et la collectivité doit se donner les moyens (y compris contractuels) d’une vigilence totale en la matière ;
  • Londres est une ville qui se renouvelle continuellement au grès de ses mutations fonctionnelles et modes architecturales et de ce point de vue les Jeux (avec toutes les leçons qu’on peut tirer des éditions précédentes) portent les conditions de la soutenabilité de la régénération urbaine des quartiers les plus défavorisés respectueuse de la mixité et de l’innovation sociale tout en démultipliant autrement le rayonnement et l’attractivité de la métropole.

Si vous avez assisté aux cérémonies du nouvel an à Londres et notamment le spectacle pyrotechnique époustouflant à tous les sens du terme et à sa ferveur londonienne, on a envie d’y croire dans tous les cas. Rêve ou mirage, il y déjà de nombreux éléments de réponse sur le terrain.

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Le rôle social du musée, agir ensemble et créer des solidarités

Publié par l’Ocim, en partenariat avec la Fédération des écomusées et des musées de société, cet ouvrage explore deux champs de réflexion : la question de l’exclusion sociale comme objet d’étude et de collecte dans le champ patrimonial et l’exclusion de fait, de certains publics, dans les musées.

Sommaire

Avant-propos (Julie Guiyot-Corteville et Louis-Jean Gachet)

1. Musée, société, exclusion : approches culturelle et socio-économique

  • Le rôle social du musée (Élisabeth Caillet)
  • Le musée des trous de mémoire : collecte autour de l’exclusion (Julie Guiyot-Corteville)
  • Aux marches du musée (Philippe Mairot)
  • Exclusion et lien social (Gilles Ferréol)
  • Nouvelle approche de la richesse des exclus (Jean Gadrey)

2. Décloisonner le musée : mise en lumière d’actions de médiation adaptée

  • L’action culturelle en direction des publics dits du champ social : objectifs et enjeux (Michèle Protoyerides)
  • L’exclusion économique : l’exemple de l’écomusée de l’Avesnois (Anne-Marie Stiévenart)
  • Les actions hors les murs menées autour de l’exposition Le Roi Arthur, une légende en devenir aux Champs Libres à Rennes (Yves-Marie Guivarch)
  • L’accompagnement culturel des personnes en parcours d’insertion : créer des liens structurels et adopter de nouvelles postures (Éric Ferron)
  • L’exclusion des thématiques muséales : l’exemple de l’écomusée du Val-de-Bièvre (Alexandre Delarge)

3. Développer des partenariats : regards croisés de professionnels de la culture et du champ social

  • Vers un apprivoisement mutuel (Cécilia de Varine)
  • Franchir les portes des musées, c’est partager notre patrimoine commun et s’y inscrire en tant qu’individus et citoyens à part entière (Dominique Longueville)
  • Le décloisonnement social : des actions culturelles et artistiques à l’hôpital psychiatrique (Madeleine Abassade)

Collectif (sous la direction de Angèle Fourès, Delphine Grisot, Serge Lochot)

Collection Les Dossiers de l’Ocim

Editions OCIM (Office de Coopération et d’Informations Muséographiques)

Mars 2011 – 190 pages

15.00 euros (format papier)

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Art and Sustainability: Connecting Patterns for a Culture of Complexity

We are delighted to announce the publication of our member Sacha Kagan’s* new book « Art and Sustainability: Connecting Patterns for a Culture of Complexity ». This publication is the outcome of his PhD Thesis at Leuphana University. The book proposes an understanding of “culture(s) of sustainability”, “aesthetics of sustainability” and “art and sustainability”,  based on an in-depth theoretical elaboration and a critical discussion of several artists.

What is the cultural dimension of sustainability? This book offers a thought-provoking answer, with a theoretical synthesis on »cultures of sustainability«. Describing how modernity degenerated into a culture of unsustainability, to which the arts are contributing, Sacha Kagan engages us in a fundamental rethinking of our ways of knowing and seeing the world. We must learn not to be afraid of complexity, and to re-awaken a sensibility to patterns that connect. With an overview of ecological art over the past 40 years, and a discussion of art and social change, the book assesses the potential role of art in a much needed transformation process.

A4 flyer with the table of contents: PDF file

Links: Book page on the publisher’s website / Pre-Order page on the publisher’s website (besides, I noticed that pre-order seems to be also possible on amazon.de and amazon.co.uk)

Art and Sustainability: Connecting Patterns for a Culture of Complexity. Will be available in July 2011, ca. 476 p., ca. 39,80 € –ISBN 978-3-8376-1803-7

*Sacha Kagan is :

Sacha also published here :

 

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Art for social change – Poland’s cultural plans for EU Presidency

The European Culture Congress, one of the most important events concerning the cultural programme for Polish Presidency of the European Union Council, is scheduled to take place in Wrocław on September 8-11. Its motto is « Art for social change. »

The Congress will be organized by the Ministry of Culture and National Heritage, the National Audiovisual Institute and the Wrocław City Hall. 

The Congress is to be distinguished from other similar initiatives by combining theory with practice. Discussions of intellectuals on the phenomena of modern culture will be accompanied by interdisciplinary projects with the participation of artists, theoreticians, culture animators and journalists from EU and Eastern Partnership countries including Umberto Eco, Vaclav Havel, Krystian Lupa and Andrzej Wajda. The starting point for the discussion on the role of art in the modern world will be a book by Prof. Zygmunt Bauman on the evolution of European culture and scenarios of its future development. The book will be created during the Congress. The Congress will create an opportunity for one of the most outstanding Polish composer Krzysztof Penderecki to meet Radiohead guitarist Jonn Greenwood and electronic music artist Aphex Twin. Another highlight of the Congress is to be a performance by Krystian Lupa based on a text by Dorota Masłowska.

Source : Polish Market Online Edition

 

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Organiser un Forum ouvert et préparer une concertation nationale sur les enjeux culturels du développement durable

En préalable d’une grande concertation nationale organisée en novembre 2011 par Culture O Centre, Réseau Culture 21, l’Observatoire des politiques culturelles et la Plate-forme interrégionale sur la question de la contribution de la culture à un développement durable, une formation-action est proposée les 1er et 2 avril 2011 à Evry (France) pour préparer cette concertation.
L’ambition est d’impulser une dynamique coopérative et transversale en y associant, outre la sphère culturelle, la société civile, le monde de l’éducation, le secteur social, urbanistique, etc. Il s’agira de visualiser les étapes et les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’un Forum Ouvert, décoder les enjeux, les risques et les opportunités d’un tel événement, mettre en relation des personnes, préparer les équipes et les territoires à l’organisation de ces forums, initier une réflexion collective élargie sur la question de la contribution de la culture à un développement durable.
La formation s’adresse aux équipes organisatrices de forums territorialisés, quelle que soit leur fonction ainsi qu’à tous les acteurs intéressés : élus, personnel des collectivités territoriales, salariés des entreprises du secteur culturel, de l’éducation, du secteur social, du développement durable, de l’urbanisme… 
Pré-inscription pour prise en charge formation continue (Uniformation) avant le 20 janvier 2011.

