Cultural Engineering Group

Services & Ressources en ingénierie culturelle

WORLDCP, the global compendium, launched

WorldCP, a new international database of cultural policies, was launched in Melbourne on 3 October 2011 by IFACCA, the International Federation of Arts Councils and Culture Agencies. WorldCP will be a new central, web-based and continuously updated database of country-specific profiles of cultural policies, modelled on the Council of Europe/ERICarts Compendium of Cultural Policies and Trends in Europe. The prototype WorldCP website www.worldcp.org, currently operating for demonstration purposes, holds profiles of 12 countries on five continents (Africa, Australia, Europe, North America and Asia).

WorldCP is an important and indispensable project, which could provide the world community with many answers concerning identity, diversity and intercultural communication in our time.

Source : Culturelink

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Une création transmédia ou un concept indéfinissable

Depuis quelques mois nous avons progressé dans la compréhension du terme transmédia. Ceci étant dit il reste un long travail à faire au niveau des valeurs qu’il transporte dans son univers non seulement de création, mais de communautés de l’Internet. A la base : la rencontre de créations, de créateurs, d’industries, et un nombre considérable de discussions dans les réseaux sur le web, à travers des groupes et lors d’évènements privés ou publics, mais aussi des fils de discussions tant sur des plateformes ludiques, sociales que professionnelles.

La narration transmédia existe lorsque certaines conditions sont remplies et je vais m’en expliquer. Mais la narration transmédia, il me semble, est plus forte et plus durable si elle englobe des valeurs nécessaires aux bonnes pratiques de production, d’une part, et aux bonnes pratiques de la communauté au sens large, incluant le public et les usagers, qu’il s’agisse d’une audience passive, active, voire pro-active ou re-active.

Un récit est transporté et transformé. J’utilise à bon escient le mot transformation de façon à ce que les destinataires de mes messages aient dans leur esprit ce mot qui est aussi un synonyme du mot ouverture. Et non arrivons donc à la notion d’ouverture d’esprit.

Si votre récit est large et complexe il peut, grâce à la multiplicité des plateformes, des médias, s’étaler partout et se transformer en fonction du médium où l’histoire se déroule et en fonction des interactions qui vont en découler. Tout est possible. Tout reste à inventer.

Ce qu’on appelle dans les métiers des médias, le « storytelling », n’est en fait que le terme qui désigne la notion de récit, d’histoire dans le sens du conte. Ce qu’on appelle le « social media » est la forme de communication qui englobe les fonctions de l’Internet et qui est multiple dans le sens où cette communication fait appel à beaucoup de sens en même temps pour un être devenu « connecté ».

Peut importe les termes et les actions, ce qui ressort de cette imbroglio médiatique c’est que, comme d’habitude, chacun voit midi à sa porte. Les professionnels du marketing sont les plus rapides. Les industriels, vendeurs de matériel et services, mettent vite des moyens financiers et stratégies de marketing en place pour utiliser toutes les nouvelles techniques et astuces possibles pour mettre en avant leur marque. Logique. Les professionnels des industries culturelles reprennent le flambeau pour faire valoir leur talent et leur voix citoyenne. Légitime. Et les artistes arrivent en clamant leur indépendance et rappelant à tout va qu’ils avaient eu les idées avant en ressortant des dates et des études de cas, tout à fait compréhensible. Ne parlons même pas des chercheurs qui, entre temps, sont aller voir ailleurs pour être plus en phase avec leur idées (fuite des cerveaux).

En effet, ce qui a changé avec Internet, ce n’est pas seulement la totalité de nos relations et nos comportements, mais aussi la façon dont nous pouvons protéger nos valeurs et mettre en avant nos idées. Aller communiquer sur Internet est une démarche individuelle qui remet l’humain au centre de la vie sociale, politique, communicationnelle, certains diraient cognitive, et par conséquent culturelle.

 La culture EST, du verbe être, elle n’a pas besoin de se dire exceptionnelle.

Le terme transmédia existe depuis bien longtemps et on s’est amusé sur le web en fouillant et en partageant à son sujet. Soit. Il fait référence à l’étude des médias, à la théorie de la communication. Il renvoi à des notions conceptuelles et non techniques. Il est toujours difficile pour des apprenants à absorber des concepts. Alors les postulats et la maïeutique peuvent aider. Poser des postulats permet de réfléchir et de discuter. La Maïeutique nous vient des philosophies grecques (encore eux) et redonne à l’humain sa valeur en l’amenant à trouver des solutions par lui-même et en étant dans une phase d’apprentissage qui le grandit.

Le fait que la technologie du 21ème siècle soit arrivée si vite dans les mains de tous les confortables citoyens des pays forts développés, a donné l’occasion au concept transmédia de démarrer une nouvelle carrière ! En effet dans les industries du cinéma et du jeu – jeu vidéo, jeu sur Internet et sur mobile – voire aussi maintenant dans l’industrie littéraire, ce terme renvoi à des notions de récit étendu sur plusieurs média qui donnent à l’histoire et à ses personnages plus d’envergure, qui donnent aux créateurs plus de possibilités de lecture, et qui actionnent les alarmes de la production et distribution de produits culturels qui génèrent des revenus.

L’utilisation du terme dans les réseaux des industries culturelles fait vite des adeptes, mais aussi rapidement des réactions vives qui invitent à une réflexion sur tous les sujets délicats : visite du droit d’auteur, modèle économique, gestion de communautés, comportements et usages du public, nouveaux métiers des médias et de la culture, transformation des modèles traditionnels, incorporation des domaines liés tels que l’éducation et la citoyenneté… Il y a une dimension politique qui émane de la création transmédia et c’est aussi ce dont parle le Professeur Henry Jenkins dans « Convergence Culture » qui devrait être traduit en français actuellement.

La narration transmédia telle que possible avec les arts et la culture, est bien plus puissante qu’une opération marketing qui veut tenter un nouveau modèle économique pour continuer à atteindre un public cible, ou qui veut expérimenter avec les usages des audiences dispersées sur les plateformes de diffusion. Elle fait appel à la reconsidération de la manière dont les créateurs travaillent ensemble ou non, avec ou pour leur public, à la manière dont les égos se reconsidèrent pour non seulement créer, faire passer un message, et atteindre un public, ou encore, faire que leur œuvre soit durable et qu’elle ne soit pas noyée dans la masse de contenus créatifs que nous avons formée. Et quand bien même j’ai pu rencontrer des créateurs qui revendiquent la création transmédia, lorsque vient le moment de la concrétisation, l’égo surchargé empêche souvent la co-création et l’anticipation sur la non-possession de l’œuvre du point de vue artistique et intellectuel.

Si une œuvre transmédia est large et complexe, même si elle peut être faite avec toutes sortes de budgets et contraintes, elle demande une association d’expertises qui doivent être conduites par un chef d’orchestre. Chacun jouant de son instrument dans une œuvre symphonique qui sera appréciée à chaque fois différemment par son public. Pour que l’œuvre puisse trouver son modèle communautaire et économique, il faut que les interprètes, les co-créateurs, soient tous associés dés le départ et que la transparence règne. C’est très difficile à faire pour des créateurs qui se sont formés au droit d’auteur et au marketing de soi-même.

Le langage utilisé par la communauté internationale de praticiens transmédia est déjà polémique en anglais, alors on peut comprendre qu’il soit tâtonnant en français. Mais lorsque l’on prend la peine d’ouvrir son esprit comme l’on ouvre un livre dans lequel tout peut arriver, on devrait être capable d’arrêter la polémique et de prendre une position progressiste d’apprenant qui ensuite nous amène vers la co-création.

Il y a certes des pré requis que nous avons, au fur et à mesure des siècles, identifiés pour pouvoir non seulement vivre en communauté, mais surtout créer en communauté, et c’est avec les médias et les pratiques numériques que tout cela prend encore plus d’ampleur. Le créateur qui sait s’ouvrir aux pratiques numériques dans toute leur fonctions et leur amplitude, peut devenir un praticien transmédia certes, mais il serait intéressant qu’il puisse aussi revenir aux traditions socioculturelles qui prennent en compte tous les médias, et pas seulement ceux qui génèrent des revenus auprès des fournisseurs d’accès à Internet.

Etant donné qu’une création transmédia est forcément plus porteuse avec au moins deux langues, et que nous avons intégré dans notre vie courante la globalisation, il va de soit que les ressources les plus abouties et intéressantes demeurent dans la langue anglaise de façon à partager avec plusieurs territoires et cultures. Il serait idiot de penser qu’il y a une prédominance américaine car, en effet, non seulement les penseurs anglophones sont souvent inspirés par des penseurs européens, voire français, mais il y aussi beaucoup d’échanges entres experts, chercheurs et praticiens de tous pays.

Karine Halpern

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Karine Halpern est consultante en communication culturelle et numérique. Elle a créé des contenus crossmedia pour des agences gouvernementales et des institutions, conduit des travaux expérimentaux indépendants depuis les années 90, et a produit et réalisé des contenus créatifs de tous formats. Elle a débuté sa carrière dans le cinéma en sillonnant les festivals et marchés internationaux du film et de la télévision, travaillant dans la production, la vente et le marketing de programmes. Elle a fondé et dirigé des associations dédiées aux projets cinématographiques et multimédia. Cette année elle a conçu le jeu des « 7 Familles Transmédia » utilisé pour la créativité et le développement de projets. Karine détient un Master en Communication Publique et Politique en France et en Europe, ainsi qu’une certification en Médiation Culturelle du CNAM. Son concept @TransmediaReady a pour mission de plaider pour un « réseau de réseaux » et un processus d’apprentissage créatif. Karine intervient en conférences, anime et co-organise des ateliers de travail collaboratifs. Suivez son actualité sur ses blogs en français et en anglais.

TWITTER : @KHenthuZiasm // @TransmediaReady

BLOGS  : http://transmedia.owni.fr  //  www.khgoblog.com

PROJET:  www.transmediaready.com

FaceBook Karine Halpern http://facebook.com/KH2010

Postulats et accès à une série de liens et documentation (anglais) : http://www.slideshare.net/KHwork/transmedia-ready-masterclass-san-sebastian-film-festival-2011-bis

Au sujet de Henry Jenkins : http://www.henryjenkins.org/ // http://www.fastcompany.com/1745746/seven-myths-about-transmedia-storytelling-debunked

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Le futur des musées repose toujours plus sur leur capacité « en ligne »

Le British Museum de Londres. Photographie : Graeme Robertson

Au début du mois de juillet de l’année dernière s’était tenue une rencontre à Londres où Neil MacGregor, directeur du British Museum, et Sir Nicholas Serota, directeur de la Tate, avaient débattu parfois de manière tout à fait croustillante à la très prestigieuse London School of Economics and Political Science de la question du musée au XXIème siècle lors d’un événement co-organisé avec Thames & Hudson pour les 60 ans de la prestigieuse école londonienne.

