A l’aube où la dimension économique du champ culturel apparaît de plus en plus évidente, l’idée de s’intéresser aux nouveaux modes de financement devient un enjeu de taille dans un contexte de raréfaction des subventions publiques.
Face aux changements des systèmes de financement de la culture qui se profilent, de nouveaux schémas sont à inventer. Mais les outils manquent encore. Les nouvelles approches financières (économie sociale, micro-crédit, partenariats public privé) invitent à repenser la notion d’accès au capital dans ce secteur. Dans un contexte de crise, le secteur culturel et créatif est un espace de croissance, se développant plus rapidement que le reste de l’économie.
Le mécanisme de financement des activités culturelles correspond à une approche spécifique, généralement mal appréhendée par les investisseurs. La perception négative des risques est souvent évoquée, mais c’est souvent l’appréciation et la gestion des risques qu’il convient de mettre en question, par l’absence d’expertise propre à ce secteur. A la différence d’un bien de consommation courante, une activité culturelle est composée d’une série d’étapes nécessaires aux biens et aux services mis sur le marché. Au risque commercial, s’ajoute généralement un risque lié à la gestion des droits d’usage et le piratage des œuvres.
Au regard des besoins à satisfaire, la mobilisation des financements privés est une tendance incontournable. Des fonds d’investissement dédiés à des projets culturels d’une taille suffisante pour assurer un retour sur investissement sont en cours de structuration. Un autre levier potentiel : la création de véhicules d’investissement spécifiques, analogues aux fonds d’investissement stratégique auprès du secteur industriel.
Favoriser le financement de la culture par des fonds privés ne signifie pas pour autant de basculer dans un système de marchandisation de la création artistique et culturelle. Il s’agit plutôt de préparer les acteurs aux changements à venir dans le domaine du financement, et surtout de mettre en valeur le potentiel économique, créatif et innovant que la culture représente pour un territoire, de manière directe et indirecte.
Les débats sont ouverts …
Vincent Sallé*
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*Consultant en finance, Vincent Sallé a occupé différents postes en entreprises, en tant qu’ingénieur d’études chez Suez, puis au sein du cabinet Ernst&Young comme directeur de mission senior secteur public. Ses quinze ans d’expérience professionnelle l’ont conduit à réaliser des missions de conseil auprès de plusieurs grands groupes, en France et en Europe. Il a ensuite accompagné près d’une centaine d’organisations publiques et privées en conseil opérationnel. Il travaille sur des thématiques liées à la mise en œuvre de projets (études d’opportunité, analyses de faisabilité économique, analyse financière), à la définition de stratégies d’établissement (plan directeur, études de projet), à la réalisation de projets d’investissement immobiliers ou mobilier en montage complexe de type PPP (BEH, CP,…) ou de systèmes d’information (schémas directeur des SI, études de faisabilité, implémentation de solutions).
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