Coût par participant : 550 € (nombre de places limité)

Informations et bulletin d’inscription

> Contact Plate-forme Interrégionale – Stéphane Grosclaude : Tél. +33 6 73 73 84 53 – contact@pfi-culture.org

Source : Banlieues d’Europe

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XV Plenary session of the Cultural Sector Conference in Santiago de Compostela

The Minister of Culture, Ángeles González-Sinde, presided at the Hostal de los Reyes Católicos in Santiago de Compostela, the XV Plenary Meeting of the Cultural Sector, which brings together officials from the Ministry of Culture and representatives for culture from all the Autonomous Communities in Spain and the autonomous cities of Ceuta and Melilla.

At the beginning of the meeting, the General Director of Policy and Cultural Industries and the Minister of Culture and Tourism of Extremadura reported on developments from the Board of Education, Youth and Culture held on 18 and 19 November, which addressed a digital strategy for Europe (cultural / audiovisual). Conclusions were also adopted on the Work Plan for Culture (2011-2014), the role of culture in the fight against poverty and social exclusion, European film heritage and the challenges of the digital age and European cinema in the digital age.

Also, the General Director of Policy and Cultural Industries reported on the results of the pre-selection of candidates for the European Capital of Culture for 2016. Cities that have passed into the final selection stage are Burgos, Córdoba, Donostia / San Sebastian, Las Palmas de Gran Canaria, Segovia and Zaragoza.

Plenary Agreements
The study on cultural infrastructure management, shows that both in new cultural facilities and in regard to the proper maintenance and use of existing infrastructure, there needs to be laid clear actions and management models to deal with those susceptible in the current context of the need for optimization of existing resources. Therefore, the House has approved the creation, within the framework of the Sector Conference on Culture and according to Article 12 of its Rules, a Working Group to study and make proposals concerning a new management model for cultural infrastructure.

In addition, a new uniform criteria for all calls has been adopted, as has an agreement to appoint three independent representatives to the assessment committee for grant calls from the Ministry of Culture for the year 2011.

Finally, the House has approved the renewal of the Second Vice President of the Cultural Sector Conference. In 2011 the post will be given to the Minister of Culture and Tourism of the Autonomous Community of Asturias.

 

Source : Ministerio de Cultura.

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Forum Sostenuto

Petit rappel à propos d’un événement exceptionnel : le forum expérimental sur la culture et l’innovation sociale en Europe et dans l’espace Med, proposé dans le cadre du projet Sostenuto (tout aussi exceptionnel) « Penser la culture comme facteur d’innovation économique et sociale ».

Le cadre

De nombreux acteurs artistiques et culturels dans l’espace Med, en Europe ou dans le monde, ont pris acte des transformations importantes de nos sociétés et des difficultés qui en découlent. Ils investissent leur fonction d’expérimentateurs, d’explorateurs proposant de nouvelles voies.

En ce moment de crises multiples et confuses, l’Union européenne se cherche de nouvelles perspectives au travers de sa stratégie UE 2020. Dans ce contexte, il apparaît important de rappeler comment les acteurs culturels font face aux transformations sociales, à celles des politiques publiques ou celles des pratiques culturelles et artistiques (nouvelles pratiques communautaires, intégration des technologies de la communication, etc.).

Le Forum

A Ljubljana, les organisateurs font un pari : est-il possible, pendant trois jours, de rassembler nos intelligences, nos expériences et nos désirs afin de prendre collectivement position ? De démontrer le rôle déterminant que nous assumons dans ce moment de notre histoire, éclairant les sens, reconstruisant les solidarités, proposant de nouveaux modes de pensées, d’organisations et de relations.

Nous le pensons !

Vous êtes conviés à cette expérience où les acteurs tenteront de faire le point, sur leurs capacités à :

  • initier et accompagner les transformations économiques et sociales,
  • interroger un nouveau mode de relations sociales plus confiantes et solidaires,
  • créer de nouveaux modes de partage des savoirs et des richesses de nos sociétés.

Le forum débouchera notamment sur une déclaration commune, affirmant le souhait des acteurs dans cette redéfinition de l’action artistique et culturelle dans le champ social. Les organisateurs espèrent que cette déclaration reflètera les engagements et les analyses, mais aussi les espérances des acteurs présents dans une société européenne faisant de la citoyenneté, du partage et de la solidarité un des fondements de sa construction. Cette déclaration, rédigée collectivement, sera appuyée sur les échanges de savoirs et d’expériences.

Au programme :

  • une université ouverte
  • des forums d’échange d’expériences
  • une clinique des droits culturels
  • des ateliers d’écriture de la déclaration

Pour consulter le détail des activités de ces 3 jours et s’inscrire au Forum, cliquez ici

Pour plus d’informations sur le projet Sostenuto, cliquez ici.

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Synergie art et économie : la martingale de la créativité

Sixième chapitre de notre série de publications issues des rencontres débats passionnants qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Le document se consacre à l’élargissement des définitions de l’art et de la culture à travers la notion de «créativité » qui permet une synergie entre art et économie qui bouleverse nos conceptions traditionnelles. Dans quelle mesure les artistes peuvent-ils contribuer à une société de la connaissance et à la vitalité de la vie urbaine ? Comment les repérer et les solliciter ? Comment les associer à des dispositifs de politiques publiques ?

Pour consulter le document en ligne, cliquez ici. Vous pouvez également le télécharger dans notre box « Ressources ».

Pour consulter le chapitres précédents : chapitre 1chapitre 2chapitre 3chapitre 4, chapitre 5

*Docteur en sciences politiques (IEP de Paris), Pierre-Alain Four, a été chercheur associé au Pacte-CNRS (IEP de Grenoble) et est membre fondateur de l’Association pour la promotion et l’organisation de la recherche en sciences sociales (Aporss), puis de FRV100. Il a notamment travaillé sur les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), la vie intellectuelle en province et d’une manière générale sur de nombreuses questions culturelles et artistiques. Il a notamment analysé les relations entre artistes et amateurs, et la place des artistes insérés dans des dispositifs de politique publique éloignés de leur champ professionnel d’origine (politique de la ville par exemple). Il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montpellier III, à l’école des Beaux-Arts de La Réunion, à l’université Lyon2, etc. Il est actuellement veilleur culture pour la DPSA où entre autre missions, il anime et conçoit le cycle Grand Lyon Vision Culture.