Un podcast a été mis en ligne permettant ainsi d’écouter l’intégralité des échanges et, pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’y participer, Conxa Rodà, (chef de projet au Musée Picasso de Barcelone) nous mentionnait les 5 principaux enseignements à retenir, extraits parmi les publications du Guardian et de Social media and Communication, et que nous résumons ainsi :

  • La relation entre les médias et les musées s’est transformée : on voit de plus en plus les musées figurer dans les rubriques « News » et plus seulement dans les rubriques « Arts », c’est un nouvel espace de conquête et de développement pour l’avenir.
  • Le futur des musées reposera toujours plus sur l’Internet : la relation entre les institutions et leurs publics sera transformée plus encore avec Internet et les musées dans leur organisation deviendront plus proches d’organisations multimédia.
  • Les musées auront une audience mondiale et seront les lieux où les personnes du monde entier pourront échanger. Les institutions qui prendront cette problématique à bras le corps, le plus tôt et le plus loin possible, seront celles qui dans l’avenir feront autorité.
  • L’avenir verra les musées devenir des éditeurs et des diffuseurs de programmes en soi et nous verrons leurs équipes travailler de plus en plus en ligne pour plus d’efficacité  en utilisant et déployant plus de ressources mises en ligne.
  • Le défi qui devient de plus en plus important repose donc sur la capacité des équipes de travailler autant en ligne que dans les salles car un des enjeux est bel et bien la possibilité d’une meilleure et plus importante communication entre les conservateurs et les visiteurs.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Nous vous proposons de rassembler vos contributions et de faire le point ces mutations importantes dans le monde des musées. Parfois souhaitées ou parfois subies ces mutations bousculent les habitudes et réinterrogent les métiers, mais jusqu’à quel point ? A vos claviers !

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Wikipedia fait partie du patrimoine mondial

A l’occasion du dixième anniversaire de Wikipedia, les fondateurs de l’encyclopédie en ligne ont lancé une campagne pour que celle-ci soit portée sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’Unesco. Le quotidien de centre-gauche Tages-Anzeiger estime que Wikipédia mérite une telle distinction : « L’une des raisons à cela, c’est que le projet participatif Wikipédia est en crise : de moins en moins de volontaires écrivent. Parce que les articles les plus faciles à rédiger le sont déjà et que quelques centaines de vétérans dominent toutes les discussions – et ont écrit un ensemble de règles dissuasif de 30 pages pour garantir la qualité. Ces barrières sont un problème. Car les principaux contributeurs de l’encyclopédie n’étaient pas des professeurs mais des étudiants, comme le montre une étude. Tandis que les professeurs avaient un public contraint, leurs étudiants écrivaient pour une raison : se faire un nom. C’est pourquoi il n’est pas idiot d’honorer autant que possible le projet Wikipédia. En le portant sur la liste de l’Unesco. »

Source : BpB

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L’éthique: bien plus qu’une affaire de codes…

Les règles sont utiles aux talents; nuisibles aux génies.

– Victor Hugo

Depuis quelques mois on peut noter le désir croissant, tant dans le monde politique que dans les sociétés commerciales d’invoquer la nécessité de codes d’éthique afin d’encadrer ou de baliser les preneurs de décisions et de punir les fautifs. Cette invocation d’un code d’éthique, presque devenue une incantation, relève de la pensée magique et ne saurait à elle seule suffire à modifier les comportements déviants.

Il est impératif de réaliser, avant toute chose, que l’éthique relève de la culture d’une organisation ou d’une société et qu’une culture ne peut être « changée » en cliquant des doigts ou en faisant apparaître, comme par magie, un code d’éthique. Une culture, organisationnelle, politique ou sociétale, est le résultat d’actions ou de non-actions posées au fil des ans par les décideurs et il est prévisible que la migration d’une culture « éthique moins » à une culture « éthique plus » prendra un certain temps et sera le résultat de meilleures décisions, prises pour de meilleures raisons. Devant ces faits, le recours à un code d’éthique est-il la solution à tous les problèmes éthiques?

Avant tout, quelques éléments de définition s’imposent : rigoureusement parlant, selon notre définition de l’éthique, l’expression « code d’éthique » relève de l’oxymore : les deux mots (« code » et « éthique ») réfèrent en effet à des entités contradictoires. L’éthique, telle que nous la définissons, est une recherche et un questionnement sans cesse reconduits, qui se résument au fond à cette simple question : « Quoi faire pour bien faire ? » – quand le code, coupant court au questionnement, donne plutôt une réponse : « Vous devez (faire ceci) » ; « Vous ne devez pas (faire cela) ».

C’est pourquoi on préfère la dénomination « code de déontologie » à celle de « code d’éthique ». Si l’on se reporte à l’étymologie, le code de déontologie se définit comme l’énoncé des devoirs associés à l’exercice d’une profession ou d’une activité. Il s’accompagne généralement d’une structure permettant de sanctionner les éventuels contrevenants au code (de déontologie).

« Éthique » et « code d’éthique » (i.e. de déontologie) sont donc deux choses différentes ; ces choses sont-elles pour autant incompatibles ?

Non, bien sûr : l’effort éthique peut très bien s’articuler autour d’un code d’éthique, et le code d’éthique peut tout à fait être partie intégrante d’un effort éthique véritable.

Cependant, avant de se doter d’un code d’éthique, il convient de s’interroger sur sa finalité : Pourquoi veut-on un code ? Quel est l’objectif visé par ce code ?

Toute démarche d’éthicisation, quelle que soit l’organisation, procède d’un même constat : certaines des pratiques en cours dans l’organisation présentent le risque d’une possible incompatibilité avec les valeurs de celle-ci, qui représentent sa raison d’être et sa finalité dernière. L’effort éthique doit viser une rectification des façons de faire afin qu’elles puissent mieux s’arrimer avec la mission et les valeurs de l’organisation.

Une telle démarche suppose une réflexion approfondie sur les valeurs de l’organisation et sur les moyens appropriés à la poursuite de ces valeurs. Le code d’éthique n’est jamais qu’un moyen parmi d’autres moyens choisis pour s’assurer que les pratiques soient en belle harmonie avec les valeurs.

Quand survient un scandale, quand une frasque organisationnelle ou politique se trouve exposée au grand jour, on entend souvent les dirigeants dire : « On va se doter d’un code d’éthique, ces choses-là n’arriveront plus ». C’est là l’exemple parfait d’un mauvais recours au code d’éthique. Par ce geste, l’organisation veut dissuader et, espère-t-elle, bannir les comportements déviants en son sein. Il ne s’agit pas, ici, de changer les pratiques mais de punir les déviants. L’instauration d’un code ne procède pas d’une réflexion sur les valeurs et sur les façons de faire, mais plutôt d’un réflexe punitif excité par une exposition médiatique ou l’appréhension d’une telle exposition.

Dans ce cas précis, assez fréquent par ailleurs, l’instauration d’un code ne vise pas à instiguer des pratiques plus justes mais à baliser les pratiques existantes, supposant que ces dernières sont d’emblée éthiques – sous-entendant que ce sont les gens qui ne le sont pas.

Le code d’éthique peut être un bon moyen de véhiculer les valeurs, mais il faut prendre garde à ne pas remplacer l’éthique par un code. L’éthique ne peut faire l’économie d’une réflexion et, partant, d’une certaine remise en question. On peut faire l’économie du code, mais pas celle de la réflexion, qui est le fondement de l’éthique.

Quant à la question que nous posions en introduction, le code d’éthique est-il une solution à un problème éthique ?, la réponse ne saurait être parfaitement tranchée. Elle dépendra directement de la démarche réflexive entourant l’instauration du code d’éthique. Il faut aussi savoir qu’une telle démarche ne saurait être accomplie dans la précipitation.

On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter.

– Emmanuel Kant

 

Retrouvez sur Cultural Engineering Group les billets réflexifs de René Villemure, éthicien, conférencier, président fondateur de l’Institut québécois
d’éthique appliquée notamment aux domaines de l’innovation, de la culture et de la communication.

Billets réflexifs précédents publiés sur CEG :

Toutes les publications, les actualités et  les activités de René Villemure en cliquant ici.

 

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Access to culture

La Plateforme sur l’Accès à la Culture est en ligne depuis le 9 juin 2010. Sur www.access-to-culture.eu vous pourrez suivre le calendrier des activités et les actualités, télécharger des documents et recherches et trouver des informations utiles sur le cadre dans lequel les plateformes ont été créées. Le site contient aussi des liens vers les pages de tous les réseaux participants pour des informations détaillées sur chacun d’eux. Un aperçu précieux sur la diversité et l’expertise représentées dans la Plateforme sur l’Accès à la Culture.
Vous aussi pouvez avoir une voix : vous avez un exemple de bonnes pratiques que vous voudriez partager ? Vous organisez une conférence/ réunion et voudriez des informations sur le travail de la Plateforme ? Trouvez les formulaires sur www.access-to-culture.eu et engagez-vous.

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Réputation et notoriété

Parmi les nouveautés croustillantes de la rentrée, c’est avec un grand plaisir que nous allons désormais publier les « billets réflexifs » de René Villemure. Ethicien, conférencier, président fondateur de l’Institut québécois 
d’éthique appliquée notamment aux domaines de l’innovation, de la culture et de la communication, René Villemure est membre de CEG depuis près de deux ans et il nous fait l’honneur de partager ses réflexions et ses publications. A savourer sans la moindre modération.

*

Le monde est si corrompu que l’on acquiert la réputation d’homme de bien seulement en ne faisant point le mal.

- Duc de Lévis

Alors que l’actualité est occupée par les membres de la Commission Bastarache qui sont pris dans une  redoutable reprise de « Qui dit vrai ?», qu’est devenu le concept de réputation?  Ce concept est-il encore pertinent dans un monde de nouvelles en continu ou dans une société où tous Twittent tout et rien à s’en faire mal aux doigts? La réputation est-elle encore utile alors que tous ont accès à l’univers et peuvent jouer à l’éditeur ou au journaliste en publiant leur propre blogue?

Comme à l’habitude, quelques clarifications pourront éclairer la compréhension de ce concept.

La réputation est le nom associé au verbe « réputer », c’est-à-dire « calculer, compter, examiner, méditer ».  Réputer contient en son sens strict une nécessité de réflexion marquée par le « re », un doublon linguistique qui marque l’intensité, et par « putare », qui signifie « supputer » ou « estimer ». La réputation est, elle-même, dérivée de reputatio, c’est-à-dire « réflexion, examen, considération ».  Selon l’étymologie, « réputer » signifie « considérer comme », un peu à la manière de Corneille qui écrivait « Bien que vaincu, je me répute heureux ». La  réputation, à laquelle on réfère souvent comme étant « la bonne réputation », implique en son sein même un embryon d’honorabilité et contient en son cœur une composante morale qui résulte d’une appréciation personnelle.

La réputation c’est être reconnu.

Force est cependant de constater que la réputation est souvent confondue avec sa cousine la notoriété.  Cette dernière est issue directement de notorietas qui signifie « l’action d’être connu de tous »; la notoriété est aussi souvent associée à l’opinion que tous ont de quelque chose ou de quelqu’un.

La notoriété, c’est être connu.

La différence entre la réputation et la notoriété est illustrée par l’incontournable durée nécessaire à la construction de la réputation versus l’instantanéité ou la spontanéité offerte, par exemple, par les médias sociaux.

La réputation implique une réflexion, alors que la notoriété est parfois simplement affaire de retweet ; la réputation nécessite une profondeur alors que la notoriété n’a pas cette exigence.  Au fond, on arrive assez rapidement à la différence entre la crédibilité et la popularité. Hubert Reeves est crédible, sa réputation a été construite au fil du temps ; les participants à « Occupation Double » sont populaires, leur notoriété repose sur bien peu de choses…

Tout comme il existe une éthique de vitrine, qui a l’air de Bien Faire plutôt que de Bien Faire, il existe une réputation de vitrine. On l’appelle notoriété.

Au fond, la notoriété n’est qu’une réputation sans exigence… Malheureusement, pour certains, ce n’est que cette notoriété qui leur tiendra lieu de réputation.

*

La popularité c’est d’éternuer à l’écran et de recevoir le lendemain des centaines de cartes postales avec écrit : « À vos souhaits ».

-    Léon Zitrone

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Retrouvez toutes les publications, les actualités et  les activités de René Villemure en cliquant ici.