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L’artiste engagé dans la Politique de la ville : les nouvelles règles du « je »

Cinquième chapitre de notre série de publications issues des rencontres débats passionnants qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Ce cinquième déjeuner-débat se focalise sur la contribution des artistes à la Politique de la ville.

Alors que le Grand Lyon intervient largement sur la ville, dans ses composantes socio-économiques et urbanistiques, quel regard peut-on porter sur les actions qui font appel à des artistes, dans le cadre de la Politique de la ville ?

Entre 2007 et 2009, environ 80 quartiers y sont inscrits à divers titres. Tous ont, outre les actions de développement sur les questions économiques, éducatives, sociales, etc., vu ces interventions complétées ou appuyées par la présence d’équipes artistiques. Ce Volet culture de la Politique de la ville pose de très nombreuses questions, dans des domaines divers. Mais tout d’abord, on est tenté de s’interroger sur sa genèse : comment en est-on arrivé à solliciter, puis à intégrer des artistes dans des dispositifs qui font du développement dans les quartiers en difficulté ? On verra que les prémisses de cette politique puisent à diverses sources, qui s’unifient sous le signe d’un remarquable volontarisme.

Pour consulter le rapport en ligne, cliquez ici. Vous pouvez également le télécharger dans notre box « Ressources ».

Pour consulter le chapitres précédents : chapitre 1chapitre 2chapitre 3chapitre 4.

*Docteur en sciences politiques (IEP de Paris), Pierre-Alain Four, a été chercheur associé au Pacte-CNRS (IEP de Grenoble) et est membre fondateur de l’Association pour la promotion et l’organisation de la recherche en sciences sociales (Aporss), puis de FRV100. Il a notamment travaillé sur les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), la vie intellectuelle en province et d’une manière générale sur de nombreuses questions culturelles et artistiques. Il a notamment analysé les relations entre artistes et amateurs, et la place des artistes insérés dans des dispositifs de politique publique éloignés de leur champ professionnel d’origine (politique de la ville par exemple). Il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montpellier III, à l’école des Beaux-Arts de La Réunion, à l’université Lyon2, etc. Il est actuellement veilleur culture pour la DPSA où entre autre missions, il anime et conçoit le cycle Grand Lyon Vision Culture.

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Autour de l’action muséale et des formes participatives

Banlieues d’Europe vous attend pour un rendez-vous thématique « Autour de l’action muséale et des formes participatives »  le 26 avril 2010 à 18H30 au Musée Urbain Tony Garnier (Lyon-8e) avec Lain Watson, directeur adjoint de Tyne & Wear Archives Museums (Angleterre).

Situé dans la région de Newcastle au Nord-est de l’Angleterre, Tyne and Wear Archives Museums rassemble 12 musées et galeries qui accueillent chaque année 1,5 millions de visiteurs.
Ce réseau d’équipements doit son succès à la mise en place de projets encourageant la population locale à interpréter son patrimoine dans toute sa diversité, et à s’approprier les musées et les collections comme moyens d’expression. Tyne and Wear museums est en effet particulièrement attentif à l’accès des publics dits « éloignés », considérant que les musées ont un rôle important à jouer dans la cohésion sociale en favorisant la connaissance concrète du patrimoine immatériel des individus. Ces musées se donnent donc pour objectif  d’aider les individus à déterminer leur place au sein de la société. Lain Watson nous présentera des projets innovants menés en coopération avec les  habitants et la méthodologie utilisée pour permettre un véritable travail de co-construction.

Ce rendez-vous sera suivi d’une visite guidée nocturne du Musée à partir de 20h.

Lieu : Musée Urbain Tony Garnier – 4, rue des Serpollières/ Lyon 8e (Tram T2 et T4 : arrêt Bachut Mairie du 8ème).

Entrée libre sur inscription (nombre de places limité) : inscriptions.banlieuesdeurope@gmail.com

Contact Banlieues d’Europe – Amélie Dubosc : Tél. 04 72 60 97 80

Source : Banlieues d’Europe.

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Les collectivités territoriales face aux grands enjeux culturels / 2

Seconde partie du texte inédit de Jean-Michel Lucas, qui prend la forme d’un manifeste et ne manquera pas de susciter l’envie de débattre, à l’heure où la question de l’identité nationale impose non sans une certaine violence une pensée simplificatrice pour le moins risquée et donne l’impression désagréable qu’on est en train de jouer avec le feu.

II –  Enjeux culturels sur les territoires pour  reconstruire la politique culturelle

Face à l’affadissement gestionnaire du modèle culturel, il faut revenir aux enjeux  universels et ouvrir des chantiers pour progresser dans cette voie.

A – La  culture comme  enjeu politique universel.

Je  voudrais simplement souligner qu’au niveau international la question culturelle est  éminemment politique car elle se coltine avec les différences de « représentations du monde »  dont on sait qu’elles contribuent à aviver les tensions et les conflits entre  groupes humains. L’enjeu premier de la politique culturelle est alors de transformer ces « différences culturelles » qui séparent irrémédiablement les êtres humains en « diversité culturelle » qui postule que chacun  apporte, à sa façon,  sa part, modeste ou grandiose, à la construction de l’Humanité. « Repenser nos catégories culturelles et reconnaître les sources multiples de nos identités nous aide à oublier nos « différences » pour privilégier notre capacité commune à évoluer par interaction mutuelle. » [1]

1 – Tel pourrait être l’enjeu d’avenir pour reconstruire la politique culturelle. Cette approche devrait être largement partagée puisque notre pays, toute force politique confondue, a applaudi à la signature depuis 2001 des accords internationaux sur  la diversité culturelle préparés par l’Unesco. La politique culturelle aurait dû ainsi remiser le vieux logiciel de la « démocratisation de la culture » pour le remplacer par le principe du « pluralisme culturel » fondé sur la reconnaissance des « droits culturels » des personnes [2].

Je tiens particulièrement à rappeler que les « droits culturels » s »appuient sur le principe universel de la  Déclaration  des droits de l’homme de 1948 dans son  article premier portant reconnaissance de l’égale dignité des êtres humains :  « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » A ce titre, nous dit la « Déclaration de Fribourg » sur les « droits culturels »: « Toute personne, aussi bien seule qu’en commun, a le droit  de choisir et de voir respecter son identité culturelle dans la diversité de ses modes d’expression ».

On retrouve cette perspective politique, dans le texte de l’agenda 21 de la culture qui, au  fond, plaide pour que le développement durable soit mis au service du respect des dignités culturelles des personnes et du Vivre ensemble.

2 – Pourtant cette universalité-là a déclenché une multitude de résistances. Beaucoup de commentateurs en France ont exprimé leurs réticences : pour eux, il s’agit d’un glissement vers une  définition anthropologique de la culture qui conduit au  relativisme culturel, lequel nourrit son enfant terrible : le communautarisme ! Le terme « identité culturelle  » fait naître  spontanément,  et sans égard pour la riche réflexion des théories de la reconnaissance, la crainte de la ruine de la « République »  !  Mais il n’est pas bon d’en rester à ces caricatures de la diversité culturelle et pour éviter les faux débats, je souhaite  préciser les conséquences du principe de la reconnaissance des droits culturels de la personne :

*) Première conséquence évidente : avec les droits culturels, la première responsabilité de la politique de la culture est de garantir le respect  de la dignité culturelle de la personne. De garantir, par conséquent, à chaque identité culturelle le respect du sens et de la valeur qu’elle donne à sa vie.  La politique culturelle ne peut plus se contenter d’être une machine  publique à produire des « des biens et services »  culturels. Elle ne doit pas rester enfermée dans une approche réduite à un secteur d’activité, d’une offre de marchandises, même de qualité, sur le marché public des loisirs. Elle doit résister à toute forme de réification de ses enjeux.

*) La seconde responsabilité est encore plus redoutable : si la politique culturelle respecte la personne dans sa dignité culturelle, en contrepartie, il est impératif que la personne ne porte pas elle-même atteinte aux autres dignités culturelles c’est-à-dire aux autres identités culturelles. C’est la condition  première pour l’avenir de l’Humanité : la « liberté des cultures »  ne peut  pas servir à justifier l’hostilité, le « mépris », l’« invisibilité », dirait Axel Honneth [3] des cultures des autres.

Voilà donc une politique de la diversité  culturelle dont la responsabilité fondamentale sera d’organiser la confrontation du sens et des valeurs des cultures des différents groupes de la Cité pour s’assurer que les identités culturelles ne soient pas génératrices de manifestations de haine, de mépris, d’irrespect pour les autres identités des personnes.

Or, il  faut bien admettre que peu de décideurs politiques français font référence aux « droits culturels » en ces temps de débat sur « l’identité nationale » . Il  reste donc entièrement à « les convaincre qu’il faut investir dans la diversité culturelle comme dimension essentielle du dialogue interculturel, parce qu’elle peut renouveler nos approches du développement durable, qu’elle est une garantie de l’exercice effectif des libertés et des droits de l’homme universellement reconnus, et qu’elle peut contribuer à  renforcer la cohésion sociale et la gouvernance démocratique. »[4] , comme vient de le répéter le « Second rapport mondial sur la diversité culturelle ».

Toutefois, dans le contexte français si sensible sur les questions d’identité culturelle, il ne me paraît guère opportun de placer le débat au niveau des principes d’universalité des droits culturels.  Pour envisager la  reconstruction de la politique culturelle, je préfère suggérer la réalisation au niveau des collectivités de quatre chantiers de « bonnes pratiques  » dont l’évaluation pourrait nourrir de plus saines discussions.

B – Quatre chantiers pour la  culture en débats

Les quatre chantiers concernent les étapes clés de la reconstruction de la politique culturelle : l’écoute des cultures, l’expérimentation artistique, les interactions et interconnexions des identités dans l’espace public, l’économie créative solidaire. Les « bonnes pratiques » que l’on observe déjà ici ou là sur le terrain permettent de mieux situer les grands enjeux culturels pour les territoires.

1 – Le chantier de l’écoute culturelle

Contrairement à la démocratisation de la culture, il s’agit ici d’être attentif à la culture de ceux qui ne croisent jamais la politique culturelle publique. A chaque niveau de l’espace public – dans la rue comme dans les institutions et les associations ouvertes sur la cité – il s’agit de « prendre soin » des dignités culturelles pour qu’elles trouvent leur place dans la vie collective. La politique culturelle au niveau territorial devrait alors encourager la mise en place progressive de dispositifs d’écoute des personnes, leur laissant le temps de formuler leurs « différences » culturelles  pour en faire des « diversités ».

De tels propos paraîtront étranges à ceux qui connaissent bien les institutions culturelles de notre pays, identifiées par leur dimension disciplinaire. Pourtant, la perspective de « prendre soin » des personnes est très concrète pour des musées aussi importants que ceux de Newcastle qui sont fréquentés par 1,5 million de personnes. Comment le directeur du musée présente -t-il  son activité ? Il  ne dit pas comme un directeur de musée en France : « mon musée possède une collection composée d’ « oeuvres » de grande valeur universelle ; chers publics, populations, touristes, venez voir nos expositions et venez rencontrer nos médiateurs qui vont vous montrer le bon chemin de la culture.»  Les musées de Newcastle se présentent autrement en disant  : «notre mission est de  permettre aux personnes et aux groupes de pouvoir mieux déterminer leur place dans le monde. Venez travailler avec vous, pour dire aux autres ce que vous avez à leur dire car nos compétences sont au service de la construction de votre identité culturelle. Nous ferons ensemble un parcours qui vous permettra d’être dans l’espace public acteurs de votre identité, d’être ainsi mieux reconnus par les autres et de mieux les respecter. » En anglais, ces musées se présentent ainsi à la société civile : “Most importantly, it is an organisation, literally, with a mission : To help people determine their place in the World and define their identities, so enhancing their self-respect and their respect for others.”

Cette conception de l’intervention culturelle publique ne se pense plus ni en terme de « consommateurs » apportant une contrepartie monétaire pour accéder à l’offre artistique,  ni en terme de  « public », « d’usager »  ou d’habitants,  bénéficiant à coût réduit du service des expositions du musée. Avec la figure de la dignité culturelle, l’enjeu public instaure entre les deux parties (le musée et le groupe de personnes) un engagement solide de réciprocité, qui prend concrètement la forme d’un document d’évaluation préalable où chacun décrit ses espoirs, objectifs et ressources apportés au projet co-construit ensemble ; un document qui vaut protocole d’accord d’éthique culturelle entre l’institution et les personnes.