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Les chemins variés de l’émergence culturelle

Troisième chapitre de notre série de publications issues des rencontres débats passionnants qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Cette fois-ci, il s’agit de la question ô combien complexe de l’émergence culturelle.

Le champ culturel est en perpétuel mouvement et a fait de l’émergence un de ses traits d’identité les plus caractéristiques. Mais plusieurs facteurs contribuent à rendre le repérage de l’émergence plus complexe qu’autrefois : les frontières du domaine culturel s’élargissent, le public change de place, les nouvelles technologies modifient le rapport à l’œuvre, alors que les disciplines identifiées continuent à se renouveler et à pratiquer l’émergence…

Aussi, la question de la nature du regard à porter devient-elle centrale, puisqu’il faut embrasser un panorama très large couvrant différentes pratiques qui ne sont pas encore admises dans le champ artistique, mais qui ne peuvent en être exclues, toutes sortes de technologies, toutes sortes d’attitudes…

Cette séance dédiée aux « Chemins variés de l’émergence culturelle : nouvelles disciplines, nouvelles pratiques », se propose de faire le point sur les jeunes pousses identifiées ou en passe de l’être, manière d’insister sur la nécessité d’en faire un repérage plus systématisé et mieux capitalisé.

Pour consulter le rapport en ligne, cliquez ici. Vous pouvez également le télécharger dans notre box « Ressources ».

Pour consulter le chapitres précédents : chapitre 1, chapitre 2.

*Docteur en sciences politiques (IEP de Paris), Pierre-Alain Four, a été chercheur associé au Pacte-CNRS (IEP de Grenoble) et est membre fondateur de l’Association pour la promotion et l’organisation de la recherche en sciences sociales (Aporss), puis de FRV100. Il a notamment travaillé sur les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), la vie intellectuelle en province et d’une manière générale sur de nombreuses questions culturelles et artistiques. Il a notamment analysé les relations entre artistes et amateurs, et la place des artistes insérés dans des dispositifs de politique publique éloignés de leur champ professionnel d’origine (politique de la ville par exemple). Il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montpellier III, à l’école des Beaux-Arts de La Réunion, à l’université Lyon2, etc. Il est actuellement veilleur culture pour la DPSA où entre autre missions, il anime et conçoit le cycle Grand Lyon Vision Culture.

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Quelle peut être la place de l’artiste dans une société « du savoir » ?

Deuxième chapitre de notre série de publications issues des rencontres débats passionnants qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Au programme cette fois-ci, la place de l’artiste dans une société « du savoir ».

Bien loin de la place spécifique et coupée du monde que lui assigne la vision Romantique, l’artiste est aujourd’hui un individu qui aborde dans son travail de création, toutes sortes de sujets, de thèmes, de questions, puisant dans un répertoire de savoirs et de connaissances extrêmement hétérogène. Par ailleurs, son identité et la nature de son activité se réfèrent aussi à de très nombreux registres : intellectuel, critique militant, découvreur, bricoleur créatif… 

L’artiste est aujourd’hui un acteur à même d’associer et de faire tourner concepts, idées et technologies nouvelles comme d’autres moins récentes. Cependant,
ses dispositions et facultés sont méconnues et, entre les représentations relatives à son activité et la réalité du travail de l’artiste, il y a souvent un monde.

Pour consulter le rapport en ligne, cliquez ici. Vous pouvez également le télécharger dans notre box « Ressources ».

Pour consulter le chapitre précédent, cliquez ici.

*Docteur en sciences politiques (IEP de Paris), Pierre-Alain Four, a été chercheur associé au Pacte-CNRS (IEP de Grenoble) et est membre fondateur de l’Association pour la promotion et l’organisation de la recherche en sciences sociales (Aporss), puis de FRV100. Il a notamment travaillé sur les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), la vie intellectuelle en province et d’une manière générale sur de nombreuses questions culturelles et artistiques. Il a notamment analysé les relations entre artistes et amateurs, et la place des artistes insérés dans des dispositifs de politique publique éloignés de leur champ professionnel d’origine (politique de la ville par exemple). Il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montpellier III, à l’école des Beaux-Arts de La Réunion, à l’université Lyon2, etc. Il est actuellement veilleur culture pour la DPSA où entre autre missions, il anime et conçoit le cycle Grand Lyon Vision Culture.

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Le champ culturel est-il un univers en expansion ?

Nous inaugurons ce mois-ci une série de publications tout à fait passionnantes issues des rencontres débats qui ont eu lieu au sein du Grand Lyon dans le cadre du cycle de rencontres « Grand Lyon Vision Culture » et dont son concepteur Pierre-Alain Four* nous fait l’honneur et l’amitié de nous autoriser la diffusion. Voici donc le rapport du 1er déjeuner-débat d’un cycle mis en place pour aider le Grand Lyon à aborder le champ culturel.

Alors que la politique culturelle initiée par l’État dans les années 60 a largement contribué à définir le champ culturel, le paysage s’est profondément modifié depuis une trentaine d’années. En effet avec la montée en puissance des collectivités locales, ce sont de nouvelles politiques culturelles qui sont apparues recouvrant un périmètre différent de celui défini par l’intervention centrale.
Parallèlement, les pratiques des individus se sont elles aussi beaucoup diversifiées. Quant aux productions artistiques, sous l’influence de divers facteurs (immigration, nouvelles technologies, refondation de disciplines, etc.), elles se sont elles aussi beaucoup transformées. Ainsi le champ culturel apparaît-il en dissémination et en refondation constantes. De ce fait, il est malaisé à cerner, alors même qu’il occupe une place croissante dans nos sociétés.
Comment une grande agglomération peut-elle dès lors se situer dans ce contexte ?

Pour consulter le rapport en ligne, cliquez ici. Vous pouvez également le télécharger dans notre box « Ressources ».

Pour consulter le chapitre suivant, cliquez ici.

*Docteur en sciences politiques (IEP de Paris), Pierre-Alain Four, a été chercheur associé au Pacte-CNRS (IEP de Grenoble) et est membre fondateur de l’Association pour la promotion et l’organisation de la recherche en sciences sociales (Aporss), puis de FRV100. Il a notamment travaillé sur les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), la vie intellectuelle en province et d’une manière générale sur de nombreuses questions culturelles et artistiques. Il a notamment analysé les relations entre artistes et amateurs, et la place des artistes insérés dans des dispositifs de politique publique éloignés de leur champ professionnel d’origine (politique de la ville par exemple). Il a aussi été chargé de cours à l’Université de Montpellier III, à l’école des Beaux-Arts de La Réunion, à l’université Lyon2, etc. Il est actuellement veilleur culture pour la DPSA où entre autre missions, il anime et conçoit le cycle Grand Lyon Vision Culture.

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CALL FOR FUTURE

The ÜBER LEBENSKUNST project, an initiative project of the Federal Cultural Foundation in cooperation with the House of World Cultures, is turning the city of Berlin into a showcase for initiatives that bring together culture and sustainability and experiment with new models for action. They are looking for artistic projects and social initiatives that turn the impossible into a reality.

Whether neighborhood gardens, urban beekeepers, Wiki woods or climate pirates on Berlin’s Spree River: Models that put new forms of ecologically sustainable living to the test can be found everywhere in the world.

With the Call for Future, the ÜBER LEBENSKUNST wants to strengthen the dedication, spirit of innovation and expertise of local initiatives, bring these initiatives together and give them a broader public platform. To achieve this goal, a call for artistic and social initiatives has been put out to apply for project funding. Both conceptual and financial support will be provided (up to a maximum of €20,000 per project) for selected projects through to the final ÜBER LEBENSKUNST Festival to be held in the summer of 2011. Artistic projects are expressly welcomed, social initiatives and ideas from elsewhere that are carried out jointly with local partners both in and for Berlin. The application deadline is May 24, 2010.

The environment you work in is one that inspires groundbreaking new ideas. Which is why it’s important to pass the Call for Future along to your networks and contacts. Call For Future has been translated into 9 languages so that we can reach all of Berlin’s larger communities – Arabic, English, French, Polish, Russian, Serbian/Croatian/Bosnian, Spanish, Turkish and Vietnamese. The application form is available for downloading from www.ueber-lebenskunst.org/call.html.

ÜBER LEBENSKUNST is looking forward to receiving your utopian designs, project ideas and (im)possible suggestions.

Source : Cultura21

La version française de l’annonce est ici.

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Pour un art au monde

L’excellente revue Archée et Eric Clémens* nous font l’amitié de nous autoriser à diffuser ses réflexions parues le mois dernier à partir du livre « L’expérience des lieux esthétiques » de Norbert Hillaire paru aux éditions de L’Harmattan en 2008. Après l’esthétique du passage et l’anesthésie moderne, l’oeuvre d’art devient-elle aujourd’hui multimodale ?

Suis-je le seul à me passionner pour l’art d’aujourd’hui sans pour autant échapper à la confusion des sentiments : attirance, répulsion, enthousiasme, découragement, indifférence, incompréhension, perplexité, etc., mais qui culmine dans le sentiment d’être débordé ? Et suis-je le seul à considérer que, pour me dépêtrer de cette confusion, la plupart des écrits sur l’art contemporain se trouvent pris entre la cartographie générale qui ne fait que décrire la multiplicité des productions actuelles et le décryptage particulier qui n’accède qu’à l’orientation partielle d’un mouvement ou même d’un seul artiste?

L’expérience des lieux esthétiques (1) de Norbert Hillaire, est, à cet égard, une exception. Le caractère exceptionnel de ces essais tient aux lignes de forces esthétiques qu’ils dégagent en révélant, me semble-t-il, la plupart des enjeux de l’art au XXIième siècle. Et qui, de plus, à partir de remises en jeu et de méditations reliant l’histoire et l’actualité dans une « hétérochronique vigilante du présent », nous permet d’échapper au relativisme nihiliste propre aux bavardages postmodernes.

Au départ, une double question qui encadre toutes les autres : celle du rapport de l’art aux nouvelles technologies et celle du lieu comme du temps, donc celle du monde, que les thématiques du désenchantement et de la déterritorialisation voudraient rendre caduques. Quels déplacements permettent d’y voir un peu plus clair ?


De l’esthétique du passage à l’anesthésie postmoderne : le port et la mode

Premier déplacement : de la destruction à la soustraction (concept emprunté à Badiou). Défaire la représentation qui occulte le réel passe certes par la déconstruction des conventions, mais qui, à se perpétuer sans fin, ne peut que s’épuiser. Et de fait, une bonne part de la production du XXième siècle s’y soustrait par une mise en jeu minimale qui marque l’écart irréductible du réel. De la mise en scène du poncif (les idées reçues autant que l’ « image-type » tel celle de Bovary chez Flaubert) au Pop art en passant bien sûr par le ready-made, une esthétique se fait jour moins de la banalité que de la répétition, à l’instar du modèle, du type, de l’objet à l’âge industriel. D’où le deuxième déplacement : de l’expérimentation et du nouveau vers l’enregistrement et la transmission. Walter Benjamin avait depuis longtemps indiqué cette voie qui substitue à l’idée du progrès celle du passage, de la transition, de la flânerie distraite qui attend la mort. Mais dans une telle perspective, y a-t-il un autre lieu que les « lieux communs » ?

Plus actuellement, si le monde prend de plus en plus la figure de la ville et surtout de la mégapole, c’est qu’en elle la vitesse et la lumière portent à l’incandescence la fascination pour l’âge industriel. Les illusions des Lumières – le panoptisme instantané – sont ainsi portées à leur comble avec la photographie, la vidéographie et le Net. L’enregistrement de l’éphémère – non sans paradoxe –confirme le devenir esthétique « du recyclage, du reste, du résidu » jusqu’à celle « de la disparition, de l’effacement ». Métaphore de cette transitivité, le port, toujours voué à l’incessante circulation marchande, apparaît ainsi comme « lieu emblématique de notre condition artistique postmoderne – qui après avoir épuisé la tradition du nouveau, postule comme principe le jeu infini des réappropriations, des recyclages et des relectures (un peu sur le modèle du DJ, dont l’œuvre se construit dans le mouvement du mixage et du sample d’un matériau musical ou sonore qui lui préexiste). » Et à ce lieu de pur transit du port semble correspondre le temps de pur transit de la mode où le monde moderne se sera épuisé dans le vide répétitif du monde postmoderne, un monde hors temps et sans lieux.

C’est sur ce point que Norbert Hillaire relance, repense le questionnement. Où en est la possibilité de faire œuvre au moment où le « tout visuel » menace l’image elle-même, le numérique immatériel effaçant la trace qui portait la différence entre le réel et la représentation ? Toute distance abolie, grâce aux technologies qui soutiennent la mondialisation, l’art s’est-il replié sur la manifestation et sa réception, sur l’action performante censée rétablir le leurre de la communication immédiate, sinon physique ?

Ce qui soulève la question du lieu de l’œuvre : où et quand l’œuvre a-t-elle encore lieu ? Pour y répondre, Hillaire repart du modèle de la « ville-panorama » lié à l’architecture fonctionnelle, avec son espace visible en surplomb, espace sans qualités axé sur le « principe de circulation et de changement perpétuels ». Face à cela, nombre d’artistes semblent privilégier une « présence autoréférentielle », souvent minimaliste, opposée à l’utopie de « l’esthétisation généralisée de l’environnement » – généralisée dans la stéréotypie . Mais, cette action locale opposée au réseau global suffit-elle pour résoudre la « crise du lien entre œuvre et lieu » ?

La sortie du musée suffit-elle et même est-elle efficace ? Comment l’œuvre d’art peut-elle encore se relier de façon distincte à l’espace réticulaire techno-urbanistique, un espace « saturé de signes et d’objets standardisés », y avoir lieu et temps, y introduire la médiation d’un monde transformable ? S’il ne s’agit plus de transmettre des objets (d’art), mais de créer des relations (communicationnelles), comment l’œuvre peut-elle intervenir de façon marquante ? L’opposition entre médiation et transmission n’est pas tenable : des « objets seconds » durables (photographies, ouvrages, DVD…) relaient et prolongent les performances éphémères… Mais, à nouveau, cela permet-il d’échapper à la délocalisation et à l’atemporalité de la « technologique » mondiale et globale ?

Du mur à l’écran, au vitrail et à l’estampe : l’œuvre multimodale

Une méditation sur l’art pariétal rend possible une avancée. Orner une paroi, peindre un mur convertissait l’espace en lieu, hors de toute fonction utilitaire et domestique, plus encore, il ouvrait l’avenir en faisant signes, des signes qui nous « parlent » encore, fût-ce énigmatiquement, aujourd’hui. Or, marquer aujourd’hui l’espace par des techniques comme celles du pochoir ou par des interventions délimitantes jusque dans les paysages prolonge cette tradition chez certains artistes qui reprennent cette constante de l’histoire de la peinture, la « libération des contraintes de l’architecture ». A l’espace fermé, l’art répond par la trace transfigurante.

Cependant, la modernité architecturale a voulu précisément abolir toute limite en substituant le verre, la transparence béante, au mur. Elle participe ainsi à l’établissement du monde-mégapole, trames et trajets horizontaux infinis qui remplacent la verticalité « du mur comme projet et projection », « du mur comme parole ». L’écran et ses images donnent-ils une nouvelle forme à ce mur ? Ou ne sont-ils qu’un prolongement de la prolifération télévisuelle de la réalité ? Une méditation du vitrail découvre à son tour une autre perspective : celle de l’invisible condition du visible. Car le vitrail introduit un temps en suspens qui redonne sens au lieu. Il est écran, mais écran qui ne masque pas le dehors tout en se tournant en dedans : il rend visible des figurations et des colorations en même temps que leur source invisible, la lumière qui les traverse. Dans l’art contemporain, il fait ainsi éclater cette manifestation d’un lieu présent au-delà de la représentation narrative traditionnelle.

Ce détour permet à Hillaire de dépasser les impasses du postmodernisme. Il témoigne, en effet, de ce que « la rupture du numérique et l’abstraction de l’espace – son immatérialisation dans les réseaux – ne signifie pas la fin des lieux « physiques » de l’art et de la culture, tels le musée, non plus que le déclin des techniques du visible appartenant à l’âge classique-moderne ». Contre toute apparence ?

D’une part, la saturation des informations et des images, l’interactivité immédiate entre producteurs et consommateurs et la propagation identique reproduite sans fin dans la médiasphère ou la sémiosphère – un monde de signes à la place du monde des vies – n’excluent-ils pas toute possibilité d’un événement ? D’autre part, en parallèle, le « devenir conceptuel de l’art », prisonnier d’une autoréflexivité et réduit à une essence vide (blancheur, silence, objet trouvé…), n’excluent-ils pas toute possibilité d’une œuvre ? L’abolition de la « distance représentative » n’a-t-elle pas précipité la prédite fin de l’art ? Le réseau technologique n ‘a-t-il pas remplacé les œuvres du monde de l’art par une « esthétique de la communication » sans monde que d’artifices ? La diversité même des productions artistiques qui prennent part et qui ne prennent pas part aux nouvelles technologies empêche de s’aligner sans plus sur les prédictions fatalistes que pareilles questions semblent dicter.

Les nouvelles technologies, en effet, ne se substituent pas « aux rapports entre l’art, l’artiste et ses outils » : elles les modifient en les sédimentant par de nouveaux supports et de nouveaux instruments. Une autre méditation originale permet à Hillaire d’ouvrir nos perspectives : elle rapproche la technique de l’estampe et celle de l’ordinateur. Outre la diffusion grâce au web, la numérisation des estampes permet de jouer sur ses formats. Autrement dit, dans ce cas, l’œuvre conquiert à la fois un nouvel espace public et de nouveaux modes d’appropriation. Risquant un parallèle avec les jeux d’hypertexte par rapport à la littérature, Hillaire y voit la confirmation des exigences d’Italo Calvino pour une création digne du troisième millénaire : « la légèreté, l’exactitude, la multiplicité, la rapidité, la visibilité »…

En somme, loin d’avoir disparus, l’œuvre et l’événement, le monde qu’ils proposent, ont accru leur possibilité. L’immédiat et l’éphémère, la manifestation et la relation interactive, la communication vont désormais de pair avec leurs relais l’objet et la trace, la représentation et l’interprétation, la transmission, Hillaire écrit : « On peut à ce sujet évoquer le concept d’œuvre multimodale, c’est-à-dire d’œuvres qui admettent plusieurs régimes croisés de visibilité dans l’espace et le temps… ». Quand la performance est prolongée par sa reproduction en maquettes, en films, en photographies et en sites Internet, elle permet, par l’enregistrement et la médiatisation, la création perpétuée de cet autre rapport au sensible et à l’insensible que l’espace et le temps de l’art ont toujours tenté.

Plus encore, « esthétiques du banal », « esthétiques du passage », « du recyclage, du reste et du résidu », si ces appellations renvoient à l’ « esthétisation généralisée de la réalité et de la marchandise », elles ne programment pas fatalement l’anéantissement des productions ainsi désignées. Parce qu’elles remontent loin en avant dans la modernité, parce qu’elles renvoient à des œuvres extrêmement diverses dans leur stratégie comme dans leurs actualisations, ces dernières peuvent s’appuyer sur les nouvelles techniques pour relever le défi du spectacle et du divertissement où l’art se serait enlisé. Si les lieux créés par l’art étaient de « mémoire », ils sont ou ils peuvent redevenir aussi « des lieux de vie ouverts sur le présent, le vivant et même le festif ».

Dépassement de l’impasse autoréférentielle ?

Mais cette mutation n’est évidemment pas linéaire. Un enjeu majeur s’y fait jour : la sortie de l’impasse autoréférentielle. L’autonomisation de l’art moderne jusqu’à la micro-auto-production postmoderne ont pu aboutir à l’autopoïèse formaliste et solipsiste. La production horizontale et réticulaire d’œuvres peut-elle favoriser un nouvel espace-temps d’expérimentation sociale et vivante, interactive et émergente – y donner lieu à un autre temps du monde (de l’art) ? La figure même de l’auteur tend sinon à y disparaître, en tout cas pas au sens mortifère d’une certaine modernité, mais à s’y trouver partagée. De même le musée, sous l’impact du numérique, devient un « musée virtuel et une mémoire dynamique de l’œuvre d’art ». Le solipsisme de l’autoréférence sera-t-il dès lors dépassé ou réduira-t-il définitivement le lieu et le temps de la création ?

Nul doute qu’aux yeux de Norbert Hillaire, dont le livre est émaillé de références concrètes à nombre d’œuvres contemporaines, l’issue de ce conflit dépend de notre capacité à tenir ensemble passé et futur, poïesis et aisthesis, production et réception, manifestation et transmission, finalement à maintenir l’adresse en travers de la production et du partage.

Paru en octobre 2009 sur Archée.qc.ca

Notes :

1 Norbert Hillaire, L’expérience des lieux esthétiques, Paris, L’Harmattan, 2008.

Notice :

Une version abrégée de ce texte sera publiée dans la revue Fusées (Auvers, France)

Références :

*Eric Clémens poursuit une double activité, de philosophie et de fiction, marquée par la passion des langages, artistiques comme littéraires.

Il a publié entre autres : côté philosophie, La fiction et l’apparaître (aux éditions Albin Michel, coll. Bibliothèque du Collège International de Philosophie, Paris, 1993) et Façons de voir (aux Presses Universitaires de Vincennes, coll. Esthétique/hors cadre, Paris, 1999) ; côté fiction, De r’tour (aux éditions TXT, Paris-Bruxelles, 1987) et une narration L’Anna (Montréal, 2003, éd. Le Quartanier).

Il a mené avec le peintre Claude Panier des entretiens parus sous le titre Prendre Corps (aux éditions Artgo, Bruxelles, 1992). Il a publié un choix des Écrits de Magritte avec une postface : Ceci n’est pas un Magritte, éditions Labor, coll. Espace Nord, Bruxelles, 1994. Il publie avec le peintre Joël Desbouiges un livre illustré Après Rembrandt, aux éditions Les Affinités, Paris, février 2007.

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No future : how to embrace complexity and win / 3

Troisième et dernière partie de l’excellent article de Riel Miller*, dans le cadre du rapport annuel de l’Observatoire pour les Marchés Extérieurs et du Département Innovation, Universités et Entreprises (Gouvernement de Catalogne).

The jackpot

Taking this imaginary future as a way to look at the present reveals a third feature of the present (after the disconnect between the financial and real economy, the emergence of a learning intensive society), that there is a jackpot of riches waiting to be created by reconnecting the “real economy” with the financial system. We face a historically rare opportunity. Economic and social change partially depends, at least in the systems we have today, on a financial system that plays its traditional of specializing in both the (re)allocation of capital and the management of liquidity – in ways that correspond to the present nature of what is being produced and accumulated in the form of assets (capital).  Without this essential system the new types of output and the new ways of producing this output, including the emergence of new business models on a viable basis, cannot happen.

Time to experiment

In this time of crisis the reflex of retrenchment, consolidation and refuge in familiar routines is understandable. But it should also be self-evident that financial system innovation is essential for developing the potential of the present. History is replete with examples.