Cet exemple illustre une « bonne pratique » de politique interculturelle :  l’enjeu du travail avec les professionnels est de contribuer à forger une culture commune à partir d’identités culturelles différentes. En pratique, l’équipe du musée travaille durant plusieurs mois avec des groupes de personnes  désireuses de dire aux autres ce qu’elles sont et, entre expositions, vidéos, soirées, débats, ces bonnes pratiques construisent la confrontation culturelle, avec la qualité technique apportée par l’équipe du musée et la volonté de reconnaissance apportée par le  groupe.[5] La culture  commune s’élabore à partir de cette  confrontation maîtrisée avec les autres identités culturelles.

Cette politique culturelle fait le pari que la reconnaissance des personnes réduit les  risques d’enfermement dans un culture communautaire particulière. Son credo est que les différences culturelles ne doivent pas demeurer masquées, confinées dans la vie privée et éloignées de la vie publique, (surtout quand elles prennent une dimension religieuse).  « Il est plus sain d’afficher ses différences et d’apprivoiser celles de l’Autre que de les occulter ou de les marginaliser, ce qui peut entraîner une fragmentation propice à la formation de stéréotypes et des fondamentalismes » [6]

Je conclus en faisant observer que nombre d’acteurs en France sont attentifs aux « populations » (plus qu’aux personnes ) et à leurs caractéristiques culturelles mais, le plus souvent, ces acteurs sont consignés dans le registre du « socio culturel ». Leur travail ne se lit pas à l’aune de l’universalité des droits culturels. C’est alors, à mon sens, de la responsabilité du politique que de leur redonner ce sens et cette visibilité collective dans la construction de la culture commune, à l’égal de l’exemple de Newcastle.

2 – Le chantier de  l’expérimentation artistique

Avec les droits culturels des personnes, l’action publique doit combattre toutes les formes de stéréotypes qui nourrissent les  « replis identitaires». La politique culturelle doit donc veiller à ce que l’espace public bruisse de nouveaux signes qui déplacent les significations, provoquent du débat, attisent des  aspirations inédites,  captent les identités culturelles et les amènent à se recomposer. Plutôt que de s’entêter à parler de soutien « à la création artistique » (qui se termine en production d’un produit culturel à destination de quelques réseaux de  clientèles particulières), la politique culturelle ferait mieux  d’encourager les « expérimentations artistiques » comme pratiques de liberté  qui nourrissent l’espace public de « nouveaux repères sensibles » dynamisant  les possibilités d’interactions entre les identités.

La politique culturelle de la diversité doit impérativement faire place aux « stratégies d’artistes qui se proposent de changer les repères de ce qui est visible et énonçable, de faire voir ce qui n’était pas vu, de faire voir autrement ce qui était trop aisément vu, de mettre en rapport  ce qui ne l’était pas dans le but de produire des ruptures dans le tissu sensible des perceptions et dans la dynamique des affects », pour reprendre la  belle définition du travail de dissensus de l’artiste,  formulée par Jacques Rancière.  [7]

Dans un langage plus diplomatique fait pour ménager les compromis, le  « Second rapport  mondial sur la diversité culturelle » de l’Unesco donne aussi à ce chantier une importance primordiale :  « la diversité culturelle ne peut être préservée que si ses racines sont nourries en permanence par des réponses créatives apportées à un environnement en évolution rapide. En ce sens, la création artistique et toutes les formes d’innovation touchant à l’ensemble des activités humaines peuvent apparaître comme des sources d’imagination essentielles pour l’essor de la diversité culturelle. La créativité revêt ainsi une importance capitale pour la diversité culturelle, qui elle-même la favorise en retour. » [8]

C’est sans doute le chantier plus difficile à concrétiser actuellement car il prend  à revers les structures artistiques reconnues par la politique culturelle. Les élus le savent bien, l’acceptent souvent, le souhaitent plus rarement : ce qui fait culture de référence,  ce sont uniquement les oeuvres (toujours de qualité) choisies par les directeurs artistiques de ces structures.  Aucune discussion ne peut être légitime car elle mettrait en cause le principe de leur liberté de sélection des « oeuvres ». Alors qu’avec l’approche de l’expérimentation artistique, les équipes font leurs choix artistiques librement mais s’engagent au débat , à la confrontation avec les autres cultures. C’est cet engagement de faire société qui donne son sens politique d’intérêt général à l’expérimentation artistique et qui rappelle les grands moments des pionniers de la décentralisation théâtrale.

De ce point de vue, sans doute, faudrait-il que les élus soient plus attentifs localement aux équipes issues de ce que l’on appelle souvent à tort,   les « friches artistiques » et qui développent de telles « bonnes pratiques » d’expérimentation artistique, à l’exemple du réseau « Autre(s) parts ».

3 – Le chantier de la mise en oeuvre des interactions et interconnexions culturelles.

Les chantiers précédents de l’écoute culturelle et de l’expérimentation artistique n’ont de sens que s’ils débouchent sur des possibilités de se connecter à d’autres identités culturelles dans la cité,  élargie à tous les réseaux réels ou numériques auxquels elle est reliée. La « richesse » de cette politique culturelle naîtra des interactions qu’elle favorise.

Je reprendrais ici les propos éclairants de Patrice Meyer Bisch pour qui la « richesse culturelle » se comprend comme « une interaction entre les hommes, les communautés, les choses et leurs milieux, inscrivant et accumulant des  acquis, une multitude de connexions entre objets et  sujets. Ces connexions constituent au sens propre un capital culturel : un instrument de production et de création ». Alors qu’à l’inverse, « la pauvreté culturelle se reconnaît à la rareté des connexions avec leurs conséquences, les exclusions, les cloisonnements et l’incapacité de tisser des liens et donc de créer ».

Le travail des professionnels de l’art et de la culture consiste alors à favoriser les parcours des personnes dans ces réseaux de connexions culturelles.  Parcours qui ouvrent des opportunités pour construire sa personnalité,  être en interactions avec les autres, sans être réduit à l’état de spectateur anonyme d’une offre culturelle formatée. En quelque sorte, tracer un chemin vers l’émancipation, qui conduit au « brouillage de la frontière entre ceux qui agissent et ceux qui regardent, entre individus et membres du collectifs. » [9] pour reprendre les mots de Jacques Rancière.

On peut avoir des doutes sur l’avenir  d’une tel chantier d’interconnexions dont la dimension politique vise la construction du Vivre ensemble. On connaît tous le poids des découpages traditionnellement en vigueur dans la politique culturelle, soit par discipline artistique (arts plastiques, musiques,  théâtre, patrimoine bâti, etc..) ou par fonction (création, diffusion, formation, sensibilisation,   et..). On sait aussi que l’appel à la « transversalité » est souvent un leurre où chaque institution conserve son « quant à soi » et impose ses considérations techniques et disciplinaires aux instances politiques. Pour reconstruire la politique culturelle,  il conviendra donc de s’extraire de cette longue tradition française, ce qui ne pourra guère  se décréter.