The invention during the Renaissance, over four centuries ago, of such primordial ingredients of the financial system as double entry bookkeeping and the then exotic financial instrument called a “bill-of-exchange” were critical to enabling new business models and new markets to emerge. It is easy to forget that instruments and institutions that we take for granted today like bonds, stock markets and even central banks did not always exist but had to be invented and refined through experimentation.

What to experiment on

Past experience shows that finding the right fit between the emergent system of wealth creation and an appropriate financial system requires experimentation in at least four underlying socio-economic sub-systems – identity, property rights, transaction systems, and shared meaning.  One take[1] on today’s context suggests that in business and government we need to pursue experimentation along the following lines:

  • Identity. The emergent “learning intensive society” is characterized by “unique creation” in highly fluid and diverse networks. If there is no easy way to prove and own your identity in a practically useable form then there are very high costs and low incentives to opening an account, making an investment, accumulating assets or taking responsibility (recognizing liability).  Citizenship, birth certificates, social security cards and a panoply of rights that we take for granted now need to be extended into cyberspace – it is time to establish the infrastructure of cyber-citizenship.[2]
  • Property rights. The new relationship between property rights and finance needs to be based on accounting systems that rest on clear and operational property rights systems that validate and valorize two key asset classes: i) creativity in all its cumulative and composite richness (copyleft), and ii) human capital as the verified acquisition of competences – things you know how to do – that can be deposited in a “knowbank”.[3] A willingness to undertake creative experiments equivalent to those of 19th century, like the daring decision to introduce universal compulsory schooling, could easily establish the accounting and assessment methods needed to bring property rights and accounting systems back into realignment with the emergent systems of wealth creation.
  • Transaction systems. Composite creative works that are formed from a collage of accumulated inputs and spontaneous teams that coalesce for joint activities/joint production of utility (social, business, personal) can only work if there is an easy way to measure value and make payments. For a variety of reasons, including inadequate identity and property rights systems as noted just above, the development of a state backed token that can be used for peer-to-peer payments has not emerged. The problems are not technological but institutional.[4] Central banks did not take initiatives in this direction at the time of the dot.com boom for fear of destabilizing financial sector business models. Now that the sector has to be rebuilt anyhow what better moment to experiment with new forms of payment that can help create new valuation markets and facilitate the viability of new business models in a broad, global-local transaction economy.
  • Shared meaning. Language is an obvious enabler of networking but it is the kind of standard that takes centuries and innovations like nation states and compulsory public schooling to become ubiquitous. The equivalent challenge today is to establish a more rapid, task and context specific ability to arrive at shared meanings. This is a key enabler of a learning intensive networked society. Already much grass roots experimentation is happening with what some are calling the “semantic web”, a glimmer of what might be imagined as Web 3.0. Now is the time to be more explicit in encouraging experiments in achieving transparency (finding what you need not just what you already know).

Resistance to experimentation

Collective action, within a company, a region or globally, to introduce experimentation along these lines provokes resolute and often nasty defensive reactions. This is a normal since the emergence of new systems that function on the basis of different landmarks and logics reshuffles the stocks and flows of capital and power.

A recent rather low key but costly example of this resistance to change happened during the dot.com boom. This explosion of creative and risky ideas both inflated too fast and collapsed because powerful interests not only protected existing systems of property rights, payment, valuation, and accounting – but also, maybe more importantly, stymied experimentation with alternatives. During the dot.com boom experimentation was fenced-in to a narrow range of “wild entrepreneurialism” that left institutions, accounting practices and power untouched.

Some might say that the current context is different. Given the breadth and depth of the failure of the existing systems the choice of experimentalism may seem like a “no brainer”.  Turning to experimentalism could even appear like a good way to show some regret over how things turned out and a willingness to try something new. “Hey, let’s run a few pilot projects to see if they work. What have we got to lose?”

Fear of experimentalism

Plenty. Embracing experimentalism, as defined here, means abandoning administration and “all-knowing” power of the CEO and head of state. This is a huge and frightening loss. Administrative systems use simplification in conjunction with command and control to achieve planned outcomes and manage risk. Administration has been brilliantly, wildly successful, but at a price.

But using administrative methods to address the reality of complex evolving systems entails a loss of information and freedom.[5] By resting on the “Newtonian” world-view (see Doug Griffin’s piece) that the universe can be explained, predicted and planned, the administrative approach – even in its most reflective mode – contains two insurmountable limitations: first the premise of predictability means that failure is due to inadequate planning and hence logically failure is avoidable, failure is someone’s fault, and fear of failure inhibits learning through experimentation[6]; and second the presumption that the future of complex systems can be explained undercuts the modesty and imagination needed to question the assumptions that limit our perceptions of the potential of the present.[7]

To embrace experimentalism is to let go of the organizational forms and practices of planning and administration that are logically at odds with failure and hence, fundamentally at odds with learning. It is to take another, more spontaneous, diversified, fluid and open path to achieving our goals and managing risk.

The courage to do it

Today we look back at the crash of 1929, the immense costs of the Great Depression, and denounce what now seem like pointless political conflicts, obvious policy blunders and the excruciatingly slow pace of institutional innovation.

Will history repeat itself? What will our epitaph be? Will hindsight’s verdict in fifty years be that we systematically and purposefully sought out experimentalism and the new capacities like Futures Literacy as a new way to take advantage of the opportunities created by the complex evolutionary processes within which we live? Or will they once again lament our inability to imagine changes in the conditions of change and do something about it?

At least our choice is simple – will we give up on trying to predict the future and embrace experimentalism or not?

Riel Miller.

Cliquez ici pour lire la première partie et ici pour la seconde partie.

Published in: OME (2009), Annual Report 2009 – Reglobalisation: Underlying transformations and new opportunities in a post-crisis world. Foresight Observatory for International Markets (OME), ACC1O, Department of Innovation, Universitites and Enterprise (Government of Catalonia),  2009.

*Riel Miller est un spécialiste de la réflexion stratégique à long terme. Depuis plus de 20 ans, son travail se concentre sur l’évaluation et la conduite de la transformation socio-économique des secteurs privé et public. Il figure parmi les meilleurs praticiens des méthodes de scénarios et a développé des « scénarios stratégiques hybrides » un peu partout dans le monde. Son travail traite de nombreux sujets comme le futur des services publics, de l’éducation, de l’Internet, de l’identité, de l’information et des technologies, de la société de la connaissance ou de la finance.

Il conçoit et implémente la scénarisation de processus qui révèlent des hypothèses sous-jacentes dans les politiques actuelles mais également le potentiel qu’elles contiennent souvent de manière insoupçonnée. Utilisant une approche qu’il nomme « rigueur imaginative», il aide à la construction de nouvelles décisions qui permettent rendre possible et d’augmenter progressivement le rôle de l’innovation dans le développement des organisations.

Des défis spécifiques du secteur public comme le futur des finances des institutions jusqu’à des défis plus sociétaux comme le futur de la globalisation dans la société de la connaissance, Riel fournit une expérience riche et un réseau international étendu qui ont bâti la solidité et la créativité de sa réputation.


[1] Miller, Riel, (2006), “Equity in a 21st Century Learning Intensive Society: Is Schooling Part of the Solution?”, Foresight, Emerald, Volume 8, Issue 4. And, Miller, Riel and Tom Bentley, (2003), Unique Creation, National College for School Leadership, UK.

 

[2] Miller, Riel (1997-99), Rules for Radicals, monthly column for ezine, intellectualcapital.com

[3] Miller, Riel (1996), Measuring What People Know: Human Capital Accounting for the Knowledge Economy, OECD, Paris.

[4] Miller, Riel, Wolfgang Michalski and Barrie Stevens, (2002), “The Future of Money”, OECD, Paris.

[5] Miller, Riel, (2006), “From Trends to Futures Literacy: Reclaiming the Future”, Centre for Strategic Education, Seminar Series Papers, No. 160, Melbourne, Australia.

[6] In an administrative system the verdict of success or failure, hence the dynamics of experimentation occurs most tellingly through the birth and death of organizations. This is too “lumpy”, too limited by the administrative form, for unique, networked, co-creation activities.

[7] Miller, Riel (2007), “Futures Literacy: A Hybrid Strategic Scenario Method”, Futures: the journal of policy, planning and future studies, 39, Elsevier, Pp. 341-362.

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No future : how to embrace complexity and win / 2

Deuxième partie de l’excellent article de Riel Miller*, dans le cadre du rapport annuel de l’Observatoire pour les Marchés Extérieurs et du Département Innovation, Universités et Entreprises (Gouvernement de Catalogne).

Applying Futures Literacy to the crisis

Current economic events are frightening and painful for many people and companies. What seemed fairly certain and predictable only a year or two ago now seems uncertain and obscure. It is commonplace to hear that the current crisis makes it impossible to continue with “business-as-usual”. Everywhere people are saying it is time to change, time to adapt to a new world, that old solutions will not work.

Yet, almost in the same breath decision makers are demanding that every choice reduce uncertainty. After all the say, everything is so uncertain already, don’t add to a bad situation. So the decision-making rule is: “don’t do anything that will increase the already excessive uncertainty.” Choose initiatives that have a solid track record of working effectively, of being predictable and tested.

This is today’s paradox. In the face of greater uncertainty there is greater insistence on predictable, quantifiable, low risk choices – in order to offset uncertainty. Unfortunately if the first premise is right then looking for “tried and true” solutions is simply a way to make even bigger mistakes. False certainty is worse than no certainty. And yet, if we look around us many of us are convinced that the world is changing. Part of this is, as is only natural, the “hubris of the now”.  Our sincere belief that this moment in time is the most __________ (fill in the blank): fastest, biggest, most complicated, most overloaded, most dangerous, the most Madoff, etc..

Still, as the analyses presented by Carlota Perez or Doug Griffin (see this volume) point out, there are significant, historically specific changes taking place that distinguish the current conjuncture from the preceding period. And the financial crisis, rather than being just an aberration of bad morals and bad regulation, is indicative of systemic changes in the underlying structure of our economies and societies.  From this perspective we are living a moment when the swirling clouds of evolutionary complexity part, offering a glimpse of a landscape where three features stand out and what needs to be done becomes clear. It is time to embrace experimentalism.[1] To do so requires Futures Literacy, the capacity to look at the present in its full complexity and indeterminacy without losing sight of what to do, which choices make sense now.

To get to a Futures Literate approach to decision-making we need to get past some of the scapegoats and distractions of deterministic thinking.  One of the biggest current impediments to more open thinking is a yearning for the certainty of “solutions that work” and the desire to eliminate any sources of uncertainty. A prominent example of a yearning for more certainty/less uncertainty is the desire to “fix the financial system.” This is almost a “shoot the messenger” type reaction.

Certainly the “crisis” and the current collapse in the credibility of people’s assumptions about the future is partly due to errors by regulators and investors, including trusting people without scruples.  But the real error is the way people think about the future.  They wanted to believe that continued globalization and the advent of a “flat world” assured us never-ending prosperity. They wanted to believe in immortality, that systems do not decay, become detached from the conditions for resilience, decline to become marginal or disappear altogether as new emergent systems are born and begin to take pride of place.  In our success we came to believe in the possibility and virtues of resilience. That we could ensure eternal life by accurately anticipating the future (prediction) and adapt in advance to any threat or dysfunction, thereby consistently and perpetually avoiding the dangers of “over shooting” or breakdown.

What is happening at the moment, the very real and painful feeling of abrupt discontinuity, fears of deindustrialization and that somehow the rules of the game are being rewritten, is not because of a conspiracy or incompetence or a sudden increase in the prevalence of turpitude amongst people who happen to be alive at the moment. Such explanations are for people who are looking for scapegoats, someone to blame so that the search for certainty does not have to end just the story that carries the burden.  This is not to argue for a view that exonerates individual actors or groups of actors of responsibility, rather it is to reposition responsibility within the more modest confines of the limited power of volition and explicit collective choices.

In other words it turns out that in the kind of hyper-complex evolutionary system we currently are in breakdowns happen. It’s normal and actually, looking at the long-run, “healthy” from the point of view of broad system resilience.  We live in industrial systems, rooted in private property, market transactions rule of law and modest elite reshuffling through elections – that regularly generate a disconnect between the financial system (playing the Darwinian role of reallocating investment) and the rest of the value creating system (output of utility) (again see Carlotta Perez). Without getting into why this happens, the evidence that it has happened is fairly overwhelming, particularly at the moment.

The key question is how to restore the systemic attributes we care about?  Here I don’t think it is asking the financial folks to become more self-aware, humble and prescient. Let them continue to be predators, playing their profit hunting role, as aggressively as they can – including going after speculative, tail-chasing bubble activity when they can’t find anything else better to eat.  This obsessive exuberance serves us well – on the one hand it means that many projects that would never be tried or explored in a more sober, controlled system actually get funding to do wild and experimental things (anyone want to live in a system that can pre-emptively control excess and risk, that doesn’t allow evolutionary change?); and on the other hand it sends a signal that the way in which utility and profit were produced in the past no longer interests the carnivores – a critical signal of the need to change the allocation of power.

Not surprisingly such changes in the allocation of power do not happen through benevolent prescience. Those in power cling to it, often viciously. The allocation of power in our societies is not changed consciously by bankers but unconsciously as they seek greener pastures and over-extend their backward looking capabilities to detect and cull in a new and emergent systemic context. The shift to a different way of organizing wealth creation is a broad process, one that has up until now occurred mostly inadvertently and with massive amounts of horrific destruction. I’m not saying that anything is inevitable – the future of hyper-complex evolutionary system is unknowable and fundamentally indeterminate – but don’t blame the bankers or ask them to turn into lambs.

Let them continue to hunt, but in new jungles. Simply closing off (regulating) the old hunting grounds such as the legal pyramid scheme they constructed in order to chase securitized-triple A financial instruments just puts them on a diet.  The challenge is bigger and more society wide, how to open up new fields of value creation – along with the rules, institutions, organizations, business models, etc. that go along with this kind of change. That is the challenge to volition. It is a challenge to our imaginations, to discover another future in the present than the future we once saw in the past.

The traces of emergence are around us but blame and nostalgia won’t provide us with the insights to act now on the potential of the present. It is a common event in the history of firms and sectors that eventually they get drawn away, initially by innovation and the good profits that go with it, to a point where the core role of what they produce is forgotten. There are famous examples of firms and indeed even whole nations that lose sight of the essential, focusing on doing things that end up being peripheral and ultimately non-resilient.  This is the great danger, as IBM’s Lou Gerstner explained, of success.

Applying Futures Literacy to the “real economy”

So, now that the financial system is for most people a failure, what about the everyday economic and social realities? When each of us wakes up and starts about our own day, the “real economy” is still there. This is the continuity of human activity that creates wealth in the form of useful output. It is important, very important and not easy in these queasy days at the end of the industrial era, to admit that wealth creating activity includes not just the familiar physical objects that come off automobile assembly lines or the “white collar” services offered by Wall Street brokerages but also the “unique creation” that defines peer production, experience market events, “do-it-yourself” craft, and co-produced relationships arising in fluid networked communities.

What we see in the world around us today is shaped profoundly by what we think will continue to be in the future. Included in our anticipatory assumptions are things we just take for granted as being part of the future, like jobs will be important, companies will be the main way of organizing economic activity, schools and universities will be the key source of knowledge, nations will compete, identity will be given to you, society’s values and standards will become more lax because of greater tolerance and diversity, older communities will be poorer communities, and bureaucracy will always be with us.

Now, taking a page out of the foresight methods discussed above, what if we imagine a different future, how does our perspective on the present change? Very briefly here are seven challenges to conventional wisdom if we imagined the future – as a story, not something that is probable or even desirable – in the radically different configuration of what I have called elsewhere the Learning Intensive Society.

First, if “banal creativity” becomes the predominant source of intangible value-added in an economy dominated by “unique creation” then what matters for further productivity gains is not the extent of increases in the technocratic skills of the population but rather their ability (capacity) to refine their own tastes.  This implies that the dominant classroom model of teaching, with its industrial era behavioural patterning (passivity, obedience), needs to be reduced to a minimum – especially for youth.  The pre-eminence of the refinement of taste in the context of unique creation also implies that there is no need to continue with the race to push ever more people up the traditional industrial era hierarchy of skills.

Second, following on from the predominance of unique creation, industrial ways of organising production, including the firm, give way to much more spontaneous networks of “pro-sumers”.   A collapse of the divide between supply and demand could significantly reduce the organisational advantages of the administrative firm; but only if we can imagine new institutions and cultures that can sustain the necessary transparency, trust, ease-of-payment, diversity of contractual relationships, and new forms of property rights.

Third, the traditional notion of competition that sees multiple suppliers of a fairly similar product vying to sell to a large number of consumers on the basis of quality/price falls by the wayside since unique products no longer fit this model.  This also has implications for two related industrial era notions – the GNP definition of wealth which aggregated the transactions across the supply-demand divide and competition between nations (treated in a sense as firms).  The shift to an economy dominated by network based co-production and much more direct transaction/cooperation relationships opens up greater scope for mixing of monetary and non-monetary exchange.  It also connects up to a much more personal universe of things and services but also, perhaps more importantly, it opens up the potential to organise work for life instead of the industrial era’s adaptation of life for work.  Which connects to the next point.

Fourth, one of the basic driving forces of the evolutionary processes (that include failure and extinction) that give rise to transition scale changes is the search for identity in the context of freedom, hence it is not the provision of security but the building of capacity that is crucial for avoiding fundamentalisms.  Capacity emerges from experience, by doing rather than being told.  Situations where people engage in learning by doing is dominant.  But this means that there are a lot of experiments.  And if there are experiments there will be failures.  Which leads to the next challenge to conventional wisdom.

Fifth, ex-ante industrial planning (administration/bureaucracy) approaches to managing both the perception and probability that a negative risk turns into reality become a source of failure. Just the opposite of what we believe now – that planning is the way to avoid failure and that failure should be avoided at all costs.  In the context of much denser, more spontaneous and dynamic networks diversification as well as a general move away from choices that create path dependency are sufficiently risk reducing to allow for reliance on “more risky” just-in-time experimentation. It is more dangerous to avoid experimentation and the failures that come with it than to suppress risk and seek to avoid failure.

Sixth, sustainability depends on improving the capacity for self-organising systems to function.  This works because, as already mentioned, we can imagine major breakthroughs in the institutions and cultures that underpin transparency and trust.  Adherence to basic common values is a more stringent requirement, internalized constraint rather than externally imposed (policing). While at the same time new ways of identifying and sharing much more fluid and varied collective realities (network standards) means that governance systems have a greater capacity to clarify the nature and temporality of both conflicts and imaginative solutions.  Forms of governance function on the basis of experimentation not administration and rest on a greater underlying capacity throughout society to make decisions; a sort of literacy for the post-industrial world.

Seven, last but not least, taking all of the preceding points together could mean that changes in the overall age profile of a population (typically referred to as aging) is NOT a problem at all.  People with more experience of refining their own taste, constructing their own identities, networking their work to fit their lives, will be simply better at creating the kind of wealth that defines a Learning Intensive Society.  This means that contrary to today’s expectations the richest society are the ones with the highest average age.

Fin de la seconde partie.

Pour revenir à la première partie, cliquez ici.

Pour lire la troisième partie, cliquez ici.

Published in: OME (2009), Annual Report 2009 – Reglobalisation: Underlying transformations and new opportunities in a post-crisis world. Foresight Observatory for International Markets (OME), ACC1O, Department of Innovation, Universitites and Enterprise (Government of Catalonia),  2009.

*Riel Miller est un spécialiste de la réflexion stratégique à long terme. Depuis plus de 20 ans, son travail se concentre sur l’évaluation et la conduite de la transformation socio-économique des secteurs privé et public. Il figure parmi les meilleurs praticiens des méthodes de scénarios et a développé des « scénarios stratégiques hybrides » un peu partout dans le monde. Son travail traite de nombreux sujets comme le futur des services publics, de l’éducation, de l’Internet, de l’identité, de l’information et des technologies, de la société de la connaissance ou de la finance.

Il conçoit et implémente la scénarisation de processus qui révèlent des hypothèses sous-jacentes dans les politiques actuelles mais également le potentiel qu’elles contiennent souvent de manière insoupçonnée. Utilisant une approche qu’il nomme « rigueur imaginative», il aide à la construction de nouvelles décisions qui permettent rendre possible et d’augmenter progressivement le rôle de l’innovation dans le développement des organisations.

Des défis spécifiques du secteur public comme le futur des finances des institutions jusqu’à des défis plus sociétaux comme le futur de la globalisation dans la société de la connaissance, Riel fournit une expérience riche et un réseau international étendu qui ont bâti la solidité et la créativité de sa réputation.



[1] This text is adapted from an article by the author, published in Optimum Online, http://www.optimumonline.ca/article.phtml?id=332, and Ethical Markets, http://www.ethicalmarkets.com/2009/01/30/to-experiment-or-not-to-experiment-–-that-is-the-question/

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No future : how to embrace complexity and win / 1

Riel Miller*, un de nos membres les plus actifs, nous fait l’amitié de nous autoriser à diffuser une de ses récentes contributions, dans le cadre du rapport annuel de l’Observatoire pour les Marchés Extérieurs et du Département Innovation, Universités et Entreprises (Gouvernement de Catalogne).

Sa contribution est selon nous essentielle pour établir les axes de réflexion qui suggèrent quelles attitudes et quels processus adopter pour tenter de surmonter les problématiques auxquelles nous sommes confrontés dans la gouvernance de nos systèmes, systèmes pour le moins secoués par la crise financière, économique et sociale.

Ce texte extrêmement concret n’interdit aucun parallèle avec la gouvernance culturelle bien au contraire et c’est pourquoi nous le publions. Les acteurs de la culture sont en effet, tout particulièrement en France, dans une situation contrainte et paradoxale.

Contrainte, c’est une évidence, par la difficulté d’articuler les moyens, les ambitions et les équilibres entre l’offre et la demande ; par la fin de l’ère de la subvention annoncée depuis un moment déjà mais qui prend une toute autre ampleur ces derniers mois ; par les vieilles habitudes de gestion au détriment de l’action ; par la faiblesse des repères donnés par les institutions pour développer un avenir, etc.

Paradoxale, parce que la culture est (pour reprendre la théorie de Jean-Muchel Lucas), cette coquille de noix qui flotte toujours à la surface de l’eau, qu’elle soit en haut de la vague ou dans le creux de la vague, quelle que soit la force des courants ou des tempêtes. La majorité des acteurs culturels français flottent au gré des courants sans qu’aucun cap ne soit jamais fixé ni tenu suffisamment longtemps pour que le voyage en vaille la peine. Aujourd’hui plus que jamais, cette théorie prend une tournure cruelle et les acteurs et les institutions semblent se trouver prisonniers d’une seule alternative : s’adapter ou résister ? On en connaît déjà l’issue.