Mais, si  l’on en juge par le chantier lancé à Quimper des évolutions sont certainement envisageables rapidement sur le terrain.

Concrètement la ville a souhaité s’investir dans un projet  culturel innovant sur l’espace urbain  « Max Jacob »,  composé d’un jardin des débuts du 20ème siècle entouré par un théâtre à l’italienne, un Gymnase et trois pavillons. Pour engager le projet, la ville a tenu à associer une dizaine de structures  culturelles très différentes en terme de champ artistique et culturel (théâtre, langue bretonne, musiques savantes, musiques bretonnes, musiques actuelles, art contemporain), en terme de fonction (formation,  animation, diffusion, création ), en terme de statuts juridiques ( associations, services municipaux, structures indépendantes, structures labelisées par le ministère de la culture…). Après la période de réflexion collective, la finalité du projet a été précisée en terme d’enjeux politiques partagés par tous les acteurs : ainsi, « le pôle Max jacob répond à la nécessité de concevoir les politiques publiques de la culture dans le cadre d’une démarche d’agenda 21 qui met au cœur des processus la participation des personnes et  les interactions entre les  cultures  comme sources d’émancipation et de développement du Vivre ensemble. »

L’innovation est triple :

i) l’enjeu politique n’est plus « la vraie culture  pour tous », (et son catalogue  d’offres culturelles vendues dans l’année),  mais les interactions culturelles entre les personnes qui construisent le Vivre ensemble dans la ville.

ii) Les structures demeurent totalement libres de leurs choix artistiques et culturels et si elles participent au projet c’est qu’elles partagent toutes la même éthique au delà des différences de leurs disciplines et de leurs fonctions. Sur la base de cette finalité éthique commune,  elles coconstruisent la dynamique du projet de politique culturelle du Max Jacob. Un  protocole d’accord éthique a ainsi été élaboré ; il sert de référence pour apprécier si les actions répondent bien aux finalités collectives énoncées.[10]

iii) Le protocole affirme aussi que les acteurs signataires ont leur part de responsabilité à prendre dans la gouvernance du projet collectif . La  gouvernance est donc partagée au sens où les structures s’engagent à participer aux discussions sur la répartition des ressources et la sélection des projets répondant aux finalités du protocole d’accord éthique.[11]

Dans cette cohérence participative, la politique culturelle a vraiment une dimension « politique » pour la vie de la cité : plus que sur le potentiel de la vente du catalogue de spectacles et d’expositions qu’elle finance, son enjeu territorial est de construire une dynamique d’interconnexions culturelles entre les personnes.

Il y a dans ces modalités de travail entre une collectivité et des acteurs culturels des signes manifestes de changements qui méritent d’être observées pour nourrir le jour venu le débat politique sur le sens et la valeur de la politique de  la culture. En tout cas, on peut certainement fonder de solides espoirs sur la démarche engagée car elle se montre cohérente avec l’approche globale du développement durable du territoire dans le cadre de l’approche de l’agenda 21 et de son volet culturel. [12]

Chantier 4 : le  chantier de l’économie solidaire des projets culturels.

Je  voudrais aussi appeler l’attention sur la logique économique de ces projets qui relèvent  de l’écoute culturelle, de l’expérimentation artistique, de l’interaction entre les identités.  Dans ces projets, ce n’est plus l’offre de produits  culturels à consommer qui justifie la politique culturelle, c’est l’engagement des personnes dans une éthique commune du Vivre ensemble. Ici, les acteurs vendent moins des spectacles qu’ils ne cherchent à faire partager leur passion pour leur art ; les spectateurs sont moins des publics acheteurs de billets que des « amateurs » passionnés et fortement motivés, construisant par ces interconnexions leur identité  de personne. C’est pourquoi, dans une approche plus humaniste que libérale, il serait bon de considérer ces activités où les personnes investissent beaucoup de leur identité culturelle comme des « services à la personne ».

Là encore, pour la politique publique, ce qui importe c’est la relation d’interaction culturelle entre les personnes et non les caractéristiques techniques des  activités ( concert,  atelier, représentation théâtrale, livres, etc..). L’enjeu politique d’intérêt général se lit dans les exigences éthiques que la politique culturelle se donne. On pourrait ainsi illustrer cette relation de personnes à personnes en terme de « compagnonnage », de « transmission de passions », même de « fan », pour faire comprendre que cet enthousiasme de la personne ne peut pas être réduit à un rapport marchand, l’un qui vend sa compétence artistique et l’autre qui l’achète,  alors que le  vécu des uns et des autres relève d’une relation de partage de mêmes  valeurs.

Ceux qui sont  attachés à une langue ou des formes culturelles puisant dans les « traditions » du territoire le comprennent parfaitement : la culture n’est pas seulement une offre et une demande de produits. Ainsi, il serait inacceptable de considérer que les fest noz, du moins beaucoup d’entre eux, sont de simples actes commerciaux où les organisateurs cherchent à capter le maximum de clientèle solvable. Ce type d’activités comme de multiples autres orchestrées par le milieu associatif [13] relève très souvent d’une volonté de partager des  » pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. » Je ne fais que reprendre ici la définition que donne l’Unesco du « patrimoine culturel immatériel » (PCI). Ainsi, lorsque une activité  culturelle « procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine », elle devrait ressortir d’une politique publique spécifique et non pas être considérée comme un produit régi par la loi de la concurrence sur les marchés. Question d’éthique de la vie collective et de relations entre les dignités culturelles.

Je me permets d’insister sur ce point particulier car tous les députés français, à l’unanimité, ont ratifié la loi autorisant le Président de la République a signer la convention de l’Unesco sur le Patrimoine culturel immatériel, Mais les pouvoirs publics ont depuis oublié totalement de renforcer le soutien à toutes ces associations qui contribuent à la valorisation du PCI,  donc à ces activités qui procurent « un sentiment d’identité et de continuité … »aux personnes du territoire !

Ainsi, dans notre démocratie, il devrait y avoir place pour une politique culturelle qui ne se résume ni à l’offre  des services culturels de l’Etat et des collectivités, ni à l’offre des industries culturelles, mais qui prendrait en compte une troisième voie : une autre économie de l’art et de la culture.

Cette perspective a été dessinée dans le manifeste de l’Ufisc qui regroupe des fédérations d’associations culturelles soucieuses de vivre dans une « économie plurielle ». [14] Ces acteurs  ne cherchent  pas le profit maximum de la vente des artistes, ne réclament pas non plus d’être intégralement financés par des subventions, estiment que les apports « bénévoles »  des personnes aux projets constituent un atout essentiel pour le Vivre Ensemble ».

L’enjeu culturel tend alors vers le développement d’une économie certes créative mais aussi solidaire qui met en avant une éthique partagée avec la collectivité. Comme l’indique le manifeste de l’UFISC :  » il s’agit d’inventer des dispositions juridiques  et fiscales pour que les initiatives citoyennes sans but lucratif ne soient plus systématiquement tiraillées entre les logiques marchandes et les logiques d’administration publique ».

Ainsi, à partir de « bonnes pratiques » conduites localement pour élaborer des  protocoles éthiques de l’intervention culturelle sur le territoire, organiser l’écoute culturelle des personnes, l’expérimentation artistique, le développement des interactions  et interconnexions entre les cultures, le soutien à l’économie créative solidaire, il sera sans doute possible d’engager la réflexion sur la reconstruction d’une politique culturelle soucieuse d’émancipation et de Vivre ensemble. Il y a là un enjeu essentiel qui concerne directement la définition du service culturel d’intérêt général au niveau européen. Pour l’instant, me semble -t-il, les réflexions sur le service économique d’intérêt général semblent ignorer la dimension éthique de cette politique culturelle construite sur la reconnaissance des droits culturels des personnes et du vivre ensemble.

C’est donc bien aux collectivités locales, dans le silence même du rapport Balladur de faire avancer de tels chantiers. C’est peut être,  espérons le, autour de ces bonnes pratiques que l’on pourrait préciser et concrétiser les récents propos du Parti socialiste  :  » Une conviction nous anime : la Culture a un rôle fondamentalement émancipateur, tant au plan individuel que collectif. L’économie et la société de demain reposeront au premier chef sur les capacités d’innovation, de connaissance, de création, de recherche. L’art et la culture constituent l’un des atouts décisifs de notre pays, à condition que l’on veuille bien leur redonner la priorité qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Il y a une multitude de femmes et d’hommes qui sont épris de Culture libre et vivante, des créateurs de toutes disciplines, venus d’horizons les plus divers, qui considèrent que l’art est d’abord un outil critique pour interroger le monde et interpeller nos certitudes. » [15]

Mais je pourrais avoir autant d’espoir en lisant les ambitions d’Europe écologie «  L’Ecologie Culturelle plutôt que le centralisme culturel. Par nature, la Culture est symbolique de ce changement fondamental. Au-delà des urgences, elle annonce et témoigne de l’indispensable changement de société. »

Mais ce n’est peut être qu’un espoir dont l’avenir se préfigure mal tant la conviction est répandue chez les acteurs de la politique culturelle publique que la « culture » n’est qu’un « secteur » d’activités avec des « professionnels » faits pour produire (créer)  et vendre (diffuser)  des biens et des services au prix ou en dessous du prix de marché !

Pour revenir à la première partie du texte, cliquez ici.


[1] Second rapport mondial sur la diversité culturelle », sur le site de l’Unesco

[2] Consulter particulièrement la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels

[3] Axel Honneth « la société du mépris » editions La découverte, et « la réification » nrf essais2007.

[4] Voir le second rapport mondial sur la diversité culturelle octobre 2009 sur le site de l’Unesco

[5] Voir le site du Tyne and Wear Museums

[6] Voir le rapport Bouchard /Taylor sur le site http://www.accommodements.qc.ca/

[7] Voir Jacques Rancière : le paradoxe de l’art politique »  in « Le spectateur émancipé » page 72.

[8] Voir le  » second rapport mondial sur la diversité culturelle » page 20, résumé en français sur le site de l’Unesco :  http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=39891&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

[9] Voir Jacques Rancière : » le spectateur émancipé », la Fabrique,  page 22

[10] A titre d’illustration, le principe 3 du protocole éthique énonce  que les projets des acteurs quelles que soient  leurs activités disciplinaires doivent « Favoriser collectivement les formes d’interactions entre les cultures ainsi que la participation des personnes au projet Max Jacob, considérant que « participation » et « interactions » sont sources d’émancipation et conditions du renforcement de la citoyenneté culturelle. »

[11] Le protocole d’accord éthique indique par exemple que les structures s’engagent dans la gouvernance du pôle Max Jacob à organiser  » les débats et confrontations publics sur le sens et les valeurs culturels et artistiques. En cas d’absence de consensus au sein du dispositif de gouvernance un rapport sur les positions des protagonistes est remis à la municipalité de Quimper qui procède aux arbitrages relevant de sa responsabilité publique. »On remarquera  aussi que le dispositif de  gouvernance collective est « considéré comme « instance d’évaluation » du projet  Max Jacob. A ce titre, il établit le protocole d’évaluation partagée, après accord sur la pertinence des enjeux et méthodes avec les structures concernées. Le dispositif veille à respecter les principes évaluatifs proposés par la Société française d’évaluation. »

[12] Voir agenda 21 de la culture

[13] On n’oubliera pas qu’il ya plus de 204 800 associations culturelles en France avec 4,3 millions d’adhérents et une  moyenne de 14 bénévoles par association, sur tous les territoires ; plus de 20 millions de français sont concernés  (un tiers de la population). Voir rapport de la cofac : « Propositions des fédérations et associations  de culture et de communication face à une crise de sens de l’action culturelle publique »

[14] l’UFISC regroupe la fédération des arts de la rue, la fédération des lieux de musiques amplifiées, le syndicat national des arts vivants,  le syndicat du cirque de création, la fédération des scènes de jazz, le centre international pour le théâtre itinérant , le réseau Chaînon, Actes-if,  le syndicat des musiques actuelles, Zone franche …

[15] Appel du secrétariat national du Parti socialiste
à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire du Ministère de la Culture

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Sostenuto

Relais-Culture-Europe organise, le 19 mai, à Bruxelles, une conférence de presse pour le lancement du projet Sostenuto (penser la culture comme facteur d’innovation économique et sociale).


Comment renforcer les capacités d’innovation du secteur culturel dans l’espace méditerranéen ? Comment accompagner sa mutation vers de nouveaux modèles économiques et sociaux ? Comment encourager la prise en compte de ses capacités d’innovation par les décideurs, aménageurs et financeurs ?