Dans ces conditions, nous avons toujours tendance à trop faire de prospective pour l’exercice de la prospective en soi. Ce n’est certes pas stérile sur le plan structurel mais nous nous fourvoyons dans l’idée qu’il faut anticiper et que, d’une certaine manière, nous pouvons prédire le futur.

Nous nous en remettons donc aux cabinets de consultants, dont certains ont la fâcheuse tendance à faire avaler beaucoup de couleuvres ambitieuses à leurs clients, pour ne parler que de l’exemple désastreux et pharaonique du Pont du Gard, obligé de fermer de novembre à mai. Nous nous en remettons aussi et heureusement aux élus pour développer de vraies visions mais cela n’exclut pas les défauts de vision pour autant, comme l’exemple du 104 rue d’Aubervilliers à Paris nous le rappelle depuis 4 ans et dont la démission des deux directeurs intervenue il y a quelques jours à peine (mais qui était courue d’avance depuis plusieurs mois) vient clore un bilan bien mitigé.

Peut-être faut-il rappeler quelques principes sages, des principes qui génèrent beaucoup moins d’impacts négatifs en cas de défaut de pertinence vis-à-vis de l’avenir. Peut-être faut-il éviter toute idée de prévision du futur et véritablement s’emparer de la complexité pour trouver de véritables stratégies gagnantes à long terme. Ce sont ces principes que Riel Miller nous explique, en anglais dans le texte et en trois parties. En voici la première.

___

“It is increasingly clear that the current downturn is fundamentally different from recessions of recent decades. We are experiencing not merely another turn of the business cycle, but a restructuring of the economic order. For some organizations, near-term survival is the only agenda item. Others are peering through the fog of uncertainty, thinking about how to position themselves once the crisis has passed and things return to normal. The question is, “What will normal look like?” While no one can say how long the crisis will last, what we find on the other side will not look like the normal of recent years. The new normal will be shaped by a confluence of powerful forces—some arising directly from the financial crisis and some that were at work long before it began.”

Ian Davis, McKinsey, Worldwide Managing Director, March 2009

According to the weather service the sun will rise tomorrow at 6:46. There is a fair degree of confidence in this prediction. A meteor might hit the earth between now and then or space aliens might tow the earth to a new location. But these are low probability events when compared to tomorrow’s sunrise. What about the future of the global economy? What can be predicted about economic performance over the next five years?

It is probably safe to say that in one form or another economic activity and the global flows of goods, services, capital, labor, and ideas will continue over the next five years. Productive economic activity and some degree of cross boundary, over the horizon interaction, has characterized human societies for millennia, so it is a safe bet that economic growth and globalization will continue into the future. But the expectation that economic growth might be plus or minus a couple of percentage points and that global flows will continue does not tell us much about what to actually do.

Which sectors will be winners? Where will margins be squeezed by competitors or declining demand? Which technologies will diffuse fastest or change the rules of a specific market (like MP3’s for music or the iphone for smartphones)?  How will supply chains change? Where will innovation come from? Without a more precise prediction of what will happen specifically, to your sector, to your products, to your market, to your sources of capital, to your margins – what good is a general forecast that things will muddle on more or perhaps, as Ian Davis of McKinsey prognosticates in the opening quote, much less than is usual? Isn’t there a model that offers safe and accurate predictions of how global flows and prospects will enter into the value-chain that generates revenues and profits for your firm, your region?

The short answer, not a surprise, is no.

Economic change is too open ended. As pragmatists point out and recent cyclical events underscore, things can change quickly and yesterday’s anticipatory assumptions – the basis for the predictions used to make decisions – can look fairly foolish only days or months later. The potential for variance is too large and the number of causal factors that might account for such variance greater still. Worse, even if we had perfect information, knew everything about everything, phenomenon like economic change and globalization are fundamentally indeterminate. This compounds the fact that we do not in fact know everything about everything.

Thus when it comes to the future ignorance combines with the creativity of our universe to render prediction either a game of imposing our will on what ever happens or a way to deceive ourselves. The former may be justifiable in circumstances where the ends are so important that the means can be imposed – even if the outcome is often not at all what was intended originally. The latter can be important for our confidence and maybe, at least up until now, psychologically necessary for making the choices and taking the risks that generate change. But fundamentally, the impossibility of prediction is good news for our ability to imagine and exercise freedom.

Either way – because of our ignorance or fundamental indeterminacy – there is no future, in the sense of predictability, for complex phenomena.

If there is no future, then what?

Lacking an effective way to predict the future of economic change what options are available if we still want to take the future into account when we make decisions in the present? What is the alternative? Do we give up and let fatalism reign? I don’t think so. Like the thinkers obliged to revise their view of the cosmos when Copernicus overthrew Ptolemy, there are new ways of looking at the world based on an acceptance of both ignorance and fundamental indeterminacy or openness. This is what embracing complexity is about.

One way to still exercise our volition, indeed it is a moral obligation to address the flaws in the world around us and pursue our aspirations, is to improve our anticipatory systems in ways that take fundamental openness into account.  The alternative to the predictive approach is to construct stories about the future that are inspired by the present and past but do not pretend to offer a probabilistic assessment of how likely any one future may be.  This Futures Literacy approach has the virtue of achieving two goals that are critical for decision-making.

First rigorously imagined exploratory scenarios help to reveal the anticipatory assumptions, the images or idea of what the future will be like that people use to make choices. Second these non-predictive stories about how things work in the future can be quite imaginative, painting a radically different picture of the future. This, in turn, allows a re-evaluation of the way we see the present, what choices are on offer by altering the anticipatory assumptions used to make decisions in the present.

Rigorously imagined exploratory scenarios that are at the core of a Futures Literacy approach are not the same as the typical scenario used by businesses and governments. The more common types of scenario are used to plan, like in a chess game. The purpose of these scenarios is to think through different ways of getting to the same goal using given resources and given rules of the game. Here the different ways, within given constraints, of getting to the predicted objective offer an opportunity to select the best path.  These “optimization scenarios” help us to take the optimal route to our planned goal.

Another common type of scenario is the what-if simulation, meant to test and improve the capacity to respond in the face of an external event like a catastrophic flood or an unexpected run of good luck.  In playgrounds children rehearse different situations, learning to respond to the actions, good and bad, of their community.  Pilots use flight simulators to practice for all sorts of wildcards like freak storms, mechanical failures and even perfect landing conditions in a variety of airports. Getting ready for things that happen using “contingency scenarios” is common for emergency crews, soldiers and good strategic and competitive intelligence teams.

However both optimization and contingency scenarios are limited. Optimization assumes its goal, and to be effective also needs to make assumptions about the means and methods.  Planning to build a bridge without funds, engineers or the know-how necessary to organize construction, doesn’t make much sense. When you know you want to build a bridge you set out the parameters and then ask about different ways of configuring the rules and resources to get to your goal.  This is optimization thinking.

Contingency is similar.  Although it is hard to predict exactly what kind of external event will impinge on your daily life, manna from heaven or a bolt of lightening, you can prepare for both and be ready.  Such readiness as a mental state and materially in terms of storing or constructing precautionary resources is the basis for survival. We build houses to shelter us from the elements and we simulate disasters to understand how to keep calm and communicate in ways that allow for the coordination of a response that is appropriate to the surprise.

When it comes to complex evolving systems like the future of economic change and globalization, there is little point in developing either planning or contingency scenarios. What you predict and then carefully optimize by looking at a number of scenarios, like a good chess player, ends up being beside the point when the rules of the game, and even the goal, change. Dealing with the indeterminacy of open systems requires a radically different point-of-view – one that does not seek to know or predict what might happen in the future.

Instead the aim is to better understand how our ideas, images, expectations and assumptions about the future enter into our decision making in the present. This involves two key steps: one is becoming more aware of our typically implicit assumptions about the future; and two is challenging and developing alternatives to how the future shapes our picture of the present.  We need to discover the many dimensions of the now that are influenced by the way we imagine the future.

Exploratory scenario exercises still use frames, a few fixed parameters (givens), but they are generally only pre-conditions for action (like the sun will rise) and what is the point (to eat, make a profit, etc.).  To some this may seem just like a question of degree or specificity, but there is a decisive difference between seeing a telephone exclusively as a tool for inter-personal communication and seeing it as a computing device that can serve a myriad of functions like music player, geo-locator, payment instrument, etc.. Similarly a company that supplies gasoline is not the same as one that aims to provide energy – in whatever form and organization. Lastly a nation, may embrace the general goal of “life, liberty and the pursuit of happiness” but the meaning of life, liberty and happiness do not stay the same, nor do the ways in which the nation achieves such objectives.

An obvious example of an open ended, exploratory way of thinking about the future is the way we look at ageing. It is commonplace to expect that as a person gets older their tastes, values, and capabilities all change. When recounting the story of a person’s future we naturally take into account the fact that what a child wants to become at 10 is not likely to be what they want at 25. We also know that what our parents or grandparents wanted us to become, or could even imagine us becoming, is too limiting. Not only do vocabularies (what can be articulated as an aspiration) change, but so too do enabling and constraining conditions (like authoritarianism, mass-production, etc.). It is obvious that a European child born to the war torn middle of the 20th century could not tell the same story about their future as one born today (without in any way making a judgment about the superiority or inferiority of their speculations).

Combining the assumption that changing contexts change not only what is possible but what is imaginable with the value statement that it would be wrong to insist that future generations must hold the same values as we do today, eliminates one of the key expectations typically attached to a foresight or scenario exercise. Which is to plan how to get from A to B. The implicit (sometimes explicit) expectation is that scenario exercises can help people to change what they do today by contrasting current choices with either a more desirable future or a more probable future.[1] The so called normative future offers an “ideal” benchmark, while the probable future (typically based on a predictive model) offers lessons on what to do or not to do if one wants to either accelerate or avoid the scenario that, from today’s perspective is deemed more or less probable. Both are rooted in a planning paradigm that uses scenarios as a way to improve blueprints for the future.

An alternative, what I call a Futures Literacy approach, uses scenarios as a tool for calling into question current decisions without any expectation that the scenario used today will correspond to the scenario developed tomorrow. Jettisoning the planning premise may seem like a subtle distinction. For instance critics of foresight in general might point out that in any case, both in practice and in principle, scenarios are usually assigned a low probability and hence are not a dependable planning tool. But by altering the premise that underpins the way decision makers typically use scenarios, particularly by explicitly not accepting the dual planning oriented imperatives of fixing a target [2] for the future and seeking the highest probability prediction (despite formal proclamations to the contrary), the scenario method advanced here is at once more modest and less constrained.

It is modest in terms of the imposition of today’s values on a long-run future. It is modest in terms of the predictive value of the scenarios. And it is modest in terms of the realization that even if the scenarios are highly imaginative and get “outside-the-box” that so often constrains thinking about the future, there is no way to know if we are inventing the vocabulary of tomorrow or not. Yet, this approach is also less constrained, less modest, when it comes to throwing off the limits imposed by both the search for predictive accuracy and projecting today’s values into the future. And it is much more ambitious when it comes to both detecting and acting on the potential of the present – taking off the assumptions about the future that stop us from seeing what is around us right now.

The practical question then is how to apply a non-deterministic, imaginative and exploratory approach to the future for making choices today.  Everyone still needs to be able to answer the question – what do I do now?

Fin de la première partie.

Pour lire la seconde partie, cliquez ici.

Published in: OME (2009), Annual Report 2009 – Reglobalisation: Underlying transformations and new opportunities in a post-crisis world. Foresight Observatory for International Markets (OME), ACC1O, Department of Innovation, Universitites and Enterprise (Government of Catalonia),  2009.