Le projet Sostenuto propose d’expérimenter des pratiques innovantes dans le secteur culturel.
Quatre laboratoires appliqueront, dans le secteur culturel, quatre modes innovants d’organisation et de gestion : une couveuse d’activités et d’entreprises culturelles (Marseille, France) proposera à des entrepreneurs culturels de développer leurs projets en partageant des services et en bénéficiant d’un accompagnement à la structuration et la pérennisation de leurs structures ; un cluster regroupant des entreprises dans le domaine des métiers d’art (Chiusi, Italie) stimulera le développement de leurs compétences et de leurs activités économiques ; un système d’échange local non monétaire (Ljubljana, Slovénie) permettra l’échange de savoir-faire, services et compétences entre habitants, associations et institutions d’un quartier ; la mise en place de nouveaux modes de gouvernance (Kotor, Monténégro et Ligurie, Italie) soutiendra une meilleure prise en compte par les pouvoirs publics du secteur culturel dans leurs stratégies de développement.
Sur la base de ces expérimentations seront élaborés des scénarios sur les conditions d’émergence de nouvelles formes d’organisations économiques et sociales dans le secteur culturel. Les résultats en seront diffusés au travers notamment d’un site internet, de trois conférences transnationales et d’un Livre vert.
Les partenaires engagés sur ce projet sont : AMI, centre de développement pour les musiques actuelles (France), Bunker, production/formation dans le domaine des arts du spectacle (Slovénie), Citema, cité européenne des métiers d’art (Italie), Expeditio, centre pour le développement territorial durable (Monténégro), Relais Culture Europe, centre de ressources sur l’Europe et la culture (France), Université de Valence (Espagne) et Zunino e Partner, bureau d’études et cabinet d’architecture (Italie).


Contacts : Fabienne Trotte, Sylvine Bois-Choussy, Relais Culture Europe (01 53 40 95 79 – sostenuto@relais-culture-europe.org )

Source : Relais Culture Europe.

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Régénération urbaine

Zutique Productions organise des rencontres nationales autour du thème Démarches artistiques et régénération urbaine, les 11 et 12 juin, dans différents lieux du quartier des Grésilles à Dijon. 
Cette problématique orientée sur les relations entre les opérateurs du champ culturel, du renouvellement urbain et du logement social se déclinera en plénières et en ateliers-débats. Comment les acteurs culturels prennent-ils en compte la régénération urbaine dans leurs projets ? Comment les professionnels du renouvellement urbain appréhendent-ils les champs artistiques et culturels ? Quels projets peuvent émerger entre ces différents acteurs ? Comment redonner la parole et la place aux habitants dans ces projets ?
Ces rencontres s’adressent aux acteurs culturels et sociaux, aux artistes, aux opérateurs du renouvellement urbain et du logement social, aux urbanistes, aux architectes, aux élus, aux chercheurs en sciences économiques, sociales, politiques, aux étudiants, aux habitants… tous ceux que cette problématique interpelle.
Elles sont gratuites, sur réservation auprès de Zutique Productions. Le formulaire est téléchargeable et à renvoyer, avant le 25 mai, par courriel ou par fax : 03 80 71 21 98.
Contact : inscriptions et réservations : Charlène Mercier, Zutique Productions, BP 27042, 21070 Dijon cedex (03 80 73 29 68 – colloque@zutique.comwww.zutique.com/colloque )

Source : Ministère de la culture et de la communication.

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Dynamiques sociales

Depuis 2004, un programme de recherches territorialisées a été initié en Île-de-France conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication (Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, DDAI / mission de la recherche et de la technologie et département des études, de la prospective et des statistiques) et par le ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables (Plan urbanisme construction architecture et Direction régionale de l’équipement d’Île-de-France).
Ce programme s’inscrit lui-même dans le cadre général du programme interministériel Cultures, villes et dynamiques sociales mis en œuvre depuis le début des années 90 qui a donné lieu à la réalisation de nombreuses recherches et manifestations. 
La spécificité des programmes de recherches territorialisées tient au fait qu’ils « visent à articuler la recherche (…) aux questions de politiques publiques dont les décideurs locaux ont la charge ». Il s’agit donc « de mobiliser les chercheurs au niveau national et inter-régional pour travailler au plus près des questions » relatives aux politiques culturelles territoriales.
Réalisé dans le cadre du programme Cultures et territoires en Ile-de-France, ce rapport de recherche dresse un état des lieux de la culture hip-hop et de son développement en Ile-de-France. Les auteurs ont réalisé une socio-histoire des lieux de pratique, de production et de diffusion du hip-hop sur ce territoire. Ils en ont dégagé trois grandes étapes correspondant aux trois décennies traversées par le mouvement hip-hop et se sont tout particulièrement intéressés aux régularités qui traversent ces périodes. Enfin, ils ont consacré la troisième et dernière partie de leur rapport aux politiques municipales menées vis-à-vis de cette culture.

Rapport de recherche : Cultures urbaines, territoire et action publique, Loïc Lafargue de Grangeneuve, Isabelle Kauffmann, Roberta Shapiro, avec la collaboration de Marisa Liebaut, Injep, octobre 2008.

Source : Ministère de la culture et de la communication

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Festival Micronomics

En 2005 Echelle inconnue mettait en place Nouvelle Donne, Rencontre internationales, d’artistes et d’architectes au carrefour de la question politique, de la participation et de l’intervention dans l’espace public. Cette rencontre voulait prendre pour centre la délicate question des économies propres à ces pratiques.

A Bruxelles, du 29 avril au 1er mai derniers, City Mine(d) a organisé le 2ième Festival MICRONOMICS et invite Stany Cambot à participer à l’atelier visant à mettre en question quelques mots clefs de l’économie sociale.

Début 2009, City Mine(d) a demandé à 5 chercheurs de formuler un point de vue sur l’intérêt des micro-initiatives dans le développement urbain et économique. Chacun d’entre-eux a écrit une proposition sur une thématique spécifique, allant de 

  1. THEORY : le vocabulaire qui est utilisé et détourné dans l’économie sociale ;
  2. TOOLS : les instruments qui existent et qui manquent pour soutenir les micro-initiatives ;
  3. GEOGRAPHY : l’impact des micro-initiatives sur la ville et le quartier ;
  4. ACTORS : qui sont les acteurs les plus importants dans l’économie sociale ;
  5. CHANGE : changements possibles pour stimuler et valoriser les initiatives à petite échelle.

Les 30 avril et 1er mai, des initiateurs de micro-initiatives, chercheurs et responsables politiques issus de toute l’Europe se positionneront, lors de workshops et ont cherché des convergences. Le 1er mai, les politiciens ont pu faire connaître au public leurs ambitions concernant les micro-initiatives (Soirée Micronomique) et le 2 mai tout le monde était le bienvenu pour discuter des conclusions (Forum).

Pour en savoir plus sur le séminaire, les thèmes des ateliers et les participants rendez-vous sur le site MICRONOMICS.

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