*Riel Miller est un spécialiste de la réflexion stratégique à long terme. Depuis plus de 20 ans, son travail se concentre sur l’évaluation et la conduite de la transformation socio-économique des secteurs privé et public. Il figure parmi les meilleurs praticiens des méthodes de scénarios et a développé des « scénarios stratégiques hybrides » un peu partout dans le monde. Son travail traite de nombreux sujets comme le futur des services publics, de l’éducation, de l’Internet, de l’identité, de l’information et des technologies, de la société de la connaissance ou de la finance.

Il conçoit et implémente la scénarisation de processus qui révèlent des hypothèses sous-jacentes dans les politiques actuelles mais également le potentiel qu’elles contiennent souvent de manière insoupçonnée. Utilisant une approche qu’il nomme « rigueur imaginative», il aide à la construction de nouvelles décisions qui permettent rendre possible et d’augmenter progressivement le rôle de l’innovation dans le développement des organisations.

Des défis spécifiques du secteur public comme le futur des finances des institutions jusqu’à des défis plus sociétaux comme le futur de la globalisation dans la société de la connaissance, Riel fournit une expérience riche et un réseau international étendu qui ont bâti la solidité et la créativité de sa réputation.


[1] It is also common to use scenario exercises to build up better communication and a shared understanding of values and expectations. But this type of scenario exercise does not usually target specific policy issues.

[2] A single target because even if the scenario process generates multiple scenarios the policy choice is made in terms of avoiding the bad scenario or achieving the good one. Sometimes policies are elaborated or judged in terms of being able to accommodate multiple scenarios and this polyvalence is deemed a useful criterion. However this is still a planning perspective only using a set rather than a single target.

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Culture Unbound

culture-unbound-a-new-open-access-academic-journal1_preview500Culture Unbound: Journal of Current Cultural Research is a new journal for border-crossing cultural research, globally open to articles from all areas in this large field, including cultural studies as well as other interdisciplinary and transnational currents for exploring cultural perspectives, issues and phenomena. It is peer-reviewed and easily accessible for downloading as open access.  The journal seeks to be a forum for contemporary, cutting edge cultural research from a wide range of disciplinary and interdisciplinary areas.

Culture Unbound is hosted by Linköping University Electronic Press. It is based on a co-operation between three Linköping University units that provide a unique profile to the journal, bridging regional and global research traditions:

The first thematic section entitled “What´s the Use of Cultural Research?” was published in June 2009. Here are some of the articles included in this edition:

  • “Convergence, Creative Industries and Civil Society Towards a New Agenda for Cultural Policy and Cultural Studies”, by Colin Mercer (relating the concept of civil society and creative industries to the development of cultural research and cultural policy);
  • “Digital Media and the Order of Ethnography”, by Andreas Henriksson (applying the Actor-Network Theory approach to the Swedish Museum of World Culture’s attempts to renew old ethnographic objects through the use of digital media);
  • “Cultural Research and Intangible Heritage” by Sheenagh Pietrobruno (anaysing how the reproduction of old Caribbean dances on internet communities challenges the traditional definitions of intangible heritage).

The next section “Signs of the City /City of Signs”, edited by Geoff Stahl, will be released later this fall.

Source : Lidia Varbanova.

Found on LabforCulture – http://www.labforculture.org/en/moderators/lidia-varbanova/highlights/57550

 

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Claude Lévi-Strauss a libéré la pensée

ClaudeLevyStraussLe célèbre ethnologue et anthropologue français Claude Lévi-Strauss est mort. Le quotidien The Independent évoque l’héritage de ce chercheur : « Lévi-Strauss était le représentant le plus significatif de sa propre culture et de l’ère globale. Il était imprégné à la fois de la tradition intellectuelle française ultra-rationnelle tout en établissant des règles universelles à partir de ses innombrables observations et expériences de par le monde. Né en Belgique, persécuté par le régime de Vichy [pendant la Seconde Guerre mondiale] et réfugié aux Etats-Unis jusqu’à la fin de la guerre, il a acquis célébrité et reconnaissance en tant que père de l’anthropologie structurale. Le structuralisme a ses détracteurs ; il peut désormais paraître moins révolutionnaire et révélateur qu’autrefois. Mais en tant que grand homme de lettres international, Lévi-Strauss transmet un héritage qui transcende les étiquettes académiques étriquées de son temps. »

Source : BpB

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4ème édition des JEC

MCCCette journée de recherche est la quatrième édition des Journées d’économie de la culture organisées chaque année par le DEPS depuis 2006. Elle se déroulera le 3 décembre prochain au Conservatoire National des Arts et Métiers.

Ces Journées cherchent à réunir des chercheurs, des acteurs économiques et des professionnels du champ culturel pour mettre en débat les résultats de la recherche économique qui s’intéresse au secteur des arts du spectacle vivant, à celui des arts plastiques, aux industries culturelles et de la communication, et au patrimoine.

L’objectif principal de ces 4es Journées – qui auront davantage la forme d’un séminaire de recherche que les trois éditions précédentes – est d’offrir à de jeunes économistes francophones la possibilité de présenter les résultats de leurs recherches à un public de chercheurs et d’acteurs culturels, tout en bénéficiant d’une discussion de leurs résultats par un chercheur senior. Un autre objectif est de favoriser, le temps d’une journée de recherche, des rencontres potentiellement fructueuses tout en permettant au DEPS d’enrichir le milieu de chercheurs avec lesquels il travaille au quotidien.

Le programme est en ligne ici et pour s’inscrire, cliquez ici.

Conservatoire National des Arts et Métiers, amphithéâtre Gaston-Planté / 2 rue Conté (accès 35, 1er étage) / Paris 3e.

Source : Ministère de la Culture et de la Communication, Département des Etudes de la Prospectives et des Statistiques.

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BnF : avantage à Google ?

bibliothèque nationale de FranceLe mardi 18 août 2009 pourrait bien marquer un tournant dans la politique patrimoniale française : le quotidien La Tribune affirme en effet que la BnF envisage de s’allier à Google pour la numérisation de son fonds. « Nos négociations avec Google pourraient aboutir d’ici à quelques mois » a déclaré Denis Bruckmann, directeur général adjoint et directeur des collections de la BnF.

Longtemps opposée aux ambitions de Google pour la numérisation de son fonds d’ouvrages, la BnF était montée au front via son président Jean-Noël Jeanneney en 2005. La BnF avait commencé son propre travail de numérisation (livres consultables sur Gallica) et lancement de la Bibliothèque Numérique Européenne (dont elle est la locomotive) semblait suffisant pour apporter une alternative crédible à Google, sur le plan du financement, sur le plan technique et sur le plan juridique, s’efforçant de préserver l’ensemble de la chaine du livre.

Mais la dure réalité économique de la construction de la BNE, projet porté à bout de bras par l’emblématique président de la BnF ayant quitté ses fonctions en avril 2007, vient nous rappeler la grande vulnérabilité du consensus entre les pays européens qui y ont adhéré, au regard des priorités de leurs finances publiques en matière de culture.

En France, la numérisation du patrimoine est pourtant depuis plus de trois ans une des priorités inscrites dans la feuille de route des locataires de la rue de Valois. La Commission européenne soutient de son côté fortement la numérisation depuis 2004, et de façon plurisectorielle, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’a pas encore réussi à faire d’Europeana une alternative à Google Books, en tout cas au-delà du principe parfaitement fondé et légitime de sa création.

La BnF serait donc sur le point de suivre les traces de la Bibliothèque de Lyon, des 29 bibliothèques parmi les plus grandes du monde et des près de 25 000 éditeurs qui font appel à Google depuis 2004. Cette décision a été « motivée par le coût extrêmement élevé de la numérisation des livres ». La Tribune précise que selon les types de format et la qualité de la numérisation, il faut compter entre 12 et 74 centimes par page et le directeur général adjoint de la BnF complète en prenant l’exemple de la seule numérisation des ouvrages de la IIIe République française qui coûterait entre 50 et 80 millions d’euros alors que la BnF dispose d’un budget annuel de numérisation d’environ 5 millions d’euros.

Le coût de la numérisation est un des arguments économiques qui risque de faire voler en éclats tous les beaux discours de politique culturelle et les odes à la diversité culturelle qui ont été faits au lancement d’Europeana, car si nous avons toujours peiné à nous coordonner politiquement, techniquement, financièrement et légalement, Google avance lui avec un modèle économique à la mécanique parfaitement huilée et qui n’a pas son pareil, toujours plus novateur et globalisant, toujours plus en phase avec les besoins de la très grande masse des utilisateurs à l’échelle planétaire. Il est bien trop tard pour continuer à diaboliser Google ou d’autres.

Tant que les crédits à la numérisation sont aussi faibles par rapport aux besoins, nous ne pourront jamais assumer complètement la conception française de la diversité culturelle via le patrimoine numérique comme viable dans la politique culturelle européenne et c’est cette absence de lucidité qui nous différencie fortement des autres pays, du moins en apparence.

Nous ne semblons pas vouloir renoncer aux ambitions légitimes que ce secteur mérite mais nous buttons systématiquement sur les solutions, alors que celles-ci existent tant que le plan du droit français que tu droit communautaire.

Au regard des différentes formes contractuelles possibles pour numériser, il est évident que l’utilisation de ses technologies ne peut se faire sans une forme d’intéressement pour l’entreprise ou l’établissement (privé ou public d’ailleurs) qui numérise, puisque la contribution financière publique est moins importante que le besoin. Il y a un investissement et un risque à prendre en compte par celui qui numérise, risque qui finit toujours par être répercuté ne l’oublions pas. Ce deuil d’une certaine tradition de l’Etat culturel fait, il serait intéressant de se pencher sur les possibilités de qualifier le service rendu de service public (et d’intérêt général pour l’échelon européen). Ceci aurait l’avantage de ne plus avoir à se situer dans des débats sans fin et de nous mettre en capacité de contractualiser sans vider de sa substance le service rendu à la collectivité.

Ainsi, Google ou tout autre opérateur pourrait se voir confier la mission de numériser (et non accessoirement de valoriser), y apporter des investissements, y trouver une contrepartie, contribuer techniquement et financièrement à la mission de service public dans la durée et dans un cadre de contraintes et d’obligations réciproques qui apportent des garanties de part et d’autre.

Ayant parfaitement compris qu’elle n’aurait pas de soutien public financier supplémentaire, la BnF ne commet aucun anathème en changeant de la sorte sa stratégie, si elle trouve la bonne solution contractuelle lui permettant de numériser son fonds, solution où le service public n’est pas vidé de sa substance. Nous possédons tout l’attirail juridique et les compétences techniques pour renforcer la mission de service public, nous avons trop tendance à l’oublier.

Dans ces conditions, l’objet du problème devient très différent : quelles garanties et quelles capacités le service public culturel peut-il fournir ? Il est en effet vital qu’il ne s’agisse pas d’une pure et simple externalisation de prestation de service.

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Hurisearch

HurisearchLe premier moteur de recherche des droits de l’homme vient d’être mis en ligne. Lancé par l’association Huridocs (Human rights Docs), ce site portail est un moteur de recherche documentaire accessible en 7 langues, ce qui est déjà un bon début. Hurisearch est un outil gratuit qui permet un accès à une documentation avec des résultats de recherche suffisamment pertinents pour considérer l’expérience comme réussie. Le système de requêtes est par ailleurs très performant puisqu’il hiérarchise les sources de manière très différente d’un moteur de recherche classique. En plus, Il diffuse même la documentation qui n’est pas autorisée dans certains pays, comme le rappelle très justement loi1901.com dans sa fameuse LettrAsso.

Source : LettrAsso / loi1901.com

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